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Accueil du site > Tribune Libre > La droite et la gauche, l’individu et la société

La droite et la gauche, l’individu et la société

Au centre de toute idéologie politique se trouve la question du rapport de l’individu à la société : est-ce l’individu qui fait la société, ou bien est-ce l’inverse ?

La droite et la gauche

 

Une définition

 
Deleuze expliquait ainsi dans une interview la différence entre être "de gauche" et "de droite" :

"C’est, d’abord, une affaire de perception. Ne pas être de gauche, c’est quoi ? Ne pas être de gauche, c’est un peu comme une adresse postale : partir de soi… la rue où on est, la ville, le pays, les autres pays, de plus en plus loin… On commence par soi et, dans la mesure où l’on est privilégié et qu’on vit dans un pays riche, on se demande : « comment faire pour que la situation dure ? “. On sent bien qu’il y a des dangers, que ça va pas durer, tout ça, que c’est trop dément… mais comment faire pour que ça dure. On se dit : les chinois, ils sont loin mais comment faire pour que l’Europe dure encore, etc. Être de gauche, c’est l’inverse. C’est percevoir… On dit que les japonais ne perçoivent pas comme nous. Il perçoivent d’abord le pourtour. Alors, ils diraient : le monde, l’Europe, la France, la rue de Bizerte, moi. C’est un phénomène de perception. On perçoit d’abord l’horizon. On perçoit à l’horizon."
 
A la lumière de cette explication, résumons grossièrement ce qui différencie la droite de la gauche dans l’imaginaire collectif :
  • A droite tout ce qui part de moi : l’individualisme, le mérite, la compétition, le pragmatisme, la sécurité sont de droite,
  • A gauche tout ce qui vient de l’horizon : le collectivisme, la solidarité, la collaboration, l’idéalisme, la tolérance sont de gauche...
Ceci étant dit il va de soi que nous sommes tous sensibles en certaines mesures à ces deux types de perceptions.
 

Pourquoi sommes nous dirigés par la droite ?

 
 Remarquons que nous sommes souvent dirigés par la droite au niveau nationale (presque tous les présidents de la Vème république), tandis que la plupart des mairies de grandes villes sont à gauche.
 
Il est possible que nous soyons plus enclin à avoir une pensée "de gauche", accès sur la solidarité, au niveau local qu’au niveau global. Nous sommes d’autant plus volontiers solidaires de nos voisins qu’ils sont proches, géographiquement et culturellement (voire socialement). Nous voyons d’autant mieux "l’horizon" qu’il n’est pas trop loin. C’est pour cette même raison que l’idée de compétitivité entre différentes villes au sein d’un pays semble moins faire d’émules que l’idée de compétitivité entre différents pays sur le plan international.

Voilà pourquoi nous serions plus enclin à voter à droite au niveau national et à gauche au niveau régional ou en deça. Un peu comme si l’électeur, quelque peu schizophrène, se disait, quand il s’agit de choisir le maire des habitants sa grande ville, "soyons solidaire", et quand il s’agit de choisir le président de tous les français : "mettons au boulot tous ces fainéants", au niveau local "coopérons avec nos voisins" et au niveau national "soyons compétitifs"... Il est possible que si l’Europe existait réellement sur le plan politique et formait une unité plus importante que les nations, nous soyons plus enclin à voter à droite au niveau européen mais à gauche au niveau national, simplement parce que la compétition entre pays européens, ou encore des thèmes comme l’immigration, feraient moins sens.
 
Il existe un autre type d’explication qui tient plus au milieu de la politique. Nous pouvons penser que la volonté de pouvoir que l’on suppose importante chez l’homme politique, et ce d’autant plus que l’échelle est importante, est plutôt compatible avec la mentalité "de droite", individualiste, méritante. Finalement pour réussir à devenir président, il faudrait une volonté de réussir qu’on trouverait plus difficilement chez quelqu’un privilégiant le collectif sur l’individuel... Bien sûr l’homme politique peut être aussi mû par la volonté idéaliste de changer les chose, mais ce n’est qu’en période trouble qu’une telle volonté peut remporter l’adhésion du peuple, tandis que la volonté personnelle de réussir s’accommode de tout type de période puisqu’elle est avant tout pragmatique. Pour être honnête, avouons que l’homme politique qui réussit doit sans doute posséder en plus de cette volonté individualiste de réussir un minimum de volonté collectiviste, inhérente à son métier : être politique, c’est gérer le collectif... Tout au moins espérons-le.
 

Explications sociologiques

 
Il existe sans doutes d’autres explications sociologiques à cette prépondérance de la droite au niveau national : le vieillissement de la population, le rôle de "prescripteur de l’opinion" joué par les classes moyennes supérieures, l’influence des milieux financiers et des classes sociales les plus élevées et puissantes sur le milieu politique ou sur les grands médias au niveau nationale... Autrement dit, pour résumer grossièrement, l’influence des vieux et des riches.

En effet il est notoire que les personnes âgées sont souvent plus à droite que les jeunes. Est-ce une question de génération ? Ou l’expérience rendrait-elle individualiste ? L’idéalisme s’éroderait-il avec le temps ?

On comprends par contre plus aisément que les classes supérieures soient généralement plus portées à droite. Celui qui possède plus que l’autre cherchera naturellement à justifier ceci par son propre mérite plutôt que par la chance ou le simple fait d’être bien né. Il occultera les mécanismes sociaux et mettra en avant les actions individuelles (voire la génétique) comme étant à l’origine d’une situation sociale, qu’il serait vain et injuste de chercher à modifier. A l’inverse celui qui possède moins aura plus facilement tendance à mettre en cause "le système" pour justifier sa pauvreté, et non son incompétence.

Dans les deux cas il s’agit d’un réflexe de protection presque inconscient : chacun à tendance à adopter la position intellectuelle qui lui est la plus confortable, la plus valorisante pour lui. Mais le confort intellectuel est souvent l’ennemi de la vérité...
 
 

L’individu et la société

 

A droite, vers la négation du collectif

 
Nous constatons donc que ce que l’on pense du rapport de l’individu au collectif est le point central de toute idéologie politique. Ce point détermine la vision que l’on se fait de la responsabilité individuelle, de la liberté individuelle, de l’égalité, et donc détermine les champs économiques, juridiques, politiques et sociaux. Devient-on clochard (chômeur, délinquant) parce qu’on est incapable de s’en sortir ? Ou bien est on incapable de s’en sortir parce qu’on est dans la situation social du clochard (du chômeur, du délinquant) ? Est-ce l’individu qui fait la société ou la société qui fait l’individu ?

Les approches libéral (au sens économique) ou utilitaristes ne voient en la société qu’un cumul d’individu, et nie la nécessité ou l’importance du collectif, si ce n’est comme étant à l’initiative des individus. L’action collective n’est que la somme des actions individuelles, et le bien être collectif la somme des bien-être individuels. Le politique n’a pour rôle que de favoriser l’avènement de l’individu, il ne sert qu’à faire respecter les règles constituant le cadre de ce dernier sans n’apporter aucune entrave, et se trouve donc nécessairement en retrait.

Les conceptions plus à droite sont la déclinaison de cette approche sur un mode communautaire ou patriotique. C’est encore le mérite qui importe, mais il pourra s’agir d’un mérite naturel attaché à une communauté de sang. La liberté n’a donc pas tant d’importance face à la préservation ou à la promotion d’un ordre fondé sur la communauté. Le politique, dans une conception d’extrême droite, pourra jouer un rôle de protection de ces "droits naturels". (On voit que l’obsession génétique du gouvernement actuel, dans l’affaire "Jean Sarkozy" ou en rapport à l’immigration, est une marque très prononcée à droite).

Mais le point commun de ces approches est dans la négation des déterminismes sociaux et des mécanismes collectifs, réduits à des conséquences d’actions individuelles, à la prépondérance du mérite, que celui-ci soit inné ou acquis, et par conséquent dans le dénigrement de toute lutte sociale allant à l’encontre d’un ordre supposé naturel ou juste.
 

A gauche, vers la négation de l’individu

 
L’approche socialiste n’est pas si radicale, et tout en plaçant l’individu au centre de l’économie et au centre de la vie politique, elle admet l’existence de déterminismes sociaux et la nécessité des régulations collectives.

Plus on se déplacera vers la gauche des idées politiques, et plus le collectif prendra le pas sur l’individuel. A l’extrême, nous en venons à une conception qui réduit l’individu aux multiples mécanismes sociaux qui le déterminent. Dans cette conception chacun n’est qu’un pion jouant son rôle. Le travailleur n’a aucun pouvoir de décision sur le marché et se fait exploiter. Le patron ne fait que jouer son rôle en optimisant les profits. Il délocalise parce que c’est ce qu’il faut faire dans sa position, et s’il n’était pas là, lui on son concurrent le ferait à sa place. Les pouvoirs politiques, industriel, financiers et médiatiques, par des mécanismes similaires, tendent à conserver leur position dominante de diverses façons (éducation privée, ...). A l’image des expériences de Milgram, dans laquelle le premier quidam venu placé sous une autorité factice accepte de torturer son prochain, la responsabilité dans la société est diluée au profit de mécanismes que personne ne contrôle. Dans une telle vision seul le politique (ou seule l’action collective si le milieu politique est corrompu) a le pouvoir de s’opposer à cet ordre des choses, soit en régulant le système, soit en instituant un nouvel ordre plus juste fondé sur la collectivité.
 

