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Accueil du site > Tribune Libre > Le CNRS pépinière de Nobels ? La bonne blague !

Le CNRS pépinière de Nobels ? La bonne blague !

Ayant eu, par hasard l’occasion récente de discuter avec un responsable du CNRS, j’ai entendu à nouveau l’argument selon lequel le CNRS aurait offert à nouveau à la France un Prix Nobel en la personne d’Albert Fert.

Il est clair que c’est faux. Cet ancien élève de l’Ecole normale supérieure a toujours enseigné à l’université. A Grenoble d’abord, puis à Paris XI. Appartenir à une équipe ASSOCIEE au CNRS n’implique nullement qu’on appartienne au CNRS lui-même.

Les faits méritent attention, dans le cas de Fert comme dans celui de la plupart des autres.

Sauf omission de ma part, voici, en la matière et depuis la guerre (auparavant pas de CNRS sous sa forme actuelle), le bilan de la France pour les Prix Nobel (physique et chimie) et les médailles Fields (mathématiques) :
Prix Nobel de physique : Alfred Kastler (1966) ; Louis Néel (1970) ; Pierre-Gilles de Gennes (1991) ; Georges Charpak (1992) ; Claude Cohen-Tannoudji (1997), Albert Fert (2007).
Prix Nobel de chimie : Jean-Marie Lehn (1987) ; Yves Chauvin (2005).
Médailles Fields (mathématiques) : Laurent Schwartz (1950) ; Jean-Pierre Serre (1954) ; René Thom (1958) ; Alexander Grothendieck (1966) ; Alain Connes (1982) ; Pierre-Louis Lions (1994) ; Jean-Christophe Yoccoz (1994) Laurent Lafforgue (2002) ; Wendelin Werner (2006).

Sur ces dix-huit éminents savants, seul A. Connes était en fonction au CNRS lorsqu’il a été l’objet de cette haute distinction. Le cas de Jean-Pierre Serre est plus douteux, car il a quitté le CNRS pour l’université en 1954, l’année même où il a reçu la Médaille Fields. Certes, douze d’entre eux ont appartenu un moment au CNRS, le plus souvent, pour quelques années, en tout début de carrière, la seule exception notable étant Alfred Kastler, qui y a été directeur de recherche de 1968 à 1972, donc après son Nobel de 1966. Cinq d’entre eux (Néel, de Gennes, Chauvin, Yoccoz et Fert) n’ont jamais appartenu au CNRS.

Aurais-je fait une erreur de détail sur l’un ou l’autre cas, que rien ne changerait dans le fond, même s’il faut tout de même rétablir quelque peu la vérité des faits, de temps en temps. Le CNRS n’est nullement la pépinière de génies scientifiques, qu’il pourrait et devrait être, comme certains (du CNRS comme par hasard) veulent nous le faire croire.

En fait, on constate que, quand ils ont parfois commencé leur carrière au CNRS, la plupart de ces chercheurs ont choisi de quitter une institution où ils n’avaient pourtant nulle obligation professionnelle autre que la recherche, qui était leur vocation majeure et où ils auraient pu demeurer, sans trop de problèmes, ce qui est encore heureux !

Il y a donc un problème. Il est clair que ces savants exceptionnels n’ont pas été l’objet de la reconnaissance attendue, au sein même du CNRS, où l’on progresse plus vite et plus sûrement en faisant du syndicalisme que de la recherche.

Un seul exemple. Laurent Lafforgue, normalien et agrégé, qui entre en 1990 comme chargé de recherche au CNRS, se voit attribuer, après huit ans, une dérisoire « médaille de bronze du CNRS », alors qu’il a déjà obtenu ou va obtenir plusieurs importants prix scientifiques et, seulement quatre plus tard, la Médaille Fields. De qui se moque-t-on ? Est-il étonnant qu’il choisisse de devenir professeur à l’IHES en 2000 pour pouvoir confronter ses points de vue à ceux des brillants étudiants qu’il va trouver là, en lieu et place de collègues médiocres et, par là même, manifestement jaloux ?

Si la pépinière des Prix Nobel et des Médailles Fields n’est assurément pas au CNRS, on sait en revanche très bien où elle se trouve. Elle est dans les grandes écoles scientifiques et, en particulier, à l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm. Aucun de ces dix-huit lauréats qui ne soient ancien élève de l’un ou l’autre de ces établissements. L’ENS se taille, bien sûr, la part du lion avec, dans ses anciens élèves, les trois quarts des Prix ou Médailles. Polytechnique, l’Ecole des Mines et plus rarement des écoles de réputation plus modeste, comme, pour Yves Chauvin, l’Ecole supérieure de chimie de Lyon. Pour les mathématiciens, la voie de l’agrégation de mathématiques est très souvent empruntée, souvent de façon brillante. Certains sont de véritables phénomènes académiques comme J.-C. Yoccoz, reçu premier à l’ENS et à Polytechnique, avant de l’être, un peu plus tard, à l’agrégation de mathématiques. La seule exception est un étranger arrivé enfant en France, dans des conditions difficiles. Il s’agit d’A. Grothendieck. né à Berlin d’un père juif victime du nazisme ; il fréquentera néanmoins, sans y être élève, l’ENS grâce à Henri Cartan qui remarque son génie mathématique et lui ouvre ses séminaires.

