• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de

sur Le MRAP devrait avoir honte


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Céline Ertalif 23 mai 2007 00:31

Je suis d’accord avec toi, Forest Ent.

Les méthodes du MRAP ne m’emballent pas. La réalité politique, c’est que Nicolas Sarkosy nous a fait un beau bazar en 2006 avec un programme essentiellement médiatique : coups de tambour pour flatter l’électorat d’extrême droite, bouclier Klarsfeld pour contrer la gauche, et arbitrage plus administratif que législatif pour modérer le tout dans une jolie incohérence. Je rappelle tout de même que les populations concernées ne pouvaient qu’hésiter entre l’auto-dénonciation et la dissimulation, avec une règle légale non-transparente. Soyons honnête, il n’a plus expulsé que ne l’ont fait d’autres (Chevènement notamment). Chapeau l’artiste ! Pour faire écho à un excellent article récent de Philippe Bilger : oui, Sarkosy est un homme d’action sincère, il ne pense qu’à gagner l’élection et il fait ça très bien !

Maintenant, il y a quelques autres réalités : la France devient l’un des pays les moins attractifs de l’Union Européenne, ce qui a des avantages cachés au niveau de l’afflux des immigrés, tous les européens ont besoin de l’apport de population jeune qui ne peut désormais provenir que de l’immigration (surtout en Italie et en Allemagne), et l’identité socio-politique des individus est de plus en plus segmentée et donc indirectement de moins en moins nationale. En voici un exemple simple : les retraités français se comptent aujourd’hui par centaines de milliers au Maroc, et on peut s’attendre à une explosion de la prise en charge médicale à coût très concurrentielle de la dépendance au Maroc dans les années à venir. Conséquence évidente : les solidarités vont se croiser et il faudra bien mettre un petit bémol à notre vision unilatérale de l’identité nationale.

Je conclus donc que l’inefficacité du MRAP face à la démagogie triomphante est assez honteuse. Sur un plan plus pratique, la solidarité ne se soutient que par la proximité et, donc, je suis plus solidaire de mon voisin arabe que je connais que du préfet anonyme et lointain que je ne veux même pas connaitre. Voilà, c’est ma conception communautariste à moi, et je suis bien décidée à m’y tenir sans faiblesse.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès