Hier après-midi, pour les besoins de la rédaction de son article indispensable et quotidien, PV s’était isolé plus tôt que d’habitude en son bureau, il en ferma la porte à clé.
Pendant de longues heures il s’obligea à la l’étude in extenso de tous les catalogues de petites culottes, jusqu’à finir par découvrir, après une recherche décoiffante et... harassante, des photos enfin dignes d’une analyse méthodique et comme toujours prodigieusement affûtée.
La boite à outils grande ouverte, il se saisit à deux doigts de son piège à leurre d’appels sexuels, et ayant constaté que celui-ci réagissait positivement, quoique assez faiblement, il zooma d’un clic sur une zone centrale...
... Plus tard, son petit travail réalisé, il pensa avec plaisir à l’immense choc que son papier allait produire le lendemain dans la presse internationale. Il en éprouvait d’avance une grande jouissance...
... Plus tard encore, soumettant son article à la sagacité proverbiale de l’impitoyable modération avoxienne, il fut pris d’un doute :
N’allait-il pas cette fois trop loin dans la provocation ? L’article s’attaquant aux intérêts commerciaux d’une marque réputée ne serait-il pas pris au premier degré par certains lecteurs ?
Comme à son habitude il rédigea à l’avance l’argumentaire implacable à opposer le lendemain à ses détracteurs : Les « trolls-de culs » jouent les Tartuffe. Ils ne veulent surtout pas qu’on leur mette devant les yeux les procédés publicitaires utilisés pour susciter la pulsion d’achat. Ils adoptent le comportement familier de tous ces « culs-bénis », défenseurs de l’Ordre Moral,... qu’on retrouve le soir chez Madame Claude !
Satisfait de ce feu d’artifices de nouvelles trouvailles lexicales : ’trolls-de-culs" - Tartuffe - culs bénis - Ordre Moral - Madame Claude, Il se murmura in petto : Bravo Paul !
Et il se coucha enfin, ... soulagé.