La doctrine libérale

 
Il est étonnant de constater que ce domaine central de la politique qu’est le rapport de l’individu à la société et au collectif, dont nous avons présenté ici les différentes approches, soit finalement laissé au bon jugement de chacun et qu’il n’y ait pas de réel consensus. Les réponses restent essentiellement subjectives et toujours débattues. Pourrait-il exister une approche réellement rationnelle, scientifique pour nous renseigner sur ce qu’il en est vraiment ?

L’idéologie libérale a voulu jouer ce rôle en affirmant que la société est la somme des actions individuels. Elle s’est habillée d’un semblant de rationalisme scientifique pour s’affirmer comme la seule voie possible et forcer le consensus. Seulement cette approche, si elle semble naïvement tenir du bon sens (en effet, ce sont évidemment les actions individuels qui déterminent l’évolution de la société), n’est pas empirique et n’a pas de base sociologique. Elle est réductionniste et simpliste dans son modèle. D’abord parce qu’elle ne prend pas en compte d’éventuels phénomènes complexes (pourtant l’homme est sans doute ce qu’il y a de plus complexe dans la nature), des effets de groupes. Les actions individuelles y sont supposées "pures", émanant uniquement de la volonté et affranchis de toute influence. Ensuite parce que pour être libre il faut être éclairé, éduqué. Or c’est la société qui nous éduque, qui nous arrache à notre condition animale en nous apprenant à parler, à réfléchir, en nous offrant une organisation qui nous précède et qui constitue le cadre essentiel de nos existence : sans la société nous ne sommes rien. Paradoxalement, seul le collectif est capable de faire émerger l’individu libre. Enfin elle ne s’intéresse qu’au marché. Or le marché n’est pas la démocratie des hommes mais celle de l’argent.

Mais le modèle opposé qui voudrait nier toute possibilité d’action de l’individu est également trompeur, en particulier quand il voit en la société un ordre statique et immuable, alors qu’elle est en évolution permanente. La réalité se situe donc entre les deux. Il s’agit d’une subtile combinaison des deux visions, et, comme nous allons le voir, la physique du chaos est l’outil théorique qui peut nous permettre d’appréhender cette combinaison.
 
 

Une approche scientifique

 

Le chaos

 
Nous parlons de système chaotique quand au sein d’un système certaines lois d’évolution sont non linéaires. C’est ce qu’on appelle des rétroactions : les rétroactions positives (ou "effet boule de neige") et les rétroactions négatives (ou effet "réactionnaire"). Au sein d’un système chaotique, une combinaison subtile de ces deux types de phénomènes non linéaires aboutit à un comportement qui n’est pas prévisible, car les fluctuations infimes finissent par se répercuter sur l’état global du système (par effet boule de neige) bien que celui ci conserve une certaine stabilité (par effet réactionnaire). L’état d’un système chaotique semble prévisible à court terme, mais il ne l’est pas à moyen terme, il est sujet à des bifurcations irréversibles, et la précision nécessaire pour prévoir son évolution varie exponentiellement avec le temps. Une particularité importante des systèmes est de permettre l’émergence de structures en son sein : le système augmente sont degré d’ordre interne.
 
La plupart des systèmes complexes sont plus ou moins chaotiques, en particulier les organismes vivants et les populations. C’est également le cas, sans aucun doute, de la société humaine. Celle-ci possède des rétroactions positives et négatives. Son évolution est imprévisible. Enfin certaines structures (les mécanismes sociaux) y émergent effectivement. La notion de système chaotique est donc la clé pour comprendre comment interagissent l’homme et la société.
 

La sensibilité aux conditions initiales

 
On illustre souvent le chaos à l’aide du climat en affirmant que les battements d’aile d’un papillon peuvent provoquer une tempête à l’autre bout du monde. Ceci illustre bien le phénomène de sensibilité aux fluctuations qui rend le climat imprévisible à moyen terme. En appliquant ce principe à la société humaine, on pourrait y voir la toute puissance de l’individu. Chacun d’entre nous serait-il susceptible, par des actes plus ou moins volontaires, de provoquer une révolution à l’autre bout du monde ? La physique du chaos validerait-elle finalement l’approche libérale plaçant l’individu au centre de la société ?

Cette image possède certaines limites. Ces papillons sont 6 milliards, et parmi eux se cachent aussi quelques albatros... Certains se trouvent noyés dans une masse de papillons dont les mouvements s’annulent les uns les autres. Ils n’ont aucune vision sur les conséquences de leurs actes. D’autres se retrouvent au centre de caisses de résonance et influent sur les courants mondiaux. Il est donc très naïf de croire que le chaos justifierait le libéralisme économique, parce qu’il entérinerait la toute puissance de la volonté individuel. Au contraire, parce que le chaos est générateur de structure, cette structure devient un élément essentiel à prendre en compte dans la description de la société.

Cependant la sensibilité au conditions initiales nous apprend certaines choses. D’abord elle nous apprend que la société est imprévisible, qu’il est illusoire de l’imaginer contrôlée par une poignée d’individus. Elle nous apprend qu’un simple événement peut profondément changer les choses. Une lecture de l’histoire mettant au premier plan les "grands hommes" est peut-être parfois exagérée, mais contient sa part de vérité, dans il se peut que certains hommes - quand ils se retrouvent au bon endroit et au bon moment - peuvent considérablement changer le cours des choses. A travers la sensibilité aux conditions initiales, l’événement, amenant la société à bifurquer dans un sens ou un autre, est donc le premier aspect déterminant d’un système chaotique.
 

L’émergence de la structure

 
Le second aspect déterminant à prendre en compte est la notion d’émergence.

On parle d’émergence quand un système ne peut pas être réduit à un simple cumul de sous-éléments. Il n’est descriptible que dans son ensemble. Ceci s’explique généralement par l’existence d’effets non linéaires : les boucles de rétroactions entre les éléments du système les rendent inséparables et font apparaitre une dynamique d’ensemble qui n’était pas présente dans les éléments isolés. Ceci induit ce qu’on pourrait appeler une "rétroaction d’échelle" : les éléments agissent sur l’état global du système, induisant la formation d’une structure, et cette dernière influence en retour chaque sous-élément. L’émergence est l’opposé du réductionnisme. C’est donc dans l’émergence que la démarche du libéralisme, qui voudrait modéliser la société comme une somme d’individus, tombe en échec.

La société humaine dans son ensemble peut être considérée comme un phénomène émergent. Personne n’a jamais inventé la société, elle s’est développée au cours de l’histoire, par le fait des individus, mais c’est elle qui en retour forge les individus. Elle acquiert donc au final une certaine autonomie dans son évolution. Seule la civilisation nous différencie des animaux, et sans elle nous ne sommes rien.

Ce même phénomène d’émergence de la structure peut se retrouver à toutes les échelles. Dans cette perspective l’action des individus, par leurs liens sociaux, serait la fabrication continuelle de structures émergentes formées de groupes sociaux imbriqués les uns dans les autres de manière fractale et finissant par acquérir une certaine autonomie. Cette autonomie des formes émergentes se traduit par l’existence de déterminismes, de mécanismes, d’une structure sociale, par la dilution de la responsabilité et un certain aspect incontrôlable de la société. Bien entendu les groupes sociaux, tout comme les nations et les communautés, sont plutôt des abstractions, elles ne sont pas aussi clairement définissables qu’ils n’y paraient, elles sont mouvantes et leurs limites sont floues. Mais le rêve de l’individu libre au centre de la société est lui aussi une illusion.

Pour autant il ne faut pas oublier le rôle que joue l’individu. Si la structure de la société leur pré-existe, ce sont bien les individus qui déterminent et infléchissent son évolution. Ce sont eux qui sont responsables de l’émergence de structures nouvelles. Ainsi on en revient, avec l’émergence, à l’idée que c’est la collectivité qui forme l’individu, et que la principale force d’action de l’individu passe par le collectif. De même la régulation de la société ne peut être que collective.
 
 

Conclusion

 
Nous voyons que la conception du rapport de l’individu à la société est le point central des idéologies politiques. Certains conçoivent l’individu libre au centre de la société comme son seul moteur, tandis que d’autres le considèrent soumis aux forces collectives.Or la réalité se situe entre ces deux conceptions.

En fin de compte la réalité est un subtile mélange de déterminisme et de liberté, de régularités et de singularités, de structures stables et d’évènements inopinés, d’ordre et de chaos. Cette combinaison si particulière est la marque de la non linéarité inhérente aux phénomènes naturels.

A la lumière de cette conception, on voit que les choses sont plus complexes qu’il n’y parait. Nous sommes déterminés par des mécanismes sociaux, mais ceux-ci n’ont rien de stables, ils bougent sans cesse, et ce sont les individus qui les font bouger, ou se renforcer. Personne n’est réellement cantonné à un rôle social, chacun, bien que contraint, est maitre de son destin, mais celui-ci passe par la collectivité et les relations sociales.
 

