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Christophe (---.---.58.18) 1er avril 2006 09:46

Mort de rire !

Nous vivons du Grand Chirac !

Que l’on soit pour ou contre le CPE, là n’est pas la question. Notre Président avait deux choix possibles :
- Promulguer la loi telle qu’elle est
- Proposer une négociation pour que le compromis soit débattu à l’Assemblée en seconde lecture

Ben non, il promulgue la loi tout en proposant une négociation ; d’ailleurs j’ai du mal à comprendre pourquoi négocier puisque les mesures sont déjà annoncées. Il faudra qu’il explique comment il compte retarder l’application d’une loi promulguée ! A-t-il des pouvoirs au-delà du mandat présidentiel ? Va-t-il restreindre la liberté des entrepreneurs en leur imposant de ne pas utiliser ce nouveau droit ?

Si les mesures présentées comme des modifications majeures vident de sa substance le CPE, n’en fait plus qu’un contrat CDI classique avec une durée maximum « d’essai » qui passe de 2,4 ou 6 mois à 12 mois, donc en remettant en cause la forme, il approuve la méthode du premier ministre, donc le fond.

L’objectif consiste actuellement, à mon sens, à maintenir une certaine pression sociale en désamorçant quelques points bloquant ; in fine, la pression sociale retardera la démission de Sarko du gouvernement. Ainsi, notre ministre de l’intérieur est dans une situation fort ambigue, ne pouvant se lancer dans la campagne d’investiture UMP en émettant des critiques envers le gouvernement Villepin tant qu’il en est membre.

Il faut analyser la situation en fonction de la première étape qui concerne les deux concurrents à l’investiture UMP. Les derniers sondages montraient qu’une petite minorité (4%) de français était favorable au CPE dans sa forme, mais qu’une grande majorité des membres de l’UMP (74%) était favorable à la position de Villepin.

Dans le fond, Chirac a donc donné à Villepin un soutien interne à l’UMP en validant le fond et la méthode. Il n’a absolument pas fait la moindre concession à Sarko puisqu’en demandant une négociation, il aurait dû suspendre le CPE pour un temps (la suspension étant une proposition Sarko). En générant cette situation ambigue (promulgation et négociation), Chirac passe un message aux opposants : « je tiens compte de vos préoccupations (a priori largement partagées dans la population) mais je me moque de votre avis ». Ainsi, il maintien un climat social tendu qui impose à Sarko d’assumer sont rôle de ministre de l’intérieur et lui interdit, en toute logique pour un responsable politique, toute démission.

Il ne faut pas oublier que Sarko cherche à ratisser très large (au-delà de l’électorat UMP), il s’est donné, par une bonne communication, une image d’un responsable politique ayant des positions cohérentes et assumant ses responsabilités. Dans ce contexte, si il veut mener campagne au sein de l’UMP pour représenter ce parti en 2007, il doit impérativement démissionné du gouvernement dirigé par son adversaire. Il devra laisser passer du temps avant de pouvoir émettre la moindre critique sur la politique du chef du gouvernement au risque de perdre de la crédibilité qu’il a mis du temps à avoir auprès de certains français.

De Villepin a joué la carte UMP avec le CPE ; il a donc bien ciblé son électorat pour l’investiture. Certes il a pris un risque avec la population, mais cela n’est pas trop important, la décision d’élections nationales se joue dans les trois derniers mois ; à la tête du gouvernement, nous pouvons nous attendre à des mesure qui brosseront dans le sens du poil la population française dans cette période là.

C’est donc Villepin qui sort grandi aux yeux des électeurs UMP. Sarko doit ronger son frein et différé sa démission de quelques semaines encore ; que de temps perdu.


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