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Najat Jellab

Najat Jellab

Proletaire des images et des lettres.
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  • Premier article le 19/04/2012
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Ses articles classés par : ordre chronologique






Derniers commentaires



  • Najat Jellab Najat Jellab 15 mai 2012 01:27

     Franchement, quand je lis vos objections, je me demande quelle est la part de mauvaise foi, ou de provocation qui est la vôtre, - ce qui ne me déplaît pas - et quelle est la part de réelle incompréhension. Quand vous me dites par exemple que je noie le poisson en comparant certains concepts du Coran à des conceptions platoniciennes, encore une fois, vous ne pouvez pas attendre de la vérité théologique qu’elle soit de l’ordre de la vérité scientifique : la raison pure n’est pas la raison pratique. 

     Je sais bien que je ne vous convaincrai de rien, mais si vous êtes lecteur du Coran comme vous le dites et que vous y voyez toujours tout et son contraire, soit nous ne lisons pas du tout le même texte, ce qui me surprendrait, soit vous n’avez pas les moyens d’une mise en contexte absolument nécessaire car de nombreux passages sont liés aux problèmes spécifiques de l’Arabie et de sa zone d’influence de l’époque et il faut en connaître le contexte politique et culturel, sans quoi il est très hasardeux de s’aventurer dans une explication des versets non explicites ce qui peut vous les rendre contradictoires ; sans compter que son ordonnancement n’est pas chronologique mais présente les sourates dans un ordre censé en faciliter l’apprentissage par cœur. Il faut donc en plus rétablir les sourates selon un ordre à peu près chronologique soit les versets dits « de La Mecque » avant ceux dits « de Médine ».

     Vous m’avez fait rire avec votre tentative de me piéger dans ma propre rhétorique, c’est en effet de bonne guerre. Vous avez évidemment deviné que je n’ai aucune sympathie pour le Hamas ni pour le Hezbollah, mais j’ai encore moins de sympathie pour l’armée israélienne et la propagande organisée a travers le monde par l’Etat d’Israël , avec comme mot d’ordre : victimisation !

    Amin Al-Husseini  a soutenu la grande insurrection arabe de 1936-1939 en Palestine contre l’immigration sioniste, et pour cela il a cru bon d’aller chercher une alliance avec les nazis. S’il avait retenu quelque leçon de l’histoire, il n’aurait peut-être pas suivi cette pente fatale déjà empruntée par les nationalistes arabes pendant la Première Guerre Mondiale, consistant à soutenir les « ennemis des ennemis », quels qu’ils soient. C’est ainsi qu’après avoir massivement soutenu les Anglais contre les Turcs, et n’en avoir retiré qu’une nouvelle colonisation, ils recommencent avec la même tactique et Al Husseini soutient les Allemands contre les Britanniques et les sionistes.

    Or la propagande des colons israéliens essaie de faire croire qu’il a été quasiment l’un des architectes de la solution finale, un autre Eichmann ! Les palestiniens n’ont jamais compris pourquoi c’était à eux qu’on devait faire porter le poids des pogroms européens et de la Shoah, ils n’avaient pas besoin du Grand Mufti pour se soulever.

    Mieux encore tiens, Arafat étant son neveu, il n’y a qu’un pas pour laisser penser que ce Yasser ainsi que Leila Shahid avaient hérité de ces sympathies idéologiques et que donc le Fatah tout entier devait être d’obédience nazie…

    Remarquez, la propagande serbe accuse les bosniaques de nazisme à cause des sections waffen SS que ce même Al Husseini a organisées avec eux. Et puisque les bosniaques sont des nazis, les Etats-Unis n’auraient jamais dû les soutenir en 1995… Entre les Serbes et les Israéliens, on se demande qui sont les plus à plaindre, mais je crois qu’il suffit de comparer Belgrade à Sarajevo et Tel Aviv à Gaza pour se faire une petite idée…

