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Najat Jellab

Najat Jellab

Proletaire des images et des lettres.
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  • Premier article le 19/04/2012
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Ses articles classés par : ordre chronologique






Derniers commentaires



  • Najat Jellab Najat Jellab 27 avril 2012 01:39

    Tout d’abord, je vous remercie pour vos commentaires qui forcent mon esprit à la réflexion et me donnent l’occasion de me replonger dans la lecture passionnante des Livres. 

    Je me permets de vous répondre en deux temps car j’ai beaucoup à dire... 

    Mais je vais commencer par Marianne : elle a souvent été un symbole fédérateur dites vous, mais cela a cessé, et précisément avec l’apparition du communautarisme. Alors ma question est la suivante : y a-t-il un lien de cause à effet ? Et si oui, a-t-elle cessé d’être fédératrice parce que les « communautarismes » (vous savez bien que je ne donne pas à ce concept le sens réducteur qu’il a en France, mais admettons-le pour un instant) sont apparus ? Ou bien, les communautarismes sont-ils apparus parce que Marianne a cessé de fédérer ? Vous comprenez bien que c’est une question capitale si on veut envisager quelque espoir de résolution de conflit entre la volonté communautaire et la volonté générale. Je comprends le rapprochement que vous faites avec les Etats-Unis des années 60, et la façon dont les Américains ont réglé ce problème a été notamment par l’introduction de la « discrimination positive » et des quotas. Je sais bien que cette notion d’ « affirmative action » fait hurler en France, elle me laisse perplexe aussi, mais je ne crois pas qu’un Obama eut pu être élu si les Etats-Unis n’avaient pas, par cette politique, normalisé la présence de minorités dans les postes décisifs. 

    Croyez-vous franchement que la France pourrait élire demain un fils d’immigré arabe appelé Barak ?...

    Je suis convaincue que c’est d’abord l’Etat qui par es politiques inclusives crée les conditions de possibilité de l’adhésion de ses citoyens. Si, pour certains, tout se passe donc comme s’ils étaient au milieu d’une nation ennemie où ils sont pourtant installés mais à laquelle ils tiennent à rester étrangers, quel rapport entretiennent donc ces gens avec la nation ? Qu’est-ce qui les empêche d’adhérer à un environnement qui a pourtant toujours été le leur ? Vous croyez que c’est leur islam ? Vous croyez qu’un beau matin, ils se sont rendus dans une mosquée, ont entendu dire par d’autres qu’il fallait refuser la nation française ennemie et « patatra », ils ont dit « oui » ?....Et comment se fait-il alors que tous les arabes et Africains musulmans que j’ai côtoyés dans Paris s’y sentaient très bien ? Ah mais, je dois dire, ceux-la avaient des pères ambassadeurs et ministres, peut-être qu’effectivement ça change des conditions de vie du 93 , une chose est sûre, le même islam ne constitue pas la même entrave selon les milieux sociaux. Alors qui est responsable de « réguler » les écarts sociaux justement ? 

    J’aimerais beaucoup poursuivre avec vous la discussion autour de la question des croyances nécessaires ou non aux hommes pour fonder le lien social. A vous lire, je comprends que non. Ma question est : comment serait-ce possible ? Peut-on être vraiment, absolument athée ? Quand je parle de croyance en Dieu/athéisme, en fait, j’inclus toutes les religions y compris les sagesses de l’Orient, et par Dieu, j’entends transcendance irrationnelle, impossible à fonder et démontrer par la raison. « Je vous en conjure, mes frères, restez fidèles à la terre et ne croyez pas ceux qui vous parlent d’espérances supraterrestres ! Ce sont des empoisonneurs qu’ils le sachent ou non »… Ainsi Parlait Zarathoustra, et il me parait proche de vos propos. Votre athéisme, même « conséquent » est tout aussi irrationnel que n’importe quelle croyance religieuse qui chercherait à fonder une morale qui permettrait au plus grand nombre d’exister et d’assurer la paix collective. Alors, qu’est-ce qui le différencie d’une croyance ? 




