L’Empire du meilleur des mondes
L’Empire du meilleur des mondes :
Dans l’imaginaire collectif, les empires tels que l’empire romain ont établi leur domination sur les multitudes grâce à la Force.
Des légions romaines mues par le culte de Sol Invictus au mur d’Adrien, bon nombre d'éléments nous portent à croire que la puissance de l’empire romain résidait dans l’habilité de ses légionnaires et l’esprit stratégique de ses généraux à vaincre sur les champs de bataille.
Il est vrai que césar soumettant les gaulois et faisant s’agenouiller Vercingétorix est un élément marquant de l’histoire européenne, mais, l’on a tendance à oublier la réflexion qui devrait suivre :
Comment les Romains ont-ils maintenu les Gaulois sous leur domination pendant plus de 500 ans ?
Pourquoi n’y a-t-il pas eu de soulèvement majeur de la population gauloise par la suite ?
Contrairement à ce qu’a pu affirmer José manuel Barroso, dans un speech à la commission européenne : « l’Europe est un empire non impérial, car les empires sont habituellement constitués par la force », les empires maintiennent leur domination non pas par la force, mais par leur capacité à s’adapter et à convaincre les peuples dominés que leur servitude est plus un gage de confort, de paix et de prospérité, que leurs auto détermination.
En effet, bien que les peuples dominés soient épris de liberté, leur volonté d’indépendance est un facteur avec lequel l’empire romain a su juguler habilement pendant des centaines d’années au gré des mutations culturelles, politiques, idéologiques.
Dès lors, l’expression : Panem et circenses (du pain et des jeux) inventée par le poète Romain Juvénal au premier siècle, fait explicitement référence à cette politique de servitude volontaire développé par l’empire romain pour contrôler efficacement les millions de sujets de l’empire.
Du sud de l’écosse au nord du Sahara, du Danube jusqu’au Nil, l’oppression romaine était faiblement ressentie, élites locales jouissaient de nourriture de divertissements, mises au point par l’empire pour s’assurer leur adhésion. Cette jouissance et cet art de vivre n’était alors accessible qu’au prix d’une acceptation du système de domination romain.
Les exemples de Spartacus, et autres tribus irréductibles qui se rebellent face au pouvoir miliaire et au système d’oppression Romains manquent de mettre en lumière que la domination Romaine était surtout établie par un contrôle asymétrique de la culture et du commerce.
Colisées, gladiateurs, orgies romaines, marches triomphales, édifices d’art, voies romaines, Pax Romana, tous ces éléments sont des facteurs qui ont été essentiels à une domination des multitudes durant une longue durée. Le Modus Vivendi romain imposait sa puissance et sa prospérité pour susciter respect et admiration.
Il est donc évident que la domination la plus efficace ne se fait alors pas par l’oppression comme nous avons été habitués à le penser, mais par une illusion de la jouissance et de la liberté.
Les gaulois, les berbères, les égyptiens, les grecs, les alamans, les ibériques, ne sont-ils pas devenus un peu romains ?
Ainsi, dans notre monde moderne, qui glorifie la liberté d’expression et la démocratie, il est impensable d’envisager que l’oppression ne peut être autre que violente. Après tout, nos ancêtres les résistants et les révolutionnaires de 1789 n’ont-ils pas réagi à un système d’oppression injuste ?
L’oppression à telle besoin d’être injuste pour être une oppression ?
L’oppression ne peut-elle pas être juste ? N’est-il pas nécessaire d’avoir l’adhésion du dominé pour que l’oppression perdure ?
D’ailleurs, N’est-il pas plus efficace de faire désirer à l’opprimé son oppression ??
C’est la thèse développée par Aldous Huxley en 1935 dans son Roman le meilleur des mondes :
Considérant que le contrôle par la répression, caractéristique du Roman de Orwell 1984, sera dépassé, il dépeint une forme de dictature douce où les individus, dès leur naissance sont accoutumés à un système d’oppression implicite.
Il explique : « Il nous faut remonter jusqu’à la Rome impériale, où la populace était maintenue dans une bonne humeur grâce à des doses fréquentes et gratuites des distractions les plus variées, allant des Drames en vers aux combats de gladiateurs, des récitations de Virgile aux séances de pugilat, des concerts aux revues militaires et aux exécutions publiques. Mais même à Rome, il n’existait rien de semblable aux distractions ininterrompues fournies par les journaux, les revues, la radio, la télévision et le cinéma. Dans le meilleur des mondes, les distractions les plus alléchantes sont délibérément utilisées et à jet continu, comme instruments de gouvernement pour empêcher pour empêcher les populations d’examiner de trop près les réalités de la situation sociale et politique. »
Dans 1984, l'appétit de puissance (puissance d'être) est restreint par la souffrance ; dans le meilleur des mondes c'est en infligeant un plaisir à peine moins humiliant que l'on assure le contrôle.
Ainsi, dans les dictatures plus efficaces de demain, il y aura sans doute beaucoup moins de force déployée. Les sujets des tyrans à venir seront enrégimentés sans douleur par un corps d'ingénieurs hautement qualifiés (comportementalistes, publicitaires, éditorialistes, sociologues, psy).
Une société « dont la plupart des membres passent une grande partie de leur temps, non pas dans l'immédiat et l'avenir prévisible, mais quelque part dans les autres mondes inconséquents du sport, des feuilletons, de la mythologie et de la fantaisie, aura bien du mal à résister aux empiétements de ceux qui voudraient la manipuler et la dominer. »
« Le soma du meilleur des mondes n’avait aucun inconvénients de l’original indien. Pris à petites doses, il donnait une sensation d’euphorie délicieuse ; à plus fortes doses, des visions, et si vous en absorbiez trois comprimés, vous vous enfonciez, au bout de quelques minutes dans un paisible sommeil. […] ce genre de toxicomanie n’était pas un vice personnel, mais bien une institution politique, l’essence même de la vie, de la liberté et de la poursuite du bonheur garantie par la constitution. Mais ce privilège inaliénable des sujets, précieux entre tous, était en même temps l’un des instruments de domination les plus puissants […] l’intoxication systématique des individus pour le bien de l’Etat était un élément essentiel du plan des Administrateurs mondiaux. La ration de soma quotidienne était une garantie contre l’inquiétude personnelle, l’agitation sociale et la propagation d’idées réellement subversives ».
Ainsi, alors que Marie Antoinette rétorquait : « qu’on leur donne de la brioche », les administrateurs mondiaux d’aujourd’hui diront encore plus allègrement : « qu’on leurs donne du space cake ».
Evidemment, dans cette dictature idéale moderne, la recherche de la vérité, implicite dans le principe de recherche du bonheur pour certains philosophes comme de Vattel ou Leibnitz, est proscrite pour le bien de tous. La pensée humaine est aplatie, les sens sont exacerbés, afin d’empêcher tout manque ou prise de conscience, cause des troubles sociaux.
http://www.dailymotion.com/video/x9i0m8_le-meilleur-des-mondes-4-5_news&start=688
« Seul les vigilants peuvent sauvegarder leurs libertés et seuls ceux qui ont sans cesse l’esprit présent et l’intelligence en éveil, peuvent espérer se gouverner effectivement eux-mêmes par des procédures démocratiques. »
Mais difficile de se libérer de l’empire, un empire qui agit plus par la persuasion que par la peur. Un empire qui a réussi à nous faire aimer notre servitude, et qui nous a même enseigné que la liberté c’est d’être un peu rebelle face aux autorités mais que de s’abandonner face aux loisirs qu’il nous offre est obligatoire.
Après tout, le modus operandi étant le modus vivendi, on l’aime bien ce meilleur des mondes ? Ne trouvez-vous pas ??
