Nucléaire : les alternatives
Avez-vous entendu parler de cette fameuse campagne POUR ou CONTRE le nucléaire : NUCLEARFORUM. Electrabel belgium & consort lachent 2 millions d’euros pour un débat "hyper objectif" sur le nucléaire. Du pain bénit pour les publicitaires qui doivent justement se serrer la ceinture en ces temps de crises.
Alors, en gros, voici le débat : vous êtes POUR le nucléaire parce que vous pensez au futur, vous êtes CONTRE le nucléaire parce que vous pensez au passé. Ou encore, vous êtes POUR parce que vous voulez de l’énergie 100% du temps, vous êtes CONTRE parce que vous voulez de l’énergie 100% verte.
Cette campagne est perverse ! Comme si les détracteurs du nucléaire étaient des passéistes, baba cool qui ne veulent pas d’énergie. Dès le départ, le débat est biaisé, faussé, inégal, arbitraire, sournois, partial, injuste, incomplet, etc. "CONTRE, vous pensez au passé…" Et deux sous-marins nucléaires qui se télescopent c’est du passé ? Et les incidents du Tricasin en France c’est du passé ?
Il y a une chose dont il faut bien se rendre compte : le nucléaire est un business très juteux Réalisé sur le dos des consommateurs ! Point à la ligne. La corne d’abondance devrait se tarir dans les années à venir (2015-2020). C’est la seule et unique raison pour laquelle on en reparle. Rien à voir avec l’approvisionnement bon marché pour tous. Notez également que cette fameuse libéralisation du marché de l’électricité se solde par un échec pour le consommateur.
Pour plus d’infos, consultez l’action Nature & Progrès Belgique sous le titre NON A L’INTOX NUCLEAIRE. Aidez-les à mettre sur pied une contre compagne par un petit versement sur le numéro de compte 068-2032717-12 de Nature & Progrès, avec la mention « Non à l’intox nucléaire ! ».
Re-visionnez aussi cette vidéo "Tous plumés par électrabel"
La seule raison valable pour laquelle on peut être POUR le nucléaire c’est la valorisation des déchets radioactifs existants. Mais uniquement pour les déchets existant. Il convient de bien préciser parce qu’à la moindre faille, la radioactivité libérale s’immisce. C’est aussi la raison pour laquelle les objecteurs de croissance parlent de décroissance plutôt que d’une "autre croissance". La puissance de colonisation de nos imaginaires par la force financière et l’exploitation de nos faiblesses humaines est telle qu’il est pratiquement impossible d’avoir des propos modérés. Le danger est bien sûr la perte de crédibilité aux yeux du grand public qui est bien plus à l’écoute des fastes et flash du monde moderne, mu par le seul profit, qu’a l’écoute de sa conscience.
Le nucléaire n’émet pratiquement pas de CO2. C’est FAUX. Construction, fonctionnement et démantèlement des centrales ainsi qu’extraction, raffinage, enrichissement, acheminement et enfouissement des matériaux nucléaires émettent du CO2. L’uranium n’est pas acheminé aux centrales en vélo. Les centrales ne sont pas construites en paille avec isolation au chanvre. Le plutonium n’est pas enrichi à la traction animale ou à l’éolien.
Le secteur nucléaire est le plus contrôlé au monde ! Whaow ! Et ça a empêché les problèmes récents en France ou au Japon ? Et cela empêche les risques d’appropriation, de déversement ou d’abandon en cas de guerre ou de déstructuration politique ? Dans le climat géopolitique actuel, je ne miserai franchement pas trop là dessus.
La fusion nucléaire reste très prometteuse. Oui certainement et la conquête de mars et vénus aussi. C’est aussi l’exportation de la bêtise et de la mégalomanie humaine. La fusion, ce n’est rien de moins que le contrôle des explosions solaires sur la Terre. N’est-ce pas vouloir la quadrature du cercle ? Et même si cela était possible, pensez vous vraiment que nous serions plus heureux et qu’il y aurait moins d’inégalités et de problèmes sur Terre ? N’oublions jamais que le nucléaire est une énergie qui nécessite de gros financement, une forte concentration et centralisation d’acteurs économiquement puissants. Concentration et centralisation qui va à l’encontre de la démocratie et de la transparence. Le nucléaire comme le politique sont instables. Le nucléaire est radioactif des milliards d’années. Le politique est actif pour un mandat qui peut pousser à une dizaine d’années tout au plus. Heureusement qu’il y a encore des historiens et des sociologues pour nous rappeler que nous ne sommes pas seuls et que nous avons déjà merdé plus d’une fois.
