Bonsoir
Comment savoir si DSK a menti ? Simple : lui faire raconter l’histoire à l’envers. Pourquoi ? Parce que quelqu’un qui dit la vérité a vécu son histoire qui se retrouve de fait placée dans sa mémoire épisodique à long terme. Réactualiser son histoire vécue dans sa mémoire de travail (l’une des mémoire à court terme) n’occasionne aucune surcharge cognitive. En revanche, quelqu’un qui invente une histoire suit toujours un ordre précis et est déstabilisé lorsque l’ordre change. Son histoire inventée ne peut se placer dans la mémoire épisodique, à long terme. En réactualisant son mensonge, sa mémoire de travail est saturée, il se contredit, parce qu’il doit penser à la fois à l’histoire, mais aussi changer l’ordre. Quelques écueils principaux toutefois : si la personne interrogée dispose d’un empan mnésique inférieur à la moyenne, si elle est très stressée, si elle souffre d’une pathologie de la mémoire bien entendu. En revanche, une personne qui veut absolument convaincre son interlocuteur le regarde toujours dans les yeux, histoire de lui signaler « regarde comme je suis franc. »
Sinon, toute personne, homme, femme, peut avoir un comportement agressif et prédateur, avec une fréquence plus élevée chez les hommes. Cette potentialité se transforme en réalité sous l’impulsion d’une élévation de certaines neurohormones en réponse à un stimulus environnemental comme à un stimulus idéal (imaginé), et le cortex préfrontal se trouve mis en veille. Le cerveau reçoit un burst et le sujet est difficilement capable de raisonner ou mémoriser, quel que soit son degré d’intelligence. L’examen des antécédents d’un sujet, c’est-à-dire s’il a perdu tout contrôle de lui dans des circonstances similaires est capital parce que comme toute personne, il cherchera à reproduire ce qui lui a fait du bien, selon les lois de la motivation, sachant que la motivation est d’un point de vue cognitif le motif pour agir à gagner du plaisir et fuir du déplaisir.
Il existe un type de sujet particulièrement sensible au comportement agressif et prédateur : les personnes de pouvoir. Celles-ci sont en quelque sorte dopées par les neurotransmetteurs du plaisir et recherchent plus que quiconque à en produire en se confrontant à des situations excitatrices et éprouvent d’après une étude américaine tout à fait sérieuse beaucoup moins d’empathie qu’une personne de condition normale. Autrui n’est pas perçue comme une personne mais comme un moyen.