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71 réactions à cet article    


  • Paul Muad Dib 2 novembre 2009 11:03

    salut merci de ce post...vous utilisez des gros mots comme solidaires, collectifs...humour bien sur..
    personnellement je trouve que cette dualité gauche/droite n’est pas réelle, je pense que tous les humains sont mus par la peur du futur ,peur de la mort ,peur de manquer etc...cette peur qui devrait être abordée par chacun pour la comprendre,et la dépasser !! cette peur donc est ce qui précède l’idée de profit, le profit petit ou insensé est un effet et non une cause primaire et , a partir de la, tout se déroule, et aboutit après des déroulements complexes a nos sociétés violentes ,injustes par volonté de profit etc..ce n’est pas nouveau..et dans ce monde certains mus par les même peurs sont cependant moins névrosés et violents que ceux qui dominent cette planète par la violence physique et morale depuis , peut être le début de cet humanoïde qui se pense génial, auto satisfait de sa propre dégénérescence.....
    L’humain n’est pas encore coopératif par intelligence, il l’est sous la menace, hier des pharaons aujourd’hui des banquiers pour qui l’argent est une arme redoutable..
    ca arrange diablement ceux qui manipulent le monde d’en rester a ce dualisme gauche/droite...car ca n’aboutira a pas grand chose, ca crée une situation conflictuelle qui ne fait rien avancer..je pense..
    d’ailleurs les vases communiquant gauche / droite sont éclairant a ce sujet, Strauss khan au fmi qui demande a l’Ukraine de ne pas augmenter les salaires....on a tout compris..
    l’islam est « nécessaire » comme ennemi , la gauche aussi..et si ce n’est pas suffisant on nous en fournira d’autres.déjà que l’humain n’est pas du tout coopératif, le pouvoir accentue encore la déchirure par ces manipulations simplistes mais efficaces...ce matin je vois les chose comme cela ...
    la responsabilité des petits , des humbles est également écrasante dans la violence societale, car accepter un esclavage mental voir plus , une soumission toute sa vie ,en échange d’un peu d’illusion de sécurité c’est être responsable de ce foutoir...
    on est encore dans la dualité...alors que la seule dualité importante que nous fuyons toute une vie est : vie/mort...fuir la mort c’est fuir la vie, tout est lié..
    le collectif intelligent, s’il aboutit un jours ? saura résoudre les questions de minimum vital par la sommes des capacités collectives, comme bonne nourriture, logement ,techniques, habillement,santé... etc..un tel collectif ne s’impose pas mais sera la résultante automatique d’un nouvel humain,différent qui aura vu , compris et dépassé les causes de cette.....dégénérescence, c’est en chacun , dans notre partie du cerveau utilisée au détriment des autres capacités , je parle de notre ego ou cerveau analytique ,bien sur...celui ci n’est qu’un outil tel celui de l’oiseau qui sait fabriquer son nid et chercher sa nourriture, un outil elabore certes, mais un outil, qui n’est pas ...vivant..


    • zelectron zelectron 2 novembre 2009 16:35

      @l’auteur

      A la lumière (obscure) de cette explication (embrouillée) , résumons « amputons » grossièrement (c’est peu dire) :

      - à droite l’individualisme égoïste, le mérite usurpé, la compétition truquée, le pragmatisme cynique, la sécurité armée ...

      - à gauche le collectivisme concentrationnaire, la solidarité pour soi pas pour les autres, la collaboration avec l’ennemi, l’idéalisme de façade, la tolérance avec le maximum d’exceptions ...


    • quen_tin 2 novembre 2009 19:16

      > L’humain n’est pas encore coopératif par intelligence, il l’est sous la menace

      Je pense que les humains, si on les extrait de leurs situations personnelles et qu’on les amène à réfléchir sur des principes de justice, sont capables de beaucoup de bonne chose.

      C’est un peu l’idée de Rawls (théorie de la justice). Prenons des personnes ayant des opinions différentes et mettons un voile sur leur situation personnelle. On leur dit : demain vous pouvez vous trouver dans n’importe quelle position sociale, mais vous ne savez pas laquelle. Quels sont les principes que vous souhaitez voir mis en oeuvre pour une société juste ? Mettez vous d’accord sur ces principes.

      Cette méthode permet d’aboutir à un consensus sur les principes de justice, sans tomber dans les écueils de l’utilitarisme. Il ne s’agit pas d’imposer un système ad-hoc mais de le négocier.

      Je pense donc qu’un consensus est possible. Après tout si la civilisation humaine existe encore après des millénaires d’égoïsme, et qu’on est parvenu à inventer et mettre en place la démocratie, c’est que tout n’est pas si noir...


    • zelectron zelectron 2 novembre 2009 21:38

      « L’humain n’est pas encore coopératif par intelligence, il l’est sous la menace » : ce n’est pas le cas de tout le monde , la preuve , vous-même ! et quelques autres dont votre serviteur...


    • Paul Muad Dib 3 novembre 2009 09:35

      Salut quen_tin
      je vous sens « optimiste ». du genre demain ca ira,et pourquoi pas...mais demain ne m’intéresse pas, vivre c’est la de suite jamais demain et c’est la je pense ou réside entre autre l’illusion des humains, c’est la dessus que se construit un monde injuste et si ce monde existe encore c’est qu’il n’avait pas les moyens de se suicider, aujourd’hui ils existent , je pense...
      se suicider c’est fuir une situation ingérable qui fait mal ,je prétends que les humains passent leur vie a fuir mentalement lorsque la vision de la mort prends naissance dans le cerveau analytique, et a partir de ce jours nous menons une existence suicidaire lente, perdus entre désir de sécurité absolue et fuite de ce que nous sommes, a jamais perdus dans les limbes de
      de notre ego/cerveau analytique....qui ,basé sur la mémoire analysée en permanence ,est un procédé issu du passé ,indispensable pour les techniques qui nécessitent de l’accumulation , mais absolument destructeur pour le reste car sans intelligence ni sensibilitee aucune, notre ego n’est qu’un ordinateur qui marche en mode automatique...


    • quen_tin 3 novembre 2009 10:29

      @Zelectron : Votre premier commentaire : je n’ai pas l’impression qu’il me soit adressé ? C’est très éloigné voire opposé à ce que je dis dans l’article.
      Pour le second : là par contre c’est à peu près ce que je dis. La phrase que vous commentez est de Paul Muad Dib.

      @Paul Muad Dib : je ne parle pas de demain. Je ne dis pas « ça ira », mais je pense qu’on a beaucoup construit dans le passé, de manière positive : la démocratie, les droits sociaux...

      La société est sans doute moins violente et inégalitaire qu’autrefois (je veux dire qu’il y a plusieurs siècles, parce qu’elle l’est certainement plus qu’il y a 20 ou 30 ans). Bien sûr nous connaissons aujourd’hui une certaine regression et nous nous dirigeons droit vers une succession de crises, il y a de quoi être pessimistes sur notre capacité à nous en sortir, mais ça ne veut pas dire que l’homme est incapable de toute coopération ou de construction positive, il l’a été dans le passé.


    • Paul Muad Dib 3 novembre 2009 11:22

      @ quen_tin...bien sur , autre chose est possible, toujours, c’est intéressant car a chaque instant un changement radical semble possible...salutations


    • Le péripate Le péripate 2 novembre 2009 11:06

      La tolérance, de gauche ? Si vous le dîtes.... smiley


      • morice morice 2 novembre 2009 12:09

        la jeunesse, la jeunesse il dit le monsieur. Il dit aussi que les vieux grabataires sont souvent de droite : vous en êtes l’exemple (encore) vivant, Péripate.... si plus on est vieux plus on est de droite, vous devez avoir dans les 250 ans d’après vos propos réguliers ici !


      • Le péripate Le péripate 2 novembre 2009 12:18

        Est-ce que je peux me permettre de vous suggérez de vous carrez vos commentaires là où il y a encore de la place  ? Je ne crois pas que les croutons du stalinisme aient particulièrement un goût de fraîcheur.


      • ZEN ZEN 3 novembre 2009 10:51

        La gauche reste encore à inventer


      • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 2 novembre 2009 12:00

        bel effort de classification d’un fait qui devient a la fois largement marketing (est de gauche celui qui affirme etre de gauche, et de droite celui qui affirme etre de droite)

        En plus cette typologie ne prend pas en compte l’axe vertical de la politique : constructivisme ou liberalisme conformement au diagramme de Nolan. http://www.gaucheliberale.org/public/ppf-03-09.jpg
        Lui seul permet de comprendre la convergence d’opinions entre exterme gauche et extreme droite ou la confusion UMPS, pour parler du cas francais.


        • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 2 novembre 2009 12:02

          Pour preciser le propos sur le fait marketing : DSK, Valls, M-S Royal, Sarkozy Bruni : a gauche ? Hirsh, Villepin, VGE, a droite ?


