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Ecart-types

La moyenne n’est pas une norme. Les statistiques nous envahissent. Pas un jour sans que nous ne sachions, à la virgule près, le pourcentage de Français qui... aiment dormir la fenêtre ouverte, ne veulent pas des OGM, apprécient la politique gouvernementale. Nous sommes au courant de la durée moyenne de présence devant le petit écran, de celle des rapports sexuels et de la longévité moyenne d’un couple... Nous savons tout. Mais ce tout, ce n’est rien.

A quoi servent les statistiques ? A établir des éléments fiables sur lesquels se baser pour mettre en place une politique globale. Qu’elle soit utilisée à des fins commerciales ou politiques, la science statistique n’a jamais prétendu concerner des individus, mais des groupes. Et elle est utilisée, en principe, pour mettre en place des stratégies globales.

Je n’apprendrai rien à personne en disant que si les sondages annoncent que 80 % des Français tiennent à leur système de protection sociale, le démantèlement de la Sécu ne sera au programme d’aucun leader politique... Les études sur des échantillons de population représentatifs permettent d’évaluer le degré de satisfaction après un débat politique ou l’impact d’une campagne publicitaire. La recherche pharmaceutique utilise les statistiques, autant pour quantifier l’efficacité d’un nouveau traitement par rapport à ceux existants ou à un placebo, que pour évaluer l’impact de la forme de celui-ci sur la prescription médicamenteuse et l’observance.

Je ne détaillerai pas davantage l’impact des statistiques dans nos vies. Je pense que tout le monde en est conscient. Ce qui me préoccupe, ce sont les effets pervers de cette mise en chiffres de nos comportements.

Il y a quelques années, j’ai voulu reprendre les bases de ma discipline, la psychiatrie. J’avais gardé quelques manuels anciens, et j’ai souhaité rajeunir mes connaissances en achetant les derniers opus sortis. J’ai été effarée de constater que ce qui faisait l’ossature de ma formation avait disparu de ces livres. Beaucoup de notions n’y étaient pas présentées comme le résultat des expériences cliniques cumulées de plusieurs générations de chercheurs, mais comme celui d’études chiffrées, dont on donnait pourcentages et écart-type. La lecture en était donc extrêmement problématique, et on n’y trouvait pas de tentative de compréhension du mécanisme interne de déploiement de tel ou tel signe pathologique.

D’ailleurs, et c’est là où je veux en venir, la notion de pathologie n’y était pas définie. De mon temps, comme on dit quand on a l’impression d’avoir acquis une certaine expérience, on avait plusieurs façons de définir la pathologie en psychiatrie. Mais celles-ci n’avaient que peu de rapport avec la moyenne. Ni même, d’ailleurs, avec une norme. La pathologie se définissait par une atteinte globale de la personne, qui amenait celle-ci à souffrir psychiquement, ou à ne pas pouvoir tirer parti de ses facultés, ou qui l’empêchait d’avoir des relations avec autrui, et d’en souffrir (un ermite n’aurait pas été considéré comme malade par la psychiatrie classique, à moins qu’il ne donne des signes de souffrance. Et, même s’il était avéré qu’il délirait, on l’aurait laissé délirer tranquille, une fois vérifiée sa non-dangerosité). Enfin la pathologie se définissait aussi par des difficultés importantes de la relation à autrui, avec une non-reconnaissance de l’autre, en particulier dans la psychose, pouvant amener à des actes inconsidérés, auto ou hétéro-agressifs.

Les signes que l’on observait étaient considérés comme des symptômes d’un éventuel état pathologique. Mais pas pathologiques en eux-mêmes. Pour donner un exemple, une tristesse extrême, avec anorexie, vision péjorative de l’existence et, même, idées suicidaires, n’aurait pas été considérée comme une dépression, si cela était survenu dans les jours suivant un deuil. De même, le fait d’avoir l’humeur fluctuante, cela s’appelait la cyclothymie, et ce ne devenait une maladie (psychose maniaco-dépressive) que si les variations de l’humeur prenaient un tour pathologique et tournaient en états maniaques ou dépressions mélancoliques.

Je ne veux pas enjoliver le tableau : la psychiatrie classique était souvent utilisée à des fins de stigmatisation de l’autre, le “fou”. Mais ce qui m’apparaît maintenant, c’est que la notion de preuve statistique a contaminé ce champ, avec l’effet secondaire extrêmement pernicieux que ce que l’on évalue statistiquement, ce sont des comportements, et ce que l’on épingle comme pathologique, ce sont des écarts à la moyenne.

Or, la moyenne n’est pas une norme.

