François Bayrou demeure populaire pour des raisons de fonds : son analyse sur la situation française est très largement partagée, son projet politique et sociétal est globalement acceptable pour une majorité de français, sa ligne de conduite et son engagement envers les français les plus affectés par la situation lui valent une reconnaissance méritée.
Néanmoins, ses chances pour l’élection présidentielle se sont singulièrement rétrécies, sans que l’on puisse encore l’en éliminer complétement. Il a totalement raté la création de son nouveau parti, faisant à la fois des erreurs de gestion interne et de stratégie électorale, et semble incapable de bâtir sur le socle d’adhésion qu’il avait su rassembler et 2007.
Certes, les circonstances ne lui sont pas favorables, mais faute d’apprendre de ses erreurs, il a gâché beaucoup d’occasion de construire un appareil crédible pour son électorat.
François Bayrou est donc au pieds du mur : faute de résultats électoraux, il ne lui est plus possible d’attirer vers lui les nombreux mécontents du Sarkozysme, et croire qu’il puisse partir sans appareil aux élections présidentielles est une erreur. Il suffit de constater combien ce même appareil a fait défaut aux candidats MoDem lors de ces élections régionales, faute de management efficace.
Pour autant, les circonstances sociales et politiques continueront de lui demeurer favorable. Il ne tient donc qu’à lui de confier les rênes de son parti à une équipe compétente et de réorganiser son fonctionnement de façon à bénéficier des nombreuses compétences que le MoDem, et plus généralement le centre, a connu, afin de rebâtir sa crédibilité.