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Pourquoi n’investissons nous pas dans de véritables projets d’optimisation, d’isolation et de réduction de notre consommation énergétique ? Il ne faut pas se leurrer, nous ne pourrons pas continuer à consommer comme nous le faisons, que ce soit au niveau énergétique, alimentaire ou matières premières. Idéalement, des grosses institutions aux citoyens en passant par les entreprises, nous devrions tous réduire notre consommation énergétique par quatre, d’où le fameux facteur 4 et le site belge www.ef4.be.
En même temps que cet objectif prioritaire de réduction de consommation il existe des alternatives énergétiques propres et prometteuses. Je ne citerai ici que celles auxquelles je crois dans l’état actuel des informations dont je dispose. Alternatives qui sont certainement plus simples, plus rapides et moins dangereuses à mettre en œuvre que le nucléaire. Je ne dis pas moins couteuses car ce n’est probablement pas vrai. Mais le financement est un faux problème. Pourquoi l’humanité butte-t-elle toujours sur ce problème de financement ? Pourquoi ne pourrions-nous pas mettre toutes nos énergies et notre savoir faire en œuvre pour réduire notre impact sur la planète ? Pourquoi l’argent doit-il nous bloquer ? N’est-ce pas un non sens par excellence ? L’argent est une convention humaine, rien à voir avec le climat, l’alimentation ou les catastrophes naturelles… Nous ne sommes que des microbes dans un bac à microbes. Des microbes incapables de sortir du bac pour une simple question de lunettes aliénantes nommées "argent-égoïste". A trop regarder son nombril on en perd le sens des perspectives…
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DONC en dehors de cette question d’argent qui n’en est pas une, pourquoi ne parle-t-on pas plus des véritables alternatives ?
Toutes les alternatives citoyennes locales sont à privilégier en premier afin d’éviter ce phénomène de concentration déjà souligné pour le nucléaire. Autant d’alternatives citoyennes diversifiées sont un gage d’autonomie, de stabilité et de durabilité.
· => roue à aube et petite hydraulique s’il existe un cours d’eau au fond du jardin ou dans la région. Une petite centrale hydraulique peut alimenter 1000 à 1200 foyers tout en permettant l’économie de 1 million de m3 de gaz, de 1000 tonnes de pétrole ou de 1500 tonnes de charbon, à production comparable. La petite hydraulique a l’avantage de la production locale qui n’engendre pas de pertes en ligne due à la longueur de la distribution. (http://www.energiesfaciles.com/)
· => éolienne citoyenne rudimentaire (moulin Américain ou moulin Hollandais) ou sophistiquée financée par coopératives (asbl vent d’houyet et éoliennes citoyennes émission zéro)
· => biogaz à base de matières organiques ou à base d’excréments humains ou animaux comme il en existe en chine.
· => Pompes à chaleur, géothermie horizontale (photo ci-dessus), puits canadiens, maison passive, etc.
Quant au photovoltaïque, je vous invite a lire l’article de ce blog titré « Des fonds publics pour le photovoltaïque ».
Les 5 alternatives ci-dessous sont des alternatives de grande échelle et de concentration qui mériteraient toute l’attention et le financement actuellement focalisé sur le nucléaire.
Les centrales à concentration solaire utilisent des miroirs (paraboliques ou plans) qui font converger l’énergie solaire de la même manière qu’une loupe. Le solaire à concentration thermodynamique est une technologie complètement différente du photovoltaïque. Des miroirs concentrent l’énergie solaire vers un tube contenant un fluide qui chauffe. La chaleur obtenue permet de former de la vapeur d’eau qui entraine une turbine couplée à un alternateur et de l´électricité est ainsi produite. L´énergie électrique peut être transmise sur de longues distances : avec la technologie HVDC (Hight Voltage Direct Current) la perte n’est que 3% pour 1000km. Et 90% de la population mondiale vit à mois de 2700km des déserts chauds de la planète. De l´eau douce peut être produite par cogénération, parallèlement à la production électrique.
Pour faire court, cela consiste à forer deux puits parallèles de cinq kilomètres de profondeur dans la roche granitique. En effet, lorsqu’on s’enfonce dans les entrailles de la Terre, on se rapproche du magma en fusion et la température monte de 3O degrés centigrades tous les kilomètres. A 5 kilomètres la roche est donc à 165 °c environ, de quoi réchauffer l’eau qu’on injecte dans un puits et la faire ressortir dans l’autre sous forme de vapeur brûlante. Facile ensuite d’alimenter une turbine et de produire de l’électricité. Une énergie renouvelable, inépuisable et non polluante qui pourrait remplacer à terme toutes les énergies fossiles (le pétrole et le gaz qui vont manquer d’ici 2050 et le charbon dont les réserves sont estimées à 300 ans) et freiner l’augmentation de la température de notre planète.
