Curieusement on se focalise sur les directions d’entreprise et le monde politique pour s’irriter contre l’absence de parité, comme s’il s’agissait là d’un danger ou d’une injustice extrême. On parle assez peu du phénomène inverse, à savoir le surinvestissement des femmes dans les métiers de l’éducation, et surtout dans ce qu’il convient d’appeler les humanités. Il s’agit là pourtant de métiers de première importance. Et on trouve rien à redire que les postes à l’agrég d’anglais, par exemple, sont trustés à plus de 80% par les jeunes filles. Universitaire, pour m part, j’ai parfois constaté, au demeurant, des attitudes discriminatoires, anti-masculines, dans les commissions qui servent à recruter les nouveaux professeurs, tant il est vrai qu’on coopte plus volontiers ce qui vous ressemble. Et je crois que la réponse n’est pas de pousser les femmes vers les sciences dures, les maths, et l’économie, mais faire comprendre aux garçons qu’arts et belles lettres n’ont rien d’infâmant. Ah, il est vrai qu’il s’agit de métiers sous-payés, à niveau de qualification égale... et aussi de métiers qui permettent l’aménagement d’une vraie vie familiale.