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Russia Today met la pression : « Fukushima, zone de danger élargie : de la vapeur radioactive s’échappe »
Traduction de l’entretien par : Dorian Sarcastique Wolfescu chez Fukushima Informations.
"(..) Journaliste : Des travailleurs à l’usine de Fukushima disent que le sol de l’usine se fissure et que de la vapeur radio-active s’échappe des fissures. Les systèmes de refroidissement ont cessé de fonctionner après le tsunami dévastateur qui a touché le japon en mars, ce qui a provoqué cette crise nucléaire.
De nouveaux éléments suggèrent que les réacteurs de Fukushima étaient de toute manière promis à un tel sort avant que la vague massive ne les atteignent.
Me rejoint maintenant le Dr Roberts Jacobs, qui est un professeur à l’Institut de la paix d’ Hiroshima.
Journaliste : A quel point ces derniers signalements de fumée s’échappant des fissures dans le sol de Fukushima sont ils inquiétants ? Quelle pourrait être la gravité de la chose ?
RJ : Hum, c’est un nouveau développement grave et alarmant, parce que ça a commencé juste après deux gros tremblements de terre. Durant les dernières semaines il y a eu , un séisme de magnitude 6,4 sur l’ échelle de richter le 31 juillet et un séisme de magnitude 6,0 le 12 août. Ce que cela pourrait dire, c’est qu’il pourrait y avoir une destruction des conduites et d’autres structures souterraines qui se seraient produites pendant ces tremblements de terre. Il pourrait y avoir de l’eau radio-active qui s’écoulerait dans le sol et, de plus, tandis que les fissures apparaissent, la vapeur et la radioactivité se fraie un chemin à la surface...
Donc, premièrement,cela signifie que ça rend la tâche plus ardue aux travailleurs parce que le problème ne serait plus confiné dans les bâtiments et dans les structures du réacteur et donc il est plus difficile pour les travailleurs de travailler dans une zone ou les radiations émergent d’endroits inconnus et inattendus et cela indique que le matériel radio actif bouge dans le sol.
Journaliste : De plus, les travailleurs affirment que les dommages se seraient produits pendant le tremblement de terre, et non pas lors du tsunami. Est-ce qu’une centrale nucléaire comme celle-ci ne devrait-elle pas être conçue d’une manière à résister aux tremblements de terre quand on sait à quel point ils sont fréquents au Japon ?
RJ : Hmmm... Oui, cette centrale, comme vous vous en souvenez peut-être, a été conçue de manière à résister à un tremblement de terre de magnitude de 8,0, et ce nous avons eu a été un séisme de magnitude 9. Et donc ces centrales ont été conçues avec en tête un scénario beaucoup trop optimiste, et clairement, il existe des séismes possibles d’intensité beaucoup plus grande. Oui, donc, si c’est le cas..., il y a certainement un grand nombre de preuves qui suggèreraient que le premier réacteur, le réacteur numéro 1, était déjà en train de fondre quand la vague a frappé. Donc si ça a bien été le cas, et que le réacteur était bien en train de fondre au moment où le tsunami est arrivé, un séisme de magnitude 9 est un risque que l’on court partout au Japon, et cela remettrait en question la fiabilité et la sécurité de TOUS LES REACTEURS actuellement en fonction au Japon.
Pour revenir sur cette première question à propos de la vapeur radio-active, il continue à avoir des séismes secondaires (répliques), et donc quand vous avez une structure fragilisée qui a subi d’énormes dommages et que vous avez ces répliques sismiques de magnitude 6 de manière continue, et certains d’intensité même supérieure...
Ce que nous avons, c’est que les coeurs radio-actifs fondus sont au sous sol, au niveau du fond des enceintes de confinement de ces réacteurs, et si le niveau de radiations baisse sur les mesures que l’on fait à l’intérieur des bâtiments, et si la pression de l’eau baisse et que la température baisse, ce n’est pas parce que les radiations disparaissent brusquement, cela signifie que les matériaux radio-actifs, les coeurs fondus, sont en train de se déplacer, et se déplacent de plus en plus loin de l’endroit d’où on prend les mesures... Et il se pourrait que, suite à ces répliques sismiques, les coeurs soient sortis des bâtiments en eux-mêmes, et c’est peut-être pour ça que l’on voit de la fumée radio-active s’échapper...
Et comme vous pouvez le voir, les séismes, mêmes ceux de très grande magnitude, ne sont pas des évènements isolés, ils sont toujours suivis par des séries de séismes subséquents, et donc, on voit maintenant que ces réacteurs n’étaient pas capables de résister à des séismes, sans mentionner les tsunamis...
Journaliste : A quel moment est-ce que « assez » deviendra réellement « assez », je veux dire, si le séisme a compromis la sécurité et l’intégrité de la centrale, de son carburant nucléaire, et maintenant nous avons cette vapeur qui est une autre situation très dangereuse... Quand est-ce que sera venu le temps de fermer définitivement les centrales comme celle-ci ?
RJ : Eh bien, à mon avis, ce temps est venu maintenant. Je pense que c’est un exemple clair du fait que les catastrophes naturelles sont beaucoup plus importantes que nos capacités à les prévoir et s’en protéger ! Et il y a tout un tas de catastrophes naturelles qui peuvent frapper une centrale, et donc ces centrales ne peuvent bien fonctionner que dans un monde parfait ou rien ne peut aller de travers. Et ce n’est pas le monde dans lequel nous vivons ! Je pense qu’on devrait se mettre à questionner la viabilité de ces réacteurs eux-mêmes..."
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