86 réactions à cet article
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Article très intéressant. Quelques remarques :
1. Concernant la force en politique , elle ne se limite pas à la violence , elle est aussi spirituelle et morale. On peut définir la force en politique comme le moyen par lequel un individu ou un groupe agit sur la société , soit pour lui imposer ses valeurs , la soumettre à son influence , soit à l’ inverse pour refuser les valeurs d’ autrui , et résister à ses commandements.C’ est ainsi que les américain ont conceptualisé le hard power ( la violence ) et le soft power ( l’ influence ).On peut donc déduire que toutes les dominations politique s’ appuient sur la force dans ses différentes formes.2. Le fort sait qu’ il ne peut pas dominer indéfiniment par la violence , il trouve constamment des artifices pour soit légitimer sa domination ( les lois et les idéologies ) soit pour la rendre agréable ( Panem et circenses ).3.Ceux qui craignent une résurgence de dictatures à l’ ancienne font erreur. Nous allons faire face à un véritable néo- fascisme qui existe déjà mais qui va considérablement se renforcer qui ne s’ appuiera non pas sur la violence mais sur la fabrication du consentement quasi exclusivement. A ces « démocraties de marchés et d’ opinion » dont la principale institution de contrôle n’ est pas la police ou l’ armée mais les médias.4. Concernant Huxley , ses livres sont à lire attentivement , non seulement « le meilleur des mondes » mais aussi « retour au meilleur des mondes » ou il décrit de façon étonnante la réalité actuelle et sans doute notre futur proche.-
entierement d’accord avec vous mais le pouvoir des média s’effrite, de nombreuses personnes ne s’informent plus par les média mais par internet. d’autre part l’empire americain est en pleine déconfiture il ne peut plus employer la force il n’en a plus les moyens. les liens de servitudes envers ses vassaux se relachent.l’empire se délite les consciences emmergent....l’Histoire est en marche
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@lejules
Je suis moins optimiste que vous sur l’ effritement de l’ influence médiatique même si il est vrai que de nombreuses personnes s’ informent différemment.- Sur l’ Amérique , ce que vous décrivez est intéressant et rejoint les propos de Brezinsky. En fait deux politiques étrangères incarnés par deux courants se font concurence aux USA : le soft power des paléo- conservateur ( influence )et le Hard power des néo-conservateurs ( violence ). Deux stratégies qui découlent de deux utilisation différentes de la force dans le sens politique du terme, la violence et l’ influence.Pour les néoconservateurs , les USA sont le « gendarme du monde », ils bombardent et occupent les pays militairement comme des barbares . C’ est une approche du monde très simpliste en fin de compte et qui suscite l’ animosité du monde contre les USA y compris en occident. C’ est une stratégie contre productive car peut mener à une implosion de la domination américaine , comme tous les empires qui se plongent dans la fuite en avant guerrièreAvec les paléo-conservateurs , on a affaire à des gens bien plus intelligent qui situent la domination américaine dans un cadre multilatéral .Ils veulent que l’Occident dans son ensemble reste prédominant, et que les USA soient prédominants au sein de l’ensemble occidental.C’ est la base du soft power plus bien plus subtile que la brutalité néoconservatrice car repose sur une priorité accordée à l’influence, la guerre ouverte ne venant qu’en dernier recours.Cela passe par l’infiltration des élites occidentales la détection des membres de ces élites les plus influençables, afin de les favoriser (par l’outil médiatique en particulier), pour qu’ils deviennent prédominants au sein de leur oligarchie spécifique. Là où les neocons bombardent et occupent militairement, les paléo-conservateurs proposent de corrompre, diviser, manipuler, pour imposer des gouvernements à la botte des USA.Ainsi, il ne sera plus nécessaire de faire la guerre à l’ennemi : on l’aura conquis de l’intérieur, en offrant à une fraction de ses classes dirigeantes l’intégration dans l’hyper-classe mondialisée . -
Je ne suis pas d’accord avec cette analyse, c’est bien plus complexe que le rapport paleo-néoconservateurs, en ne se tenant que dans le camps républicain.
Les démocrates ne sont pas moins impérialistes, malgré l’impression qu’on en a. Ils arrivent à paraitre ouverts, tolérants, mais dans les faits, leurs résultats ne valent pas mieux.
Quant aux républicains, il y a les néocons que je ne présente pas, il y a les Rino, les religieux, les libertariens, les réalos, les paleo-conservateurs...
Ceux que vous appelez paléoconservateurs, ce sont les réalos, ceux là sont impérialistes. -
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Je précise : entièrement d’accord avec Machiavel 1983.
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c’est vrai la révolution à laissée, comme c’est souvent le cas, le droit aux vainqueurs, d’écrire l’histoire. le parallèle avec aujourd’hui est résumé implicitement dans le choix des images.
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Merci, de reparler de se fantôme qui à hanté toute l’histoire de l’Occident.
Cela montre, que peut sont tournés vers des implusions d’avenir et ce qui a de plus flagrant, c’est justement les politique qui sont le plus marqué à vouloir répéter l’histoire.
Et quels erreurs de penser que cette histoire peut se répéter, c’est comme les Empires, ils ne sont pas éternels, et nos hommes politiques rêvent de gloires et oublies que leurs chimères et le lit de la tyrannie.-
Bonjour.
Les politiques n’ étant que des hommes excercant le pouvoir on peut dire que ce sont les hommes qui sont le plus marqué à vouloir répéter l’ histoire.Et l’ histoire n’ a de cesse de se répéter depuis la constitutions des premiers Etats , ce qui a eu lieu hier a lieu aujourd’hui et aura lieu demain.Pourquoi est ce ainsi ? Est la nature humaine , les instincts , quelques puissances occultes qui nous dépasse ?Je ne sais pas, je laisse le soin aux philosophes de nous l’ expliquer ( quand ils sont capables d’ appréhender cette réalité ) mais ce qui est sur c’ est que c’ est une donnée à considérer. -
@ Machiavel1983 :
N’est-ce pas, précisément, parce qu’on ne donne pas assez de poids aux réflexions des philosophes ET des historiens ?
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@eric gueguen
Les premiers réfléchissent sur ce que le monde pourrait etre et qu’ il ne sera vraisemblablement jamais , les seconds ne font que rapporter les évènements du passé. Sur ce point nous ne seront jamais d’ accord je le saismais je suis convaincu que notre monde se meut sous l’ empire de la force , c’ est une donnée qui dépasse les capacités de réflexion des uns et des autres qui ne peuvent que nier cette réalité ou s’ essayer à des explications du pourquoi du comment ...
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pensons a montesquieu séparation des pouvoirs
a chaque pouvoir doit s’exercer un contre pouvoir n’est ce pas là un des principes d’une démocratie bien comprise.
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@lejules
Je suis d’ accord. Mais cette séparation des pouvoirs ne peut découlé que d’ un rapport de force entre les dominés et les dominants. Les dominés doivent faire suffisamment pression pour que les dominants soient contraint d’ accepter cette séparation des pouvoirs. Ne pas oublier qu’ historiquement , la démocratie n’ a pu naitre à Athènes que parce que le peuple Athéniens a su imposer et remporter des rapports de force à ceux qui les gouvernaient. -
Bonjour plethon.
Machiavel1983 m’a invité à lire votre article que je trouve, moi aussi, très intéressant.
J’ai une remarque à faire (sûrement plusieurs en fait, mais le temps me manque, désolé, donc je vais me concentrer sur l’essentiel) :
Il y a pour moi une différence notoire entre notre servitude présente, largement volontaire, et l’ordre social subi par les Romains : dans leur cas, nous avions affaire à un véritable Empire centralisé. À notre époque, nos dirigeants subissent eux aussi le bordel ambiant, ils sont simplement les mieux disposés pour le faire.
En outre : certes,la politique jouait, à l’époque romaine, sur les travers des habitants, mais ceux-ci avaient-ils à leur disposition touts les éléments pour appréhender les mutations de l’Empire ? Non, et pas du fait de leurs dirigeants. En revanche, le Français moyen actuel a les moyens de tenter de comprendre le monde actuel... ce qui le rend bien plus fautif à mes yeux. Et n’aurait-il pas ces moyens qu’il les obtiendrait rapidement en manifestant dans la rue, confortablement installé qu’il est dans la société des ayants droit.Merci pour cet article en tout cas.
EG-
Erratum :
J’ai écrit :
« À notre époque, nos dirigeants subissent eux aussi le bordel ambiant, ils sont simplement les mieux disposés pour le faire. »Il fallait lire en fait :
« À notre époque, nos dirigeants subissent eux aussi le bordel ambiant, ils sont simplement les mieux disposés pour s’y accoutumer et ne pas en pâtir. »-
revoyez la chute de Carthage, pas tendre.
mais oui, bien plus inquiétant que le 11 septembre, le succès de harry potter, terrible, absolument - grand symptôme terrifiant.et ça va avec les résineux :si ces derniers venaient à manquer soudain, en quelques heures, on ne sait même plus s’il y aurait encore un truc qui s’appelle « la France » - toute bonne police est d’abord douceurs, et seules les mamans averties mesurent la juste puissance des tétines.-
Les premiers romains étaient extrêmement religieux, et Rome était une volonté divine pour eux.
Est ce que la religion n’ était pas simplement une force idéologique au service de la domination ? Moi j’ explique les institutions religieuses de Numa de cette façon ...Finalement dans les empires et dans une moindre proportion pour les Etats , il n’ y a que force et domination ... -
@ Machiavel1983 :
Et Jésus lui-même ? Dans votre dichotomie, de quel bord intervient-il ? Force ou domination ?
PS : Au passage allez prendre un toast au saumon sur le buffet et trinquez à ma santé, Machiavel. J’en ferai de même, j’ai déjà mon whisky à la main.
Et puisse les socialistes ne pas nous enfoncer trop profondément dans la m... -
« PuissENT »... C’est le whisky...
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Petite perle des Caraïbes 31 décembre 2012 19:14Non Maquerelle, la vie simplement !