        • quen_tin 2 novembre 2009 15:01

          A propos du marketing politique : pour moi c’est de l’ordre de la stratégie politique, de la communication. Dans cet article je m’intéresse plutôt aux idées et aux conceptions de fond.

          Prenons un exemple. Segolène Royal est-elle de gauche ou de droite ? Pour le savoir il faudrait pouvoir la questionner sans langue de bois sur sa conception de l’être humain au sein de la société. Les idées qu’elle avance paraissent légèrement à gauche, mais ressemblent beaucoup à des slogans : comment savoir si elle est sincère ? Etant donné son utilisation décomplexée du marketing politique, emprunté au monde économique et basé sur la recherche d’efficacité et le pragmatisme, ainsi que son acceptation par le PS de la logique libérale, j’aurai tendance à considérer qu’elle est de droite parce qu’elle est dans une logique individualiste...


        • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 2 novembre 2009 17:05

          sur la forme, tout le monde fait du marketing (produit, prix, placement, promotion, vous vous souvenez ? ) y compris Besancenot

          Sur le fonds, les mots, les ecrits et les actes des hommes politiques sont les 3 sources d’infos.


        • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 2 novembre 2009 12:04

          Deuxieme ecueil a cet article : et au dela de la France ?

          Grande Bretagne travailliste, US democrates, Belgique, Lituanie, Slovenie, Chypre socia democrate : pas de vieux la bas ?


          • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 2 novembre 2009 12:10

            Enfiin, la typologie

            - A droite l’individualisme, le mérite, la compétition, le pragmatisme, la sécurité

            - A gauche le collectivisme, la solidarité, la collaboration, l’idéalisme, la tolérance


            La gauche est ulttra individualiste sous couvert de solidarite quand elle s’arqueboute sur des acquis sociaux ruineux ou injustes. Que signifie la retraite a 60 ans, les 5 semaines de congés ou les 35 heures pour, par exemple, des jeunes en interim ?






             


            • morice morice 2 novembre 2009 12:16

              Que signifie la retraite a 60 ans, les 5 semaines de congés ou les 35 heures pour, par exemple, des jeunes en interim ? 

              des acquis sociaux  : il y en a qui sont morts pour ça mon vieux ! cessez d’être nombriliste !

            • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 2 novembre 2009 12:18

              ils ne signifient helas plus autant, pour la nouvelle generation, qui n’en verra pas la couleur , et vous le savez tres bien.


            • quen_tin 2 novembre 2009 15:08

              Encore une fois je m’intéresse ici aux idées de fond.
              On peut voir de l’individualisme dans la défense à un instant donné d’acquis sociaux. Mais ce n’est plus de l’ordre des idées politiques.

              Ce qui m’intéresse c’est de savoir si dans le fond on soutient ces acquis ou non (sans présupposer qu’on en bénéficie ou pas) et pourquoi. Sur le fond, soutenir le principe d’acquis sociaux ne me parait pas découler de conceptions individualistes.


            • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 2 novembre 2009 17:06

              interessant, cette dissociation des droits et des devoirs !


            • quen_tin 2 novembre 2009 17:54

              Devoirs envers les puissants ?


            • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 5 novembre 2009 19:34

              devoirs envers la collectivite qui donne des droits.


            • quen_tin 6 novembre 2009 09:50

              Je peux admettre que certains droits soient assujettis à des conditions particulière (dans la mesure où un avantage particulier doit toujours favoriser celui dont les conditions sont défavorables). Dans certains cas, ces conditions peuvent être assimilées à des devoirs.

              Mais contrairement à des devoirs, un droit doit rester quelque chose de naturellement garanti par la collectivité. Il est « normal » d’avoir droit à la liberté d’expression par exemple, et ce type de droits fondamentaux doit s’appliquer à tous sans condition. La collectivité est là pour les individus, et non pas l’inverse.

              Mettre en place des devoirs qui serait en tant que tel applicables aux individus, sans qu’ils ne soient la condition logique de l’application d’un droit, revient simplement à organiser l’assujettissement des individus au pouvoir, ce qui est totalitaire et inacceptable. Un devoir ne doit et ne peut être que la condition logique d’application d’un droit, et cette condition d’application doit être telle que ceux qui sont défavorisés en bénéficient.

              Il me semble que c’est généralement le cas des acquis sociaux.


            • morice morice 2 novembre 2009 12:14

              Grande Bretagne travailliste, US democrates, Belgique,

              l’Angleterre plus pour longtemps, les USA démocrates depuis peu et chez eux ça signifie largement à droite de Bayrou, quand à la Belgique faudrait savoir laquelle des deux gouverne...

               Lituanie, Slovenie
              épiphènomènes « oranges »...1992 pour la première, 1991 pour la seconde, posts-soviétiques versées libérales... 

              • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 2 novembre 2009 13:27

                toujours ce mepris francais pour ce qui est differen t/ petit / loin / incomprehensible. Vous devez etre de droite smiley


              • quen_tin 2 novembre 2009 14:44

                Depuis l’antiquité, les processus d’organisation de la société tentent de s’affranchir de « la nature humaine » (si tant est qu’elle existe), que ce soit par la justice ou la démocratie, pour améliorer le « vivre ensemble ».

                L’idée de l’organisation de la société n’est pas de forcer la nature humaine, d’obliger les gens à penser d’une façon ou d’une autre. L’idée c’est de s’élever dans la réflexion et de penser globalement pour tenter d’organiser au mieux la société. Ainsi on peut très bien penser « à gauche » (penser globalement) tout en essayant d’organiser une société au sein de laquelle les gens pensent plutôt « à droite », et sans chercher à s’opposer à ce penchant naturel, mais en en tenant compte pour faire en sorte que chacun y trouve sa place.

                 Mais même au delà de ça la distinction naturel/artificiel me parait sujette à caution. Toute action humaine n’est elle pas artificielle ? Depuis ma naissance je grandit dans la société des hommes, qui est une société artificielle, et c’est elle qui me forme.

                En posant ainsi le primat de la nature humaine, c’est un peu toute l’histoire de la civilisation que vous voulez refaire, non ? Malheureusement l’histoire ne connait pas de retour arrière...


              • quen_tin 2 novembre 2009 17:34

                Ok si vous préférez le terme « canaliser » plutôt que « s’affranchir », c’est peut être plus juste effectivement.

                Pour le reste il faudrait différencier ce dont on parle exactement :

                 - les motifs de l’action humaine (l’égoïsme ou la solidarité). Alors oui bien sûr l’homme est plutôt égoïste par nature, mais pas uniquement : il est aussi souvent idéaliste.

                 - la conception que l’on a de la société telle qu’elle est (la volonté individuelle ou les mécanismes sociaux sont-ils prépondérants) ici être « de gauche » ne va pas à l’encontre de l’instinct ou de la nature humaine, on est simplement dans la description.

                 - la prescription en terme d’organisation - ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Ca découle généralement du point précédant. Mais toute organisation de la société est par nature artificielle et essaie de canaliser les instincts. Je ne pense pas que sacraliser l’instinct et la nature humaine comme ce à l’encontre de quoi il ne faut pas aller soit pertinent dans ce domaine. Dire « pas d’organisation sociale, seule la nature humaine compte » ça n’a pas beaucoup de sens (sauf si on parle d’une tribu de chimpanzés) puisque de fait l’organisation sociale est inhérente à la civilisation.


              • Moristovari Moristovari 2 novembre 2009 14:33

                Plus qu’une interview, c’est un quasi-testament philosophique dans lequel Deleuze exprima sa conception de la gauche.

                La droite et la gauche, libéraux et conservateur, de gros concepts englobants par schématisation une multitude d’autres. En parler est donc toujours un peu vain. Heureusement, le développement et surtout la conclusion de cet article montre que l’auteur n’est pas dupe. La conclusion revient à la seule bonne vision de la réalité possible : celle, hégélienne, d’un monde ou le vrai et le faux, le bien et le mal n’existent que l’un par l’autre. Une vision qui déplaît évidemment à l’esprit rationnel occidental, socratique, mais qui fut acceptée en orient.

                Sur ce thème, je me suis souvenu d’une présentation d’étude :

                Les fondements moraux des libéraux et des conservateurs


                • ELCHETORIX 2 novembre 2009 14:56

                  bonjours l’auteur
                  bien que je n’ai lu votre article ( long ) qu’ en diagonale , et sa conclusion en entier , je vous fait part de ma pensée personnelle , à ce sujet que voici ;
                   la notion de GAUCHE et DROITE me semble , actuellement , complètement obsolète et donc plus d’actualité.
                  Je m’explique , brièvement : nous avons à faire à 2 centres « d’intérêts » - le libéralisme économique ultralibéral destructeur des sociétés traditionnelles , et l’humanisme libéral et SOCIAL qui se veut respectueux des différentes sociétés , acceptant leur spécificité et leur tradition dans une approche d’un respect mutuel de chaque civilisation.( le monde occidental si humanisme a repositionner et sa technologie - le monde musulman dans la modernité - le monde asiatique et sa créativité - le monde slave et son atavisme et son pragmatisme - sans oublier les Amériques et leur diversité , ainsi que l’AFRIQUE berceau de l’humanité )
                  cordialement .


                  • quen_tin 2 novembre 2009 19:25

                    Je pense que ça rejoint les deux visions dont parle Deleuze.
                    Le libéralisme économique, c’est chacun pour soi. L’humanisme libéral et social, c’est une pensée plus « collective ».

                    Après il y a aussi les nationalismes, qui ne sont pas forcément libéraux sur le plan économique, et qui veulent conserver leurs traditions.


                  • ELCHETORIX 2 novembre 2009 20:55

                    oui c’est tout à fait cela ; mais l’individualisme forcené et l’élitisme ne me conviennent pas , et à contrario l’individualisme atypique comme moi et le social càd l’entraide , le non-egoîsme , donc l’humanisme + le respect de l’autre et de soi sont des atouts positifs pour faire avancer « l’humanité » entière !


                  • Le péripate Le péripate 2 novembre 2009 15:16

                    Quand je lis ce genre d’article « politique », je pense à la médecine du temps de Galien, celui des humeurs chaudes ou froides, ou encore à l’époque où l’hystérie était soignée par les sels à respirer qui repoussais l’utérus, ou les fumigations entre les cuisses de la patiente, pour le faire redescendre.
                    Enfin, la tolérance est de gauche, c’est déjà ça.... smiley


                    • quen_tin 2 novembre 2009 15:24

                      Je pensais à la gauche libertaire. Mais ce n’est pas le plus important dans cet article.


                    • Le péripate Le péripate 2 novembre 2009 17:19

                      Admettons. J’ai dit ce que je pensais de telles typologies.

                      D’autant que le paragraphe sur les phénomènes émergents mérite quelque intérêt. La réflexion la plus aboutie sur ce thème est, à ma connaissance, celle d’Hayek qui a élaboré le concept de catallaxie, ou ordre spontané.


                    • quen_tin 2 novembre 2009 19:38

                      Peut être mais il faudrait intégrer l’action politique, sociale et les institutions dans la « catallaxie ».

                      L’histoire humaine n’est certainement pas réductible à l’économie et à des échanges modélisé par un basique calcul d’intérêt. Ce sont aussi et surtout des actions politiques et des relations humaines, dont l’économie est l’une des facettes seulement.

                      Par conséquent la législation est elle aussi une manifestation de la « catallaxie » (d’un ordre spontané), elle ne devrait pas lui être opposée... De même la démocratie ou les luttes sociales.


                    • Le péripate Le péripate 2 novembre 2009 23:21

                      Je suis surpris de ce que vous releviez que l’économique n’est pas tout. « Droit, législation et liberté » est le titre de l’ouvrage d’Hayek qui traite de la catallaxie. Voilà qui est bien loin de l’économique". Êtes -vous sûr d’être familier de la pensée libérale ?


                    • quen_tin 3 novembre 2009 00:00

                      Je cite le lien que vous avez posté : "Il défend donc l’ordre spontané et ce qu’il appelle la catallaxie. L’échange libre entre individus par le marché, seul moyen de coordonner sans contrainte les actions de personnes qui ne se connaissent pas et partagent des objectifs différents, est le meilleur fondement d’une société libre« 

                      Et si je clique sur »Catalaxie« , je vois l’explication suivante : »Une catallaxie est, dans les termes mêmes de Friedrich Hayek qui est le géniteur de ce néologisme, « l’espèce particulière d’ordre spontané produit par le marché à travers les actes des gens qui se conforment aux règles juridiques concernant la propriété, les dommages et les contrats. »« 

                      C’est ce que j’appelle une réduction des relations humaines à l’économie (à des échanges sur le marché, encadrés par des règles juridiques minimales).

                      J’y lis aussi que Hayek s’oppose à la législation : » Friedrich Hayek présente deux visions de la société, l’une fondée sur l’« ordre fabriqué », l’autre sur l’« ordre mûri »[1]. A ces deux visions de la société correspondent deux visions de la loi : respectivement la législation ou le droit. Défendant la société de droit, il s’oppose aux tenants du « contrat social ».« 

                      Plus loin on lit aussi qu’il s’oppose à la démocratie. Pourtant on peut également considérer la législation ou la démocratie comme des formes émergentes, après tout. Parce qu’elles sont issues d’une réflexion, elles ne seraient pas »spontanées« mais »fabriquées« et seraient donc à bannir ? Mais aucune organisation sociale n’a vraiment lieu sans réflexion, et le système d’Hayek lui aussi, quelque part, est une construction issue d’une réflexion, un système »fabriqué".

                      L’ordre spontané, c’est quoi finalement ? Si c’est ce qui apparait naturellement dans les sociétés humaines, ne serait-ce pas plutôt la monarchie que le libéralisme ? Alors pourquoi Hayek, défenseur de l’ordre spontané, n’est-il pas simplement monarchiste ?

                      Le problème c’est qu’Hayek décrit une utopie quasi-mathématique dans un monde idéal où personne ne se connait mais chacun est rationnel et parfaitement libre de toute contrainte dans ses actes, comme parachuté. Or aucune société humaine n’a jamais existé sans organisation social ou politique. Au contraire : c’est l’organisation sociale qui fait la particularité de l’homme, et c’est elle qui nous construit, elle lui est donc essentielle. Le monde d’Hayek n’existe pas.

                      Ce que j’essayais de montrer dans le paragraphe sur l’émergence, c’est que justement cette vision est très éloignée de la réalité, parce que nous sommes tous dépendants les uns des autres (depuis la naissance) et contraints par des mécanismes collectifs qui nous déterminent.







                    • Le péripate Le péripate 3 novembre 2009 00:35

                      Je ne crois pas que j’ai envie d’entamer une discussion sur Hayek avec quelqu’un qui ne l’a visiblement pas lu, et interprète aux forceps quelques lignes glanées vite fait. On ne fait pas de bons devoirs avec les antisèches.
                      Je tenais seulement à souligner la similitude de ce concept d’émergence avec le concept de catallaxie. Une autre approche possible de cette question est celle de Popper, qui connaissait très bien Hayek.
                      Faites en ce que vous voulez.


                    • citoyen 3 novembre 2009 10:11

                      mais la gauche libertaire est trés intolérante pour ceux qui ne ressentent pas les choses comme elles . elle est le plus souvent pleine de haine, de certitudes et de prejuges , savez vous . Je ne sais s’il y eut autrefois de bons « socialistes utopiques » , peut être un peu naifs mais touchants au fond et inoffensifs , n’en ayant pas personnellement rencontrés . En revanche , de petits ayatollahs souhaitant « contraindre au libertarisme » tous les autres , et instaurer jusqu’à une police de la pensée , il y en a tant que l’on veut . Essayez (je prends un exemple) d’exprimer une opinion favorable à la peine de mort .et vous verrez si ces « libertaires » montreront la moindre marque de respect envers votre personne ( je ne dis meme plus envers votre opinion ) dans le débat . nous sommes la bien loin de « je ne partage pas votre opinion , mais je me battrai pour que vous puissiez l’exprimer » .
                      PS : avant de me faire insulter par des partisans de la « tolérance » , je tiens à préciser que je suis opposé à la peine de mort , mais que je réclame pour ses partisans la libre possibilité de défendre et promouvoir leur position sans subir de pressions ni d’excommunications d’aucune sorte .


                    • sisyphe sisyphe 3 novembre 2009 10:42

                      @ quen_tin

                      excellent démontage de la pensée néo-fasciste d’Hayek ; du coup, on voit le péripate se défausser, la queue basse...
                      lol !!
                      Mais il est coutumier du fait...

                      Quant à votre article, il est excellent ; notamment le rapprochement avec la théorie du chaos et le phénomène de l’émergence.

                      Pour en revenir à Deleuze, effectivement, sa définition est tout à fait pertinente.
                      L’homme de droite part de lui-même, et privilégie tout ce qui est dans son « rayonnement » moi d’abord, je préfère ma soeur à ma cousine, ma cousine à ma voisine, etc, etc...) ; quand l’homme de gauche a une vision qui embrase l’horizon pour revenir vers lui ; donc plus universaliste.

                      Ces positions sont elles « dictées » par des ressorts psychologiques déterminants, liés à l’évolution libidinale du sujet, comme le montrent Freud (puis Lacan), ou plus spécifiquement à l’accumulation et au référent d’un inconscient collectif, comme le décrit Jung ; toujours est-il que, parvenu, au stade de la maturité affective et intellectuelle, le choix s’offre quand même à chacun, de dépasser ses propres pulsions pour envisager l’histoire, son évolution, la situation de la société, de son pays, du monde...

                      Dès lors, et quel que soit « l’héritage psychyatrique » de sa propre histoire, le choix est clair, entre une solution individualiste (donc, forcément égoïste, excluante, thésaurisatrice), et la solution de la solidarité entre humains.

                      Les « idéologies » ne sont là que pour masquer ce choix, pour lui donner des justifications pseudo-théoriques, voire théoricistes, pour éviter tout problème de conscience ou de « morale » au sens social (pas religieux).

