Cher Caleb, en vitesse ces qqs mots... J’ai déjà lu de meilleurs billets de votre part... Non seulement, je ne partage pas votre approche (ce que vous admettrez, je suppose) mais de plus, je pense qu’elle est vraiment mal posée, de par une terminologie erronée dans un prêchi-prêcha informe et vague. En effet, cette notion de « bonheur » que vous utilisez tout au long de votre billet, est tout à fait abstraite. C’est une pure notion. Comme disait l’autre, je n’ai jamais vu le « bonheur », mais qq fois, j’ai rencontré des gens heureux. Ce qui est tout autre chose... et qui fait toute la différence. Pourquoi ? Pcq le « bonheur » après lequel vous semblez tant courir, n’est tout simplement pas le même pour tout le monde. Aussi, vous êtes vous-même prisonnier des standards établis que vous dénoncez dans votre billet, étant entendu que l’ensemble des médias en sont tous à nous concocter leurs recettes du « bonheur »... comme s’il s’agissait d’un état ultime d’euphorie permanente et qui n’existe pas.
Une autre erreur (à mon humble avis) est l’utilisation du mot « utopie »... C’est une recette aussi vieille que le monde, et l’on voit où va le monde... C’est cette même recette qu’utilisent toutes les religions, et l’on voit dans quelles guerres fratricides mènent les religions... Allons, arrêtons de « manipuler » (ce que vous dénoncez par ailleurs) certains mots pour leur faire dire tout et n’importe quoi ! Et tout à l’inverse de ce que vous écrivez, apprenons à chacun à devenir responsable de lui-même et à regarder les choses bien en face, sans promesse de lendemains qui chantent, à mille lieues des « utopies » et autres recettes qui conduiraient « à force de volonté et de courage » à un hypothétique bonheur. Parler en ces termes me semble surtout être le signe que vous recherchez cela même que vous dénoncez... mais, soit.
Je conteste d’ailleurs votre affirmation que la « volonté » serait le « véritable socle de la liberté ». Où donc allez-vous chercher cela ? C’est bien mal connaître les aléas de la vie ! Et je vous invite donc à méditer sur la seule vraie liberté qui soit... qui serait plutôt la connaissance de soi... Et là, manifestement, vous me semblez encore avoir un sérieux travail à fournir. Ne racontez pas n’importe quoi, svp. N’alignez pas des mots qui ne sont que notions vagues et pure théorie... Éprouvez donc les choses avant d’en tirer des conclusions aussi péremptoires.
Et préférez le « gnôti seauton » des philosophes grecs qu’un mot de Churchill, criminel de guerre par ailleurs...
Je pourrais encore soulever ainsi quantité d’inepties, de contre-vérités et de contradictions dans votre billet, mais la tâche me paraît trop longue. Aussi, je vous inviterais à revoir (sérieusement, patiemment et loin de toute esbroufe) l’amalgame que vous établissez entre toutes ces notions, avant de les balancer dans un billet vraiment mal tourné et manquant cruellement de maturité.
Enfin, je vous invite à réfléchir à la seule question qui p-ê sous-tendait votre billet : pourquoi donc tant de gens semblent si peu heureux (ou « malheureux » au point que vous les assimiliez même à la « nation ») ? Ne pensez-vous pas que c’est précisément pcq de toutes parts, on leur fait miroiter des rêves, des promesses, des utopies... impossibles à atteindre !? Et qu’il faut justement (ré)apprendre à se passer de ces miroirs aux alouettes sous peine de passer sa vie à être déçus face à la réalité qui est TOUJOURS toute autre et fort différente que les promesses que l’on nous en fait !? Gardons dès lors les pieds sur terre et la tête sur les épaules, voyons les choses bien en face, assumons notre destin sans penser que demain sera meilleur... en un mot : redevenons des citoyens responsables à part entière de notre destin, sans nous en remettre à d’autres... quels qu’ils soient ! Et comme le dit si bien Sponville, il faut apprendre l’inespoir...
Ne m’en veuillez pas trop de cette sévérité, mais-là, je n’ai pu m’empêcher de réagir... et vous préfère cent fois, quand vous ne « jouez » pas au philosophe... que décidément, vous n’êtes pas.
Dan -