Mademoiselle Monnier
Nous conversons. Pour appuyer mon
propos une expression me vient que j’utilise sans réfléchir. Je m’arrête une
seconde et me questionne tout haut sur l’origine de cette très courante
expression de la langue française. C’en est trop, et me voici "raciste
avéré« (selon vous), je »pollue la France" (Allain Jules), à
cause de moi « une communauté est outrée » (obismey), je veux
« conduire des sous-hommes à l’esclavage et aux chambres à gaz »
(Samagora95)…
Vous n’avez pas de chance,
Mademoiselle Monnier. Vous étudiez dans une époque où la bêtise atteint des
sommets. Vous pouvez y plonger à pieds joints, puis y demeurer pour y patauger avec plaisir. Vous pouvez aussi la contourner
et tenter d’avancer dans la vie avec plus de légèreté, et la conscience
tranquille. Ce sera peut-être moins rapidement payant, mais regardez tous ces
sinistres gagneurs conformistes des médias qui, chaque jour, passent leur temps
à justifier leur bêtise ou/et leur lâcheté de la veille. Ils pullulent dans le
journalisme, l’enseignement, la littérature, la comédie, la psychologie, la sociologie, la
magistrature, la philosophie, la politique… qui, pourtant, sont en soi de très
respectables activités. Vous voyez bien qu’ils ne sont pas beaux !
Un jour de leur jeunesse, comme
c’est arrivé à tout le monde ils ont énoncé une bêtise, et ils ont cru devoir
en être fiers. Les copains les ont vivement encouragés à l’être. Puis quand,
devenus adultes, ils ont vu que c’était sot, ils n’ont pas voulu se l’avouer.
Ils ont paresseusement choisi de persévérer dans la sottise. Et les voici qui
travaillent quotiennement à conforter leur veulerie, leur pleutrerie, leur
couardise. Ils en deviennent lamentables, odieux, ignobles… Et, pire que tout, ils alimentent la violence.
Pour éviter de tomber aussi bas
on peut choisir de se faire aider dans des lieux de résistance et de dignité.
Ça existe. La semaine dernière j’ai lu dans Riposte LaIque un texte admirable
de Myriam Picard qui m’a donné du courage. Cette semaine j’y lis les belles
indignations responsables de Jean de La Valette et de Huineng… Je ne fais que
commencer la lecture et ne cite ici que des noms que je vois là depuis peu
mais, plus bas, signé par Chantal Macaire que je lis dans la revue depuis plus
longtemps, je trouve aussi une saine réflexion sur "l’affaire
Guerlain".
Et, plus bas encore, je vois avec
plaisir qu’une édition de RL est lancée en langue anglaise… La résistance à la
bêtise et à la lâcheté cultivées s’organise et s’internationalise. Semaine
après semaine, venus de tous les milieux du peuple de France, de simples
citoyens de plus en plus nombreux tiennent à dire qu’ils en sont. Et qu’ils
veulent que ça s’amplifie.
Vous êtes totalement libre,
Mademoiselle Monnier, de choisir la manière d’entrer dans la nouvelle époque,
la vôtre. Mais n’oubliez pas que cette époque sera ce que vous en ferez.