Piaget a étudié et bien décrit les différents stades de l’évolution d’un enfant. Précisant l’âge moyen où se fait tel ou tel acquis. Cela aide un pédopsychiatre à repérer si un enfant présente un retard d’acquisition, global ou portant sur une fonction. Ensuite, tout dépend du sens clinique du thérapeute, qui peut évaluer si un retard à la marche s’inscrit dans une problématique de trouble massif du développement, ou s’il s’agit de la précaution prise par un enfant qui, déjà, ne supporte pas l’échec, et préfère ne pas prendre le risque de se lancer... La distinction est d’importance. Mais échappe aux statistiques.

Si l’on s’en tient à l’écart du comportement par rapport à la moyenne, ce retard sera considéré comme pathologique.

Un autre aspect de cette question se trouve bien mis en évidence avec les difficultés majeures que rencontrent actuellement les enfants doués à l’école (pas toujours, heureusement, mais souvent). Le fait de comprendre plus vite que les autres, d’en savoir plus long, d’avoir d’autres idées, n’est plus considéré, la plupart du temps, comme le signe d’une intelligence en action, vive et qu’il faut alimenter et canaliser sur des apprentissages adaptés, mais comme un signe de déviance. Je l’ai entendu d’un enseignant “Avec le QI qu’elle a, cette enfant est anormale !”

Pauvre société, qui considère que l’intelligence est une tare, et l’originalité suspecte.

Pauvre enfants, qui doivent grandir en restant dans la moyenne sous peine de se faire ostraciser par les enseignants ou par leurs pairs.

Ce que j’ai constaté dans mon domaine professionnel, reflète bien, je crois, ce qui s’est passé dans bien d’autres pans de la société. Partout on a tendance à négliger les acquis antérieurs, au profit de nouvelles conceptions, basées sur le principe d’une évaluation statistique. Christophe Dejours parle de l’influence de ces stratégies d’évaluation dans le monde de l’entreprise, et des conséquences que cela a sur le malaise global des salariés. Car, là aussi, ce sont les comportements qui sont évalués, pas réellement le travail effectué, avec sa complexité et sa richesse. Là aussi, une attitude particulière sera épinglée, même si elle peut s’avérer, secondairement, particulièrement efficace...

Je me souviens avoir entendu un éditeur parler des contrôleurs de gestion, et de leur utilité. Il expliquait avoir reçu un très gros livre, une première œuvre. Excellent. Mais il a demandé à l’auteur de le réduire de moitié. Statistiquement, les lecteurs achètent moins les gros livres.

Et si c’était Guerre et paix  ?


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23 réactions à cet article    


  • IMAM ATHEE 19 mai 2008 11:50

    Prem’s encore une fois !


    • Forest Ent Forest Ent 19 mai 2008 12:12

      Le problème posé sur l’épistémologie des sciences humaines est très intéressant.

      Pour les sciences "dures", l’outil indispensable n’est pas la statistique mais la théorie des probabilités. On ne peut en effet valider une expérience physique ou chimique que si ses résultats sont plus marqués que ce que le hasard seul permettrait. Cela donne par exemple et entre autres les célèbres "tests du khi-deux" et le calcul systématique des marges d’incertitude.

      Ceci peut être appliqué dans le domaine médical par exemple aux "blind tests" des AMM pharmaceutiques.

      L’épidémiologie est elle une discipline purement statistique, mais elle ne s’applique qu’une fois le diagnostic posé.

      Poser le diagnostic à partir de symptômes est une très bonne application de la théorie des probabilités, et c’est une des principales "consommatrices" du théorème de Bayes. Mais on suppose à nouveau qu’il n’y a aucun doute sur la nature d’une pathologie.

      Le cas de la psychiatrie est très particulier et très intéressant, car il n’y existe souvent aucune preuve définitive de la nature voire l’existence d’une pathologie. Celles-ci sont souvent peu ou mal définies. La notion de "diagnostic différentiel" y est d’application malaisée.

      Depuis un siècle, on observe un conflit entre trois grandes tendances.

      La première, dont semble se réclamer l’auteur, dit que la psychiatrie est avant tout une compréhension individuelle par le praticien d’une situation particulière du patient. Les autres tendances lui reprochent de ne finalement développer aucun corpus formalisable ni transmissible, et d’être ainsi un art plus qu’une science. C’est en particulier ce qui a été reproché à la psychanalyse.

      La seconde cherche avant tout à formaliser le sujet pour le rendre "objectivable". Elle s’inspire en partie de la sociologie dont elle reprend les procédés statistiques dénoncés ici. Elle s’attire des critiques comme celles de cet article. On pourra citer en particulier la théorie du "comportementalisme".

      La troisième dit qu’on s’en fout un peu puisque l’on n’a pas de remède, et que la meilleure définition que l’on ait aujourd’hui d’une pathologie est sa réaction à une thérapie, en particulier pharmaceutique.

      Tout cela laisse de la place à la réflexion, la recherche et l’interprétation.

      AMHA, l’étude du fonctionnement et des dysfonctionnements du système nerveux central est la plus compliquée que l’homme puisse entreprendre, et offre encore quelques siècles, voire millénaires, de recherches passionnantes.

