Guy Debord avait effectivement vu cela arriver et l’explique dans la société du spectacle. Deleuze a affiné une théorie des « sociétés de contrôle » avec Guattari qui donne un autre angle. Marcuse, déjà, en 1958, écrit que « le capitalisme produit de la dé-sublimation ». Et que dire de Paul Valéry, qui dès 1919 prédit les délocalisations (variétés I et II) et constate la baisse de « la valeur esprit contre la valeur argent » ?
L’inculture d’un certain nombre de journalistes peut s’expliquer (à mon avis) par la misère de leur formation (une école de journalisme n’est souvent qu’une école de comm’ différant assez peu d’une école de pub les deux métiers étant très liés souvent) et ensuite , par le fait qu’ils sont prolétarisés (au sens de Marx : privés de leurs savoirs) par le système qui les oblige à mouliner la même doxa comme j’essaie de le montrer.
Or le moteur de la culture est la curiosité, je pense. Mais pour un journaliste, la curiosité est assez souvent devenue synonyme de danger professionnel.
Ce ne sont que des hypothèses, je réfléchis aussi à cette inculture assez massive chez un certain nombre de journalistes. je pense comme vous que docilité et inculture sont liées (comme pour le bas clergé du XIV° siècle).