Ces faits illustrent, en outre, un point capital que j’ai déjà abordé. Aucun de ces grands savants n’est issu, au départ, des universités scientifiques françaises ; elles coûtent très cher et ne servent pas à grand-chose, puisque tous les meilleurs esprits scientifiques en sont, a priori, écartés par la structure même du système éducatif de la France. Quant au CNRS, ils sont assez nombreux à y faire de brèves incursions, surtout en début de carrière car il faut bien vivre, mais bien des signes indiquent qu’ils n’y sont pas spécialement reconnus. Aucun d’entre eux ou presque n’y reste longtemps, attirés qu’ils sont par des lieux, plus exigeants, mais plus stimulants, comme l’ENS (où plusieurs reviennent comme professeurs) ou le Collège de France, dans lesquels la recherche peut s’accompagner d’un enseignement de haut niveau.


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29 réactions à cet article    


  • etonne 21 décembre 2007 14:53

    vous oubliez un détail :

    la plupart des « professeurs » s’appuient sur la réputation du CNRS (ou des autres epst), usent et abusent de leur personnels chercheurs et surtout techniciens.

    que vaut la réputation d’un vulgaire Chargé de recherche face à éminent professeur.

    Quand aux chercheurs qui quittent le CNRS (ou autres epst) pour le professorat, je les comprends : un chercheur a obligation de justifier son activité, est régulièrement évalué par ses pairs, soit à titre personnel, soit au titre de l’unité de recherche. (ce qui fait que pour certains chercheurs cela correspond à une évaluation annuelle !). Un professeur ayant lui peu de comptes à rendre. Pas ou peu de rapport d’activité à commettre le pied !!!

    et celui qui tire les marrons du feu est en général le professeur.

    il suffit, par exemple dans le domaine des sciences de la vie de regarder pour un professeur de médecine le nombre de publications (dans la base pubmed). On voit pour les « grands » noms très souvent plusieurs centaines de publications. Les chercheurs n’ayant bien souvent que quelques dizaines. non qu’ils « produisent » moins, mais eux n’ont pas d’ouvriers.

    enfin une dernière remarque : la stratégie qui permet de faire que Mr X devient Nobel est fortement marquée par le réseau des relations du candidat.


    • Fred 21 décembre 2007 15:34

      « Ces faits illustrent, en outre, un point capital que j’ai déjà abordé. Aucun de ces grands savants n’est issu, au départ, des universités scientifiques françaises ; elles coûtent très cher et ne servent pas à grand-chose, puisque tous les meilleurs esprits scientifiques en sont, a priori, écartés par la structure même du système éducatif de la France. »

      Un étudiant de grande école coute plus cher qu’un étudiant de fac. Si les étudiants de grandes écoles sont si doués que ça, il n’est peut être pas nécessaire de dépenser plus. Réduisons le budget de toutes les grandes écoles françaises au même niveau que la fac, on fera des économies.


      • anamo 21 décembre 2007 17:31

        Ayant eu un dialogue édifiant avec un directeur de recherche du CNRS, je confirme les dires de l’auteur sur l’aspect syndicalistique virulent au sein du CNRS.

        Une critique sévére avait été adressée au CNRS pour son sexisme très prononcé, il y a 2 ou 3 ans également.

        Y aurait-il vraiment un problème spécifique CNRS.


        • judel.66 21 décembre 2007 19:01

          le cnrs siège de l’internationale socialiste et pépinière de gauchistes...

          solutions .. supprimer les cooptations et créer de vrais concours par spécialités..

          liquider ceux qui font semblant de chercher et qui ne sont dans ce quiet refuge que pour emarger tous les mois un traitement d’agrégé ..en gros 50%des chercheurs...

          supprimer certaines spécialités apres inventaire des recherches en cours , de leur cout ,et ,il faut bien le dire ,de leur utilité..... !


          • Guillaume 21 décembre 2007 19:28

            Je ne suis globalement pas surpris par cet article mais ne jetez pas tant la pierre au CNRS, car sous le couvert de concours nationaux, on en reste pas moins au système de copinage déjà bien présent, voir exclusif du système académique français. Ceci menant non pas a une élite de chercheur mais a la quasi inexistence de production scientifique de qualité. Je vous donne mon avis quant à l’origine de cette déliquescence : a ma connaisance, la France est le seul pays qui lors du recrutement, préfère systématiquement les candidats locaux aux candidats exterieurs. La Suisse quasi aucune chance si on est un local, UK idem, USA (ça dépend mais c’est pas la règle le copinage car là bas la science c’est comme dans une entreprise on est jugé sur les résultats... c’est un peu un extrême d’ailleurs) bref copinage a gogo et on a le résultat actuel.


            • usbek 22 décembre 2007 10:59

              Commentaire des commentaires Je suis nouveau à Agoravox et je suis étonné, globalement de la qualité des commentaires qui souvent, ailleurs, ne sont que des injures envers les auteurs. Force m’est de répondre un peu rapidement sur tous les points souvent intéressants qui sont évoqués.

              Le cas des professeurs de médecine est particulier dans la mesure où un grand nombre d’entre eux ne fait pas de recherche du tout, comme les professeurs de droit.Le système français est, sur ce point comme bien d’autres, absurde puisqu’il met tout le monde dans le même sac d’enseignant chercheur, sans chercher à savoir qui fait quoi.