     Je ne suis pas contre l’Etat d’Israël, de touts façons ce serait impensable aujourd’hui, mais il n’y aura jamais d’Etat palestinien économiquement viable non plus, la seule solution consistante serait celle d’un seul et même Etat pour tous, ce qui irait à l’encontre du fondement même d’Israël comme un Etat juif…

    je me réjouis d’avance de lire votre réponse sur ces fameux automates conscients…

     



  • Najat Jellab Najat Jellab 14 mai 2012 02:17
    Christian, tout d’abord je n’utilise pas la théorie de la réminiscence pour vous convaincre de quoi que ce soit, je vous citais Platon pour aider votre esprit à mieux se représenter la philosophie du Coran qui lui est étrangère. Et comme en lisant des dilaogues tels que le Phedon ou le Banquet, on ne peut s’empêcher de constater des similarités avec des passages du Coran (la hiérarchie ontologique, l’idée qu’il y a plusieurs mondes repartis en degrés et non en opposition, le concept de beauté etc), il ne me semblait pas choquant de vous citer un philosophe que vous connaissez dans cet objectif didactique et non persuasif. 


    Quand vous parlez de musulmans réels, je ne sais pas de qui vous parlez. De vos voisins ? Des musulmans de France ? des musulmans d’Indonésie ? Des Musulmans de Chine ? qui sont ces musulmans réels ? Je ne suis pas réelle moi ? 
    Ce n’est pas croyance contre croyance qui s’affrontent, comme vous le prétendez avec votre relativisme récurrent, c’est lecture contre méconnaissance des textes, toute la différence est là. Et justement, comme il s’agit de lecture contre non lecture, il n’y aura jamais d’affrontement tragique des uns contre une éventuelle hérésie des autres : en tant que lectrice, il ne me viendrait jamais à l’idée d’aller en guerre contre quiconque car je sais bien que la première défense dans l’islam, c’est la fuite, laquelle est la seule possibilité de paix quand les circonstances y obligent. Ainsi, quand Mohammed a été attaqué à la Mecque, il a fui à Médine, (l’Hégire), puis, pour éviter une guerre incertaine contre les polythéistes de Quraish à Médine, il a signé un traite de paixdans lequel il acceptait notamment qu’on ne reconnaisse pas en lui l’envoyé de Dieu. Ce traité défavorable aux musulmans est qualifié de victoire dans le Coran, car l’imperatif premier, c’est la paix, condition préalable à la propagation du message.
    De même, v nous, musulmans, quand nous sommes confrontés à des conditions hostiles, nous ne nous révoltons pas, nous émigrons ! Sauf si vous me citez le printemps arabe mais c’est une exception qui signe peut-être une ère nouvelle, sans doute un rapport nouveau à l’islam, qui n’est pas étranger non plus au succès des partis islamistes : si on lit moins, on est moins imprègnés par la philosophie de non violence intrinsèque à l’islam, et donc plus poussés à se révolter. Ce qui n’est évidemment pas une mauvaise chose en soi, mais je ne fais que constater la concomitance. Tout naturellement, les partis islamistes emportent les élections libres. Mais comme vous le savez, je suis d’un tempérament hegelien et sais reconnaître la rose dans la croix : ce succès du négatif finira par engendrer son contraire. 
    Par conséquent, ne vous réjouissez pas à la perspective d‘un affrontement entre mes semblables et les éventuels « faux croyants », vous êtes encore trop imprégné par l’histoire du christianisme en même temps que par la méconnaissance de l’islam de sorte que vous fantasmez des scènes totalement improbables. S’il y a affrontement, ce sera entre ignorants et d’autres ignorants, mais non entre lecteurs et non lecteurs. 

