tordre par-çi par-là la réalité pour la faire entrer dans le cadre d’un préjugé conduit forcément à ce genre d’article :
-« on part officiellement aujourd’hui à la retraite à 60 ans », non ce n’est pas un départ officiel, c’est le droit de partir à partir de..nuance ! Certains partent avant (régimes spéciaux) et d’autres après.
-« La retraite, n’en déplaise aux syndicats, est une assurance de fin de fin de vie » certes, mais elle est plus que ça. Elle vise à limiter les inégalités sociales, à la fois au nom de la justice sociale et la cohésion sociale. Cette ambition a été renforcée à la Libération pour éviter la constitution de catégories paupérisées, source de tensions et d’exploitation politique, comme cela avait été le cas en Allemagne au lendemain de la crise de 1929.
Et nous récoltons les fruits de cette politique : avec 10% de vieux pauvres nous avons un des taux les plus bas d’Europe. Au RU 20% ! Quand les effets des réformes successives se feront sentir, le taux de remplacement par rapport au dernier salaire passera de 63 à 53%, ce qui signifie beaucoup plus de personnes âgées en-dessous du seuil de pauvreté.
-enfin votre analyse ne tient pas compte du chômage des seniors : combien auraient voulu poursuivre leur activité et ne se sont résolus qu’à la « colonie de vacances » qu’en désespoir de cause ? Combien aussi ont préféré s’arrêter tout simplement parce qu’entre un travail inintéressant et mal payé et une retraite médiocre, ils ont finalement préféré la 2e solution ?
pour les autres arguments, Basepam a répondu.
le seul point qui a quelque grâce à mes yeux, c’est la remarque sur la dévalorisation du travail. Oui, cette société fait l’apologie des loisirs et on peut s’interroger là-dessus. Ce que dit Raffaele Simone me semble assez convaincant.
La pensée de Proud’hon ne peut s’arrêter
là ; Elle est beaucoup plus complexe. Et elle est même contradictoire.
Elle l’est d’autant plus qu’il s’attache à montrer que l’économie est fondée
sur des contradictions internes.
Mais l’opposer à Bastiat était de bonne guerre.
Même si une législation sociale se met en place
à la fin du XIXe (Bismarck), l’ampleur de l’Etat-providence s’explique
davantage par le traumatisme né des crises et des guerres du XXe siècle que par
les réflexions théoriques du XIXe. Quand la génération de la Résistance accède
aux responsabiltés , elle s’est interrogée sur les causes du cataclysme et
de l’horreur, et sur les moyens d’empêcher leur retour . La réponse a été la
nécessité d’une société plus juste et plus solidaire. Mais on peut oublier les leçons de l’Histoire.
Je crois qu’il y a là une confusion entre l’appareil d’état et le rôle redistributif qu’il peut jouer. Ce second aspect s’appuie sur la fiscalité (socialement plus ou moins juste) et des lois sociales prises en faveur des personnes considérées comme fragiles. L’Etat, sans préjuger des privilèges qu’il peut accorder à ses meilleurs serviteurs, joue financièrement un rôle de vase communiquant : il prend à certains pour redonner à d’autres (parfois les mêmes). C’est d’ailleurs son rôle essentiel, un état comme le nôtre est très peu investisseur.
Ce rôle redistributif peut être quasiment nul, c’est le cas de la France jusqu’au début de la IIIe République, ou il peut être considérable, c’était le cas de la Suède jusqu’à la fin du XXe siècle.
Ces politiques plus ou moins redistributives résultent des choix faits les hommes qui sont au pouvoir.
Régulièrement cité par Ronald Reagan et Margaret Thatcher, Bastiat inspire toujours la droite américaine. Il pourrait être une des sources de la politque de Nicolas Sarkozy. Par souci d’équilibre je vous conseille les oeuvres complètes de Proud’hon.
merci JL pour votre conseil ; vous avancez des faits, qui deviennent des arguments. Et j’attends de ceux qui sont intéressés ou interpellés par mon article des faits, qui infirment ou confirment mon opinion. J’avoue que la réflexion d’AW est aussi pathétique que « la France il faut l’aimer ou la quitter » de NS, non du FN...maintenant je confonds