              Pour les grandes écoles et les universités scientifiques (sciences dures)le système est aussi absurde puisqu’on finance, à prix d’or, des premiers cycles d’universités qui n’accueillent que les étudiants scientifiques trop médiocres pour être pris dans les classes préparatoires ou qui, un peu moins mauvais, ont échoué aux multiples concours des écoles d’ingénieurs. Que dire, en plus, dans une ville comme Marseille où il a, par dessus le marché, TROIS « facultés » de sciences, une dans chacune des trois universités ! On marche sur la tête.

              La syndicalocratie du CNRS est une constante, même si les choses sont un peu moins pires. En sciences humaines et sociales (les SHS en « céenersien ») on voyait ainsi des directeurs de recherche simples docteurs de troisième cycle, sans grandes publications, (je puis donner des noms) tandis que, pour être professeur d’université (au même indice et en ne faisant pas que de la recherche), on exigeait une thèse d’ETAT. Le problème est aujourd’hui autre car, pour faire fuir les CR âgés et titrés, on a quasiment supprimé les promotions comme DR dans les SHS. La méthode française de réforme repose toujours sur le manque de courage politique

              La cooptation et le copinage qui engendrent l’endogamie sont pires, j’en conviens, à l’université qu’au CNRS qui fait plutôt parfois dans le social et où certains recrutements sont bien mystérieux ! Le cas du docteur en chimie ne m’étonne pas, mais on a fabriqué des docteurs en chimie à la pelle et le CNU les a qualifiés dans les mêmes conditions (avec parfois des thèses faites par le personnel de labo). Commetn s’étonner ensuite.

              Me comparer à Allègre et Courtillot est plutôt flatteur et ce commentaire émane de quelqu’un qui, à la différence de certains autres, connaît bien la question. Le seul grief que je ferais à ces deux chercheurs est de ne pas avoir fait la réforme nécessaire et qu’ils savaient indispensable quand ils étaient ministre et directeur !


            • taihun 21 décembre 2007 23:24

              Voià un bel article à la Allègre ou à la Courtillot. On part d’un postulat de principe et on essaie ensuite de trouver n’importe quel argument plus ou moins valides pour étayer son argumentation. Votre texte mélange allégrement (si je puis me permettre) deux thèmes qui n’ont que peu de rapport entre eux, un sur l’apport du CNRS aux prix nobels (si tant est que ceux-ci est une réelle signification réelle sur l’état de la sciences dans un pays) et un sur la formation reçue des dits lauréats (auquel le CNRS ne PEUT pas participer directement). Il serait étrange dans un pays qui pratique une sélection uniquement basée sur les maths, que celle-ci, après l’écrémage massif effectué au long du cursus scolaire, soit mauvaise au point que les 30-40 meilleurs recruté à l’ENS Ulm ne deviennent pas des grands scientifiques (1 promo d’Ulm en maths est de cet ordre). On pourrait d’ailleurs s’étonner de la faillite de l’X dans ce domaine et du faible nombre de scientifiques formées dans cette école. Si vous considerez les nobels anglais en sciences la plupart viennent d’Oxford/Cambridge, aux US je pense que le MIT, Caltechh et Berkeley doivent aussi être bien représentés. Votre arguementation n’en est pas une mais est plutôt le constat que la sélection pour l’ENS en sciences marche bien (ne pas oublier aussi l’importance que constitue le réseau des anciens de l’ENS toutes disciplines confondues). Quand à l’argument sur le CNRS, il est conduit à charge et néglige le fait que le CNRS est un EPST qui non seulement emploie des chercheurs mais surtout finance la recherche (quand on connait la pauvreté des crédits de reherche universitaires il est évident que sans ses budgets la recherche universitaire serait quasi-nulle). Presque tous les nobels français (de physique au moins) ont été directeur de labo mixte CNRS/Univ. Que beaucoup de nobels choississent le statut de prof je trouve cela plutôt rassurant et sain. Cela montre surtout leur volonté et leur désir de promouvoir leur domaine de recherche et de former de nouvelles générations de chercheurs. L’enseignement ne faisait pas vraiment (cela change) des charges des chercheurs CNRS et peut expliquer pas mal de choses. PS Je ne suis pas au CNRS même si je travaille dans la recherche.


              • Diogene 22 décembre 2007 11:53

                Des chercheurs qui cherchent, on en trouve

                mais

                des chercheurs qui trouvent, on en cherche.


                • usbek 22 décembre 2007 12:24

                  La formule, heureuse, rappelle celle de De Gaulle dont j’ai oublié le détail. La recherche ne peut guère être stimulée ni m^me orientée par la condition de fonctionnaire (Bravo Chevènement), recruté à trente ans pour trente ans, sur un profil de recherche dont l’intérressé entend bien ne plus sortir juqu’à la retrraite (qu’il pleuve ou qu’il vente !), dont on a nul moyen et nulle envie d’évaluer le travail et les résultats puisque la doctrine syndicale, officielle et régnante, est qu’on évalue les équipes et non les chercheurs et que l’auto-évaluation se fait entre pairs (qui échangent donc le séné et la rhubarbe en se tenant par la barbichette) est la règle d’or.