    En attendant, je ne vois pas comment on peut être musulman (réel comme vous dites) si on ne lit pas le Coran. Comment peut-on être un réel épicurien si on n’a rien lu d’Epicure (même s’il ne nous reste pas grand-chose de ses œuvres) et qu’on se contente de considérer l’épicurisme comme un culte des orgies ou de la simple consommation barbare comme le veut la croyance propagée par le christianisme ? Réciproquement, on ne peut pas prétendre être un musulman réel si on considère l’islam, conformément à la propagande « islamophobe », comme le culte de la morbidité et du masochisme. Vous voyez donc que ce que vous appelez l’islam réel, vous ne l’appelez ainsi que pour servir la propagande de l’athée que vous êtes et qui prêche pour sa propre paroisse. Je ne m’attends pas à autre chose de votre part, mais j’espère tout de même que vous comprenez ces différences de catégorie. 
     Idem pour les chrétiens de saint Nicolas du Chardonnet que vous qualifiez de vrais chrétiens.
    Moi j’ai plutôt l’impression qu’il s’agit de chrétiens qui ont un certain goût pour l’ancien, les prêtres en soutane et la messe en latin, ce qui a aussi son charme…Mais qu’ils soient contre Vatican II n’en fait pas des chrétiens plus réels, le message divin ne change pas au gré des vicissitudes de l’église romaine. Si en plus, vous ajoutez qu’ils votent pour le Front National et relisent l’Action Française, adorent aussi bien le Christ que Charles Maurras, vous introduisez là un combat politique qui n’a rien à voir avec la religion, même si celle-ci sert à le dissimuler. 
    Voyez que je ne parle pas pour la chrétienne que je ne suis pas, mais simplement pour l’intellectuelle que j’espère être. 

    Vous revenez constamment sur la figure d‘Abraham et jusqu’à présent, je n’ai pas pris le temps de vous répondre sur ce point, par paresse, veuillez m’en excuser. Mais je vois qu’il est nécessaire de mettre fin à ce malentendu. 
    Pourquoi Dieu a-t-il pu demander à Abraham le sacrifice de son fils ? Comment une telle ignominie est-elle possible, venant de Dieu ? Il vous est facile, grâce à cette interrogation rhétorique de démontrer que Dieu apprécie seulement un Abraham soumis et déterminé à commettre même l’impensable plutôt qu’un Abraham révolté. 
    Pour vous aider dans votre argumentation, j’ajouterais que non seulement Dieu demande à Abraham de sacrifier son fils mais en plus le seul fils qu’il a tant désiré avoir de Sarah, (que ce fils soit Isaac né de Sarah ou Ismaël né de Hajar, cela ne change pas le fond de la question) et que Dieu a fini par lui accorder. Donc après avoir accompli sa promesse de lui donner un fils, voici que Dieu veut le lui arracher de la façon la plus cruelle qui soit. 
    Et que faut-il penser d’Abraham se prêtant à un infanticide pour obéir à Dieu ? N’enfreint-il pas l’ordre formel de ne pas commettre de meurtre, opposant ainsi Dieu à Dieu ?

     La Bible de Jérusalem, nous apprend que le rite cananéen des sacrifices d’enfants s’était introduit en Israël et qu’il était pratiqué dans la vallée de la Géhenne (note h, de Lévitique 18, 21). Le premier ordre de Yahvé n’est donc rien d’autre qu’une référence à la coutume qui contraint les pères à brûler leur premier-né.
    Si on tient compte de cette pratique archaïque, l’épisode du sacrifice d’Isaac prend une tout autre signification : la suite du récit nous apprend qu’Abraham n’immolera pas son fils comme il aurait dû le faire pour un dieu tribal et jaloux. A la place, il sacrifiera un bélier. Donc à l’homme se substitue l’animal 
    Ainsi, pour faire comprendre à Abraham qu’il fait erreur sur la volonté divine, Dieu se comporte avec lui comme un « pédagogue ». Si, dans un premier temps, Dieu accepte d’être pris pour un Dieu idole, c’est pour mieux se révéler comme un Dieu libérateur. Car, en arrêtant le sacrifice, Il libère Abraham de la pratique qui consiste à sacrifier son propre fils.. Le Dieu qui semblait contraindre Abraham à sacrifier Isaac est, à l’évidence, le Dieu de la violence, celui de la tradition et des cultures anciennes, alors que le Dieu qui lui fait libérer Isaac pour le remplacer par un animal, c’est le Dieu qui parle au cœur des hommes libérés des lois tribales.
    L’agressivité qui se décharge sur un objet de rechange (bélier, bouc émissaire…) est caractéristique des groupes sociaux évolués. Dans ce processus culturel, les sacrifices d’animaux ont permis de détourner la violence interindividuelle sur des objets de substitution comme l’a si bien montré René Girard. 
    Vous comprenez donc que cette demande en apparence terrible d’un Dieu tyrannique est tout le contraire : elle marque la naissance de la civilisation.
    Par ailleurs, ii j’étais chrétienne, j’ajouterais que Dieu a bien sacrifié son propre Fils, et ce jusqu’au bout, pour notre salut… 