      La seule chose certaine, c’est que la psychiatrie ne peut pas être que de la statistique, ou que de la pharmacie, ou que de l’écoute, ou que de la génétique.


      • LilianeBourdin 19 mai 2008 14:35

        Ce que vous dites de la psychiatrie est intéressant. Cela pourrait introduire un débat complexe, mais ce n’est peut-être pas le lieu. Pour en dire quelque chose, cependant, et cela introduit ce que je veux préciser ensuite, je veux parler du "point de vue".

        L’observateur fait partie de l’observation. C’est démontré et clair en sciences "dures", comme vous dites, alors, que dire de cette vérité dans les sciences humaines ! Même en médecine, des vérités énoncées s’avèrent conjoncturelles, alors en psychiatrie ! J’ai vraiment le sentiment que, plus c’est flou et donc soumis à la subjectivité de l’observateur, plus on convoque probabilités ou statistiques pour donner un vernis de scientificité à la discipline. Ca rassure.

        Moi, cela ne me rassure pas. Entre le médicament servant d’outil diagnostic d’un côté, et la subjectivité du rapport singulier psychiatre-patient, il y a tout un champ, qui était celui de ma discipline, et qui avait pour base la transmission d’un savoir qui est aussi une pratique. Transmission est le mot important. Je dirais bien, détournant la phrase célèbre, on n’est pas psychiatre, on le devient. La psychiatrie n’existe pas sans les psychiatres. Chacun d’eux a pu bénéficier de la transmission des connaissances de ses ainés, en personne ou par l’étude. Il a pu confronter ces données au fur et à mesure à sa pratique, et, en fonction de qui il est lui, et du résultat quotidien de toutes ces influences, il va transformer sa théorie et sa pratique.

        Les sciences humaines ne sont pas qu’humaines parce qu’elles traitent de l’homme, mais parce que la part d’humanité du chercheur y est particulièrement convoquée. C’est déjà vrai en médecine. Le "sens clinique", terme quasiment disparu de notre vocabulaire, permet à un médecin expérimenté de deviner la gravité de l’état de son patient. Pas quantifiable, pas évaluable. Négligeable ?

        Ce qui est atteint par l’aspect totalitaire de cette pseudo-objectivité scientifique, c’est la nécessité de la transmission. Tout peut se dire, si une étude chiffrée accompagne l’énoncé.

        Je viens d’entendre sur France-culture une information dont j’aime à penser que c’est un canulard : une étude anglaise aurait démontré que moins il y de routes, moins il y d’accidents. Avec recommandation, bien sûr, de diminuer le nombre de routes !

        Mais en cancérologie, j’ai eu connaissance d’une étude qui prouvait que les personnes qui avaient un cancer s’agravant avaient une vision plus péjorative de l’existence que celles dont le pronostic s’avérait bon.

        C’est la transmission, qui est atteinte, ainsi que la capacité de penser...

         


      • alberto alberto 19 mai 2008 13:40

        En ce domaine, comme en beuacoup d’autres, entre petite, moyenne et grande déviance  : n’oublions pas la déviation standard !

        Enfin, moi ce que j’en dis...

        Bien à vous.


        • MagicBuster 19 mai 2008 13:45

          Ce qu’il manque dans les moyennes , c’est bien sûr les écarts types , et comme pour les sondages, le % d’erreur.

          Exemple publier un sondage 49 - 51% , avec 2% d’erreur .... n’a aucun sens.

          Sauf si on enlève le % d’erreur, et dans ce cas, le sondage devient de la propagande et non de l’information.

          Pour le régime Sarkotoritaire, les sondages quotidiens sont du bourrages de mou, de la propagande, que de la poudre aux yeux . . .

          Genre sarko remonte dans les sondages .... peut être à Neuilly en attendant , suffit de passer 2 minutes dans un café ou dans un train pour savoir ce que pense les français moyens du président "de tous le (riches) français"


          • Yifu66 19 mai 2008 14:47

            Vous dites : "Exemple publier un sondage 49 - 51% , avec 2% d’erreur .... n’a aucun sens."

            Pas d’accord. Le 2% d’erreur s’applique à 49 (dont la fourchette devient 48,02 à 49,98) et 51 (49,98 à 52,02).

            Sauf que dans votre exemple très particulier on pourrait arriver à une égalité 49,98 et 49,98.


          • MagicBuster 19 mai 2008 15:46

            Précisément . . .


            • Vincent 19 mai 2008 15:54

              Intéressant cet article, cependant, j’irai un peut plus loin en disant que si nous utilisons abondamment les statistiques aujourd’hui, c’est que dans l’industrie celle-ci sont utilisées quotidiennement pour améliorer la productivité, faire la chasse à la variabilité des processus et des process et par déformation professionnelle nous le faisons dans notre vie de tous les jours.