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@eric gueguen
Jésus s’ inscrit au delà de cette dichotomie : « A césar ce qui est à césar et à Dieu ce qui est à Dieu ».Je dirai même que le christ s’ inscrit tellement au delà que son discours radical s’ inscrit même contre le concept de domination : « le premier seront les derniers et les derniers les premiers ».Mais évidemment , César s’ est emparé de son évangile ... littéralement et en a fait une force de domination qui s’ appelle le catholicisme ( puisque le christianisme a été utilisé par l’ empire romain décadent pour fédérer les esprits autour de son pouvoir centralisateur).Sur ce je vais trinquez à votre santé pour cette année 2013 qui de toute façon sera ou aussi mauvaise ou pire que l’ année 2012 ... du 40 % c’ est un minimum. -
@poutine
0. Votre conception de l’ empire est appuyé sur la traditions et c’ est intéressant théoriquement. Le problème , c’ est que moi je suis plutôt pragmatique , j’ analyse les faits et je tire des conclusions sur ce que je vois. Après on peut discuter sur ce que je vois , mes sens comme ceux des autres êtres humains étant conditionné par mon milieu socio-culturel , je ne peut pas être objectif mais je me base sur les évènements et plus sur la pratique que sur la théorie.1. La religion romaine était clairement une force au service de la domination ( de l’ Etat Romain qui a cherché à dominé les autres Etats et peuples ).Vous avez donné le point de vue d’ Evola , je vous donne celui de Nicolas Machiavel. Après le règne brutal de Romulus qui a crée l’ Etat romain , il fallait l’ instituer et c’ est là que son successeur Numa intervient : " C’était un peuple féroce que Numa avait à accoutumer à l’obéissance des lois en le façonnant aux arts de la paix. Il eut recours à la religion, comme au soutien le plus nécessaire et le plus assuré de la société civile, et il l’établit sur de tels fondements qu’il n’existe pas de temps et de lieu où la crainte des dieux ait été plus puissante que dans cette république, et cela pendant plusieurs siècles. Ce fut sans doute cette crainte salutaire qui facilita toutes les entreprises du Sénat et de tous ces grands hommes."Autrement dit Machiavel décrit là la religion au service de l’ Etat Romain. Et on voit bien que toutes les campagnes militaires se faisaient sous le contrôle des auspices comme les historiens nous le montrent bien.Les romains ont dominé l’ Europe , le nord de l’ Afrique , l’ouest de l’ Asie et sa religion a permit cette domination.Une domination qui s’ est appuyé sur les larmes et le sang des vaincus comme il est de coutume pour toute les dominations impériales , des Égyptiens aux perses en passant par les macédoniens , les Ottomans ou les anglo-saxons.2. Vous semblez voir des points positifs à l’ empire là ou moi je ne vois quasiment que des points négatifs : la domination ne peut en aucun cas être positive dans ma représentation du monde. Holisme ou individualisme , peut importe , l’ empire c’ est la force et la domination , des superstructures sans âmes comme vous dites.Les hommes n’ étaient certes pas coupés de leurs appartenances culturelles mais ses appartenance culturelles étaient jugé inférieures pour l’ empire. Le citoyen romain leur était nécessairement supérieur.
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lulupipistrelle 1er janvier 2013 13:26Vraiment très intéressant.
Toutefois la Nation au sens de territoire ou de race c’est une invention moderne.
Le mot de natio est apparu pour la première fois sous la plume d’Isidore de Séville : les Goths et la Nation gothique...qui regroupait tous les alliés des Goths, d’origines multiples et variées qui avaient lié leur destin aux Goths.Je ne suis même pas sûre que les gens de la Nation gothique avaient le droit de vote... parce que les Goths avaient une forme de monarchie élective...Je me demande par quel cheminement on en est venu au sens (et même contre-sens) que vous définissez. -
lulupipistrelle 1er janvier 2013 14:48Bref on revient aux Moyens Ages : on se définit par son appartenance à une ou plusieurs guildes, auxquelles on a librement adhéré, et qui vous ont librement coopté.
Les jeux video RPG sont un bon apprentissage .Pas d’inquiétude : les jeunes citoyens sauront se débrouiller. -
@poutine
L’ empire romain n’ a pas fait de prosélytisme religieux mais comme vus le dites la discipline du peuple romain qui comme tous les peuples antiques la basait sur les dieux et la religion a permit de canaliser les romains et d’ étendre leur territoire. C’ est ce que je veux dire depuis le début , la religion était une force au service de l’ Etat avant tout.- Vous parlez de l’ idée impériale différent des impérialismes mais ça concerne la théorie et la tradition , dans les faits les empires sont impérialistes dans la majorité des cas dans l’ histoire. Ce que je veux dire c’ est que la définition du terme « empire » n’ appartient pas qu’ aux traditionaliste , n’ en déplaise à Evola. -
pour machiavel un lien qui peut l’interesser s’il ne connait pas déja
le traite des machiavel chinois les 36 stratagemes
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Houlààà !!! On semble très inquiet pour son cas personnelle et son petit potager de culture auquel le mondialisme multi-raciale nuit !!!
Qui survivra subsistera !!!! Je suis heureux de voire dans le monde dans sa globalité enfin s’effondrer toute ses ancestral marques de valeurs !!!
Les déviances contres natures que cela a été sont tout naturellement éliminé par le cour naturel de l’évolution !!!
Le prochain soleil attend la race du futur !!!
Vos nation sont les victimes collatéral de notre marche en avant pour un Univers Globalisé !
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@lejules
J’ aime beaucoup l’ art de la guerre de Sun tzu.@PoutineVu vos références à la tradition et votre pseudo , j’ étais persuadé que vous étiez un adhérant aux thèses de Dougine ( et de Laurent James ?).Ce pendant je ne pense pas que la Russie de Poutine soit un frein à la mondialisation néo -libérale. -
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@machiavel
petit manuel interessant
de la dictature a la démocratie
http://www.aeinstein.org/organizations/org/FDTD_French.pdf
pour moi cela résume assez bien les rapports de forces qui peuvent s’exercer pour dégommer une dictature. un anti machiavel en quelque sorte
ceci dit les 36 stratagèmes ne sont pas « l art de la guerre » découvert récemment je ne les ai pas encore étudié ça a l’air tout aussi intéressant...dernier point c’est qui Dougine ? je vais aller voir merci
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@lejules
- Sur les 36 stratagèmes , ce sont des textes de « l’ art de la guerre » de Sun tzu expliqué et appuyé sur des exemples parfois moderne. Je suis à la moitié et merci de me l’ avoir fait découvrir.- Le petit manuel de la dictature à la démocratie me parait intéressant.- Quant à Alexandre Douguine , c’ est un intellectuel Russe traditionaliste . -
Un costaud peut opprimer un fluet.
Il ne peut pas opprimer 3 fluets.
Car il doit dormir.
En milieu ouvert (lorsque chacun peut aller où il veut et s’allier avec qui il veut) un costaud ne peut pas opprimer. Il ne le peut pas se manière absolument solitaire. Il passe des alliances, Chacun passe des alliances.
L’anneau est une constante du règne vivant.
Chez l’Homme, ce qui fait qu’un milieu est ouvert ou non c’est bien entendu la cage, la frontière, la chaîne d’acier, les barbelés, les murailles mais bien d’autres choses encore qui n’ont pas cette allure solide.
Il y a par exemple l’attachement affectif (à des personnes, à des paysages). Il y a aussi l’attachement matérialiste (dans lequel on a investi des efforts : verger, troupeau, maison).
Il y a aussi la réputation qui nous attache. Or ce qui s’appuie sur notre réputation pour nous faire ou nous défaire, c’est aussi bien le roi que le banquier que le coiffeur que notre voisin, que notre prof que notre mère que notre enfant. Autrement dit l’identité ou l’identification, l’ipséité ou mêmeté nous lie tant en affectif qu’en responsabilité qu’en intérêt .
L’oppression ne vient jamais d’un Hercule mais d’une pyramide d’oppressions à laquelle chacun participe, dans tous les cas de figure, même dans une prison.
Même dans les camps de concentration, même entre les plus maltraités des prisonniers il y avait une des mille dimensions possible de l’oppression.
Même au sein d’un club de type Camora, Sinn Féin, Résistance, Brigades Rouges, Farc, Chrétiens des époques sectaires, syndicat, Ecole ou Scientologie, il règne une des formes d’oppression dont la plus symptomatique et terrible :
« Mort à celui qui nous quitte »
Même dans un couple conjugal, il existe plusieurs des formes d’oppression.
D’où le drame-chantage que chacun fait de la trahison de l’autre.
Et cette nuit très conventionnelle du 31 décembre, en ce qu’elle a de clubiste ou collectif, va tous nous opprimer de plusieurs manières, qu’on soit dedans ou dehors de quelque anneau.
Il existe bel et bien une possibilité qu’un costaud opprime un maigrichon. Mais ce fait crédible ou valide en réalité rarement exercé, nous sert de schème pour exprimer de manière schématique et accusatoire la réalité qui est que nous sommes tous opprimé-opprimeur.
Chacun se plaint volontiers d’être opprimé mais dénie opprimer.
Si dans certains cas de type Louis quelque chose, on peut plus facilement prouver une pyramide d’oppression, il est bien plus difficile de la prouver dans une démocratie.
Dans une démocratie, ce qui nous opprime et ce que nous opprimons, ce réseau des oppressions mutuelles a plutôt allure de sphère ou d’ovoïde
Nul ne consent à une dite servitude s’il n’opprime pas lui-même quelqu’un ou quelque bestiole.
Il va alors de soi que plus un peuple est nomade et ouvert aux entrées comme aux sorties, moins il est opprimant.
Mais comme aucun peuple n’ignore le lien, aucun n’est absolument non opprimant.
Le peuple du Net serait un des plus inoppressifs si chacun y était anonyme et indépendant de toute problématique matérielle tant pour y entrer que pour en sortir, si chacun y avait un pseudo automatiquement tournant et s’il était impossible d’y constituer le moindre club (Cela au sein d’un club linguistique, tout de même).