  • Najat Jellab Najat Jellab 25 avril 2012 23:24

    Parfait, merci ! Prenez votre temps



  • Najat Jellab Najat Jellab 25 avril 2012 22:08

    @Christian. Tenez, je vous ai trouvé quelques articles faciles d’accès pour tout le monde, dont un entretien avec le philosophe canadien Charles Taylor qui dit bien que le communautarisme n’est pas le relativisme. http://www.revue-republicaine.fr/spip.php?article1017

    http://www.philomag.com/article,entretien,charles-taylor-la-source-qu-il-nous-faut-atteindre-est-en-nous,575.php

    http://laurentbouvet.wordpress.com/2004/02/01/le-communautarisme-fondement-ou-aporie-de-l%E2%80%99identite-americaine/

    Si vous avez un petit moment, lisez-les, cela nous permettra de nous entendre sur ce terme de communautarisme comme philosophie politique Quant à dire que Marianne est relativiste, vous m‘en voyez bien triste, et indignée si cela m‘est permis : « Marianne ne fait pas de différence et ne marque aucune préférence pour tel ou tel système religieux d’interprétation du monde » dites vous, Mais cela ne suffit pas : elle est un symbole, cad qu’elle rend sensible des valeurs qui ne le sont pas (liberté, égalité, fraternité, et depuis 1905 sans doute laïcité) , elle a un pouvoir de rassemblement, de consensus, elle réunit et donc confirme a chacun son appartenance au même groupe, et parce qu’elle est un symbole, elle permet un universalisme concret conçu avec la diversité des normes et des cultures. c’est bien ça faire preuve de tolérance, non ?

    Et non, je ne crois pas qu’elle ne se préoccupe que de l’immanence, elle n’est pas immanence, sinon elle serait renversée , changée, au gré des gouvernements et des institutions… Marianne, comme le drapeau français, fait partie de l’id-entité Ce qui s’occupe d’organiser la vie des citoyens, c’est l’’Etat à travers les institutions, lesquelles changent , ainsi en France, vous en êtes a la Ve République, les institutions et l’organisation de l’Etat ne sont pas les mêmes entre 1848 et aujourd’hui, il y a même eu un Empire, une Restauration et un Régime de Vichy depuis, mais la même Marianne est restée, toujours là pour marquer la continuité.

    Vous avez raison de dire que la philosophie des Lumières a fondé le bonheur de l’homme dans l’immanence, et que depuis Nietzsche, Dieu est mort en Europe occidentale. Le problème, ou plutôt le double problème aujourd’hui est le suivant : d’une part,l’homme a toujours le même besoin métaphysique de donner sens à son existence sur terre, et il se trouve que cultiver son jardin ne lui suffit pas. La philosophie des lumières n’a pas répondu à tout. Mais, d’autre part, avoir la foi, est aujourd’hui synonyme de renoncement à son sens critique et d’abandon de la rationalité face au dogme. En fait, je vais même préciser : en tuant Dieu et en proclamant sans cesse sa mort depuis, Nietzsche et les suivants, penser Dieu, est devenu synonyme d’obscurantisme. Mais il ne suffit pas de se réfugier derrière Les Lumières et Nietzsche pour se prétendre plus rationnel et progressiste. Ce serait trop commode. Car Nietzsche ne dit pas « Dieu n’existe pas », ou « il ne faut pas croire en Dieu », mais que Dieu n’a plus de signification, qu’il a disparu de la conscience des hommes. Et si pour Nietzsche, il en est bien ainsi car l’homme peut alors devenir plus libre, il ne promeut pas l’athéisme pour autant. « Dieu est mort » équivaut à « Dieu est absent », et plus précisément : la raison a renoncé à penser Dieu car l’homme, désormais autonome, n’en a plus besoin. Est-ce que pour autant on a instauré le règne absolu de la raison ? Non, et ce serait d’ailleurs impossible ! Ah mais j’entrais vraiment dans le vif du sujet, je n’en finirais pas…