                • Guillaume 22 décembre 2007 13:53

                  « recruté à trente ans pour trente ans, sur un profil de recherche dont l’intérressé entend bien ne plus sortir juqu’à la retrraite »

                  hum là je ne suis pas d’accord car si c’est sa volonté ce n’est surement pas la réalité, c’est un peu oublier que la science se doit d’être vendeuse, a la mode desormais, il est loin le temps ou un domaine de la recherche sans application en découlant pouvait être mené durant toute sa carrière. Connaissant bien le milieu de la recherche scientifique la tendance actuelle (y compris au CNRS) et qui n’est pas tout a fait nouvelle tend plus a suivre un courant de mode (e.g. changement climatique par exemple) et quand ce dernier s’éssoufle il faut changer surfer sur une nouvelle vague.


                • orwell 22 décembre 2007 13:18

                  Article intéressant. Il est important néanmoins de signaler que cette faillite n’est pas spécifique du CNRS mais concerne également les autres EPST et surtout les universités. La cause en a été citée mille fois : recrutement interne (vassalisation des chercheurs par les seigneurs-mandarins), mais il n’y a rien à faire (et la rupture, M. Sarkozy ?). La raison des succès français en mathématiques tient en un seul mot : sélection. Vouloir supprimer normale sup, c’est anéantir cette recherche. Mais la sélection n’est pas tout : nos mathématiciens s’en tirent parce qu’ils effectuent un travail individuel demandant peu de moyens. Dès qu’il faut des crédits ou une masse critique, on revient au système mandarinal (résultats piteux de la recherche médicale, malgré une forte sélection des médecins). Il est triste que chaque tentative de modernisation de notre système de recherche finisse en quelques années à reproduire le système moyen-âgeux.


                  • usbek 22 décembre 2007 15:06

                    Ces deux cometnaires sont intéressants et pertinents chacun à leur manière. Il y a certes des modes, mais le chercheur qui veut rester dans son domaine dans son coin à ne pas faire grand chose certes, mais sans que personne ne l’ennuie, peut tout à fait le faire. Dans les SHS, une fois réglé le problème d’un rattachement bidon à un labo (que veut dire cette notion de labo en SHS ?) il peut même carrément rester chez lui et faire son jardin ou sa maison (je connais des cas de ce genre).

                    En maths c’est vrai, du papier et un tableau suffisent et la France brille plus avec les médailles Field qu’avec les Nobel à cause la tradition et du recrutement de l’ENS. Croyez-bien que je critique tout autant, sinon plus, le fonctionnement de l’université que celui du CNRS ou de l’IRD. Quant aux profs de médecine chercheurs c’est une infime minorité et, en plus, dans les filières médicales, l’ensignement des sciences dures par les profs. de médecine fait rire tout le monde.


                  • orwell 22 décembre 2007 15:55

                    Dans la recherche médicale, on ne vous laisse pas du tout tranquille. Vous ne pouvez survivre que dans une recherche complètement pilotée par les oligarques, des mandarins incompétents qui décident, après avoit lu un article dans Science ou Nature, des domaines prioritaires sur lesquels devront travailler les autres chercheurs, forcément médiocres.


                  • Jojo2 23 décembre 2007 10:55

                    « l’ensignement des sciences dures par les profs. de médecine fait rire tout le monde. »

                    Les écoles de médecine sont faites pour former des médecins, pas des chercheurs. Les médecins HU qui font de la recherche ont bien du mérite, il suffit d’aller dans n’importe quel CHU pour s’en rendre compte : dédain de l’INSERM (qui préfère les scientifiques : il n’y a presque plus de médecins à l’INSERM alors qu’il y a quelques années ils étaient majoritaires), financement réduit à une peau de chagrin, moyens humains techniques dérisoires. Que beaucoup soient dégoutés n’a rien d’étonnant, sachant qu’avec activités cliniques et enseignement (je rapelle que les étudiants en médecine sont AUSSI enseignés au lit du malade), ils font souvent des journées de 10h.


                  • usbek 23 décembre 2007 11:02

                    D’accord avec vous sur la formation des médecins et ce que vous dites de l’INSERM ; ce sont les profs de sciences dures qui râlent contre ces enseignemtns de sciences dures par des médecins pas forcément formés pour ça et pour des étudiants qui souvent n’auront rien à faire de tels enseignements. Plus globlament encore, cela pose le problème qu’on commence à prendre en compte de sélectionner tout le monde, y compris les médecins, sur les maths, ce qui est bien entendu absurde


                  • Esprit Destricteur 23 décembre 2007 00:33

                    Rien de neuf : le CNRS a vraiment quelque chose de particulier qui suscite la hargne sans coup férir !

                    Je souhaiterais insister sur l’erreur fondamentale suivante commise par l’article mais assez répandue :

                    - le CNRS n’est pas un institut de recherche ni une école - c’est un « opérateur scientifique » qui met ses moyens (subvention et postes) au service d’une politique scientifique mise en oeuvre dans les universités, instituts, etc.

                    Il est donc trompeur de comparer le CNRS à l’ENS ou à l’IHES qui comptent d’ailleurs toutes deux des chercheurs CNRS (par exemple le directeur de l’IHES)...

                    J’ajoute que le CNRS constitue un passage important dans la carrière de nombre de (toutes les ?) médailles Fields. Par exemple et contrairement à ce qui est écrit, Jean-Christophe Yoccoz a été chercheur au CNRS de 1979 à 1988 . (http://www.college-de-france.fr/default/EN/all/equ_dif/p999012533148.htm) Onze ans peuvent difficilement être considérés comme un « moment » et le « début de carrière » est certainement une étape fondamentale dans le développement d’un grand scientifique ! C’est exactement ce qui peut justifier le terme de « pépinière ».

