Article sympa, mais pas mal bisounours sur certaines analyses.
« Sur la scène internationale, chaque État a son agenda secret (hidden agenda), ses agents secrets : en révéler l’existence compromet la capacité d’un État à réaliser ses objectifs.
Oui et non. Un état qui pratique une diplomatie claire et en accord avec ses discours n’a pas grand chose à craindre de révélations sur ses communications. De plus les révélations ont lieu à postériori, et seules les négociations immédiates peuvent en pâtir. Mais là aussi, c’est surtout les mensonges de la diplomatie en question envers ses interlocuteurs qui peuvent poser problème.
» Des objectifs qui, est-il utile de le rappeler, profitent à… l’intérêt général, soit les citoyens.«
Ca, c’est purement théorique. En fait , les états défendent l’intérêt de l’état, qui correspond surtout aux intérêt de son oligarchie économico-financiere. Ca ne correspond que très partiellement à l’intérêt du peuple en général. Vous oubliez de parler de la connivence souvent systématiques entre les milieux de pouvoir et les puissances financières.
Les révélations permettent de mieux savoir quelle est la part des intérêts défendus. Elles permettent aussi de situer le fossé entre les discours tenus au peuple et les vrais objectifs et motivations.
Ensuite Wikileaks révèle les secrets de différents états. Nul n’est censé être spécialement concerné par l’intérêt de l’état Américain, hormis les américains (idem pour l’état Russe, Chinois, etc).
L’État a un devoir compliqué, à savoir décider ce qui doit être transmis au peuple. Quitte à cacher à la presse ses stratégies
Ce n’est pas que les stratégies que l’état cache à la presse, mais ses buts et ses intérêts réels. L’auteur suppose que l’état est un vrai défenseur de l’intérêt général. Ce n’est jamais vrai, en tout cas en totalité. Le rôle de la presse consiste donc à révéler les cas où des intérêts privés sont favorisés, des loi bafouées, etc. L’auteur simplifie les choses de façon caricaturale. (Voir l’affaire de Karachi par exemple).
»Comme tout pouvoir, la presse cherche à s’arroger des privilèges, à user et abuser de ceux qu’elle possède.«
Là, je pense que ca fait rigoler tout le monde. C’est vrai en ce qui concerne les enquêtes de Paparazzi, et autres affaires sur des citoyens sans vrai pouvoir. Quand il s’agit d’affaire d’état, la presse n’abuse souvent d’aucun droit, surtout en France, c’est le moins qu’on puisse dire...Ils abusent plutôt de prudence...
»liberté (individuelle) et efficacité (de l’État) s’opposent frontalement.«
C’est le plus souvent une fable. C’est parce bien des politiques ne défendent pas réellement l’intérêt général que les révélations sont inadmissibles pour eux. Je pense qu’on doit trouver le meilleur service à l’intérêt général là où la liberté de la presse est la plus grande. Un état au service des citoyens n’a pas de raison de garotter la presse.
»Bien sûr, on ne saurait avoir une confiance infinie sur l’éthique du journaliste"
Tout à fait. Les manipulations politico-journalistiques existent, par exemple. Mais plus le citoyen a d’infos fiables, plus les manipulations sont limitées.
En résumé bon article, mais trop simpliste. Et qui évacue le fait que les citoyens Français, Australiens, et autres ne sont en rien concernés par le secret de documents étrangers à leur pays.