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easy easy 8 avril 2011 13:51

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J’adore la question que pose le cas Cantat.

J’adore tous les cas qui se produisent régulièrement et qui questionnent quelque chat endormi.

On a tous les cas d’homos qui veulent être parents qui nous interrogent soudain sur une question inimaginable.
On a tous les cas d’enfants à conceptions artificielle qui nous posent des question impensables il y a peu.
On a tous les cas curieux que provoque l’islamisation.
Il y a mille cas inédits qui bousculent notre chat ronronnant.
Et le cas Cantat fait partie de ceux qui nous réveillent en pleine sieste.


Ce n’est pas la première fois qu’une personne ayant tué est acclamée. Cantat est même le moins tueur de tous les rois, princes et dictateurs qui ont toujours été applaudis par une partie considérable des gens alors qu’ils avaient tué par milliers.

Mais avec Cantat, qui n’a jamais tué qu’une seule personne et dans un cadre d’emballement, on a un meurtrier applaudi nonobstant ce meurtre. Si Crassus a été applaudi après avoir fait crucifier des milliers de gladiateurs révoltés, c’était quasiment pour avoir commis ce massacre. Idem pour Alexandre le Grand et le vainqueur d’Austerlitz.
Dans le cas de Cantat, personne ne l’applaudit pour son meurtre. On l’applaudit en ne tenant plus compte d’un meurtre qu’il avait commis.

On se retrouve donc bien face à la question assez classique du devenir d’un criminel et à laquelle il était jusque là répondu « Il a payé sa dette à la Société. Il peut être considéré nonobstant sa faute » 

Et c’est à l’occasion de ce cas extraordinaire qu’on découvre les limites de ce nonobstant qui résulte de la laïcisation.

La difficile et laborieuse laïcisation avait porté sur tous les domaines de notre vie, dont celui de la Justice.

Dans la conception religieuse de la justice, il y a une obligation du fautif, non pas à purger une peine de prison, mais plutôt à s’amender par un comportement désormais moins orgueilleux ou mieux encore, réparateur.
Dans la conception laïque de la Justice, il est considèré que la purge de la peine tourne la page de la faute pour ouvrir celle du nonobstant. La République solde les comptes sur le champ. Très sûr de lui, le républicain, a considéré que toute faute se résout par une incarcération de durée limitée ou perpétuelle, voire par une décapitation, non par l’observance d’une attitude civile améliorée.

Dans le concept religieux, tout est dans l’Oeil qui voit tout et nous suit partout. En religion, un fautif doit donc essentiellement se comporter mieux face à cet Oeil ubique et permanent.
Dans la république, il n’y a plus d’Oeil. Il n’y a plus que le regard tout immanent d’un jury.

Or Cantat, à part d’avoir privé des gens d’une actrice appréciée, n’a pas nui à une république. Il a surtout nui à une famille et c’était à elle de déterminer les termes de l’impossible dette.

La république avec son laïcisme est loin d’être la panacée.


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