Comme il s’y forme des millions de clubs autour de millions de Ma Lune, la preuve est faite que nous ne savons pas nous passer du jeu des oppressions mutuelles et que nous utilisons le Net comme seconde chance, comme espace miroir anamorphique de l’espace en dur, afin d’y vivre un autre jeu d’oppression (Dont les blogs, les games et les fora sont les formules les plus pregnantes)
Le jeu du Monopoly offre, lui aussi, ce genre d’espace alternatif où chacun peut rejouer un autre maillage oppressif. Le sport, quand il passe à la compétition ou quand il s’impose d’une manière ou d’une autre à des tiers, offre aussi un de ces espaces d’oppression alternatif. Des espaces d’oppression, nous en avons des milliers à disposition et nous les testons tous, dont celui de la beauté, du logos, du charme...-
Easy,
J’aime bien vos considérations somme toutes assez convaincantes. Mais, dites-moi, là, entre nous, d’ordinateur à ordinateur, d’écan à écran, croyez-vous un instant que les gens de Wall Street, de la City de Londres, du Commodities Exchange de Chicago, et tous les autres qui donnent le là prêtent la moindre attention à vos propos ?
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Bonsoir Jason
Si je disais que certains nous oppriment (pendant que nous n’opprimons personne) ces oppresseurs que je désigne devraient éventuellement considérer mes propos.
Or je dis que nous nous opprimons mutuellement, que j’opprime mon voisin et qu’il m’opprime ; que j’opprime ma mère et qu’elle m’opprime ; que j’opprime mon chien et qu’il m’opprime, que j’opprime le Président et qu’il m’opprime.
Pourquoi les traders de la City devraient-ils plus que d’autre gaffer à mes propos ?
Toutes les oppressions ne sont pas pécuniaires, très loin de là.
Les pires des oppressions ne sont pas pécuniaires
Soyons clairs et honnêtes.
A partir de 1789, le moindre gueux a commencé à envisager de devenir prince.
Chacun n’y a pas réussi, c’est entendu.
Mais chacun s’y efforce constamment.
Et devenir prince signifie, d’une manière ou d’une autre, imposer sa volonté (née d’une coagulation à soi, jamais de soi-seul) à quelque masse.
Le pire c’est que nous avons tous visé le pire de la dimension de prince. Car un prince de jus sanguinis d’autrefois avait tout de même un paquet d’obligations y compris envers ses gueux. De nos jours, chacun de nous cherche à devenir un prince à pouvoirs mais sans devoirs.
L’idée centrale c’est que depuis 1789, chacun cherche à choisir ses responsabilités.
Ce qui est très déniant de nos responsabilités fatales.
De nos jours, personne n’accepte d’être un fautif de quoi que ce soit. (Comme Vatel avait considéré l’être)
Or il y a des fautes, il y a des échecs. Partout.
Alors chacun s’empresse d’en accabler un autre en responsabilité.
C’est par ce jeu des accusations que nous nous opprimons mutuellement. -
intéressante l’idée de la coagulation, même si le phénomène n’est pas post-révolution seulement, mais disons popularisé là-bas, enfin ici, tout près.
sur la question de l’oppression vous racontez, easy, une histoire de vaste système de transmission ; pour se recentrer par rapport au propos de l’auteur, on the rocks quoi, qu’est-ce qui règne ? c’est un empire de quoi ?il ne me semble pas que ce soient des personnes, sinon quelques têtes d’iceberg ça et là, cette salade ;Non, c’est bel et bien une idéologie, un discours, un ensemble de concepts articulés qu’on peut dater selon telle ou tel instant d’apparition ; mais un concept est toujours une estimation rien de plus, il ne touche au réel que lorsqu’il se casse, quand ça démythifie, le réel apparaît - quel est donc le mythe en cours ?...Nietzsche avait coutume de poser la question à l’inverse, mais plus clairement(?) :« nous avons inventé le bonheur, disent les derniers des hommes, et ils clignent de l’oeil »...Ils clignent tous de l’oeil, ou presque, il y a ce gros mensonge de leur mythe, ils sont plein de mythes ces gens-là, affreux spectacle, et de n’être que spectacle.sur quoi porte le mensonge ?pas sur le bonheur, qui n’est selon lui que la man oeuvre,non, la vraie question c’est que nous accédons à la domination de toute la terre, elle est déjà derrière, banalité,mais cette domination n’est pas en soi le problème, elle ouvre alors la question de savoir selon le moustachu, quel est le but de l’humanité ?L’humanité n’a pas encore de but, constate-t-il, établir ce but est désormais la grande tâche. Il s’agira selon lui d’une vraie grande guerre purement philosophique, et pas religieuse du tout, genre allah malraux, purement philosophique...il n’empêche que dans cette bataille, l’instrument finit par faire partie de l’armature conceptuelle, et la détermine en retour (domination du discours de la science par la téléo technique, et prégnance obsessive de l’innovation), mais cette détermination en retour n’est pas un détail. Ce qui change ce sont les « types humains »...Qui dit empire, dit imprimatur, et imprimerie -on joue avec des caractères,un homme azerty en vaut deux...si la coagulation traverse les âges, elle ne se joue plus sur les mêmes « types humains ».un exemple :voyageons un p’tit coup dans le temps :essayez de demander, je sais pas moi, au duc de bourgogne ses papiers par exemple,et vous verrez le coup de sabre, la vitesse...le seul fait - donc ici sur cet exemple _ de concevoir cette chose très étrange d’« avoir des papiers » (malgré la vaste histoire des ambassades), ce fait a déjà changé bien des choses.Ajouter par exemple que sur la question du confort, qui semblerait faire l’unanimité, très vite le médical se branche, or le médical, à le tenir pour discours, est une grave maladie - vous ne le dites pas comme ça (ailleurs), mais presque.bref tout cela, par goutelettes finit par coaguler un type d’homme nouveau, envers lequel l’application des anciens schémas et vieilles grilles de lecture ne saurait que très partiellement être tenu pour valable... car c’est dans le discours que le romain comme le grec ont été dépassés. -
alors cette imprimerie de l’empire du pire...
je me suis amusé il y a quelques années à lire tous les genres d’essais sur les causes de la guerre du liban par exemple,ça va dans tous les sens ;pourtant je suis certain que c’est centralement et principalement venu avec le développement hollywoodien des années soixante ;toute une génération john wayne,et cowboys en veux-tu, et indiens en voilà, du flingue à n’en plus finir,ça a dégouliné sur des années,il suffit de mater les photos noirs et blancs de l’époquepour voir tout hollywood printé sur une génération entière.coming soon in a theater near you, valable pour tous continents.ça les empêchait pas tous de lire ou de converser quand même,pris, coagulés, dans leurs images.mais l’heure actuelle est plus grave parce qu’on s’attaque au nourrisson,on fabrique des appendices de chair aux machines,les gens vous coupent sans arrêt bondissant sur leurs portables,guerre contre la parole, plus d’horizontal ou de transversal, guerre contre la respiration,vite l’écran...les voyageurs sont priés de ne pas oublier que les conversations sont interdites.vous pouvez vous envoyer des images -sage comme une image, voilà qui devient parlant désormais.et nous ici lecteurs nous sommes de vieux shnocks, des dinosaures,ça lit très peu dans les autres générationsça s’entyoube surtout, à longueur de journée...et l’érudit culmine en weaky pedia, une misère, la fin,vraiment la fin.en cela les totalitarismes à venir (très relatif déjà ce « à venir ») seront très précisément des jeux d’enfants - comment ?ben il suffit de noyer l’histoire, et c’est quasiment accompli -que restera-t-il aux sans-histoire ?rien moins que la géographie qu’on veut leur imposer,c’est une terreur sans mesure, pour laquelle nos concepts sont encore désuets...tous les tunnels sont permis, subway est encore à peine ouvert,et l’underground n’était pas une avant-garde,mais un programme.très sérieuse épreuveau terme de laquelle cro-magnon retrouvera toute sa malice première,mais après des décennies voire des siècles de misère,nous ne sommes qu’au début. -
Volt : je vous ai lu ; voilà, je vais remettre des abeilles dans mes ruches, acheter des graines, ouvrir mon parapluie en espérant pouvoir vivre jusqu’à ma mort...
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@ Volt
Depuis quelques mois j’ai une impression récurrente :
Nous, les ex gueux, ne réalisons pas que nous sommes devenus sinon des Prince de Condé, sinon les Nicolas Fouquet, sinon des Voltaire, sinon des Molière, en tous cas leur avatar populaire par le biais de la gueule.
Nous sommes devenus très, très parleurs. Et de haute place SVP.
Du point de vue pécuniaire, nous sommes à peine plus que des très petits bourgeois du XVème siècle, mais du point de vue de la gueule, nous sommes absolument sans complexes.
Je conviens ne rien savoir de la prise de parole des livreurs de bois de chauffe à Rome. Je sais seulement que les gladiateurs disaient ave quelque chose.
Je ne sais rien de ce que disaient les chambrières de Charlemagne, les bonnes de Louis XI, les postillons de Louis XVI. J’ai ouï dire une phrase ici, une autre là. Jamais plus de 5 mots de la bouche des gueux.
Et nous voilà maintenant tous à discourir comme des Cicéron.
C’est cela, le premier effet de la démocratie totale
Mais nous avons le verbe beaucoup plus haut que nos responsabilités ou que notre rang qui devraient n’être que 1/ 60 000 000.