               

              Ce que je conçois aisément dans l’industrie ou dans le monde du travail en général, la rationalisation et la standardisation du travail permettent de diminuer les coûts de fabrication et donc de rester compétitif, j’ai du mal à le concevoir pour des être humains à moins de vouloir uniformiser la population et d’en faire une seule catégorie et dans ce cas nous n’aurions plus une distribution normale (au sens statistique) de la population.

               

              Le test du QI est un bon exemple, la moyenne est généralement fixée à 100 et l’écart type à 15 (ou 24 selon les test)

              Ce qui signifie, si l’on applique la loi Gausienne, qu’entre 85 et 115 il y aura env. 68% de la population du test.

              Qu’entre 70 et 85 ainsi qu’entre 115 et 130 il y aura env.13,5% de la population pour chaque intervalle

              Enfin qu’entre 55 et 70 ainsi qu’entre 130 et 145 il y aura 2,1% de la population pour chaque intervalle.

              Pour les peanuts qui restent celles-ci représentent 0,27% de la population totale donc soit des Qi d’huître ou de génie à condition que ceux-ci soient détectés, entraînés et exploités.

               

              Si le but dans l’industrie est dans un premier temps de se centrer sur la moyenne et ensuite de réduire l’écart type afin d’être quasiment certain de produire des pièces bonnes, je pense que vouloir resserrer l’écart type d’une population n’est pas à mon avis un bonne solution pour la diversité.

               

              Augmenter la moyenne serait en revanche meilleur à condition toutefois de conserver le même écart type, sinon nous assisterions à un aplatissement de la courbe qui signifierait l’augmentation des écarts entre les valeurs individuelles.

               

              Un bon exemple de ce phénomène est caractérisé par ce qu’il se passe, me semble-t-il, au niveau politique en ce moment les moyennes évoluent peu par contre les écart se creusent d’où ce sentiment d’injustice sociale qui s’installe. Le salaire moyen par exemple augmente, mais vous ne bougez pas, par contre on oublie fréquemment de nous présenter la médiane avec la moyenne. La médiane coupe la population en deux 50% au dessous de sa valeur et 50 % au dessus.

               

              De sorte que si vous avez une médiane inférieure à la moyenne cela signifie que des grosses valeurs en petit nombre augmente celle-ci et inversement.

               

              Enfin je pense que les études classiques devraient nous présenter systématiquement la moyenne, l’écart type et la médiane et les extrêmas afin que l’on puisse vraiment se positionner et se faire une idée réelle et non tronquée.

               


              • chmoll chmoll 19 mai 2008 17:17

                purée !! là vous m’avez foutu la frousse avec vas posts,ter-mi-né ,j’dors plus la f’nètre ouverte

                 


                • LilianeBourdin 19 mai 2008 19:44

                  Votre commentaire est tout à fait pertinent. Il précise bien les biais par lesquels une présentation sommaire des statistiques peut en modifier les résultats. Or, il est rare que toutes ces précautions soient prises, non seulement quand la population a connaissance de ces études, mais même lorsque les professionnels y ont accès.

                  Cependant, il me semble que cela serait de peu d’importance, si ces études restaient cantonnées dans les domaines où elles sont utiles, ou si, ailleurs, elles n’étaient utilisées que pour ce qu’elles sont : un appui à la compréhension des phénomènes. Mais j’ai tenté de faire un parallèle entre l’importance donnée à ces résultats, et le déclin du phénomène de la transmission des savoirs acquis.

                  Sans compter que la raison pour laquelle telle ou telle étude est faite, et la façon dont elle est faite, n’est pas neutre.

                   


                • LilianeBourdin 19 mai 2008 19:48

                  La réponse qui précède est faite à Vincent, bien sûr !


                • fouadraiden fouadraiden 19 mai 2008 23:52

                  -"Pauvre société, qui considère que l’intelligence est une tare, et l’originalité suspecte" :

                   

                   tt le monde aura reconnu cet air musical mille fois joués...

                  -"Or, la moyenne n’est pas une norme."

                  et pourquoi pas ? mais si ce n’est qu’un problème de mots-définitions ,vous avez peut-être raison .sinon sûrement pas.sans ironie, c’est au cas par cas.il doivent y avoir sans doute des moyennes véritablement normales et d’autres authentiquement anormaux.

                  -"Pauvre enfants, qui doivent grandir en restant dans la moyenne sous peine de se faire ostraciser par les enseignants ou par leurs pairs."

                  et la notion d’enfant que votre phrase véhicule et qu’accablerait le sort de la moyenne ,n’’est-elle pas aussi le résultat d’un consensus statistique érigé en norme aussi . il y aurait de bonnes et de mauvaise normes en quelque sorte ?

                   admettons pour soutenir la thèse "antinorme" l’existence d’une société particulièrement attentive aux originalités en ts genres.quelle serait alors ces dérives ? gagnerait -on au change ? pas si sûr.

                   que serait le destin d’une société faisant la promotion des cas singuliers uniquement ?

