Article intéressant, bien documenté et bien écrit.
Tous les faits avancés sont réels, avérés, indiscutables.
Ce qui est plus sujet à caution c’est l’articulation logique de l’ensemble.
On peut lire des affirmations ’brutales’ qui sont (ou doivent être) le résultat de ce qui précède. Honnêtement, assez souvent, on ne voit pas comment.
Par ailleurs l’introduction de la psychanalyse dans l’étude de phénomènes de masse est toujours hasardeuse, suspecte. L’homme ’mouton’ n’est dirigé que par la bêtise de masse, par les peurs collectives, jamais par son intelligence propre qui existe toujours pourtant.
Bref, je vois ici un exposé d’histoire, un ensemble de faits que tout le monde n’a pas à l’esprit, une analyse assez fine des 30 glorieuses et de la gestion de la dualité gaullisme/plan Marshall.
Mais la France a—t-elle jamais été gaulliste ? Les patriotes qui ont rejoint le général ne sont qu’une poignée. Pétain était encore acclamé quelques mois avant la libération. De Gaulle, forcément accueilli en vainqueur et en libérateur s’est fait immédiatement jeter.
Il est revenu à la faveur de la faillite d’une politique de tentative de maintien de l’empire conduisant à des guerres coloniales ruineuses, meurtrières et infamantes pour la République. Pendant toute la période ou de Gaulle a été au pouvoir, il a toujours été de bon ton de le vilipender, c’est bien à cette époque qu’on a inventé le terme de ’majorité silencieuse’, la ’courte’ majorité qui votait pour de Gaulle ne le faisait-elle pas honteusement ?
Dès qu’une alternative plausible est apparue en la personne de Pompidou (l’homme des banques et de la finance) on a à nouveau remercié l’homme providentiel.
Bref, le gaullisme, dont tout le monde se réclame aujourd’hui a-t-il jamais été une idéologie dominante en France ? Non !
On veut le faire croire maintenant. Le grand homme est mort et enterré depuis 40 ans, il ne se relèvera plus pour nous traiter une fois de plus de ’veaux’, on peut donc l’utiliser en toute quiétude.
Pour moi les choses sont plus simples, le chômage de masse est le résultat d’une dérive libérale amorcée avec Pompidou et poursuivie avec rage par tous ses successeurs. Conserver l’emploi n’a jamais été (et n’est toujours pas) une priorité.
D’une certaine façon une analyse purement marxiste (passée de mode aujourd’hui) rendrait mieux compte des faits.