Notre rang social, à part le pécuniaire, c’est celui d’une fourmi, d’un termite sur des millions.
Notre gueule est donc infiniment plus haute que notre rang.
Et elle fait mal notre gueule.
Elle blesse, elle martyrise, elle opprime.
Alors nous racontons des incohérences
Car quand on cause à hauteur d’Erasme ou de More, il faut en assumer le rang qui va avec et qui conduit donc à la hache du bourreau le cas échéant.
Là nous parlons à verbe haut sans rien assumer de cette hauteur
Le mot empire, je me demande s’il était prononcé par les vendeurs de légumes de Rome. Où s’il était prononcé, il l’était avec crainte au sens où ce mot était réservé aux sénateurs, aux hauts personnages qui avaient vraiment la charge de le conduire cet empire. Je serais très étonné d’apprendre d’un berger de Santa Maria di Capua Vetere (Là où était le cirque de Spartacus) se fût permis de balancer de l’empire ceci, de l’empire cela comme nous le faisons ici.
J’imagine que même en dehors de l’Empire romain les gueux ne disaient pas ce mot bien trop grand pour eux. Dire ce mot voulait dire qu’on en comprenait les dimensions, qu’on était déjà un grand politique. Jamais un quelconque Barbare n’aurait eu la prétention de paroler politique comme nous le faisons maintenant.
Posons que l’Empire actuel soit l’empire capitaliste et qu’il ait comme surface tout le bloc où il y a des immeubles de plus de 10 étages. Nous serions alors tous dedans, nous les AVoxiens. 0 rang de responsabilité en 1 milliardième. Mais nous voilà à dire sur lui, en long en large. Alors qu’il est bien plus indéfini que jamais. Il ne serait plus nettement défini que si nous le limitions aux EU. M’enfin, pourquoi le limiter à ce seul pays ?
Non, vraiment l’Empire de nos jours c’est tout le bloc bétonneur.
C’est nous.
Mais pourquoi alors en parlons-nous de si haute voix tout en affirmant que ce n’est pas nous ?
4 milliards d’individus composent l’Empire, tous en parlent comme des Dante mais personne n’est responsable. Chacun désignant constamment quelque EUX « qui tirent les ficelles ».
Si 4 milliards de grandes gueules pérorent si bien de l’Empire sans y avoir la moindre responsabilité, qu’y font-ils alors ?
**** essayez de demander, je sais pas moi, au duc de bourgogne ses papiers par exemple,et vous verrez le coup de sabre, la vitesse... ****
Voilà la nuance !
A l’époque des ducs de Bourgogne, de Navarre, de Normandie et de Berry, il n’y avait pas de papiers pour les gueux qui étaient attachés à leur ban et ne pouvaient en déloger. Chacun y était connu dans le village dont il ne sortait pas. Quant aux seigneurs, ils étaient connus mais se déplaçaient tout de même avec leurs armoiries sur écusson et bannière. Chacun à sa place et les gueux ne l’ouvraient pas.
***** je me suis amusé il y a quelques années à lire tous les genres d’essais sur les causes de la guerre du liban par exemple,ça va dans tous les sens ;pourtant je suis certain que c’est centralement et principalement venu avec le développement hollywoodien des années soixante ;toute une génération john wayne,et cowboys en veux-tu, et indiens en voilà, du flingue à n’en plus finir,ça a dégouliné sur des années,il suffit de mater les photos noirs et blancs de l’époquepour voir tout hollywood printé sur une génération entière.coming soon in a theater near you, valable pour tous continents.ça les empêchait pas tous de lire ou de converser quand même,pris, coagulés, dans leurs images.*****
La démocratie a fait que les pulsions impérialistes autrefois réservées aux princes sont devenues le lot de tous. Le moindre Rambo a désormais des pensées de duc d’un point de vue politique. Le moindre Rambo dit désormais qui il faut jeter à la mer, qui il faut aller bombarder.
Cette démocratisation de la parole politique, il me semble qu’elle a sauté aux yeux de tous lors de l’affaire Dreyfus. C’est à partir de là que chacun, du palefrenier au concierge, s’est autorisé un grand avis politique
Ainsi, les assertions de La Boétie sur la servitude volontaire, celles de Marx, celles de Nietzsche, celles d’Orwell, sur ce qu’est le type lambda, ne valent plus de nos jours.
Nous ne sommes plus du tout des valets volontaires qu’a observé La Boétie, nous ne sommes pas non plus des Emile de Rousseau, nous sommes aujourd’hui dès nos 5 ans, des oppresseurs-opprimés mutuels, tant notre verbe est haut.
Nous tous, nous nous empirons mutuellement de nos grandes gueules.
Il n’y a pas de Eux
L’Empire c’est Nous
Ce Eux que nous brocardons constamment, c’est Nous -
Bonsoir,
cela faisait un petit moment que je n’avais pas lu un essai aussi intelligent surAgoravox.
Votre message est un petit précis d’universalisme, car on ne sait pas vraiment - pour le moment - à qui s’adresse votre manifeste, ni votre finalité idéologique et la vision du monde qui en découle, ce qui donne à réfléchir pour tous.
Très intéressant !!
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j’avais prévu de rajouter ces quelques liens dans mon article :
http://www.youtube.com/watch?v=x2Mi5r4njo4
http://www.dailymotion.com/video/x9hxkr_le-meilleur-des-mondes-1-5_news&start=214
http://www.dailymotion.com/video/x9i0m8_le-meilleur-des-mondes-4-5_news&start=399
http://www.dailymotion.com/video/x9i0m8_le-meilleur-des-mondes-4-5_news&start=688
les vidéos Dailymotion sont censée démarrer à un certain moment, si nécessaire il faut cliquer sur le curseur de progression pour voir le passage que j’ai sélectionné.
bonne année !
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Je doute réellement que dans les hautes sphère politique il y ait des réunion de planification de stratégie de manipulation mentale via le championnat de ligue 1 ! Ceci dit c vrai que la télé nous gonfle avec ça !!! Maintenant les titres principaux de canaux informatif 24/7 sont Zlatan et les moult visite en commissariat de Manuel !!!!
A propos vous avez eu vent de cette dernière info !!! ...bon ça va passer un peu au dessus de leur capacité à ceux qui ne s’intéresse pas à ce jeu de barbares de l’ère moderne !!!
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Ouf ! Il y a plus con que nous !
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Ha ça Itélé est devenue la vitrine promotionnelle des offres foot de canal qui se fait fait tuer à petit feu par les envahissant Qatar et leur nouvelle chaines ( chose qu’ils bon de faire d’ailleurs ) !
Ca en parle beaucoup...et ça en parle mal !! ...Au final c’est comme tous le reste !
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Petite perle des Caraïbes 31 décembre 2012 19:28Il faut un MEGAPHONE, pas de doute !
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lulupipistrelle 31 décembre 2012 23:55Pourquoi les Gaulois ne se sont pas soulevés ?
Sans doute que le guerre des Gaules finie, avec un tiers de la population passé au fil de l’épée et un autre tiers emmené en esclavage, ils avaient besoin de souffler...Et puis, finalement très peu de Romains sont venus d’installer en Gaule , quelques dizaines de milliers je crois (mais c’est un vieux chiffre - plus de trente ans- et peut-être que la science historique moderne a corrigé) en revanche les Gaulois se sont remis au boulot, ils ont apprécié l’organisation romaine, se sont passionnés pour ses rouages, se sont élevés à tous les échelons... ? bref ils sont devenus gallo-romains.-
** Pierre Hillard, deux livres incontournables :
« La marche irrésistible du nouvel ordre mondial, destination Babel. »
« La décomposition des nations européennes, de l’ Union euro-atlantique à l’ Etat mondial ».
** Sur le site de François Asselineau, site de l’ UPR : « L’Europe, la mise en place d’une dictature. »
Bonne année à tous, et surtout bon courage, nous allons en avoir besoin !
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D’accord, mais si cet empire offrait à tous équitablement du pain et des jeux (et quelques autres bricoles genre logement, éducation, santé...), faudrait-il le combattre ou lutter pour l’étendre ?
NB : c’est une question théorique... on n’en est pas là.
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@ Abdu :
C’est tout l’intérêt de reposer la question de la fin de l’homme à nouveaux frais.
L’homme est-il destiné uniquement à la sempiternelle recherche de son confort ? -
Non bien sûr. Mais sans un minimum de ce « confort », on n’a pas le loisir d’envisager cette vision des choses.
On a le droit de se passer de confort, de choisir de chercher autre chose.
Mais est-ce nécessairement un mal de permettre a chacun d’avoir ce choix ?Du pain et des jeux. Je connais des tas de gens qui ne demanderaient pas mieux.
Faut-il le leur reprocher ? -
Je pense que ce n’est parce que la majorité des êtres humains se contenteraient du pain et des jeux que ceux-ci doivent être la norme. Et ce n’est pas non plus parce que sans le pain au préalable, rien n’est possible que l’on doit s’en tenir là.
Une fois n’est pas coutume, je ressors Aristote : il y a une distinction entre causes premières, causes efficientes et causes finales. La nécessité du pain est cause première, l’activité politique est cause efficiente, l’exercice de la raison est cause finale. L’homme générique tend ainsi vers du commun et de l’intellectuel.
Les causes dites « premières » ne le sont en fait que dans l’exécution. Seules les causes dites « finales » sont premières dans l’intention.