    Quand je dis que le matérialisme ne peut pas produire d’idées, les faits me donnent raison : je vous prie de me citer un philosophe de l’envergure de celle d’un Hegel ou d’un Husserl, depuis que la philosophie de ces matérialistes sauvages a décidé non pas de mettre Dieu à la porte, mais de le tuer . A la place de Dieu, ils ont tue la philosophie. Je vous entends déjà me répondre que la phénoménologie est athée. Mais si c’est bien une philosophie descriptive qui se veut méthodologiquement athée, la réduction phénoménologique d’Husserl ne demande pas de cesser de croire, elle rend possible une purification éthique de l’expérience religieuse qui permet d’en élucider le sens : la transcendance de Dieu ne peut être sépare de l’intentionnalité dans laquelle elle se donne. Dieu comme Idée pratique infinie laisse ouverte la question de la Révélation. 

    Pour me donner tort, vous vous empressez d’invoquer les matérialistes antiques Mais si le matérialisme d’Epicure - repris par Lucrèce- affirme en effet qu’il est possible d’être heureux, qu’être heureux c’est comprendre qu’on est de la matière pensante, avec des besoins à satisfaire, les dieux sont remis en cause, mais ils existent. Ils existent pour eux, et n’interfèrent pas avec nous. Lucrèce ne dit pas autre chose. Ils ne dit pas les dieux n’existent pas. Tantum religio potuit suadere malorum… Sans doute pensait-il du sacrifice d’Iphigenie ce que vous pensez du sacrifice d’Abraham, (vous notez qu’Iphigenie aussi a été remplacée par une biche, car il n’y a pas de dieu irraisonnable…) mais constatez aussi que si la piété n’est pas l’accumulation des sacrifices et des rituels, comme le croient les prêtres et la foule selon Lucrèce, les dieux sont un modèle pour l’homme par leur bonheur, sérénité, leur ataraxie. Vous ne pouvez donc pas dire du matérialisme d’Epicure ou de Lucrèce qu’il est athée a proprement parler.
    Quant aux intuitions scientifiques du De Natura, les atomes n’étant ni insécables, ni éternels, ni plein, on ne peut envisager son atomisme qu’avec le sourire de celui qui salue l’effort de rationalité mais aussi le sarcasme de celui qui connaît la suite de l’histoire des sciences… 
    Quand je vous parle donc du matérialisme, sauvage d’un Onfray et autres, je parle de ceux qui ont oublié le principe de précaution de leurs maîtres, lesquels ne s’étaient jamais risqués à dire que Dieu n’existait pas, et qui nous balancent que l’atheologie est le nouvel ordre et seul véritable de la pensée ! 

