Bonjour, Philéas.
Vous dénoncez le sarkozysme pour aussitôt taper, à juste titre, sur l’opacité du mittérandisme. En cela, vous adoptez la dialectique de l’UMP dont le seul argument pour dédouanner notre matamore est de dénoncer avec virulence les errements du passé. Mais précisément Sarkozy doit en grande partie son succès de 2007 à la rupture promise avec un passé si décrié et à la promesse d’une gestion exemplaire. En cela Sarkozy a gravement failli et aucun argument ne peut le sauver de l’énorme défiance qu’il inspire désormais en matière d’éthique politique.
Qu’il faille des réformes pour moderniser le pays et l’adapter à l’évolution du monde qui l’entoure, qui le nie ? Personne à gauche, du PS au NPA, ne prétend le contraire. Ce n’est pas la necéssité des réformes qui est en cause, mais la manière, souvent brutale, dont elles sont conduites, la primauté quasi absolue donnée aux objectifs purement comptables, et surtout le mépris pour l’humain manifesté sans vergogne par des gouvernants obnubilés par une seule véritable finalité : permettre aux grands patrons et aux grandes fortunes de ce pays de conserver leurs avantgaes, voire de les accroître, fut-ce en rognant plus encore sur les ressources des classes populaires et moyennes.
La réforme des retraites est à cet égard emblématique de ce qu’est la Sarkozye. Certes, il est évident qu’il faut réformer notre régime pour équilibrer les comptes. Mais cela ne doit pas se faire au détriment des faibles, de ceux qui ont commencé à travailler tôt, de ceux qui ont exercé des métiers pénibles qui, sans déboucher sur une incapacité, les jetteront dans la tombe 10 ans plus tôt que les cadres du tertiaire, de ceux et surtout celles qui ne disposeront pas d’une carrière complète et devront travailler jusqu’à 67 ans. Oui, cette réforme est en l’état scandaleusement injuste car elle frappe au protefeuille ou dans leur intégrité physique les faibles, les modestes, les humbles tandis qu’elle épargne les gros revenus. A cet égard, l’annonce d’une modification de la tranche supérieure d’imposition passant de 45 à 46 % est une insulte pour les classes populaires, un crachat jeté à la face de tous ceux qui galèrent ou qui sont épuisés par 40 ans de boulot sans perspective et sans réel intérêt.
LIbre à vous d’être de centre-droit et de soutenir la politique conduite par l’UMP. Cela démontre que vous n’avez rien compris de ce que devrait être une société moderne et équitable.