A force de ne raisonner qu’en critères rationnels (« combien d’enfants africains on pourrait nourrir avec cette somme ? »), nous nous dirigeons vers une société dépressive où tout plaisir sera jugé « indécent ». Bien sûr, c’est triste qu’il y ait des peuples qui meurent de faim, mais ce n’est pas une raison pour s’imposer une morosité constante par simple morale, s’interdire quelques petits moments de bonheur parce que d’autres n’y ont pas accès. Cela vaut pour le mariage princier, mais aussi pour l’industrie du football, du cinéma, et à plus petite échelle toute action non-nécessaire à votre survie qui pourrait payer le vaccin anti-tuberculose d’un enfant éthiopien : acheter un beau vêtement plutôt qu’un pull qui gratte mais coûte moins cher, aller au restaurant plutôt que manger un plat de semoule chez vous...
L’humain n’a pas besoin que de nourriture, d’eau et de chaleur. Il a également besoin de rêve, sans quoi ce n’est qu’un morceau de viande. Laissez donc les Anglais rêver avec ce mariage, il n’y a aucune honte à ça.