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Chacun pourra donner à sa mort le cadre et le style qui lui
conviennent et exprimeront le mieux son destin propre. L’un convoquera
toute sa famille, l’autre quelques intimes. On choisira de mourir un
soir d’été à la campagne, au coin du feu, l’hiver, en regardant la
télévision ou en écoutant Bach. “Je vois cela d’ici ! me dit un
ami. C’est toute une industrie que tu appelles à naître. La mort à
forfait : plusieurs formules, tout compris, à des prix très étudiés. Ah
! mourir à Tahiti dans les bras d’une jeune indigène, un seau à
champagne à son coude…“
Hélas, oui. Pour affligeante qu’elle soit, cette vision est pourtant
moins affreuse que celle que présentent aujourd’hui des centaines de
milliers d’êtres croupissant dans la misère, la solitude et la
souffrance. Par simple superstition, pour le malheur de tous ; des
intéressés, évidemment, mais aussi des infirmières et gardes harassées
et souvent déprimées par le contact quotidien avec des êtres déchus ;
pour le malheur des proches, également, angoissés par le spectacle d’un
être cher qui souffre ou se dégrade, culpabilisés par leur impatience
bien naturelle devant une agonie qui se prolonge sans justification."
ca sent le nazisme