    Pour en revenir au communisme comme étant bâti sur fond d’athéisme, je crois que ce n’est un secret pour personne et je ne vais pas enfoncer des portes ouvertes. J’ai peut-être juste oublié de préciser que je ne parlais pas d’un socialisme à la Paul Lafargue ou à la Oscar Wilde - je suis la première à rêver de l’âme de l’homme sous le socialisme- en ce sens vous avez raison de parler d’une eschatologie communiste proche de celle des religions…Mais quand Staline étouffait les religions pour mieux servir son propre culte de la personnalité il fondait cette politique sur l’idéologie communiste… 
    Les nazis eux ont démantelé les organisations chrétiennes, confisqué les biens de l’Église, censuré les journaux religieux. Je cite : 
    « Le dogme du christianisme s’effrite devant les progrès de la science. La religion devra faire des concessions de plus en plus. Peu à peu, les mythes s’écroulent. Tout ce qui reste est de prouver que dans la nature il n’y a pas de frontière entre l’organique et l’inorganique. Lorsque la compréhension de l’univers sera généralisée, lorsque la majorité des hommes sauront que les étoiles ne sont pas sources de lumière mais des mondes, peut-être des mondes habités comme le nôtre, alors la doctrine chrétienne sera reconnue coupable d’absurdité." Hitler, le 14 octobre 1941…

    Que le Hezbollah- né en 1982 à la suite de l’invasion du Liban par l’armée israélienne- et le Hamas aient repris le salut nazi lors de leurs défilés n’est en aucune façon un signe de connivence entre la religion - musulmane qui plus est- et le nazisme, mais le recours à la violence symbolique du geste pour compenser l’impuissance à riposter efficacement à la violence réelle. 
    Il y en a d’autres qui qualifient l’Etat d’Israël de régime nazi, ou d’apartheid, cela ne démontre pas pour autant la connivence du judaïsme avec le nazisme ni avec la ségrégation ; ce qui serait absurde… Mais je relève par la même occasion que la propagande sioniste réussit son tour de force qui consiste à tenter d’impliquer les Palestiniens et les Arabes dans le génocide juif… Pour nourrir cette lecture aberrante de l’histoire, les sionistes mettent en exergue, comme vous le faites, le mufti Al-Husseini comme s’il avait été un rouage essentiel de la machine nazie et de l’échec du processus de paix. J’en pousse un éclat de rire. Mais de cette façon, ils réussissent à faire croire que les Arabes étaient mus par la même volonté génocidaire que les nazis, et que donc l’expulsion des Palestiniens en 1948 et leur oppression continue ne sont que de la légitime défense. 
    Combien d’Arabes ont combattu dans les rangs de l’Axe comparativement au nombre de ceux qui ont combattu dans les rangs de l’armée britannique et de la France Libre ? On n’a pas vu Al Husseini au tribunal de Nuremberg que je sache. 
    Ensuite, en tant que chef de clan nationaliste, il s’est opposé aussi bien à la création de l’Etat d’Israël qu’au Roi Abdallah Ier. Alors si vous considérez que le nationalisme palestinien de 1948 est la cause de l’enlisement du conflit israélo-palestinien, je vous conseille d’une part de vous instruire sur les mouvements nationalistes et indépendantistes du Moyen Orient de l’époque, et d’autre part, d’aller passer quelque temps sur place, cela vous fournira des explications plus plausibles aux avortements répétés du processus de paix …



  • Najat Jellab Najat Jellab 13 mai 2012 01:39

    Pour en revenir aux spéculations futuristes concernant les assembleurs moléculaires et une éventuelle conscience artificielle, j’ai bien lu tous les liens que vous m’avez envoyés et vous en remercie ! Si vous voulez connaître mon avis sur la question, et il est également partagé par d’éminents chercheurs qui ne le diront jamais tout haut : il est d’usage que les chercheurs et promoteurs de nouvelles technologies bluffent sur leurs possibilités, dans le but d’épater le public, mais surtout d’attirer des bailleurs de fonds. Pour exemple : combien coûte une conférence de citoyens sur les nanotechnologies ? 200 000 euros. Combien le Conseil

    Régional d’Ile de France a-t-il versé au centre C’Nano d’Ile de France en 2006 ? 4,7 millions d’euros. Investir 200 000 euros en relations publiques est donc tout à fait raisonnable, d’autant que cet investissement nourrit de nombreux débats d’éthique dans les media qui s’interrogent sur des problèmes totalement inexistants. C’est le cas des assembleurs moléculaires comme de la conscience artificielle qui ne sont que des concepts théoriques.