                   

                   faut-il pour penser ou repérer l’originalité d’un cas obligatoirement opposer le multiple au singulier,le groupe à l’individu , la règle à l’absence de règles ?

                   

                   encore une remarque . je crois consater que les pays,et ils sont nombreux, où la statistique , càd au fond le traitement de la multiplicité, importe peu , les cas individuels n’existent absolument pas.

                   il se pourrait donc que la norme des moyennes soient indirectement responsables de l’émergence des singularités.

                   


                  • Jules 20 mai 2008 16:17

                    Merci Liliane pour cet article. Dommage qu’il n’a été lu que par peu de personnes (16 votes à l’heure qu’il est). Ce que vous dites est très important et je vous encourage à propager ces constatations dans le milieu universitaire. Vous pourriez sauver quelques meubles.

                    La première phrase de mon cours de stat il y a 25 ans était :" il y a 3 manières de mentir : proférer un mensonge, taire la vérité ou faire des statistiques". Comme quoi...


                    • LilianeBourdin 21 mai 2008 00:52

                      Merci de vos encouragements. Je pense qu’en effet, il est important de diffuser d’autres points de vue que le point de vue officiel. Internet est un bon média pour ça.


                    • S2ndreal 21 mai 2008 16:11

                      J’apprécie beaucoup votre article. J’en ai retenu trois idées :


                      - Abandon de l’effort de compréhension des mécanismes internes de déploiement des signes pathologiques. Ce qui était pathologique était un état de souffrance empêchant sa victime d’utiliser ses facultés ou d’entrer en relation avec les autres.


                      - Ce qui est pathologique est l’écart à la moyenne. Piaget a donné des âges moyens pour tel ou tel développement de l’enfant. La moyenne devient la norme.


                      - Dans le domaine professionnel, c’est la moyenne qui devient la norme. Ce sont les comportements qui sont jugés. Dans l’enseignement, ce sont aussi les comportements qui sont jugés, pas le travail. J’ai pu le vivre.

                      J’en conclus que les statistiques définissent un modèle, qui sert de norme à la réalité d’une pathologie. Si le modèle est vérifié, alors la pathologie existe. Si non, le sujet est sain. Bonjour le théorème de Bayes ! Je vois aussi que votre article illustre une tendance beaucoup plus générale de notre société, i.e elle refuse le passé. Ce qui vient du passé doit être rejeté, oublié. Il faut rompre avec le passé. Une statistique, un modèle statistique, n’a pas d’histoire ou de temporalité. Il n’a pas de passé. C’est là. Notre société est tournée vers le futur, avec l’idée que demain ce sera mieux. Demain, on rase gratis.


                      • LilianeBourdin 21 mai 2008 17:35

                        Votre synthèse est claire et parlante. Et, en effet, je considère que nous sommes malades du syndrome de l’auto-engendrement. A partir de rien, on invente études à faire et statistiques probantes. Cela amène parfois à réinventer l’eau chaude, comme dans l’exemple que j’ai cité plus haut, mais surtout conduit à décrire des phénomènes, non pas en fonction de ce que l’expérience a pu patiemment en élaborer, mais en fonction de seuls critères mesurables. 

                        Le recueil de données a pour but de définir des stratégies efficaces. A part que la non-prise en compte du passé, et notamment du socle de connaissances antérieures, a tendance à diminuer fortement cette efficacité.

                        Je pense, par exemple, à la pédagogie par projet. Comment définir un projet, quand on ne sait pas encore de quoi on parle ? J’ai vu hier qu’une étude américaine démontrait (encore une !) que l’enseignement des mathématiques par l’exemple n’était pas opérant. Car l’élève ne savait pas résoudre les problèmes sortis du cas étudié. Bien sur ! De même que faire un projet apprend seulement à faire un projet. Le fait de le saupoudrer de connaissances générales en fin de parcours ne permettra pas d’acquérir solidement ces connaissances générales.

                        Je pense aussi à ce que l’on voit dans les entreprises : la succession de nouvelles stratégies, sans évaluation de la stratégie antérieurs, avec toutes les conséquences que cela peut avoir pour les salariés sur l’absence de sens de leur investissement.

                        Comme vous le dites, dans tous ces domaines, et dans d’autres, il s’agit d’être tourné vers l’avenir, de ne pas tenir compte de la transmission comme élément majeur de la connaissance, et, conséquence non négligeable, et peut-être même, déterminante, de se mettre en situation de ne pas avoir à assumer ses propres erreurs.


                      • S2ndreal 22 mai 2008 12:54

                        Wow. Ça me change. Quelqu’un qui me trouve clair et parlant dans une synthèse personnelle.

                        J’apprécie également beaucoup votre lien entre cette orientation vers l’avenir et la possibilité d’échapper à ses erreurs. Elle éclaire cette disparition des erreurs en politique et en économie. Officiellement, il n’y en a plus dès que vous êtes tout en haut de la hiérarchie. Je pense ici à une aventure irakienne. Je n’y avais pas pensé. Merci.