    Alors pour en revenir à l’islam, je veux d’abord préciser que je ne parle pas d’islam modéré comme un choix possible parmi d’autres, je dis que justement, j’en ai assez d’entendre qu’il y aurait des musulmans fondamentalistes, des modères qui sont les gentils, victimes des méchants ! Pour moi, il y a un Islam avec des courants, des écoles d’analyse, mais qui ne s’opposent pas puisque chacune est valide. Vous n’êtes pas sans savoir qu’en Islam, il n’y a pas d’église, par conséquent pas de médiation entre l’homme et Dieu, i.e personne ne peut imposer aux autres ce qu’ils doivent penser et c’est bien pour cela que chaque musulman est appelé à étudier par lui-même ! D’autre part, contrairement à la croyance répandue, le prosélytisme est contraire au lois de l’islam : « Si ton Seigneur l’avait voulu, tous ceux qui sont sur la terre auraient cru. Est-ce à toi de contraindre les gens à devenir croyants ? » (Coran, 10:99) … Les élucubrations du style il faut que les femmes se couvrent comme des fantômes, le jihad comme étant la guerre sainte et autres délires type taliban, je compare ces phénomènes aux… goulags du marxisme, jamais Marx n’a parlé de goulag, eh bien jamais Mohammed n’a prescrit cet « islam » délirant. Vous me dites que les faits sont là, je suis bien d‘accord ! Mais les fais ne reflètent que rarement les Idées. Je comprends que de voir les femmes voilées de la tête au pieds vous crève le cœur, il crève le mien encore plus, mais c’est le fruit d’une évolution des trente dernières années, alors que l’islam a quatorze siècles, vous voyez bien qu’il faut analyser ce phénomène non pas à partir de l’islam mais a partir des conditions politiques et sociales qui ont permis une telle situation.

    Pourquoi il n’y avait personne à la manifestation des musulmans « moderés » où vous étiez ? Je vais vous donner mon opinion très personnelle sur le sujet, et je vous le dis d’avance, elle est plus intuitive qu’étudiée mais soit : les musulmans éprouvent une sorte de peur injustifiée d’être qualifiés de « mauvais » musulmans s’ils s’opposent à d’autres, ouvertement, même s’ils les reprouvent au fond d’eux-mêmes, personne n’ose condamner personne. D’autant plus que dans un pays étranger, ils donneraient l’impression de « trahir » leur communauté… Mais je vais plus loin dans ce pourquoi : c’est que malheureusement, les musulmans manquent cruellement de grands intellectuels, et les quelques uns qui existent sont inaudibles. Pour une analyse plus sociologique, l’identité musulmane est trop fragile pour accepter d’être secouée, comme si cette identité n’était pas constituée de façon suffisamment solide pour pouvoir se heurter a la contradiction et à l’altérité. La seule façon de remédier à cette fragilité reste, je le crois, non pas de tenter d’occulter cette part constitutive de l’identité, mais au contraire, de l’asseoir par un vrai travail intellectuel.

    Je vous précise quand même qu’à titre personnel, élevée en tant que musulmane, je n’ai jamais porté le voile ailleurs que dans une mosquée, ne me suis jamais interdit d’entrer dans une synagogue ou une église, éprouve même une solennité certaine à assister à une messe où à allumer des chandelles pour Hanukkah, et je n’ai pas l’impression de renier mes origines puisque l’islam s’inscrit dans la continuité de la Révélation. Parce que je ne ressens ni honte ni culpabilité à être qui je suis – et je suis heureuse que Marianne ait de mon temps veillé à cela- je ne cherche pas a imposer par la violence je ne sais quel signe extérieur qui prouverait aux autres mon identité chancelante… Et je n’ai rien non plus contre les caricatures, les blasphèmes, les athées, évidemment, les agnostiques, etc…plus on est de fous, plus on rit !



  • Najat Jellab Najat Jellab 25 avril 2012 04:14

    Reprenant Hegel, Marx écrivait :« les évènements se répètent pour ainsi dire deux fois, il a oublié d’ajouter, la première fois en tragédie, la deuxième en farce »...