                    Un tel passage illustre un des rôles fondamentaux du CNRS : fournir une souplesse indispensable, en donnant des possibilités de carrières différentes (sans charge d’enseignement obligatoire au prix il est vrai de progressions plus lentes), au service d’objectifs nationaux d’excellence scientifique avec un maximum de transparence et un minimum de localisme. Curieux que ceux qui dénoncent le fonctionnariat et le copinage supposé soit souvent les mêmes à demander un corps unique d’enseignants-chercheurs recrutés de préférence sans contre-pouvoir par des chefs locaux !

                    Enfin il est normal que des réussites exceptionnelles comme celles des médailles Fields ou prix Nobel soient récompensés par des postes exceptionnels que sont ceux du collège de France ou de l’IHES (Je remarque que l’élection au collège de France ont suivi et non précédé la médaille Fields) et je n’y vois rien de déshonorant pour le CNRS.

                    note : L’IHES est évidemment une institution exceptionnelles à maints égards, mais certainement pas pour ses brillants étudiants évoqués dans l’article. En effet ces étudiants ont le gros défaut... de ne pas exister ! Cet institut est en effet une institution exclusivement consacrée à la recherche. On pourrait plus s’interroger sur la manie française d’associer prestige et éloignement des étudiants même avancés, mais c’est une autre histoire.


                    • usbek 23 décembre 2007 08:57

                      Le commentaire est intéressant et informé mais sur le point essentiel, le premier qu’il aborde, il tend à nous faire prendre les vessies pour des lanternes, en jouant sur les mots. Le CNRS ne serait pas un institut mais une « Agence de moyens ». La ficelle est grosse. Dans ce cas pourquoi créer l’ANR ? C’est exactement la politique actuelle avec la création de l’ANR (Agence nationale de la Recherche) qui est une VRAIE agence de moyens ce que n’est nullement le CNRS. Comme toujours en France on empile les assiettes, l’ANR n’a nullement fait disparaître le CNRS qui reste là, avec ses 26.000 « employés » et ses deux ou trois milliards d’euros annuels de budget. A ce propos on m’a pinaillé sur le coût annuel du CNRS comparable à celui d’un porte avions nucléaire. Je parlais évidemment du coût annoncé au départ et non du coût réel car en France, pour les porte-avions comme pour les bâtiments, on ne sait pas ou on ne veut pas faire de vrais devis. L’Etyat paye toujorus à la fin et il en est des devis comme des délais ! Pour ce qui est des médailles Fields, je ne discute pas que Yoccoz ait pu être au CNRS quelques années. C’est bien le moins. Sur le nombre total, c’est sans importance ; pour ce qui est des étudiants, je ne vise pas forcément les DEUG de SSM mais plutôt les thésards. Le commentateur est trop distingué pour user de ruses rhétoriques si lamentables. Parler d’efficacité et de « souplesse » à propos du CNBRS relève du paradoxe et même de l’oxymore comme le montre la lettre de mission de V. Pécresse à F. D’Aubert qui pourtant ne manque pas de prudence et de diplomatie. A trop vouloir prouver, on ne prouve rien.


                    • Esprit Destricteur 23 décembre 2007 11:25

                      P.S. Concernant mes « arguments lamentables mais distingués » (je vous remercie !), voici leur justification :

                      - je suis revenu sur la carrière de Jean-Christophe Yoccoz, car vous l’aviez utilisée de façon erronée. A force d’accumuler les erreurs de fait on finit par... se tromper.

                      - il faut savoir de quoi l’on parle : j’ai bien écrit « opérateur » et non « agence » parce que les mots ont un sens. Un opérateur définit sa politique scientifique, effectue des recrutements, etc. alors qu’une agence telle que l’ANR met en oeuvre sur le court terme une politique décidée ailleurs, finalisée sur la base de besoins extérieurs, et ne permet le recrutement d’aucun personnel au-dela de post-docs (d’ailleurs mal payés par rapport aux situtations de précarité équivalente aux Etats-Unis).

                      - Encore une fois, l’IHES n’accueille pas d’étudiants, ni même de ces apprentis que sont les thésards (elle accueille moins d’une dizaine de post-docs en collaboration avec une dizaine d’institutions partenaires). Et je ne partage pas votre peu de considération pour les étudiants de Deug (Licence maintenant !) - une des faiblesse du système français est certainement de décourager le contact entre les plus hautes sommités et les « vrais étudiants de bases » en Licence ou en classes prépas à l’opposé de ce qui se pratique dans les grandes universités américaines (qu’on pense au cours de physique de base de Feynmann).

                      Une fois de plus, je constate que le CNRS suscite la hargne en lieu et place de réflexions critiques basées sur des faits précis au lieu d’allégations approximatives et souvent fausses. Peut-être est-ce un travers de notre esprit cartésien, une combinaison entre une vision technocratique désorientée par l’absence d’une voie hierarchique claire (ah, la double tutelle !) et l’envie que suscite l’existence d’autre chose, parallèlement à l’université qui n’est plus universelle depuis longtemps. Mais les frustrations engendrées par notre système académique sont une autre histoire (d’ailleurs importante)...