Autrement dit, l’homme générique DOIT manger, mais il est FAIT pour exercer son esprit. -
Article intéressant. L’eugénisme prévu par Huxley n’est pas encore arrivé mais les gammas, deltas et autres epsilons sont maintenus dans un degré d’assujettissement suffisant grâce aux distractions que ne refusent pas les alphas et betas.
Certaines citations sont tirées du Meilleur des Mondes Revisité notament Une société « dont la plupart des membres passent une grande partie de leur temps, non pas dans l’immédiat et l’avenir prévisible, mais quelque part dans les autres mondes inconséquents du sport, des feuilletons, de la mythologie et de la fantaisie, aura bien du mal à résister aux empiétements de ceux qui voudraient la manipuler et la dominer. »A la lecture ceci n’est pas toujours clair.Il est étonnant de constater à quel point ces deux livres Le Meilleur des Mondes et 1984 ont gardés leur fort pouvoir de réflexion.-
Le problème aujourd’hui c’est que l’empire Europe qu’on nous a infligé en flatteries, miroirs aux alouettes et autres illusions, en demande plus : maintenant il y a de moins en moins de douceur pour de plus en plus de gens ; on nous dit que pour sauvegarder l’Empire, il faut se serrer la ceinture, accepter d’être inutiles, on ne fait même plus semblant de nous donner la parole ; les libéraux sont plus avides et plus cons que les romains : leur Empire a trente ans et demain la masse de plus en plus grande d’éteints va se rebiffer !
Les États-Unis qui ont toujours agi par la force tiennent encore à coups de magouilles monétaires. Sûr que ça ne tiendra pas !
En 2013 il n’y aura pas que : « Seuls les vigilants peuvent sauvegarder leurs libertés et seuls ceux qui ont sans cesse l’esprit présent et l’intelligence en éveil, peuvent espérer se gouverner effectivement eux-mêmes par des procédures démocratiques. » Ces « seuls »là ne seront plus seuls !
Bonne année !-
Marrant comme un homme libre aime à s’inventer une oppression, une sorte d’onanisme bourgeois.
Plus prosaïquement on peut être impressionné par cette réaction premier degré à des films d’anticipation.
On nous parle de dicature quand l’expression individuelle n’a jamais été aussi facile.
J’ai bien aimé l’histoire des « administrateurs mondiaux »-
@ tf1gourpie
votre analyse subjective ne saurai être plus causasse avec un tel pseudo.... -
Barroso se veut rassurant. Et rassurer est le premier souci des gestionnaires de ce radeau politique qui vogue à tous les vents.« José manuel Barroso, dans un speech à la commission européenne : « l’Europe est un empire non impérial, car les empires sont habituellement constitués par la force » ».
Sauf que notre empire européen est fondé sur le boniment, la désinformation, la préservation des intérêts bien ancrés des nations individuelles, la jalousie, la concurrence la plus déloyale possible, bref, l’Europe c’est le merdier de l’Empire romain moins l’armée.Un empire non impérial ? Ah bon ! Car ce n’est pas un empire, c’est plutôt une colonie, colonie de la finance, colonie ouverte à tous les vents mauvais de la concurence déloyale, colonie ingérable, rendez-vous des investisseurs qui profitent du chaos général pour placer leurs pions. Une colonie dont les habitants sont pillés ouvertement de leurs ressources grâce à une machine puissante et très discrète qu’on appelle la dette (envers qui ? devinez...), afin de détruire la cohésion sociale, cette cohésion ennemie des Thatchers autrefois, der Reagans, des Schröder, et quelques autres plus discrets. Une colonie gouvernée (si on ose le terme) par des petits comptables comptant leurs petits avantages et leurs annuités, leurs notes de frais, et polissant leurs discours lénifiants et soporifiques, discours auxquels ils ne croient pas eux-mêmes.
Si ce n’était pas si tragique, ce serait l’Empire du rire.
Notez. Dans votre article vous parlez d’une révolte possible des populations qui étaient dominées par Rome (en fait, il y en a eu, et assez nombreuses). Mais dans le cas actuel de l’Europe (patchwork pathétique), l’Empire est extérieur à l’Europe. Et il n’est nulle part, il est insaisissable, c’est le capitalisme mondial, opportuniste, nomade et prédateur. C’est une autre paire de manches ! Allez combattre ça !
Note 2. Liberté ? Liberté de quoi ? Souvenez-vous de la phrase de ce condamné mené à la guillotine : « Liberté, que de crimes on commet en ton nom ». Tant que ce terme ne sera pas mis au pluriel (libertés), je le tiendrais pour un clystère intellectuel.
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Excellent article, que j’aurais bien aimé écrire - donc merci Pléthon !Petit ajout : ne peut-on pas considérer que notre « empire » est d’ores et déjà entré dans la décadence ?Reste à savoir, l’avenir nous le dira car c’est un peu tôt pour le déterminer, quel sera notre saturnisme à nous ? J’ai ma petite idée mais les paris sont ouverts...-
« Il n’ y a rien de nouveau sous le soleil ».
Il suffit de lire le discours génial de La Boètie « de la servitude volontaire » (en accès gratuit et facile sur internet).
Ce texte qui explique les ressorts de la tyrannie, est de portée universelle et valable pour toutes les époques et en toutes cisrconstances.
Non seulement il n’a pas pris une ride, mais n’a jamais été aussi vrai qu’aujourd’hui où la dictature des marchés et de la pensée unique économique a fait la jonction avec la dictature médiatique.
Il est remarquable de noter que La Boètie n’avait que 18 ans lorsqu’il a écrit son texte d’une culture et d’une hauteur de vue extraordinaires.
Notre système éducatif et la médiocrité ambiantes sont -ils encore capables de produitre de nouveaux La Boétie ?
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@ Jean-Louis CHARPAL :
Très juste. Question, néanmoins, de ma part :
Ne trouvez-vous pas que le principe de « justice sociale » ne soit qu’une chimère, qu’un trompe-l’œil supplémentaire permettant de déresponsabiliser les masses en leur faisant accroire qu’elles sont nécessairement « dominées » ? Ne pensez-vous pas que les partis à la marge se servent de ce concept pour attirer le chaland et en rajouter une couche quant à la servitude volontaire - plus d’actualité que jamais, comme vous le dites ?
Meilleurs vœux. -
De la servitude volontaire est évidemment un texte très intéressant à lire.
Cependant je suis d’ accord les partis à la marge les révolutionnaires , les rebelles en général ne s’ en émancipent pas. Mais est il possible de s’ en émanciper ? Ne devons nous pas nous contenter d’ un moindre mal en enjolivant cette servitude ? -
J’ai voté non à l’article notamment pour la dernière phrase
« Après tout, le modus operandi étant le modus vivendi, on l’aime bien ce meilleur des mondes ? Ne trouvez-vous pas ?? »
Ce meilleur des mondes oubli un détail, que vous abordez d’un « revers de main », c’est l’esclavage. Certes, on peut défendre le « meilleur des mondes » avec la servitude volontaire mais sûrement pas avec l’esclavage. Spartacus était un esclave, sûrement pas un serviteur volontaire.
En d’autres termes, si la servitude volontaire aime à servir ceux qui les dirigent c’est surtout pour se décharger de leur conscience quand à l’esclavage. Aujourd’hui comme hier à l’époque romaine. La seule différence est que l’un et l’autre sont plus géographiques que sociale. Mais avec la globalisation du monde, cela revient finalement au même.
Aussi, votre « meilleur des mondes » je ne peux l’admettre et je place le serviteur volontaire du même coté, donc complice, que le patron ou chef qu’il sert et donc fait de lui un maître envers les esclaves.
Car si la loi est la philosophie du plus fort, le droit est la somme des concessions faites par celui ci au plus faibles (serviteurs) en échange de sa soumission. Cependant l’esclave est absent de ce modus vivendi, sinon il n’en serait pas un !
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@ Hervé Hum :
Bonjour à vous.
Qui sont les « esclaves » au juste, en France, en 2013 ? -
Bonjour Eric,
Le monde se limite t’il à la France ?
Si la France est un pays de serviteurs volontaires, ses esclaves se trouvent pour l’essentiel dans d’autres pays comme en Asie, Inde et Afrique.
Le serviteur volontaire français est donc complice de ses chefs et s’il accepte la richesse de ses chefs, c’est surtout parce qu’il croit ainsi pouvoir s’acheter une bonne conscience (dans le sens éthique). Mais la conscience ne s’achète pas avec de l’argent, mais par ses actes. La conscience ne se délègue pas, sauf à y renoncer...
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@ Hervé Hum :
Vous avez raison, mais je pense que c’est une constante humaine : plus l’on possède, plus l’on a l’impression de ne rien avoir, de manquer, d’être asservis.
S’il y a une chose qui me fascine, c’est de voir combien les Français à la fois se battent pour leurs droits et toujours plus de libertés apparentes et en retour sont toujours prêts à se défausser, qui sur leurs gouvernants, qui sur quelque communauté avare et comploteuse en demandant toujours plus à l’État.