  • Najat Jellab Najat Jellab 25 avril 2012 02:29
    @ Christian Labrune, bien entendu je m’adresse à Marianne, en tant qu’idéal, ou allégorie de la République,qui représente la liberté, l’égalité,la fraternité… elle n’est pas « réaliste » dites vous… je réponds, que c’est bien là le fond de mon propos. Marianne est un idéal transcendant vers lequel la République Française doit tendre, mais malheureusement les faits ne sont pas conformes à l’idéal. Bien sur que non, il ne faut pas céder à l’obscurantisme, et justement, l’école en France joue ce rôle fondamental. Vous me dites que le communautarisme, c’est l’acceptation de toutes les croyances, de tous les modes de vie… Mais pas du tout ! Ce dont vous parlez, ça s’appelle le relativisme cad que le sens, la valeur des croyances et des comportements se valent… et pourquoi à votre avis ? Parce qu’ils n’ont aucune référence absolue transcendante…aucun idéal, donc tout se vaut…Et c’est justement pour lutter contre ce relativisme qu’il est important que les idéaux restent parce qu’ils incarnent la volonté générale, sinon on se retrouve face à une accumulation de volontés particulières sans rien pour sublimer leur violence. 
    Et je dis bien que le communautarisme ne peut pas s’appliquer au modèle français, ce ne serait pas souhaitable du tout de chercher à s’inspirer du modèle canadien, parce que justement la France , je l’espère, reste un modèle alternatif au modèle anglo saxon. Mais je trouve extrêmement important de comprendre aussi ce que signifie le communautarisme, qui encore une fois, ne signifie pas repli identitaire comme on le croit. Je trouve votre citation parfaite pour illustrer ce qu’il est d’ailleurs« tout pour les Juifs en tant qu’individus, rien en tant que nation », c’est exactement cela le communautarisme !!!! C’est oui à l’individu, non au groupe ! Vous voyez bien qu’en France il est utilisé à contresens. Toutes proportions gardées, c’est comme si on réduisait le marxisme au stalinisme,,. 
    Quant à la question de savoir ce que je pourrais souhaiter, et qui serait réaliste, eh bien je crois toujours que la meilleure façon de combattre l’obscurantisme religieux, ce n’est pas d’essayer de bannir la religion en légiférant dessus, on n’arrive à rien du tout avec ces lois si on ne va pas chercher « de l’intérieur » ce qui va mettre un terme à cette ignorance crasse., et je crois que la meilleure façon d’y arriver, c’est tout simplement l’enseignement…

    Par exemple, vous me parlez de respect vis-à-vis des traditions du pays d’accueil, eh bien justement, si ces immigres connaissaient vraiment leur religion, ils sauraient que l’Islam –pour ne parler que de cet exemple- dicte aux musulmans le respect des lois et des coutumes du pays dans lequel ils vivent, quelles qu’elles soient, il y est tenu par le contrat que représente la carte de séjour, ou la naturalisation qui lui donne le droit de résider dans ce pays en sécurité et qui en échange lui impose le devoir de ce respect. 
    Il y en a, dites vous, qui refusent l’école, refusent qu’on leur enseigne le darwinisme… Mais c’est que l’Islam souffre du même relativisme dont je viens de parler : il y aurait les fondamentalistes, les salfistes, les modérés…. Tant de façons de vivre cette religion que l’islam en devient bien relatif et apparaît comme une sorte d’étalage dans lequel chacun pioche ce qu’il veut et forge son opinion personnelle ! Mieux encore, il forge une opinion a priori, sans même se donner la peine de lire ce qui en est le fondement. Or l’Islam incite à la recherche du savoir et cette incitation est démontrée par plus d’un verset , à commencer par le premier verset révélé au prophète Mohammed par l’ange Gabriel : « Lis, au nom de ton Seigneur (..). Lis ! Ton Seigneur est le très noble, qui a enseigné par la plume, a enseigné à l’homme ce qu’il ne savait pas »(sourate 96, verset1-5). Dieu incite donc Mohammed à lire, message que celui-ci propagera toute sa vie car « La supériorité de l’homme instruit au-dessus du dévot est comme celle de la lune, la nuit quand elle est pleine, au-dessus du reste des étoiles » dit-il dans un hadith. Alors à ces jeunes qui refusent l’école au nom de l’islam, mais de quel islam ils parlent ?!!!! 

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