L’expérience a déjà été tentée avec succès dans plusieurs pays, par exemple en Allemagne dans ce qu’il est convenu d’appeler "le trou de Bâle" (ne riez pas !) et même en Alsace à Soultz-sous-Forêts.
3) Agrocarburants à base d’algues
Capter l’énergie solaire est particulièrement complexe. Les sources d’énergies peuvent êtres classées en deux catégories : STOCK et FLUX. Pétrole, charbon et gaz font partie de la première catégorie aisément exploitable. Par contre, le solaire et toutes les énergies dérivées (éolien, marémotrice) font partie de flux extrêmement difficile à capturer et à valoriser sans trop de pertes. Le meilleur convertisseur d’énergie solaire est naturel, il s’appelle "photosynthèse" et permet d’avoir un rendement de 90 à 95% contre 30 à 40% pour nos hautes technologies solaires.
La technologie en question a été développée par la société Algenol. Celle-ci utilise des algues, de l’eau de mer, du soleil et du CO2 (qui peut provenir d’une usine située à proximité), quatre éléments que l’on retrouve en quantité industrielle presque partout. Elle en extrait de l’éthanol, de l’oxygène, de l’eau douce et des fertilisants pour l’agriculture. On peut produire de l’éthanol à partir d’une algue (ou d’une plante) en la compressant, afin d’en extraire une huile et d’en faire un agrocarburant. La technologie retenue par Algenol force les cellules de l’algue à produire elles-mêmes de l’éthanol sous forme de gaz, que l’on capte et que l’on liquéfie par la suite.
4) Centrale de biogaz voir aussi SMART INNOVATION
Le biogaz correspond aux effluents gazeux issus de la fermentation de matières organiques. Cette fermentation – aussi appelée aussi méthanisation – se produit naturellement (dans les marais par exemple) ou spontanément (dans les décharges contenant des déchets organiques). On peut également la provoquer artificiellement dans des digesteurs (pour traiter des boues d’épuration, des déchets organiques industriels ou agricoles, etc…).
Le biogaz est un mélange gazeux composé de méthane (50 à 70%), de CO2, d’eau et de sulfure d’hydrogène. On y retrouve aussi parfois d’autres composés issus de contaminations (et notamment dans les biogaz provenant de décharge).
Le biogaz constitue ainsi la forme renouvelable d’une énergie fossile très courante : le gaz naturel d’origine fossile (composé entre autre de méthane, butane et propane). Le méthane contenu dans le biogaz est un gaz à effet de serre très puissant. C’est pourquoi sa revalorisation est préférable. C’est une ressource énergétique intéressante qui permet de produire de l’électricité ainsi que de la vapeur via sa combustion. En brûlant, le méthane rejette du CO2, 21 fois moins puissant que le méthane.
Ainsi, récupérer le méthane permet à la fois une action dépolluante (il vaut mieux rejeter du CO2 que du méthane pur) et génératrice d’énergie.
5) Parc éolien & éolien offshore
Un des arguments massue anti-éolien est la nécessité de réguler le flux qui n’est jamais constant. Cette régulation est encore trop souvent réalisée à partir de centrales thermiques qui émettent énormément de CO2. Cependant de grands progrès ont été réalisés dans la mise en réseau des éoliennes et dans la connexion au réseau électrique principal en cas de surproduction, un peu à la manière de nos compteurs électrique tournant à l’envers en cas de surproduction. Il existe également des instruments permettant de réguler sa consommation en fonction de la production et donc de la régularité ou de l’intermittence des vents. Quoi qu’en disent toutes les organisations ou groupements citoyens qui sont contre, n’est-il pas triste de bouder une énergie aussi facile d’accès sous prétexte qu’elle n’est pas constante ? Même s’il y a des pertes, même si ce n’est pas optimum, c’est déjà ça de gagné.
Concernant le paysage, c’est une question de gout et de priorité. Concernant l’impact sur l’avifaune et le biotope, c’est un fait mais existe-t-il une seule source d’énergie qui n’ait pas d’impact ? Pour le transport sur de longues distances, il existe aussi la technologie HVDC (Hight Voltage Direct Current) comme pour le solaire concentré.
CONCLUSION :
Il est grand temps de cesser d’écouter les cris de détresse des vampires du nucléaire mourant et de se concentrer sur ce qui vaut vraiment la peine :
1) Réduire notre consommation d’un facteur 4 en isolant et en optimisant
2) Diversifier les types d’approvisionnements
3) Promouvoir le local
4) Améliorer les performances et techniques des 5 points cités ci-dessus et tenter de les appliquer rapidement pour le plus grand nombre et pas seulement pour l’industrie.
5) Poursuivre la recherche et le développement en matière d’énergies renouvelables avec pour seul objectif le bien de l’homme et de la nature et pas le profit !
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