                    • Ronny Ronny 23 décembre 2007 12:11

                      Une grande partie des budgets ANR a été piquée sur des budgets de fonctionnement des organismes, hors salaires, INSERM, CNRS, etc. Il s’agit donc d’une démarche volontaire destinée à afaiblir des organismes.

                      La même démarche s’applique pour l’agence de l’évaluation AERES supposée se subsituer à l’évaluation CNRS. Rappelons que le CNRS utilise ces procédures depuis de très nombreuses années, que ces procédures ne sont pas de l’auto évalutaion, puisque des membres étrangers (non français) et étrangers au CNRS y figurent. La fac n’a pas de procédure équivalente d’évaluation. Et cette procédure CNRS est probablement tellement mauvaise que le livret de l’évaluateur de l’AERES reprend en copié collé les termes du livret de l’évaluateur CNRS !

                      Je conseille ce papier de P. Tambourin, qui explique clairement la situation actuelle :

                      http://www.arborescience.com/forum/index/liste.php?action=affichage&id_forum=1&reference_message=29


                    • Esprit Destricteur 23 décembre 2007 11:06

                      Il est effectivement paradoxal (c’est-à-dire contraire à l’opinion non raisonnée) par rapport à votre parti pris d’entendre parler de la souplesse apportée par le CNRS. Il se trouve simplement que c’est la réalité : si le CNRS n’existait pas alors on aurait la « carrière unique » dans le monde académique (étant entendu que le collège de France, l’IHES sont des institutions par nature exceptionnelles et que l’IUF ne jouit que de moyens très limités). Ca vous ennuie peut-être, mais c’est la réalité !


                      • usbek 23 décembre 2007 11:26

                        Si l’on faisait un petit test lexical tout bête d’analyse du discours, il consiste à chercher les mots qui sont associés à « CNRS », je pense que le mot « souplesse » serait très loin dans la liste et qu’on trouverait en tête « lourdeur, sclarose, archaisme, rigidité, pesanteur, complexité, confusion etc. » Faisons-le sur la récente lettre de mission du ministre (13/11/07) Ce sont les termes même de V. Pécresse dans sa lettre de mission à d’Aubert je la cite : « complexité croissante », « LOURDEURS », « multiplie des circuits, etc », « simplification des règles de gestion » ; « sans alourdir la gestion, dans le respect des principes de simplicité, de lisibilité, de souplesse et de de coordination ». Si souplesse et efficacité caractérisent déjà le CNRS et la recherche française, F. d’Aubert n’a qu’à aller faire du ski avec sa commission].

                        Pire encore la ministre conclut en demandant une « débureau cratisation ». Accablant pour une strucutr que, selon vous, caractéris la SOUPLESSE.


                      • Esprit Destricteur 23 décembre 2007 14:37

                        > Si l’on faisait un petit test lexical tout bête d’analyse du discours,

                        Et si on réfléchissait plutôt ?


                      • usbek 23 décembre 2007 15:06

                        L’un empêcherait-il l’autre ?


                      • Ronny Ronny 23 décembre 2007 11:53

                        @ auteur

                        L’article est intéressant parce qu’il est très dans l’air du temps. On dirait même un « article de commande » tant les propose tenus sont caricaturaux (ce qui en soit ne serait pas grave, la caricature pouvant être un art) et mensongers (ce qui est plus grave l’article devenant dès lors de la propagande).

                        Je connais assez bien l’organisme de recherche mentionné, et je peux donc repondre à certains des points évoqués.

                        Ayant eu, par hasard l’occasion récente de discuter avec un responsable du CNRS, j’ai entendu à nouveau l’argument selon lequel le CNRS aurait offert à nouveau à la France un Prix Nobel en la personne d’Albert Fert. Il est clair que c’est faux. Et bien non. A. Fert n’est certes pas un personnel remunéré par le CNRS, puisqu’il est professeur d’universté. En revanche il dirige une équipe CNRS, associée d’aileurs à un industriel qui n’arait pas mis de billes dans cetet équipe si elle était mauvaise. Le CNRS a donc mis un certain nombre de postes, et de l’argent dans cette équipe, et, en conséquence contribué fortement à ce prix Nobel. Cas fréquent, pour ne pas dire général : Je cite d’ailleurs l’intéressé (Cf. Le Monde du 24/10) : « Les derniers Prix Nobel français en physique - Pierre-Gilles de Gennes, Georges Charpak, Claude Cohen-Tannoudji et moi-même - ont tous accompli une partie importante de leur carrière, soit au CNRS, soit dans un laboratoire mixte CNRS-université. » On est donc un peu loin des propos d’après boire de l’auteur.

                        Ensuite vous commettez deux erreurs fondamentales. La première a été relevée par « esprit destricteur » plus haut. Elle consiste à oublier que le CNRS est opérateur de recherche, et pas une grande ecole ou une fac. Il contribue donc largement, comme l’INSERM, et toujours comme cet intervenant le dit, à la réussite d’autres personnels, que ceux-ci officient à la fac ou dans une grande école. Nombre de labos de l’ENS sont d’ailleurs des labos associés au CNRS qui les soutient souvent bien plus que l’école où ils se trouvent. La même remarque s’applique aux labos CNRS des universités d’ailleurs.