     

    Mais, supposons que tout soit pour le mieux dans le meilleur des mondes, et que, animés des meilleurs intentions, nous contemplions cette idée d’assembleur moléculaire : pourquoi aurait-on besoin d’en construire ?

     On voit bien évidemment un intérêt écologique dans le fait de fabriquer la même quantité d’énergie par exemple avec moins de matière – à supposer que notre système capitaliste s’oriente dans ce sens- l’éradication des maladies, et peut-être même la résurrection des corps cryogénisés… Tels sont en tout cas les espoirs qui réunissent les chercheurs, experts, investisseurs etc…

    Mais si on n’a pas vu  une quelconque capacité réelle à réaliser un objet complet, de taille macroscopique, à partir d’un assemblage atome par atome, c’est que la technologie avance dans le sens de la miniaturisation, mais n’illustre pas l’architecture contraire, à savoir partir des briques que sont les atomes et molécules pour construire une voiture…

    Mais pourquoi, en plus, des nanomachines autoreplicantes ? La seule chose proche de ce concept que nous connaissions c’est la cellule vivante. Qu’est-ce qui rend une cellule vivante capable de se répliquer ? Il faut, en plus, pour que l’organisme dont cette cellule fait partie, puisse vivre, qu’elle s’autoréplique en cellule fonctionnelle et en cellule souche. Alors comment reproduit-on artificiellement ce mécanisme propre au vivant ? Dieu merci, l’homme est encore loin de connaître la réponse.

    Mais cela permet d’en venir à l’autre point que vous posiez comme hypothèse : la conscience artificielle.Ce concept présuppose de considérer l’homme comme un ordinateur, avec à l’intérieur un logiciel composé de molécules (ADN), qui composent les gènes et les chromosomes.

    S’il est certain que le génotype conditionne le phénotype, c’est-à-dire les aspects physiques de l’homme, qu’en est-il des aspects psychologiques, de ce qu’on pet appelle la subjectivité, de ce qui fait de lui un sujet ? Est-ce que si, par exemple, j’aime jouer au tennis, ce talent trouve ses explications dans mes chromosomes, soit dans un certain arrangement de mes molécules ADN ? Autrement dit, l’homme serait conditionné par la nécessité intrinsèque à sa composition moléculaire, ce qui élimine d’emblée la possibilité d’un libre-arbitre. Supposons que la science arrive à prouver que c’est le cas, et que par exemple, j’aime le tennis par ce que j’ai un gène qui régule le métabolisme de mes muscles de sorte qu’ils subissent moins de crampes et d’essoufflement que les humains chez lesquels ce gène a muté différemment, et qui, eux préfèrent le yoga. Ma conscience aurait détecté cette particularité de mon génome, et aurait d’elle-même généré une pensée qui m’a poussée à me mettre au tennis. Du même coup, tous ceux avec lesquels j’ai pu jouer partagent sans doute ce même arrangement moléculaire de leur ADN. C’est seulement à cette condition de réification de l’homme qu’on peut intellectuellement concevoir une conscience artificielle mimétique de la conscience humaine.

    Or Alain Cardon précise lui-même dans son ouvrage que la pensée humaine ne saurait être identique à la conscience artificielle. Il reconnaît donc qu’il y a quelque chose de particulier dans les mécanismes du cerveau. Qu’il s’agisse de puces d’ordinateurs ou de processus biochimiques, la différence porte bien sur l’intelligence et non sur son support matériel. Mais tout en reconnaissant cette différence, les défenseurs de l’intelligence artificielle formelle vont jusqu’à prétendre que si ces aspects supérieurs de notre humanité ne peuvent être programmés alors ils ne sont que de simples illusions.