Les incohérences de l’individu n’ont jamais été aussi criantes en Occident, mais ne vous inquiétez pas, le monde entier nous emboîtera le pas, tôt ou tard. Un Éthiopien ou un Bengladais prêts à tout pour la sauvegarde de leur pouvoir d’achat sont bien plus utiles que leurs concitoyens crève-la-faim car, en eux au moins, on peut aisément susciter ce que les Anciens appelaient pléonexie, le kérozène de l’age moderne, soit la boulimie consumériste. Les Chinois eux-mêmes commencent à se rendre compte que MacDo, Apple et Coca-Cola sont bien plus efficaces pour maintenir l’ordre qu’une bande d’allumés chromés en uniformes communistes. -
D’accord avec vous Eric, mais la question est de savoir si le modèle actuel permet à tous les humains de devenir de bon serviteurs, c’est à dire permettre l’accès à cet eldorado consumériste. Car c’est bien la condition pour contrôler la population autrement que par la seule matraque.
Tout indique que le modèle actuel, fondamentalement le même qu’avant, ne le permet pas et qu’il est sur le point d’exploser.
Qu’adviendra t’il alors ?
Car l’article oubli de dire qu’à la chute de l’empire romain, l’occident fut plongé dans un grand froid hivernal et un retour dans l’obscurité où il ne savait même plus fabriquer une simple faucille !
Pour beaucoup, le mieux est d’ignorer le problème et de se dire « jusqu’ici, ça va pour moi ».
Pour autant, les moyens d’éviter ce chaos sont simples, mais cela exige ce qu’on appelle une prise de conscience.
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Cela exige surtout beaucoup d’efforts dont certains ne veulent pas entendre parler, et dont la plupart, semble-t-il, ne sont même pas capables.
Pour défendre l’auteur de l’article, je dirais qu’il n’avait pas vocation, je pense, à être historiquement exhaustif. S’il se voulait juste rappeler en quoi nous sommes toutes et tous les premiers responsables de ce que nous vivons comme un asservissement, c’est déjà pas mal.
Personnellement, je rêve d’un homme ou d’une femme politique suffisamment courageux/se pour dire aux Français - comme De Gaulle en son temps : « Vous êtes des veaux ! » Ce serait à la fois la fin de sa carrière politique, et son entrée dans l’Histoire, avec un H majuscule.
Quant à votre constat vis-à-vis des limites de notre monde physique, donc de la sempiternelle « croissance économique » à travers le monde, je suis tout à fait d’accord, bien entendu. Et la Chine - pour en revenir à elle - sera, probablement, le premier foyer d’insatisfaction atrabilaire...
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Merci pour cet échange Eric.
Ce qui est désolant est de devoir attendre après l’homme ou la femme providentielle. Je suis convaincu que le temps des prophètes est bien révolu. Il serait bien de considérer que cet homme ou femme est d’abord nous même. Et qu’au lieu d’avoir une lanterne pour éclairer bien faiblement ceux qui veulent sortir de l’obscurité, obligés à suivre cette faible lueur et laisser les autres dans le noir, il y ait des millions de lanternes pour éclairer fortement ceux laissés dans le noir et permettre à ceux qui veulent demeurer dans l’obscurité d’y rester. Car bien entendu, une lanterne ne sert que la nuit, pas le jour, où là, le soleil est comme des millions de lanternes !!!
Suivant cela, il me faut me résoudre à m’engager dans le mouvement, chose que je me refusait jusqu’à aujourd’hui. Mais j’ai pas le choix, si je veux respecter mon propre aphorisme...
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Que nous soyons tous originellement au fond de la caverne, c’est entendu.
Mais je pense, quant à moi, qu’il appartient à chacun, individuellement de gravir les parois abruptes de cette caverne afin de goûter à la lumière naturelle. Bien sûr, l’entraide est la bienvenue, mais sans que chaque individu prenne la mesure de la tâche qui l’attend, rien n’est possible. Aussi, lorsque l’on s’adresse à des gens qui rechignent au moindre effort, par paresse (intellectuelle généralement) plus que par manque de moyens, on risque, à vouloir les convaincre, de vendre son âme au diable, c’est-à-dire d’être prêts à tout pour ça.
C’est la raison pour laquelle je me refuse à avoir un esprit militant, à rallier un quelconque parti politique, même par sympathie, ni à me battre pour une idéologie ou une autre, et que je mise plutôt sur la contagion de/par l’exemple donné. Je veux dire par là qu’à mes yeux, il est peut-être moins efficace en quantité mais davantage en qualité de faire acte de probité et d’effort quotidien, que de « militer ». D’où ma présence sur de tels sites d’un côté, mon vote blanc à jamais de l’autre.
Les seules choses dont je veuille convaincre mes congénères, c’est de l’honnêteté de mes propos, de leur légitimité ainsi que de l’investissement intellectuel qu’ils supposent.
Merci à vous également. -
Fausse digression de ma part, Hervé :
Je viens de lire votre article sur la responsabilité, les droits et les devoirs et je suis presque d’accord avec vous. Presque, car je pense que nous aurions tout à gagner à considérer le devoir comme inné, c’est-à-dire - et pour faire pendant à mon précédent couplet individualiste - à faire prendre conscience aux gens à quel point ils sont redevables de la communauté de leurs semblables qui les accueille dès leur naissance. Voilà, ce me semble, un bon moyen de mettre à mal l’empire du droit. -
Echange agréable !
Je crois que nous sommes d’accord, même quand vous écrivez ceci "faire prendre conscience aux gens à quel point ils sont redevables de la communauté de leurs semblables qui les accueille dès leur naissance."
Cette conscience s’acquiert par l’usage et l’expérience !
En fait, c’est reprendre une expression bien connu disant que nos droits sont les devoirs de nos parents et nos devoirs les droits de nos enfants. Ce qui fonde la responsabilité intergénérationnelle.
Mon commentaire précédent ne disait pas autre chose que votre propre digression quand je dis bien que le temps des prophètes est terminés et que chacun doit être son propre prophète. Cela va dans le sens de mon petit aphorisme suivant : chacun doit être (pour lui même) son premier disciple et son dernier maître. Cela veut strictement dire qu’il faut suivre son propre enseignement tout en considérant que celui ci se nourrit du savoir d’autrui. Mais pour autant qu’on apprenne d’autrui, c’est à son propre usage qu’il est destiné. On apprend pour soi même, mais pour mieux vivre avec les autres, non contre.
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Ernest Renan disait :
« Le chant spartiate : « Nous sommes ce que vous fûtes ; nous serons ce que vous êtes » est dans sa simplicité l’hymne abrégé de toute patrie. »
Il y a de cela également dans le fait de se considérer à la fois comme dépositaire et continuateur de quelque chose. Mais ceci implique de retrouver du « commun » dans notre société « déliée » à l’extrême.
Et rien n’empêche d’enseigner que les devoirs sont natifs. Vrai ou faux, ce pourrait très bien être une nouvelle fable civique, remplaçant la théorie du contrat, moribonde.
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Je ne penses pas qu’il faille tout réinventer. L’histoire est plutôt un empilement avec il est vrai de grandes cassures. Celle à venir est la plus grande cassure qu’ait connu l’humain depuis qu’il est un être spirituel.
Les droits de l’humain existent, il manque juste à définir et écrire les devoirs de l’humain. Une fois posé, on a le contrat social défini et des humains conscients et responsables...
Car une société sans contrat social c’est le chaos.
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@ Hervé Hum :
C’est là que je ne vous suis plus. Pour moi, le contrat social est une farce responsable de la déréliction actuelle.
Des êtres humains « sous contrat » sont inévitablement des ayants droit, s’imaginant pouvoir rompre ce contrat à la moindre contrariété.
Des êtres mus par le sentiment de faire partie, nativement, d’un tout qui les dépasse, autrement dit d’être contraints et forcés de vivre ensemble quels que soient leurs lubies et leurs caprices sont mieux disposés, me semble-t-il, à entendre parler de « devoirs », en tant que conscients de contracter une sorte de dette vis-à-vis de leurs prédécesseurs.
C’est tout du moins la manière dont moi, personnellement, je me considère dans la société. -
Eric, vous me donnez à réfléchir !
SI on peut rompre le contrat à la moindre contradiction, c’est qu’il n ’y a pas de contrat et vous avez raison, c’est alors une farce.
Mais ce que vous dites est juste. Y a t’il besoin de contrat devant une évidence qui s’impose à tous d’elle même ?
Hum, je vais y réfléchir un peu plus, mais il me semble qu’en l’occurrence, c’est moi qui vais vous suivre !
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Merci pour votre franchise, tout à votre honneur.
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« Pourquoi n’y a-t-il pas eu de soulèvement majeur de la population gauloise par la suite ? »
désolé , , mais il y a eu plusieurs révoltes .Les « bagaudes » en gaule en particulier , puis plusieurs révoltes qui ont d’ailleurs failli l’emporter .Mais les romains ont inventé la décentralisation qui consistait à décentraliser le pouvoir .D’ailleurs en 360 c’est bien le César de Gaule Julien , dit l’apostat par les chrétiens ou le philosophe par ses partisans , devenait Auguste et prenait la tête de l’empire romain avant d’être traîtreusement assassiné par un chrétien .La décentralisation s’est opérée en confiant les pouvoirs locaux à des rois locaux , les Francs ainsi ont eu l’aval de Rome par alliance , jusqu’à Charlemagne qui fut adoubé par le pape , sans parler de la croisade contre les albigeois qui asservit l’Occitanie à la France , seule croisade réussie dans l’Histoire d’ailleurs !De fait , l’empire romain existe toujours , le chef de l’empire romain est le pape , empire idéologique doté d’une technique nommée religion de type moyen oriental . Le pape en son palais du Vatican a remplacé l’empereur mais sa domination est tout autant prégnante que la domination militaire décentralisée elle au titre des états qui se croient indépendants .Je suis allé visiter Rome , il y a deux ans , et ai été frappé par cette corrélation .L’empire romain existe donc toujours , il a une autre forme plus élaborée , plus virtuelle , mais bien réelle !-
Et si ... le meilleur des mondes était le monde le moins mauvais qu’ il puisse exister ?