                        Je souhaite pouvoir lire cette étude américaine sur l’enseignement par l’exemple. Si vous pouviez me transmettre la référence correspondante, j’apprécierais merci. Ce type d’enseignement a son pendant en économie avec toutes les études de cas ou les "case studies". Votre étude américaine pourrait mettre en cause cette approche de la réalité. Elle va aussi dans le sens de mon expérience de la pédagogie par projet. Les élèves se font une idée à partir de quelques cas et sont totalement dépassés par l’idée que ce ne sont que quelques exemples. Je confirme qu’un projet mené à bien se termine par un saupoudrage de connaissances générales pas plus assimilées, qu’assimilables avec leurs outils.

                        Je ne comprends pas très bien votre expression "syndrome de l’auto-engendrement". Je l’associe à un passage du début du "Discours de la méthode". Descartes raconte être dans un "poêle" en plein hiver. Il s’y convainc de la nécessité de réorganiser tout son savoir seul, individuellement et selon ses convictions intimes pour en avoir une vision du monde cohérente et qu’il trouve belle. Je crois que cette opération peut se nommer "auto-engendrement". Il a fondé la méthode de "l’auto-engendrement". Est-ce que je suis sur la piste de la compréhension ? Suis-je ailleurs ?

                        Je crois que ce que vous dénoncez ici est lié au triomphe d’une philosophie de la connaissance. Je veux essayer de m’expliquer.

                        Descartes est l’un des fondateurs de la science moderne. C’était aussi un mathématicien (représentation cartésienne) et un physicien (optique géométrique) remarquable. Il était déterministe. Je vois une contradiction entre le déterminisme et cet "auto-engendrement". Les statistiques ne le sont pas ou votre notion de déterminisme est beaucoup plus large que la mienne. Utiliser les statistiques devient ainsi une façon de tourner cette contradiction. Cela me semble aussi relever de la vision kantienne de la réalité. Selon cette vision, le réel ne peut pas être connu. Il est possible d’avoir une idée de la réalité et rien de plus. Tous les points de vue deviennent acceptables et aucun point de vue n’est supérieur aux autres. Il faut donc réinventer chaque fois la connaissance de la réalité en sachant que la valeur de cette redécouverte est, au mieux, limitée. L’idée de "case studes", "pédagogie par projets", "norme statistique" devient sensée. C’est la majorité, définie par une accumulation de cas particuliers qui décide de la nature de la réalité. La science cesse d’être un effort de compréhension pour devenir l’opinion du moment.

                        Cela peut être vu comme démocratique, respectueux des individus et réaliste. Je le vois comme un appel au conformisme, au narcissisme et à une fuite devant la réalité. L’opinion du moment est la norme. Cette opinion peut prendre n’importe quelle forme. Elle est entre mes mains, il est vrai, si je suis assez malin pour l’imposer. C’est du narcissisme. Cette opinion est la seule réalité accessible. Autant me la rendre convenable. Ce qui est vraiment différent est inadmissible. Pour moi, c’est un critère de présence de la réalité.

                        La transmission d’un savoir accumulé viole cette vision de la réalité à plusieurs niveaux. Elle suppose qu’une personne peut rencontrer et vivre une réalité qui dépasse les individus. Ce n’est pas respectueux de ces derniers et de leur liberté. Elle suppose qu’une personne peut transmettre cette expérience à une autre. Ce n’est pas démocratique. La majorité de la population n’en fait pas partie. L’objet transmis existe indépendamment de l’émetteur et du récepteur. Cela n’entre pas dans le réalisme kantien qui dit que c’est impossible. La connotation du mot viol est actuellement très fortement négative. Je la souligne ici pour affirmer que cette transmission des expériences ou du savoir accumulé sera vécue comme une expérience traumatisante par tout tenant de la vision de la réalité que j’esquisse ici. Elle est jugée intolérable.

                        Selon cette même vision de la réalité, transmettre un savoir est du dogmatisme, de l’idéologie, du passéisme. Ce sont des "péchés mortels" de notre temps.

                        Si je vous ai comprise, nous sommes malades de "l’auto-engendrement". L’ironie terrible de la chose est que cette maladie est soutenue par un souci d’efficacité absolument extraordinaire (cf. les changements de stratégie). Il y aurait encore beaucoup à dire sur ces questions. Mais, je me suis emporté et me suis beaucoup avancé pour une fois. Je vous souhaite bon courage pour faire face à tout cela.

                         


                        • LilianeBourdin 22 mai 2008 20:37

                          Je trouve très intéressant votre développement éclairé par des références philosophiques.

