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J. SCIPILLITI 28 août 2010 13:45

@ l’auteur

Vous avez beau jeu de relever l’approximation effectivement regrettable de l’affirmation sénatoriale : « la plupart » des agressions... C’est comme Zemmour disant maladroitement « tous » les trafiquants sont noirs ou arabes. Ils ont tous deux le tort de ne pas avoir dit « beaucoup », ce qui est la réalité.

Vous semblez avoir des notions juridiques théoriques, mais en pratique qu’en est-il ? Avez-vous déjà fréquenté les cabinets de juges pour enfants, les tribunaux pour enfants (terme bien mal choisi, car les « enfants » en question sont plutôt des mineurs qui croyez-moi, évoquent rarement l’innocence de l’enfance.) Avez-vous déjà discuté avec eux ? Leur discours est immuable : « de toute façon on ne peut rien me faire puisque je suis mineur ». Et vous l’admettez vous-même puisque dans l’arsenal législatif que vous citez, il n’y a pratiquement que des mesures « éducatives ». En clair, le mineur est remis à ses parents qui doivent rencontrer régulièrement un éducateur... dont le mineur se fiche éperdument. S’il est multirécidiviste, il finira peut-être dans un centre éducatif, fermé ou ouvert c’est selon. Où il continuera de faire la loi parce que les éducateurs qui les suivent, sont par culture... des éducateurs. Seules les infractions les plus graves (homicides ou violences avec arme ayant causé de graves blessures) peuvent leur valoir une incarcération. En outre les juges pour enfants ont eux-mêmes souvent une mentalité d’éducateurs, pour ne pas dire d’assistante sociale. Or la plupart des délits commis sont des vols, des dégradations, des outrages, des violences entraînant une ITT (incapacité temporaire totale) de moins d’un mois, voire quelques jours. Mais ils sont très nombreux, et entrent donc largement dans l’insécurité globale (car comme ces mineurs agissent en bandes, il faut tenir compte de la terreur qu’ils inspirent).

Alors oui, il faut une fois pour toutes en finir avec cette relative impunité. Rétablir les maisons de correction ? Non car on y négligeait l’éducation au seul profit de la sanction. Il faut des centres d’incarcération au sein desquels le mineur poursuivrait ou reprendrait une scolarité qui serait obligatoire, dans une ambiance pénitentiaire. Les bons résultats scolaires leur vaudraient des remises de peine. A l’inverse, les comportements d’indiscipline vaudraient de réelles sanctions.

Sans cette solution, vous continuerez de voir chaque mercredi, dans tous les tribunaux de France, des mineurs ricaner en salle d’attente en attendant de passer devant le juge.


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