                      Celui qui fait le choix de l’égoïsme, de la solution individualiste SAIT, nécessairement, que ce choix va se faire au détriment ; non seulement de la solidarité, mais également au détriment des autres, dans un système gagnant-perdant qu’est le capitalisme. Tout ce qui vient « enrober » ce choix ; l’idéologie, les théories, les pseudo-courbes, ou la pseudo-intellectualisation de ce processus, ne sont là que pour essayer de donner le change, et, au bout du compte, jusitifer le choix de l’égoïsme (du chacun-pour-soi-sauve-qui-peut).

                      TOUS les progrès de la civilisation se sont élaborés et accomplis, nécessairement, dans l’ordre du SOCIAL ; l’homme est un être social ; c’est par le clan le groupe, la famille, la société qu’il reçoit son éducation, qu’il apprend à parler, à échanger, à lire, à écrire, à se construire.
                      Le collectif est ce qui le détermine, le protège, le structure, le définit.

                      Tous ceux qui dénient cette réalité incontournable, sont ; quelquefois des idiots (rarement), mais surtout des égoïstes, des cyniques, des calculateurs, qui peuvent devenir aussi des oppresseurs.

                      Droite et gauche sont deux concepts un peu grossiers (surtout sur le plan politique, actuellement, où tout à tendance à se confondre), pour distinguer l’homme responsable, conscient, lucide, et solidaire, qui s’inscrit dans la marche du temps, de la civilisation, du progrès, de celui, primaire, qui ne songe qu’ à acquérir, ou conserver, ou protéger ses propres privilèges, au détriment des autres, de la société, de la culture, de la civilisation, de l’évolution.


                    • Le péripate Le péripate 3 novembre 2009 11:25

                      Pffff. Bon, je ne peux pas laisser se propager la petite légende des fascistes de gauche (ceci pour répliquer à la connerie qui, elle, est universelle).

                      Examinons la position de Hayek sur la démocratie.

                      Premièrement la question est celle de la limitation, du contrôle, de la régulation si vous voulez smiley, du pouvoir. Et ceci quelque soit la nature de ce pouvoir, dictature, démocratie, royauté, etc.... C’est comme ceci que historiquement s’est posé la question. Et ceci nécessite des règles acceptables par tous.
                      Ensuite, cette question de la limitation du pouvoir étant réglée constitutionnellement, de toutes les formes de gouvernements, la démocratie est supérieure parce que elle permet de régler sans violence la question de l’alternance.

                      De ceci, il est clair que la démocratie libérale est la meilleure solution.

                      Mais on peut aller dans le détail, et voir pourquoi Hayek préconise l’instruction gratuite. " Bien qu’information et éducation puissent être vendues à des particuliers, ceux qui en manquent ignorent souvent qu’ils auraient avantage à en acquérir ; mais il peut être avantageux à d’autres qu’ils en soient pourvus. Et encore Chacun d’entre nous sera exposé à moins de risques et recevra davantage de bienfaits de la part de ses concitoyens s’ils partagent avec eux certaines connaissances et croyances fondamentales. Et, pour enfoncer le clou dans les têtes obtus La démocratie ne saurait fonctionner avec un peuple en partie illettré.

                      Il y a peu de chance que ceci fasse taire les mensonges sur Hayek, tant tout le monde en France croit connaître la pensée libérale sans rien en avoir lu.


                    • sisyphe sisyphe 3 novembre 2009 13:32

                      Trop fort, Hayek : il a inventé l’école publique libre et gratuite (créée en 1881 en France ) !

                      Un révolutionnaire back to the future !

                      Lol !


                    • sisyphe sisyphe 3 novembre 2009 13:37

                      Examinons la position de Hayek sur la démocratie.

                      Premièrement la question est celle de la limitation, du contrôle, de la régulation si vous voulez , du pouvoir. Et ceci quelque soit la nature de ce pouvoir, dictature, démocratie, royauté, etc.... C’est comme ceci que historiquement s’est posé la question.

                      C’est clair ; limitons le pouvoir de la démocratie ; régulons le.
                      En revanche, pour le « marché » ; là, pas question de régulation, of course...

                      De la manière de réduire les « démocraties » à la merci absolue du capital ; c’est à dire de les détruire..

                      T’en as d’autres, des citations de Hayek ? Franchement, on se régale avec ton gourou !


                    • Croa Croa 2 novembre 2009 19:18

                      « ’’C’est d’abord une affaire de perception…  » Mouais, c’est à mon avis comme l’article l’est, essentiellement de la fumée !

                      Tout ça est bien compliqué pour ne pas dire hermétique quoique simple en vérité : C’est de l’embrouille !

                      Comme je l’ai déjà écrit, méfiez-vous de ceux qui vous montrent la lune, ce ne sont point des sages mais des escrocs.

                      La réalité politique est bien plus simple ! S’il y existe deux pôles, ceux-ci sont tout autres : D’évidence, il y a le peuple (les individus crédules) et l’oligarchie ( les princes qui profitent du système. )

                      En nombre d’individus l’oligarchie est ultra minoritaire. Le système ne peut donc pas être démocratique  : Ces gens seraient balayés ! La solution consiste donc à régner en utilisant deux outils principaux : la propagande et l’arbitrage usuraire. (J’appelle arbitrage usuraire la prise d’intérêts sur un système afin de le contrôler ; Ainsi de la direction d’un casino qui est ainsi sûre d’être toujours gagnante.) La politique capitaliste fonctionne justement ainsi : Il y a ceux qui contrôlent, que l’on ne voit pas mais qui sont toujours gagnants... Et le peuple qui se croit composé de « citoyens », lesquels pensent être maîtres de leur destin ou au moins avoir droit au chapitre. Il est bien sûr nécessaire de diviser ces sujets (inutile de les appeler « citoyens » cela évite de frapper à chaque fois des guillemets) afin qu’ils conservent leurs illusions. Des repères sont nécessaires, une bipolarisation étant idéale la société aurait pu être rouge ou verte, blanche ou noire mais finalement elle fut droite ou gauche... Et où se situer en tant qu’individus ? Effectivement c’est une affaire de perception ! (Et aussi de propagande.)

                      Quant à l’impression dominante d’être « dirigés par la droite » disons que les fantoches (nos élus le sont tous) de droite sont un peu plus serviles au système et c’est tout. D’ailleurs il n’en a pas toujours été ainsi.


                      • quen_tin 2 novembre 2009 19:28

                        Ah oui c’est vrai, avec les gentils et les méchants, tout est beaucoup plus simple...


                      • Croa Croa 3 novembre 2009 18:57

                        « avec les gentils et les méchants » ça marche effectivement tout pareil mais il ne faudrait pas que ce soit simple justement !

                        Ne pas se tromper : Ce qui est simple c’est l’autre séparation, bien plus réelle, entre les ’’citoyens’’ (en fait de simples sujets) censés se disputer le pouvoir et les arbitres (l’oligarchie) détenteurs du vrai pouvoir. Mais, comme toute arnaque peut-être n’est-ce pas si simple que ça en réalité ?


                      • quen_tin 4 novembre 2009 00:36

                        La simplicité n’est certainement pas un critère de vérité.
                        Les approches à la Georges Bush (ceux qui ne sont pas avec moi sont contre moi), celles au sein desquels les milieux seraient entièrement cloisonnés, sont soit des escroqueries, soit des fantasmes.


                      • Jean-paul 3 novembre 2009 02:50

                        Les bons les brutes et les truands de droite comme de gauche .
                        En realite la France est 100 % de gauche ( bureaucratie ,35 heures ,syndicats ,lois du travail ,RSA ,CDI,CDD,URSSAF ,impots,etc........ )


                        • sisyphe sisyphe 3 novembre 2009 10:58

                          T’as raison, mon bon jean paul !
                          Supprimons tout ça ; les fonctionnaires, les services publics, le code du travail, les syndicats, le RSA, la sécurité sociale, les impôts, la limitation du nombre d’heures de travail, les indemnisations chômage, et, tant qu’on y est, les allocations familiales, le code civil, le code de la route, le code pénal, l’école publique, les hôpitaux, l’état...

                          Retour à l’esclavage, à la loi du talion, et à celle de la jungle ; pétard, c’est pour le coup que le régime cubain ou vénézuelien vont apparaître pour de vrais paradis !

                          Lol de lol !

                          C’est quand même rare, un intervenant dont TOUTES interventions sont marquées à un tel point du sceau de la bêtise la plus basique, de la rancune, de l’aigreur, de la mesquinerie, du dénigrement ; bref de la connerie la plus crasse...

                          Soutien aux proches.


                        • Jean-paul 3 novembre 2009 12:28

                          @ sysiphe
                          Quand vous n’etes pas d’’accord ,vous insultez .


                        • Jean-paul 3 novembre 2009 12:36

                          Sysiphe
                          Simple a comprendre pour vous
                          Les USA sont capitalistes ,de droite .
                          La France est socialiste ,de gauche .
                          Maintenant prouvez moi le contraire .
                          Sans insulter SVP !!!!!


                        • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 5 novembre 2009 19:38

                          Jean Paul est manicheen car concis dans son propos expeditif mais il a fondamentale ;ent raison.