    Spéculations de scientiste complexé ?

    A commencer par sa définition de la conscience, ou plutôt sa non définition, Cardon décrit bien le processus de la pensée mais évidemment il ne peut pas la définir car il est confronté à la même impossibilité que l’ontologie de Dieu : on peut dire Dieu est ceci, cela mais on ne peut pas répondre a la question qu’est-ce que Dieu ?… Aussi, quand il prétend que par la construction d’une conscience artificielle, il réunira les différentes sciences de la conscience (psychanalyse, philosophie, neurosciences…), il ne fait qu’additionner différents modes d’appréhension et de connaissance de la pensée, mais en aucune façon il ne la définit. Or pour reproduire, il faut définir ; pas seulement par des attributs du type « la pensée est un système qui construit des formes dynamiques dont il garde la mémoire de la construction », cette définition qu’il donne, nous l’avons déjà grâce à la neurobiologie, mais ontologiquement, chimiquement, ou que sais-je, il nous faut bien définir ce principe actif si on veut le reproduire… Est-il donc plausible d’envisager une conscience artificielle quand on n’a pas défini la conscience elle-même ?

     



  • Najat Jellab Najat Jellab 13 mai 2012 01:34

    Christian

    J’ai lu la définition du mot islam que vous m’avez envoyée, et je sais bien que l’on traduit couramment islam par soumission sur de nombreux sites et publications, ce qui ne manque pas de déclencher ma colère, car comme vous le savez je traque la manipulation partout où elle peut se nicher et il n’est pas question d’abdiquer devant la férocité du cliché, même sous couvert de rhétorique, aussi intimidante soit-elle. Je vais donc commencer par renverser la question : comment le terme islam dans le sens de « soumission » pourrait dériver d’une racine comme salam (en hébreu shalom) signifiant « paix » ?
    On serait donc même prêt à s’engager jusqu’au révisionnisme de l’araméen dans l’espoir d’y trouver de quoi prouver l’incompatibilité de l’islam avec l’humanisme ? 
    Mais, consciente des ressources extraordinaires de l’héritage islamique, je vous réponds en toute confiance, et mets volontiers au défi quiconque avancerait le contraire : 
    la racine du mot islam est « slm » de laquelle dérive une multitude de mots en rapport avec la notion de paix ou d’intégrité . Ce qui donne par exemple :
    Salam alek : (littéralement) paix sur toi 
    Salamah : (nom) sécurité, bien-être
    Salim : (adjectif) intègre. 
    Salim est aussi un prénom dérivé de cette même racine « slm » qu’on retrouve dans le prénom Salomon, en hébreu « pacifique », ce roi biblique célèbre pour sa justice ou encore dans Salomé…
    Silm : (nom) paix, intégrité
    Muslim : (adjectif) celui qui éprouve ou se livre au silm, i.e : celui qui éprouve ou se livre à la paix, donc pacifique.
    Islam : (nom verbal) acte de devenir muslim soit acte de devenir pacifique, intègre…
    Aslama : (verbe) acte de se convertir à l’islam 

    Par ailleurs, le Coran oppose les croyants, donc les « musulmans », aux « koufar », traduit donc par « mécréants » « athées ». Ce terme dérive de la racine « kfr » qui en arabe, comme en hébreu, signifie « recouvrir », cacher ». Dans un sens premier, on désignait par le terme « koufar » les cultivateurs qui, pour planter, cachaient leur graines qu’ils recouvraient de terre. 

    Quel rapport me direz-vous entre les athées et ces pauvres paysans qui ne cachaient les graines qe pour faire leur travail en espérant donc en recueillir les fruits ? Pourquoi le Coran désigne les « non musulmans » par le terme de « koufar » ?