                        La seconde erreur est d’évaluer le rôle du CNRS - et quelque part son efficacité - au critère unique du nombre de Nobel. Cette démarche reviendrait à évaluer la qualité globale des véhicules d’un fabricant X ou Y en regard du nombre de voitures de ce fabricant ayant été élue « voiture de l’année ». On voit tout de suite l’etroitesse du critére en constatant que sur les 30 denières années ni Mercedes ni BMW figurent à un tel classement, marques pourtant réputées pour la qualité de leur produits.

                        N’oublions pas que le CNRS a pour missions premières d’accompagner et de produire de la connaissance. Celle-ci se mesure en grande partie au niveau des publications scientifiques réalisées. Une étude bibliométrique des publications CNRS a été réalisée voila peu, en se fondant sur la base de données SCI (Science Citation Index) produite par l’Institute for Scientific Information (ISI). C’est une base de données américaine qui répertorie chaque année la plupart des publications mondiales avec une prédominance de littérature anglo-saxone (donc pas favorable aux équipe françaises a priori). Cette étude réalisée en 2004 montrait que les équipes et personnels CNRS publiaient à eux seuls presque 70 % des articles français dans les domaines fondamentaux que sont la physique, la chimie, la biologie, les sciences pour l’ingénieur, les sciences de l’univers. Le CNRS publie en physique autant que l’ensemble des chercheurs britanniques réunis, et 15 % de l’ensemble des publications européennes en chimie sont le fait de laboratoires CNRS, proportions qui s’établit juste au-dessus de 10 %, toutes disciplines confondue .

                        Vous pouvez bein sur penser que les article publiés sont mauvais. Et bien non, pas de chance ! On peut en effet mesurer le facteur moyen d’impact d’un article (en d’autres termes son intérêt pour la communauté scientifique). Ce facteur d’impact des articles issus de personnels ou labos CNRS est supérieur à l’impact moyen européen dans les domaines de la biologie, fondamentale et appliquée, et de l’écologie. Il est comparable à celui de nos compétiteurs britanniques et allemands dans le domaine des sciences pour l’ingénieur, ou de la chimie. Votre remarque aigrie « Le CNRS n’est nullement la pépinière de génies scientifiques, qu’il pourrait et devrait être, comme certains (du CNRS comme par hasard) veulent nous le faire croire » tombe donc comme un fruit trop mur ! SI ce ne sont pas des génies, ce sont en tous cas des scientifiques d’un excellent niveau, égal ou supérieur au niveau moyen européen.

                        Autre erreur ou méconnaissance du CNRS, plus loin. « Ces savants exceptionnels n’ont pas été l’objet de la reconnaissance attendue, au sein même du CNRS, où l’on progresse plus vite et plus sûrement en faisant du syndicalisme que de la recherche. » Tout d’abord, je vous renvoie à la remarque de A. Fert cité plus haut, sur l’appui qu’il a recu du CNRS. Ensuite, je rappelle qu’il a obtenu en 2003 je crois al médaille d’or du CNRS. Enfin, je recite ses propos sur la reconnaissance. Au sujet de ses recherches : « c’était un projet à risque dont personne ne pouvait savoir s’il allait aboutir. Le CNRS l’a financé, parce que cet organisme est capable de discuter avec les chercheurs et de les accompagner. Une agence de financement sur projet, elle, ne l’aurait jamais retenu : c’était à l’époque un sujet trop marginal et loin des thèmes à la mode... Une agence de financement est un instrument intéressant, pour booster certaines directions de recherche et soutenir les bonnes équipes. Mais elle choisit des thèmes, elle sélectionne des orientations. Le CNRS, lui, est en contact plus direct avec les chercheurs, ce qui lui permet d’être réactif sur des sujets nouveaux qui n’auraient pu être définis à l’avance. » Eclairant, non ?

                        Je passe sur votre second propos d’après boire sur le soi-disant rôle de l’appartenance syndicale pour progresser au CNRS, qui relève au mieux de la rumeur et au pire de la calomnie. Manque de chance encore, il se trouve que j’ai eu a examiner des dossiers de création d’équipes au CNRS et de recrutement de jeunes chercheur à plusieurs reprises (7 fois !) comme membre extérieur. Lors des délibérations, où la moitié des membres étaient des étrangers (jury international) pas une seule fois l’appartenance syndicale a été mentionnée. Seules ont compté la qualité du projet et celle du candidat. Je ne suis pas sur que d’autres organismes, y compris des universités, soient capables d’en faire autant tant le recrutment peut y être biaisé.

                        Vos parlez aussi des médailes de bronze en les qualifiant de « dérisoire »... Cette médaille est attribué de façon très selective à de jeunes chercheurs prometteurs. Le fait que certains d’entre eux aient obtenu plus tard la médaille Fields n’est que la confirmation de la pertinence de l’attribution de cette médaille par le CNRS. Enfin, pour parfaire la démonstration de votre méconnaissance du CNRS, vous dites : « Quant au CNRS, ils sont assez nombreux à y faire de brèves incursions, surtout en début de carrière car il faut bien vivre, mais bien des signes indiquent qu’ils n’y sont pas spécialement reconnus. » Il se trouve que certains de mes collègues universitaires qui siègent dans les commissions de promotion CNRS (comité national) et dans les commissions d’université disent tous, sans exception, que les carrières sont bien plus facile à la fac qu’au CNRS. Ainsi un dossier de promotion chargé de recherche/directeur de recherche au CNRS (équivalent d’un passage maitre dde conf/prof 2eme classe à la fac), est-il en réalité d’un niveau tel que le candidat pourrait être promu directement profeseur de 1ere classe à la fac. Il on également vu des dossiers de professeur de classe exceptionnelle qui n’avaient pas la qualité des dossiers de passage directeur de recherche CNRS. C’est tout dire ! Pas étonnant dans ces conditions que certains préfèrent les carrières universitaires. Et n’allez pas accuser le CNRS : ce sont les contraintes budgétaires de Bercy qui l’étrangle.