                          Quand a dire, liberalisme = loi de la jungle, allez demander aux VRAIES victimes si elles trouvent que la France et sa Securite Sociale, ses services au soit disant public protege les plus faibles ou bien protege les mieux connectés.

                          Les SDF apprecient ...


                        • quen_tin 6 novembre 2009 10:03

                          Si la sécurité social peine à protéger les « déconnectés » (Ce qui est un problème réel et complexe : comme une organisation sociale s’occupe-t-elle de ceux qui n’y participent pas, sans présumer du fait qu’ils ne veulent pas ou ne peuvent pas participer ? Le problème ne serait-il pas plutôt de limiter au maximum le phénomène d’exclusion involontaire ?), je ne vois pas en quoi un système libéral le ferait mieux.

                          Il aurait été judicieux de fonder votre opinion sur des études ou des faits... Or étant donné l’importance de la pauvreté et de l’exclusion aux Etats-unis, ainsi que le taux de mortalité infantile qui y est supérieur à la quasi-totalité des pays européens (et Cuba !) et une bonne partie des pays asiatiques, alors que ce pays possède une croissance supérieure à la notre mais une économie plus libérale, on peut sans mal montrer par les faits que, effectivement, « libéralisme = loi de la jungle »...


                        • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 6 novembre 2009 11:50

                          En France, les CSP + se soignent MIEUX que les pauvres culturellement ou economiquement, malgre la gratuite de la sante . CQFD. Pourquoi aller chercher ailleurs ? Socialisme = loi de la jungle.


                        • quen_tin 6 novembre 2009 12:17

                          Expliquez moi en quoi la gratuité de la santé (ou le socialisme) en serait la cause. N’est-ce pas parce que tout n’est pas encore gratuit que les CSP+ se soignent mieux ?

                          Expliquez moi comment plus de libéralisme économique améliorerait les choses et ferait que les pauvres se soigneraient aussi bien que les CSP+, ou que la différence serait plus faible par exemple, et expliquez moi pourquoi les Etats-unis en est un contre exemple.

                          Parce que sinon, en suivant votre raisonnement, je risque de conclure qu’on manque encore de socialisme en France.


                        • Jean-paul 3 novembre 2009 02:55

                          J’oubliais le plus important 1 fonctionnaire (salaires +avantages sociaux ) pour 3 travailleurs dans le prive .
                          La France socialiste .ne touchons pas a nos privileges .


                          • Croa Croa 3 novembre 2009 19:15

                            «  1 fonctionnaire (salaires +avantages sociaux ) pour 3 travailleurs dans le prive » ce qui fait 4 travailleurs en tout. Concernant les avantages sociaux ils existent aussi dans le privé et sont forcément comprits dans les factures. (Tout commes ceux du fonctionnaire sont comprits dans nos impôts.)

                            A terme peut-être n’y aura-t-il plus, pour les mêmes services, que 4 travailleurs du privé (privés d’avantages sociaux !) après achèvement des privatisations ? Les factures ne baisserons pas pour autant, ce qui n’est pas grave puisque nous aurons toute liberté de nous passer de ces services. (Quoique pour les pauvres le choix sera vite fait : Ce sera ceinture !)


                          • Jean-paul 3 novembre 2009 03:06

                            Faisons une reunion de famille pour l’ anniversaire de Beatrice ( mere au foyer )
                            Son oncle est au chomage , son frere au RSA ,son mari veut monter sa propre entreprise ( il a de l’ambition ou plutot de l’inconscience )son pere est fonctionnaire ,sa soeur est fonctionnaire ,
                            son beau-frere travaille dans le prive ,sa belle soeur travaille a l’hopital comme fonctionnaire ),
                            son frere vient de trouver un stage en entreprise ..........
                            Surtout qu’ils ne parlent de politique ........................................pourqu’elle puisse souffler les bougies .


                            • Moristovari Moristovari 3 novembre 2009 09:25

                              Difficile de ne pas commenter davantage un article spéculatif - sur Agoravox où règne l’actualité, joie étonnante - partant d’une citation de Deleuze. Notamment parce que l’interprétation de cette citation diffère sous certains aspects de la pensée du philosophe.

                              Dans cette même lettre G comme gauche - qui gagne à être lue ou écouté en entier - de son abcédéaire, Deleuze expose une conception intéressante du droit dont voici la charpente : « Le respect des droits de l’Homme [...] c’est du pur abstrait, c’est vide. [...] Ce n’est pas une question de droits de l’homme. Ce n’est pas une question de justice. C’est une question de jurisprudence. [...] Et la création du droit, ce n’est pas les déclarations des droits de l’homme. La création, en droit, c’est la jurisprudence. Il n’y a que ça qui existe. Donc : lutter pour la jurisprudence. C’est ça, être de gauche. C’est créer le droit. »

                              Il est intéressant de noter que pour Deleuze la conception de la politique découle de la conception du droit. Il déclare d’ailleurs peu après : « J’ai toujours été passionné par la jurisprudence, par le droit. Si je n’aurais pas fait de philosophie, j’aurais fait du droit, mais justement, pas du droit de l’homme, j’aurais fait de la jurisprudence. »

                              Mais quand Deleuze explique ce qu’est être de gauche, il dit qu’il existe deux façons, dont seule la première est retranscrite dans cet article. Voici la seconde : « Et deuxièmement, être de gauche, c’est être par nature - ou plutôt devenir, c’est un problème de devenir -. C’est : Ne pas cesser de devenir minoritaire. [...] La gauche, c’est l’ensemble des processus de devenir minoritaires. Donc, je peux dire, à la lettre : La majorité c’est personne, la minorité c’est tout le monde. C’est ça, être de gauche : savoir que la minorité, c’est tout. »

                              A travers ces citations un lien étroit peut être établi : jurisprudence et minorité.

                              Partir de la base, du fait, du réel, sans rien qui lui soit imposé, le fait objectif, voilà l’approche de Deleuze, l’approche de l’homme de gauche. L’homme de gauche vit donc dans le présent. Inversement l’homme de droite vit pour le futur. Il pense en terme d’idéaux et agit en fonction d’eux. Il voit une société comme un homme et l’homme comme un concept : un tout, un absolu qui doit être défini et atteint. L’homme de gauche est rationaliste, l’homme de droite idéaliste. L’un accepte le monde, l’autre le modèle. L’un applique la jurisprudence, l’autre fonde des principes.

                              L’Homme, par nature, pense à lui avant de penser aux autres, aussi une attitude comme la solidarité est-elle chez lui un devenir minoritaire. Une attitude comme la sécurité est par contre un devenir majoritaire. Pour l’homme de droite une société est comme un homme, doit être comme un homme. L’homme de droite construit la société selon l’image qu’il s’en fait. Par sa vision contraire des choses, l’homme de gauche - qui accepte le désordre - s’oppose à l’homme de droite qui impose l’ordre. L’homme de droite fait des coups d’états, l’homme de gauche des révolutions. Mais comme le dit Deleuze : « toutes les révolutions ont échoués » car « il n’y a pas de gouvernements de gauche. », tout gouvernement à un devenir majoritaire de droite. Ainsi l’homme de gauche est-il un éternel minoritaire, et aussi un éternel contestataire des désirs imposés par l’homme de droite. Les désirs de l’homme de droite relèvent du naturel simple - instincts, rapports humains courants -, les désirs de l’homme de gauche relèvent du naturel complexe : savoir, créativité, rapports humains singuliers - soit des désirs moins accessibles, des devenirs minoritaires.

                              Cette explication de la conception de la gauche donc de la droite par Deleuze diffère assez de celle présenté dans l’article mais me paraît plus proche de l’idée qu’en avait le philosophe. Car si pour Deleuze être de gauche c’est percevoir d’abord l’horizon, cette perception est le fruit d’une éducation et cet horizon ne désigne ni un futur ni un idéal.


                              • quen_tin 3 novembre 2009 10:51

                                Merci pour ces précision très éclairantes.

                                La citation de Deleuze était pour moi d’avantage un prétexte pour évoquer la question du rapport de l’individu à la société.
                                Je ne pense que la conception de la gauche que vous présentez soit vraiment différente de la mienne (quand je parle de l’horizon, je ne parle pas du futur, j’y vois plutôt une image géographique - considérer le monde dans son ensemble), elle est simplement plus complète, tandis que je me suis focalisé sur un seul aspect.

                                A propos du pragmatisme / de l’idéalisme, on pourrait différencier deux chose : la conception descriptive que l’on se fait de la société et la façon dont on cherche à la transformer, c’est à dire nos aspirations.
                                J’aurais tendance à dire qu’effectivement l’homme de droite est idéaliste dans sa conception, mais pragmatique dans ses aspirations (puisque selon lui la société est déjà idéale en quelque sorte). A l’inverse l’homme de gauche serait rationaliste dans sa conception mais idéaliste dans ses aspirations à la transformer.

                                Ca rejoint donc quelque part la description idéale de l’individu libre au centre de la société par la droite libérale, et celle plus réaliste des mécanismes sociaux déterminant les individus par la gauche.


