Présomption d’innocence
L'affaire DSK a mis au devant de la scène un élément essentiel de la vie judiciaire qui est la présomption d'innocence. Bien que cela paraisse aussi limpide que de l'eau claire la vérité n'est pas si évidente et la confusion règne permettant tous les débordements préjudiciables à la véritable justice.

Selon moi il y a deux aspects distincts dans un acte délictueux. Il y a l'acte et la justice. L'acte est un fait et au moment où la justice intervient il a été commis. En d'autres mots quand l'acte est commis il y a une victime réelle et un coupable réel. Cependant en matière judiciaire il n'y a de coupable qu'après procès, appel et cassation. Ce cheminement préserve, ce qui est le sujet de cet article, la présomption d'innocence. Cependant il ne s'agit là que de l'aspect judiciaire et non de l'aspect factuel. Ceci a pour conséquence, sous la condition de l'arrestation d'un suspect que celui-ci peut être coupable dans les faits et judiciairement innocent, innocent dans les faits et judiciairement coupable ou qu'enfin - en espérant que ce soit la majorité des cas - il ait une coïncidence exacte entre la culpabilité ou l'innocence et le jugement.
Pour cet article nous nous plaçons dans les conditions d'un état de droit, sans complot.
Le problème qui n'est pas sans conséquences est qu'il y a - à ce qu'ont révélé maintes réactions dans l'affaire DSK - un glissement insidieux sémantique de la présomption d'innocence vers l'innocence. C'est une confusion commune qui transforme un mot qui a un sens hypothétique, quand bien même il est favorable à l'accusé, en une certitude. Être présumé innocent ce n'est évidemment pas être innocent, tout simplement sinon le mot innocent serait employé. Cette confusion dans la majorité des cas involontaire, mais parfois volontaire et évidemment utilisée par les coupables qui se savent coupables, a de lourdes conséquences.
Pourquoi est-il évident que présumé ce n'est pas être innocent ?
N'oublions pas que c'est un terme judiciaire qui utilise des mots qui ont un sens. Si présumé voulait dire innocent, comme c'est un terme judiciaire cela entraîne une incompatibilité totale avec :
- l'arrestation par la police
- l'inculpation par un juge (et aux USA par l'attorney puis par le Grand Jury)
- un procès ultérieur.
Il est d'évidence impossible d'arrêter un suspect s'il est judiciairement innocent. C'est la raison pour laquelle il n'est que présumé innocent. Cette présomption laisse - et j'écris encore heureux car sinon on arrêterait et on inculperait puis jugerait un suspect judiciairement innocent ce qui serait évidemment une hérésie et une injustice absolue, nous serions dans un état totalitaire ou dans un complot - la place à la possible culpabilité et cela ouvre la voie avec justice à l'arrestation du suspect, à son inculpation et à son jugement.
La confusion qui s'opère chez certains entre présomption et innocence les met dans une situation intellectuelle et morale impossible. En français on parle d'oxymore. Cette confusion inconsciente ne leur permet pas objectivement d'accepter la culpabilité du suspect puisque pour eux d'évidence il y a confusion entre présomption et innocence faisant du suspect non un présumé innocent mais un innocent et donc ne pouvant jamais être considéré comme possible coupable. En rhétorique ils s'expriment en disant qu'il peut être coupable, mais cela n'est dans leur bouche que des mots sans signification. Cette tension insoutenable ne peut être résolue autrement qu'en virulence sans nom contre ceux qui mettent en doute, en toute légalité, éthique, légitimité et morale l'innocence du suspect. Mais cela a une autre conséquence sans issue. La déclaration non dite mais conçue comme telle de l'innocence absolue oblige évidemment :
- à considérer le plaignant comme un menteur et donc comme un coupable qui, lui, est donc condamné par ses belles âmes sans procès ce qu'ils reprochent à ceux qu'ils dénoncent demandant d'attendre la fin du procès pour juger de la culpabilité du suspect. Le plaignant lui est jugé par eux, sans avocats, sans procès, et jugé coupable. Leur suspect, qui bénéficie bien plus que la présomption d'innocence leur empêche d'accorder la même présomption équitable au plaignant. Ils déséquilibrent de façon amorale et inique les plateaux de la justice se croyant d'une générosité angélique alors qu'ils sont tout simplement injustes. Je crois que certains n'en sont même pas conscients.
