Il n’y a aucun modèle économique ’parfait’, seulement des modèles qui expliquent la réalité avec plus ou moins de crédibilité. Le problème d’ailleurs aujourd’hui c’est que cette approche dogmatique de l’économie (libéralisme, keynésianisme...) est devenue dominante. Mais aussi loin que je puisse me souvenir les économistes des écoles dites "orthodoxes" n’ont jamais été réputés pour leur capacité à prévoir les changements majeurs et les grandes crises. Pas plus qu’ils n’ont été capables de nous pondre un modèle de développement et de société durable qui tienne compte des ressources limitées et de la réalité. Malgré cet état de fait troublant, on reste sur les mêmes bases rigides complètement caduques qui avaient peut être un sens il y a un siècle mais plus guère aujourd’hui.
D’habitude quand on dépense toute son énergie à prévoir l’issue d’une expérience et qu’on en est manifestement incapable, il convient de remettre en question un certain nombre d’hypothèses, voir toutes quand on est très éloigné du résultat attendu. C’est vrai dans la plupart des sciences mais pas en économie (science sociale). On avait au départ une boîte et son contenu qui a pris une forme complètement différente, mais on garde toujours la même. Pourtant il semble de plus en plus clair que cette volonté d’expliquer à tout prix des comportements humains d’une infinie complexité par des lois empiriques est aberrante. De plus on ne tient pas compte du fait que ceux-ci dépendent énormément de nombreux facteurs tels le cadre juridique / législatif par exemple.
Justement Keynes n’a pas produit de modèle économique au sens strict. Les modèles dits Keynésien ont été élaboré en tenant plus ou moins compte de ses conclusions par d’autres économistes (classiques ou autres). Keynes a simplement formulé un certain nombre d’hypothèses à contre-courant de la pensée dominante de son époque, en s’appuyant bien sûr sur des outils mathématiques mais pas uniquement. D’ailleurs il reprochait entre autre à ses contemporrains le côté "formel" des sciences économiques.
Bref. Je m’adresse maintenant à l’auteur.
On croirait entendre des critiques de mode en lisant ce genre d’articles. Je ne vois pas le sens de ces écrits qu’on a en 50 exemplaires par jour, qui s’emballent devant ce qu’il me semble juste d’appeler du socialisme financier. Mais ça tombe bien car vous avez un terme sous la main qui parle au plus grand nombre et ça suffit à justifier l’action en faveur d’un système qui s’écroule et de ceux à qui il profite. Mais pour moi c’est de la poésie et une débauche de formules toutes faites.
"Remballez la collection libéralisme, sortez le keynésianisme automne/hiver 2008."
"On avait oublié les idées de Keynes dans un vieux coffre poussiéreux, mais finalement avec la merde dans laquelle on est, il y a de quoi y trouver notre compte". Corrigez moi mais c’est en gros la thèse qui se dégage de votre article : "on pensait que le libéralisme économique c’était la panacée jusqu’à ce que nos potes banquiers perdent des billes, voyez. Mais maintenant c’est fini, redistribuer, intervenir oui mais en faveur de ceux qui se sont déjà bien enrichi sur votre dos bande de c..."
Curieuse interprétation de la pensée de Keynes et de l’intervention étatique. Si vous voulez mon avis celui-ci doit être en train de se retourner dans sa tombe.
J’apprécie beaucoup les écrits d’Eric Toussaint, et il nous livre encore une fois un bon article en phase avec la réalité qui nous attend, merci de l’avoir reproduit ici.
Pour moi le contexte actuel appelle à une recomposition du paysage politique et des insitutions. Aucun des deux "grands" partis n’offre de réponse claire aux problèmes actuels.
Aux grands axes ques constituent mondialisation, démographie, destruction inéluctable de la biosphère, capitalisme en phase terminale, montée des inégalités et de la pauvreté, quelles sont les solutions mises en oeuvre ? Lois "sécuritaires" débiles, infantilisantes et fascistes, musèlement la liberté d’expression et les médias, démantèlement du code du travail... car la liste est bien trop longue.
Il y en a ras le bol de ces clowns et de leur discours frelaté du "au boulot les feignasses", "faut mériter bandes de branleurs"... à croire que les riches d’aujourd’hui sont les seuls qui font des efforts donc les seuls qui s’enrichissent. Ils doivent être extrêmement habiles nos grands dirigeants pour avoir mérité de voir leur salaire centupler en quelques générations (Relativement à celui des pauvres mecs qu’ils emploient qui lui ne bouge pas). Meme un gosse de CP devrait entrevoir sans difficulté l’absence d’arguments cohérents.
Et quelle opposition virulente nous avons la chance d’avoir pour protéger nos intérêts ! Combien de "socialistes" ont ratifié le traité de Lisbonne par voie parlementaire déjà hmm ? Il est vrai que pour des parlementaires qui se votent leur rémunération et des conditions d’accès à des pensions proprement scandaleuses, les problèmes auxquels fait face le citoyen lambda doivent sembler d’une autre époque.
Aller j’arrête et je vais prendre mes pillules sinon je suis parti pour écrire une dizaine de romans. M’est avis que ça va au moins prendre une révolution pour que ce système daigne admettre qu’il a le cancer.