                              • Moristovari Moristovari 3 novembre 2009 21:42

                                L’une des originalités de Deleuze est son vocabulaire. Contre l’attitude naturelle de la pensée à la réduction et à la fixité, attitude notamment critiqué par Bergson et qui l’inspira, Deleuze utilise des concepts nuancés et mouvants - flux, corps sans organes, rhizome - car tel est la réalité, plus proche du cinéma que de la photographie. Tel est sans doute une des différences entre sa conception de la politique et celle que vous présentez dans cet article.

                                Grossièrement, pour Deleuze la gauche tend vers l’anarchie et la droite vers le totalitarisme. La gauche part d’un vécu de la Liberté tandis que la droite part d’une définition de l’Homme. Le premier en arrive à la préservation du moi, le second à la préservation du nous. Aussi mieux vaudrait-il dire que la droite comprend la sécurité, le collectivisme, l’idéalisme ; la gauche le détachement, l’indépendance, le rationalisme. Solidarité et tolérance peuvent être de gauche comme de droite.

                                Évidemment la réalité n’est et ne sera jamais aussi simple que ces définitions. Il y a toujours un peu de ying dans le yang et inversement. Ainsi est-il naturel que la droite détourne les aspirations de la gauche pour ses fins. A ce titre l’utopie la zone du dehors, utilisant en bonne partie et citant entre autres la philosophie de Deleuze, est intéressante à plus d’un titre, poursuivant cette idée de détournement jusqu’à imaginer un totalitarisme paré des plus beaux atours de la démocratie et du libéralisme.

                                Mais l’idéalisme de la droite nourrit aussi la gauche car, sans doute, l’idéalisme est une attitude plus naturelle que le rationalisme, une tendance majoritaire. Dans ce célèbre et court débat, Foucault incarne une gauche deleuzienne tandis que Chomsky est le porte parole d’une gauche philosophique plus populaire - habituelle - et qui semble celle décrite dans votre article. Une gauche pensant un monde meilleur selon ses définitions du mieux. La gauche deleuzienne se contente s’opposer aux limitations de la liberté dans un contexte présent sans oser - par prudence philosophique - envisager la création d’un avenir précis.


                              • quen_tin 4 novembre 2009 00:33

                                Dans l’extrait du débat Chomsky / Foucault, je retiens essentiellement chez Michel Foucault le refus de poser des principes de justice ad-hoc, idéaux, de présupposer ce qui est souhaitable, parce que de tels principes seraient nécessairement issus d’une culture particulière (et donc éventuellement de rapports de force particuliers au sein de la société). Je pense qu’une bonne réponse à ceci peut se trouver dans la théorie de la justice de John Rawls, quand il définit au départ non pas des principes de justices, mais les conditions au sein desquelles de tels principes peuvent se négocier et amener à un consensus. Il développe ensuite à partir de cette expérience de pensée des principes de justices, mais ceux-ci sont révisable à priori, tout comme une théorie scientifique est falsifiable.

                                Dans cette perspective il n’est pas nécessaire de définir à priori le « mieux », mais seulement les conditions de son élaboration.

                                D’autre part quand vous dites que « la gauche deleuzienne se contente de s’opposer aux limitations de la liberté », c’est que la liberté constitue déjà une valeur fondamentale, un idéal. Il me semble que dans tous les cas on en revient systématiquement à une base d’idéaux fondamentaux.

                                Pour finir, selon votre définition, le communisme est plutôt de droite (puisqu’il part d’une conception de l’homme idéale, comprend le collectivisme, ...). Je pense donc qu’on s’éloigne légèrement de la conception habituelle de la distinction gauche/droite et qu’on part sur autre chose. Pour moi le critère déterminant, celui qui colle le mieux à la perception intuitive, reste donc la vision de l’individu en rapport à la société, soit centrée sur l’individu, soit universelle (l’adresse postale / l’horizon).


                              • Moristovari Moristovari 4 novembre 2009 20:44

                                Un mot possède le sens que l’on attribue, parfois non-évident. Quand Deleuze utilise le mot gauche, ce ne l’est pas au sens traditionnel, ainsi ma réaction à une conception traditionnelle de la politique fondée sur une citation du philosophe. Une interprétation évidemment possible mais selon moi, vis-à-vis du sens à priori original, ironique.

                                Gardons-nous du dualisme, des lignes droites naturellement construites par notre intellect. Si l’on prend la gauche et la droite deleuzienne ou l’individu et la société comme une ligne droite, le communisme libertaire défendu par Chomsky devient une singularité. Ceci est évité dans une conception traditionnelle de la politique, mais n’est-il pas un peu étrange de voir rassemblé à gauche tant l’anarchisme que le communisme ? Donc pas de lignes, pas de points, des idées-cap, des tendances, parfois contraires mais reliés pour obtenir des ancrages hypothétiques, des buts. Pour Deleuze l’homme est une machine désirante, il a donc toujours des buts. Donc l’idéalisme semble naturel, on ne s’en passe pas.

                                Ce qui sépare Foucault et Deleuze de Chomsky et Rawls, c’est l’humanisme. Tous évidemment ont pour idéal la liberté. Mais c’est la seule aspiration de l’Homme sur laquelle ils sont d’accords. « cette idée de l’Homme total, complet, heureux, désaliéné, etc... » rend Foucault sceptique, il préfère « ne jamais se donner l’Homme ni comme préalable ni finalement comme objectif. », bref « un anti-humanisme critique ». Car donner à l’Homme une définition ou des aspirations, c’est risquer la renaissance de méthodes de contrôle intrinsèques ou consécutives. Quand on n’a pas idée du bien, il n’y a aucun mal possible.

                                A mon sens John Rawls - du peu que j’en sais - poursuit plus qu’il évite les dérives des droits de l’Homme, celle d’un totalitarisme bienfaisant pouvant, par les moyens de contrôle qu’il nécessite, changer de visage à tout moment. Car comme Henri Laborit entre autres l’a montré, l’organisation de nos sociétés dépend pour beaucoup de celles de notre organisme, de notre système nerveux, notamment dans ses rapports de domination - elles sont plus ou moins naturelles. Qu’on s’attaque aux causes ou aux effets, cela passe donc par le contrôle, l’inhibition direct ou indirect (conscient ou non par l’homme) de ces facteurs déclarés néfastes. Totalitarisme et eugénisme en somme.


                              • citoyen 3 novembre 2009 10:26

                                la solidarité n’a de sens que si elle vient de celui qui donne lui même , et non si elle est imposée par un systéme contraignant. quelque part , l’ampleur de toute cette nébuleuse sociale , RMI, RSA , allocs diverses et variées..... . (Combien y en a t’il déja ? ) en conduit précisément beaucoup à dire : mais que veulent ils encore , ils n’ont qu’a s’adresser à l’administration compétente , qui me taxe déja grassement . Alors , effectiverment « non , je n’ai pas cent balles pour ton hy^pothétique café »Quand de plus, le refus n’est plus autorisé sans un petit coup de pied au figuré, une petite reamrque désagréable , et quand m^me le donla gratitude ne plus suivi de gratitude, mais au contraire d’un regard envieux , jaloux , au miux indifférent , voire même dela petite étincelle de revanche ( ah ! salaud , je t’ai bien fait cracher ...) , alors oui , il faut être un saint pour ne pas sentir une bouffée nauséabonde qui monte en vous , et réprimer sur vos lévres le « allez vous faire voir avec votre »solidarité « , vous et vos dondons de 100 kilos en bigoudis , vos morveux qui parlent en verlan , et vos odeurs de saucisson à l’ail et de gros rouge. »


                                • quen_tin 3 novembre 2009 10:53

                                  Les droits sociaux, ce n’est pas une question de solidarité mais une conception de la justice.


                                • citoyen 3 novembre 2009 17:18

                                  comme vous le dites , c’est UNE conception de la justice , plus des gabellous .... La question « justice » et la question « solidarité » bien qu’effectivement distinctes, interagissent . Il y a de plus une certaine confusion, au moins sémantique : l’impot sur la fortune s’appelle bien ISF ( impot de SOLIDARITE sur la fortune ) et pas IJF ( impot de JUSTICE sur la fortune ) .


                                • Jean-paul 3 novembre 2009 12:31

                                  @ quentin
                                  la France est de gauche comme vous le faites remarquer .


                                  • ELCHETORIX 3 novembre 2009 15:17

                                    BONJOUR
                                    notre pays , à ce jour est de « droite » pour « l’oligarchie » et son « clan » au pouvoir , et de « gauche » pour la plèvre , dont vous et moi faisont partie ...point barre .
                                    Tous les propos philosophiques et intellectuels que l’on pourra émettre ne sont , à mon avis que « litres et ratures »


                                    • Jean-paul 3 novembre 2009 16:36

                                      @ ElCHETORIX
                                      A chacun sa vision ..........


                                      • ELCHETORIX 6 novembre 2009 15:08

                                        ben voyons , cette phrase lapidaire est Uunrésumé simpliste et non sectaire , mais elle a le mérite de « coller » à la réalité réelle crûe et bien d’actualité dans cette république d’après mai 2007 .
                                        CAPICCI !
                                        RA .

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