                          Juste un mot à propos de l’auto-engendrement. Ce mot m’est venu grâce à mes références personnelles, psychiatriques et psychanalytiques. Il s’agit du fantasme de s’être engendré tout seul, niant la réalité du fait que l’on naît d’un homme et d’une femme. C’est un fantasme narcissique, qui a à voir avec le refus d’abandonner la toute-puissance infantile. Ce fantasme nie la transmission, celle que l’on reçoit de ses parents, et celle que l’on fait à ses propres enfants.

                          Accepter le principe de transmission, ne veut pas dire que l’on soit que dans l’obéissance servile à la répétition du même. C’est à partir de cette acceptation que notre marge de liberté individuelle nous permet d’inventer quelque chose, de dépasser le savoir transmis, etc...

                          En revanche, la position narcissique d’auto-engendrement est davantage celle d’une création ex-nihilo, qui ne se transmet pas plus qu’elle ne tient compte du passé. Je crois en effet que notre société fonctionne beaucoup sur ce modèle, qui prévaut, me semble-t-il, dans les principes de nombres d’innovations pédagogiques. Un des inconvénients, majeur, est la dépendance à l’information, puisque le savoir ne se conçoit plus comme une somme de connaissances transmises et s’enrichissant ou se remodelant au fil des générations, mais comme le résultat d’une information la plus récente possible, chaque nouveau point de vue ou nouveau résultat d’études rendant caduques tous les savoirs antérieurs. Ou presque...

                          Cela donne une sensation illusoire de toute-puissance.


                        • LilianeBourdin 23 mai 2008 17:39

                          Voici un article sur le thème de l’apprentissage par l’exemple : 

                          "Les exemples sont mauvais pour l’apprentissage des mathématiques"

                          Article publié le 25 Avril 2008
                          Source : LE MONDE.FR avec AFP
                           

                           


                        • S2ndreal 26 mai 2008 09:26

                          Merci pour ces informations.

                          Je vous rejoins sans difficultés sur la notion d’auto-engendrement. Elle décrit une réalité,que j’observe. Je vais lire cet article du Monde.

                           

                          PS. Je lis l’anglais.


                          • S2ndreal 26 mai 2008 16:35

                            J’ai lu l’article sur l’usage des exemples en mathématiques. Il établit une expérience que j’ai faite et répétée. Je suis par contre étonné par l’efficacité de l’enseignement des concepts bien avant les exemples. À mes yeux, il y a là une contradiction de la notion de pédagogie de la découverte, qui part des exemples pour aller au concept.

                            Si cette idée se généralise, je prends le point de vue philosophie de la connaissance selon Kant (la version que je connais). Pour lui, la seule réalité accessible est faite d’exemples. L’individu se fait ensuite une opinion, une vision de la réalité à partir de ces exemples. Arriver au concept sous jacent est impossible. Toutes les visions possibles tirées des exemples se valent tous dans cette optique. Pire, chaque année, les visions peuvent être différentes. Cela me donne une phisolosophie congruente avec l’idée d’auto-engendrement.

                            Cette idée est extrêmement séduisante. Elle donne à son praticien l’illusion qu’il se crée lui-même. Je crois que cette séduction est assez forte pour que son adepte s’accroche et défende cette idée. Il y aurait là une explication à la solidité et à la propagation de ce genre d’idées.

                            Dans le même registe, j’ignore si vous avez lu "La culture du narcissisme" de C. Lasch. Si ce n’est pas le cas, vous devriez aimer. J’ai énormément apprécié ce livre.


                          • LilianeBourdin 26 mai 2008 17:52

                            Et merci pour ces informations ! Je vous donne aussi une référence, "L’école des ego" par Elizabeth Altschull. Qui met en forme ce que nous sommes nombreux à constater, un culte du moi à l’école maternelle et élémentaire, favorisant cette notion d’un savoir qui s’acquiert par soi-même, indépendamment de la transmission par des aînés. Vu comme ça, un savoir qui ne peut pas être expérimenté dans les petites classes, ne pourrait pas se transmettre. C’est-à-dire que l’enfant est amené à penser "Si moi, je ne peux pas le prouver, c’est que ce n’est pas vrai". Cela peut donner l’impression d’un développement de l’esprit critique, mais c’est l’inverse : ce doute permanent sur la validité de l’énoncé laisse sans références, et donc sans possibilité d’avoir un regard critique et objectif sur les informations "prouvables", c’est-à-dire, dans notre société de l’image, visibles sur un écran.

                            Ce que vous dites de la conception kantienne, et de son application contemporaine au savoir me semble juste. Et, par rapport au champ que je connais, la diffusion d’idées psychanalytiques laissant entendre que chaque comportement dissimule un souhait inverse dans l’inconscient, va dans le même sens. Là aussi, la relativisation de tout laisse l’individu désarmé devant sa soif de vérité et de savoir.

                            Tout cela contribue, je crois, à surinvestir des éléments apparemment objectifs, tests, statistiques, sondages, qui semblent apporter par le biais d’informations "scientifiques", un retour à une "vérité" faussement rassurante.