    Pour cela il faut entrer dans quelques considérations philosophiques car le Coran ne considère pas l’islam comme une nouvelle expression du monothéisme, ni une « nouvelle religion » dont le Coran serait un second « Nouveau Testament ». L’islam est en fait la foi et la nature originelle de chaque être humain. C’est à dire que l’homme naît musulman, qu’il a « par nature » l’islam pour religion, car, d’une manière innée, il est adorateur d’un Dieu unique, puisque son corps lui-même, ainsi que l’ensemble de la création qui l’entoure, obéissent à Dieu. Mais, c’est l’éducation et son environnement qui font de lui un chrétien, un juif ou un athée. Or Dieu lui donne un libre-arbitre, donc une autonomie qui lui permet de confirmer cette nature ou de l’ignorer ,de la dissimuler, s’il la dissimule, il fait partie des Koufar, donc de ceux qui « cachent ». Mais, même chez le pire athée qui puisse exister, il y a cette croyance qui existe en lui, dans sa chair, qui vit en lui, mais qu’il nie, en se dupant lui-même.
    Autrement dit, sont « koufar », ceux qui cachent ou refusent cette attestation de foi, cachent donc leur vraie nature de « musulman ». J’aurais presque envie de paraphraser Platon pour dire que les « non musulmans » sont ceux qui sont incapables de réminiscence et d’accéder à la vérité que chacun a en soi-même. 
    Pour mieux comprendre cette idée, de révélation de sa propre nature, le Coran considère Abraham comme « musulman » : de toute évidence Abraham n’avait pas connu l’islam en tant que religion révélée mais il était « musulman » en tant qu’il était «  juste », par sa foi en un Dieu unique :

    « Abraham n’était ni juif ni chrétien, mais il était monothéiste musulman. Et il n’était pas polythéiste » (Coran 3/65-67).

    Vous voyez donc que le terme musulman, ou islam, n’a aucune connotation péjorative de soumission ; sinon il faudrait pour le moins que son contraire connote une idée soit de rébellion soit de liberté... Tout au plus, s’agit-il de se soumettre à sa vraie nature pour être en paix avec soi-même car tout homme est « musulman » en ce qu’il a en lui cette vérité d’un Dieu unique. 

    Ceux qui traduisent islam par soumission sont aussi ceux qui traduisent volontiers le mot « païen » ou « polythéiste » par « chrétien » ou « juif » (dont je vous parlais dans un message précédent) à des fins de propagande abjecte et innommable quand tous les termes sont d’une distinction et d’une clarté on ne peut plus évidentes... Cette abjection profite du même coup à ceux qui cherchent de quoi nourrir leur antisémitisme et, par-dessus le marché, prennent des postures d’intellectuels, nous disant qu’ils voudraient bien raisonner autrement, mais que, hélas, la civilisation islamique est incurable ! Parmi ces derniers on peut ranger Michel Onfray qui avec son matérialisme sauvage, oublie que le siècle le plus morbide que l’humanité ait connu a été celui qui a vu s’affronter le national socialisme et le communisme, deux idéologies construites sur fond d’athéisme ; comme quoi à vouloir se faire plus nietzschéen que Nietzsche, j’ai peur qu’il n’éclate lui aussi. Sans compter que le triomphe de la philosophie matérialiste sonne le glas de la philosophie tout court. Ah mais j’oubliais, il n’y a là rien de surprenant en réalité : le matérialisme postulant que tout est matière, ne peut en aucune façon produire des idées, par définition. 
    Bref, entre ceux qui parmi les musulmans se sont autoproclamés détenteurs de la foi, ont confisqué le Coran, pour servir un ersatz criminel, et ceux qui démultiplient les démonstrations ignominieuses, je ne vois que les romans de Kafka pour décrire la situation du musulman aujourd’hui : subir un procès sans savoir de quoi on l’accuse !



  • Najat Jellab Najat Jellab 9 mai 2012 16:47

    Merci beaucoup, je regarde tous ces liens demain et vous reponds pour tout le reste aussi !

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