Je m’ explique :- Je précise que je trouve le monde décrit par Huxley abominable. Mais dans son argumentation , un des dirigeants à la fin du roman explique en gros que cette société eugéniste , hiérarchique , consumériste dans lequel les hommes sont conditionné en pré et post natal à rester à leurs places est la société la plus stable qu’ il soit , dans laquelle la guerre , les tensions sociales , les tumultes n’ existent plus.- Aujourd’hui nous pouvons dire « nous ne voulons pas de ce monde » , mais ceux qui désirent un tel monde peuvent répondre« et le monde dans lequel vous vivez avec ses guerres ses famines ( des milliards d’ être humains ) est il plus souhaitable » ? Il peut dire « les causes de la misère , ce sont ces guerres perpétuelles que les hommes se livrent pour dominer leurs prochains. Nous nous allons construire une société ou il existe une société hiérarchique naturelle , dans laquelle on retirera toutes capacités aux dominés de se révolter contre les dominants ,dans laquelle chacun est heureux d’ être à sa place ».- Bien entendu cette personne n’ aura ces arguments par perversité car elle ne désire que le pouvoir mais ces arguments en sont ils moins vrai ?-
Je vous invite à méditer sur cette réponse qu’aurait faites Voltaire à un noble lui opposant ses origines.
« Mon nom commence là où s’arrête le votre. »
Quel sort est fait aux ceux qui veulent écrire leur nom dans le monde d’Huxley ?
En fait, ce que dit cette phrase de Voltaire est qu’une société bien pensée ne préjuge pas et ne prédispose pas des qualités de chacun à la naissance, mais en fonction des dispositions qu’il montre au cours de sa vie.
En d’autres termes, chaque génération devrait repartir de zéro pour définir sa propre hiérarchisation. Mais cela suppose de considérer l’humanité comme sa propre progéniture !
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Bonjour hervé hulm
une société bien pensée ne préjuge pas et ne prédispose pas des qualités de chacun à la naissance, mais en fonction des dispositions qu’il montre au cours de sa vie.
R / Le problème est que pareille société n’ existe pas , n’ a jamais existé ( ou alors un temps très limitée ) et n’ existera jamais. Plutôt qu’ essayer de construire des utopies et rêver d’ un monde qui ne sera jamais ne vaut il pas mieux s’ appuyer sur ce qui est et peut se faire ? En d’autres termes enjoliver notre éternelle servitude ? Le meilleurs des mondes qui peut être appelé « le moins mauvais des mondes » est lui réalisable ...
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Machiavel1983
Suivant ce que je lis ici, la différence entre le monde d’Huxley et le monde auquel j’aspire repose sur l’héritage. Dans le 1er, l’héritage est vertical, c’est à dire basé sur le lignage, nécessitant l’eugénisme, et la génétique avec au bout une dégénérescence accéléré de l’humanité. Dans le 2ème, l’héritage est horizontal, c’est à dire générationnel basé sur la sélection naturelle seule garante de la vitalité de la société humaine.
Car le monde d’Huxley aboutit bien à une société archaïque, sclérosé, qui sombre dans une léthargie suicidaire car précisément ne se renouvelant plus, trop attaché à sa propre perpétuation de type consanguiniste.
Dans le monde que je qualifierai d’anonymous, le renouvellement est générationnel et donc quasi perpétuel. Où il peut être imaginé des grands cycles...
Mais une chose transparait que vous ne voyez pas, c’est que l’un comme l’autre génèrent les même conditions d’existences, avec la seule différence que l’on passe d’un monde de la servitude volontaire de maîtres à un monde de la servitude volontaire sociale. En d’autres termes, on ne sert plus une personne, mais une société dans laquelle on est partie prenante.
Vous dites que le monde « anonymous » est irréalisable et utopiste ? Mais qu’est ce donc la mondialisation sinon les prémices de ce monde là ?
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"En d’autres termes, chaque génération devrait repartir de zéro pour définir sa propre hiérarchisation. Mais cela suppose de considérer l’humanité comme sa propre progéniture !"
Où donc est ce point zéro ?
L’héritage culturel, intellectuel, éducatif, etc, faut-il le supprimer aussi ?
La vie est-elle une course à gagner ?Je ne pense pas que l’héritage soit un problème, n’oubliez pas que la majorité des gens héritent alors que leur vie professionnelle est bien entamée. Et seule une minorité de riches sont des héritiers.
On ne commencera jamais sur la même ligne de départ si on peut considérer la vie comme une course. -
"Car le monde d’Huxley aboutit bien à une société archaïque, sclérosé, qui sombre dans une léthargie suicidaire car précisément ne se renouvelant plus, trop attaché à sa propre perpétuation de type consanguiniste."
Personnellement, je pense qu’aucune société humaine ne peut perdurer dans la léthargie.
Actuellement, il y a beaucoup d’actions afin de préserver un monde immuable, comme les sauvetages bancaires, les QE ou même encore les politiques écologistes, mais le monde évolue, une société artificiellement immuable ne tiendra pas. L’Empire Romain, le Saint Empire et l’URSS ont fini par sombrer.
Le monde change et l’homme finira par s’adapter aux nouvelles conditions. -
Bonsoir Ph11, j’attendais Machiavel et vous voilà.
« L’héritage culturel, intellectuel, éducatif, etc, faut-il le supprimer aussi ? »
Grand dieu, si repartir à zéro avait pour prix la perte de l’héritage culturel, intellectuel, il faudrait m’exécuter sur le champs !
Bien sûr que non, repartir de zéro consiste à ne pas présupposer des qualités, capacités et volontés des enfants, mais de les éveiller. C’est ne pas donner à certains un avantage sur les autres du fait de leur naissance dans une famille riche par succession. Etc...
La vie est-elle une course à gagner ?
Oui, la vie est une course à gagner, mais pas contre les autres ! La vie est une histoire à écrire, mais pour qu’il y ait quelque chose à écrire il faut de l’action, de la création. La plus belle des création ce sont nos enfants et la plus grande des actions, les aimer. Assurer tout cela de la meilleure manière est la course à gagner,collectivement et individuellement.
L’injustice de la naissance est le plus intolérable car elle prive bien souvent de leur droits les enfants. Mettre tous les enfants sur le même pied d’égalité au départ donne à chacun sa véritable chance. Ensuite, se sont ses qualités propres qui le feront accéder à la richesse ou non. Car il ne s’agit pas non plus d’accéder à la richesse mais de la limiter au mérite personnel, c’est à dire à l’action personnelle. Que celle ci ne soit pas transmissible n’est pas important si dans le même temps la société lui garanti tous ses droits fondamentaux. Ce qui est intangible se sont les souvenirs personnels qui se transmettent de génération en génération.
Quant à votre second message, nombre de grandes civilisations ont périclité par lassitude, c’est à dire quand leur société c’est figé car empêchant tout renouvellement de leur élite.
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@ l’auteur
Bel article , bien construit faisant appel à l’intelligence
L’ambivalence des sentiments humains a intégré le masochisme qui permet d’accepter la répression
Dans toutes les religions on relève l’acceptation de la répression certaines allant jusqu’au masochisme puisqu’elle permet l’existence du bien et du mal et en est le régulateur
La liste des synonymes accolés à « répression » est explicite sur les différentes formes :
-contrainte- dépendance - assujettissement -esclavage - joug - servitude - sujétion - asservissement - autorité - domination - tyrannie
Cette répression ne peut exister que grâce à la part de masochisme inhérente à la majorité
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Et oui, la réalité est toujours plus complexes que les visions idéologiques.
Cela, de la Boetie et Hobbes avaient déjà décrits l’origine du pouvoir, ce qui fait sa légitimité, le fait que le peuple supporte une certaine dose d’oppression.Cependant, la politique du P&C a couté cher à l’Empire, exigeant toujours plus d’expansionnisme pour assurer les couts de son entretien, de sa bureaucratie toujours plus lourde, et dès lors que l’Empire n’a pu plus rançonner les peuples extérieurs, il s’est écroulé sous son propre poids, rançonnant de plus en plus la population intérieure, faisant perdre sa légitimité, aboutissant à ce que les occupés aient fini par ouvrir les portes aux barbares.
Le problème de notre époque est qu’on considère toujours l’Empire Romain comme un modèle de vertu alors qu’il n’est que vice.
Un différence fondamentale avec les USA, c’est que les USA interviennent avant tout pour protéger leurs sécurité et non pour s’étendre - du moins jusqu’à Bush.
Par contre, l’UE cherche toujours à s’étendre, à controler toujours plus de monde, toujours plus en profondeur.-
c’est bizarre mes commentaires de cet article ont été effacés
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