- à considérer que la police qui arrête le suspect comme au choix n'ayant aucune preuve, aucun témoignage digne de foi, aucun élément qui lui permet de supposer le suspect comme coupable, est soit incompétente, soit malhonnête
- à considérer que la justice inculpe arbitrairement un innocent.
Cette manière de confondre présomption et innocence impose donc de considérer le suspect qui, dans un état de droit sans complot, est arrêté à la vue de charges suffisantes, comme innocent et tout le reste, c'est-à-dire plaignant, police et justice comme coupables par voie de conséquence sans aucune autre possibilité. Et pour ces coupables là leur procès est fait et définitif.
Cette contradiction n'est évidemment pas juste et au final préfère le suspect au plaignant, mais entraîne de la part de ceux qui font cette confusion une réaction d'une violence inouïe envers ceux qui sont le droit chemin de la justice et qui équilibrent avec justesse et justice plaignant et accusé, pensant que la présomption n'est pas innocence. La logique veut, de plus que l'accusé ait été arrêté avec des éléments convaincants et des charges suffisantes pour qu'il le soit. Cette confusion présomption/innocence détracte la pensée et inverse la justice sous prétexte de générosité et justement de justice alors qu'en réalité c'est faux pour la première et bafouer la seconde au détriment du plaignant.
La présomption d'innocence n'est pas l'innocence.
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- la proposition de loi sur la déchéance de la nationalité française et son extension, et le débat sur la nationalité, Wauquiez et son cancer de la société, le RSA
- l’affaire de la rémunération illégale de septembre au 31 décembre 2007 (rémunération comme ministre de l'intérieur alors que Nicolas Sarkozy est président), l'augmentation stratosphérique, le divorce, le mariage, l'inscription hors délai sur les listes électorales, la déclaration des impôts en retard, le tout illégal ou non pénalisé
- la circulaire Hortefeux, ses déclarations d'Auvergnat, celles de Guéant, l'autre récidiviste, celles de Guaino (béatification, prison, etc.)
- la nomination à la têtes des chaînes audio et vidéo publiques par le pouvoir
- la réforme constitutionnelle
- les ministres aussi maires ou élus, le mélange des genres, la non séparation de l'exécutif et du législatif avec le retour sans élection des députés virés du pouvoir
- l'irresponsabilité pénale du Président de la république
- la position d'Hortefeux dans la condamnation des 7 policiers, et ses deux condamnations à lui
- l’affaire des sondages
- les classements du parquet
- les évictions des préfets pour crimes de lèse-pelouse ou de sifflets
- la paralysie des villes et les moyens de quasi guerre (2 000 CRS pour 600 habitants par exemple) au coût pharaonique pour les déplacements du président
- l’affaire de l’espionnage des journalistes par le contrespionnage
- l’affaire de la validation des comptes de campagne de Balladur et de Chirac
- la scientologie
- l'affaire Servier dont Nicolas Sarkozy a été l'avocat. Coût 1,2 milliards à la Sécurité Sociale en plus des morts.
- l'affaire Bongo
- la proposition de MAM d'aide à Ben Ali et son pouvoir pendant la révolte tunisienne, les lacrymos et son voyage entre Noël et le jour de l'an et ses quatre mensonges fondamentaux, les petites affaires des parents, et Ollier (ses amitiés libyennes en plus), l'utilisation de la Libye et du Japon par Nicolas Sarkozy pour raison électorale
- les vacances de Fillon payées par Moubarak dont la clique a détourné plus de 45 milliards de $ et dont 3 ministres ont été arrêtés pour corruption et détournement de fonds publics, et sa justification, celles Sarkozy au Maroc. Et la Ferrari prêtée en 2009 en pleine crise à Fillon, ses voyages à 27 000 € pour retourner en Sarthe alors que le train met 1h20
Vignette la grappe de raisin (œuvre de William Bouguereau - xixe siècle) (Wikipédia)
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