                          • S2ndreal 27 mai 2008 11:19

                            Je suis surpris, sidéré et même effrayé par ce que vous écrivez de "L’école des ego". J’ignorais que cette vision de la réalité s’enseignait si tôt dans la vie. À cet âge, l’effet de cette méthode d’enseignement est celui que vous avez décrit. L’enfant va se prendre comme le critère ultime du vrai et du faux et totalement négliger l’autre comme une source de référence. L’esprit critique développé ici est celui d’un esprit isolé dans un univers sans vérité externe et étant très souvent hors de portée, donc faux. La mise en doute systématique et naturelle s’ensuit automatiquement. C’est totalement kantien (dans la version que je connais). Le relativisme, l’égoïsme, l’individualisme deviennent des attitudes tout à fait naturelles, logiques, évidentes. La vérité ne vaut plus la peine d’être défendue ou proclamée. Elle n’est ni objective, ni même accessible en supposant qu’elle existe encore. La perte de sens du monde moderne n’est pas loin de cette idée. Je vous rejoins ici sur l’individu sans références. Il donne le monde moderne sans sens.

                            Cela m’apparait comme le prix à payer de la mise en avant de l’expérience personnelle. Elle rend l’information "prouvable", car vécue sur un écran, devant laquelle l’enfant, puis l’adulte est totalement désarmé car supposée absolue, indiscutable et objective. Toutes les autres informations cessent d’exister ou sont rejetées. Cela donne beaucoup de poids à l’idée de société spectacle, de la suprématie du paraître sur l’être. L’individu n’a plus accès qu’au paraître, au spectable. Le reste a disparu.

                            Mes connaissances en psychanalyse sont très limitées pour ne pas dire inexistantes. Ce que je comprends de l’idée, que chaque comportement implique un souhait inverse dans l’inconscient, efface toute possibilité qu’un individu puisse en accepter un autre comme référence. Les mots confiance, respect réciproque se vident de toute substance. Dire la vérité devient impossible. Avec cette idée, transmettre un savoir par la rencontre avec une autre personne est impossible. Accumuler du savoir et le transmettre est également impossible. La contradiction contenue dans chaque comportement annule son sens. Je ne saisis pas du tout la logique sous-jacente à cette idée. Elle explique des phénomènes que j’ai observé. Je l’accepte donc comme vraie.

                            Les statistiques, dans cette vision du monde, prennent une connotation très positive. Elles sont une accumulation d’expériences personnelles. Elles sont un empilement d’opinions obtenues par un grand nombre de personnes différentes. Elles restent totalement dans le cadre du paraître, de l’expérience personnelle. Elles ne présupposent aucun sens particulier à aucune réponse et les acceptent toutes. Elles vont même plus loin. Elles se posent en dépassement des expériences particulières. Elles se posent en mise en place de la réalité vécue en acceptant le relativisme des individus. La certitude absolue n’est pas écrite dans les statistiques. Au contraire, le relativisme des opinions est protégé. Elles épargnent donc la difficile rencontre avec un être différent, un autre. Elles transforment une évolution personnelle en calcul réalisable par ordinateur. Une forme de transcendance protégeant la vision relativiste et individualiste de la réalité est introduite.

                            Finalement, l’individu se retrouve en position de toute puissance face à la réalité. C’est lui qui contrôle et décide de l’évolution de la réalité. N’étant pas engagé par le calcul, il décide ou non de le suivre. S’il le suit, il entre dans un moule extrêmement rigide car mathématique. Toute issue, variante ou ajout à ce moule est impossible. Il est transcendant à l’individu, le dépasse tout en lui laissant le choix d’y adhérer ou pas. Vu la connotation très positive de ce moule, il n’a pas le choix, juste l’impression de rester libre. Ce moule lui donne même l’impression de dépasser totalement la moyenne des gens et de les dominer. Le choix d’y entrer ou non est encore plus restreint. Mon impression de conformisme ambiant a un sens.

                            La "transcendance" du moule redonne à chaque assoiffé de sens et de vérité un ersatz de sens et de vérité. N’étant pas étanchée, cette soif met en branle une agitation faisant aller de plus en plus vite vers d’autres études. La douleur de cette soif pourrait aussi expliquer pourquoi toute alternative aux statistiques, à l’agitation, au spectacle est condamnée, ridiculisée, rabaissée et humiliée. Ce serait une forme de mort de soif, mort très douloureuse. Je vous rejoins sur l’idée de surinvestissement des statistiques dans les sciences humaines.
                             

                            Je vous remercie de m’avoir apporté l’occasion de réfléchir à ces questions qui me passionnent. Je vous remercie de m’avoir montré qu’il existe au moins une personne en dehors de moi qui apprécie l’existence de l’autre. Je vous remercie de m’avoir apporté plusieur idées très fécondes à ma réflexion.

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LilianeBaie


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