                        Pour diriger les lecteurs vers un article que j’ai rédigé et qui leur expliquera en partie le pourquoi des attaques envers le CNRS, je copie le lien ci dessous : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=30225

                        Et pour finir, je recite A. Fert, toujours dans Le Monde : « Le CNRS a un rôle de coordination nationale, de stratégie à long terme, de gestion de grands instruments et de soutien de chercheurs sur des projets à risque, toutes tâches qu’il est seul à pouvoir assumer. Gardons-nous de détruire cet outil, auquel notre pays doit la qualité de sa recherche ! Les crédits n’ont pas toujours été suffisants, mais le rapport qualité-prix y est excellent.I> » Ce n’est pas le mot que j’utiliserais pour qualifier votre article !


                        • Ronny Ronny 23 décembre 2007 12:11

                          Fermeture d’italique


                        • orwell 23 décembre 2007 17:40

                          Le problème, c’est que dès qu’il s’agit de réformer, on voit arriver les querelles de chapelles. Bien sûr, le CNRS n’est pas pire que les universités. Mais argumenter qu’il produit 70% de la production d’articles français alors qu’il est en situation de quasi-monopole relève de la mauvaise foi. Et prétendre que l’adhésion à un syndicat ne favorise pas la carrière devrait être plus rigoureusement sourcé.

                          Le bilan est pourtant clair : la France fait un gros effort financier pour la recherche. Le bilan en Prix Nobel, surtout pour les Sciences de la Vie, est catastrophique. Vous allez expliquer que les prix Nobel, ça ne compte pas, et ça ne vaut pas une bonne évaluation par le CNRS. Mais c’est justement là que le bât blesse : la circularité de l’évaluation et les rentes de situation, particulièrement chez les mandarins qui plombent le système.


                        • Gilles Gilles 23 décembre 2007 19:37

                          Vous oubliez quelque chose de trés important :

                          On ne mesure pas le prestige réel d’une institution au seul nombre de nobélisés

                          Un Nobel fut il ultra prestigieux ne remplacera jamais toute une panoplie de bon chercheurs qui ne sont peut être pas les meilleurs au monde pris individuellement mais contribue efficacement aux avancées.

                          Et c’est quoi cette idée farfelue de tout mesure à l’aune des prix ? Ou alors de ce qui brille, qui fait gling-gling ? La plupart des nobels sont primés vis à vis d’un travail, d’une découverte (parfois, et plus d’une, juste un coup de bol) qui ne représente qu’une petite partie de leur carrière et rien ne prouve qu’un nobel primé en 1990 soit meilleurs que les autres en 2007 ;

                          Pour mesurer la valeur du CNRS il faudrait faire une étude plus longue, plus approfondie sur une longue période, sur les divers domaines d’études plutot que de tous les mettre dans le même panier. Il me semble plutôt que le CNRS est carrément réputée sur la scène internationale dans certians domaines...alors peut être pas la physique ou les maths, mais mon gars il y a autres choses...

                          Mais bon vous voulez faire un article à la mode, pas cher en prenant des idées galvaudées déjà à droite comme à gauche. Chier sur le CNRS, ça fait quelques mois que ça prend de l’ampleur notamment de la part d’une droite qui veut que « les français arrêtent de réfléchir ».

                          Comme vous dites, au CNRS le syndicalisme rapporte plus que la recherche. Guignol ! Vous n’y connaissez quedalle. Un prof aigri qui n’a pas réussi à décrocher un doctorat ou un poste et qui se venge de ceux qui sont meilleurs que lui ?


                          • orwell 25 décembre 2007 07:15

                            Il ne faut pas oublier que les chercheurs sont évalués individuellement très régulièrement par les instances avec des conséquences importantes sur leur carrière, et sur des critères nettement moins objectifs que le prix Nobel. C’est donc un minimum que l’on essaye d’évaluer les EPST. Les prix Nobel ont l’avantage d’être décernés par une instance extérieure. Si, comme d’habitude en France, ce sont toujours les mêmes oligarques qui s’auto-distribuent l’argent et donnent les bons et les mauvais points, on n’est pas prêt de voir s’améliorer la situation.


                          • ShereKhan 3 avril 2008 19:46

                            "Ces savants exceptionnels n’ont pas été l’objet de la reconnaissance attendue, au sein même du CNRS, où l’on progresse plus vite et plus sûrement en faisant du syndicalisme que de la recherche." = voilà qui est inquiétant et navrant. Il n’y a pas que le syndicalisme, mais aussi les phénomènes de coteries et de reproduction de la médiocrité. Il faut supprimer le CNRS, et réformer et simplifier l’ensemble du système. 

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