@ tous.
Je suis heureuse de voir que je ne suis pas la seule à bouillir de colère face à la dématérialisation et à la « marchandisation » du corps des femmes, qui n’est malheureusement pas nouvelle. Mais ce qui est nouveau, c’est cette hypocrisie , cette dualité qui veut que nous soyons à la fois épanouies, bien dans notre peau, et cette pression qui nous interdit de l’être hors du moule, de la conformité imposée. Imposée par quoi ? Mais le « marché », bien sûr !
Le nouveau code moral tient en une question : « Est-ce que ça rapporte ? ». Et si la réponse est positive, c’est bien. Point. Les régimes rapportent, le cosmétique rapporte, le sport en salle, la chirurgie plastique, la thalasso... Et ne rapporteraient pas autant si nous nous sentions belles, épanouies et aimées avec nos hanches rondes et nos poignées d’amour. Il n’y a donc aucune raison pour que la pression se relâche : bien au contraire ! Après avoir ciblé les femmes jeunes, ont s’est attaqué aux ados, aux « seniors », et maintenant, on entreprend les hommes, leurs bedons, leurs doubles mentons, et jusqu’à leurs poils !
Il y a des jours où je me dis que prendre 10 kgs en se gavant de graisses et de sucres raffinés, boycotter les cosmétiques et renoncer à son épilateur reviendrait presque à poser un acte de désobéissance civile !
C’est pas gagné, les filles ! Honnêtement, laquelle d’entre nous aurait les c... (c’est une image !) de sortir mafflue, poilue,boudinée, sans fards et sans parfum ? On passerait, au pire pour une clocharde, au mieux pour dépressive... Ou alors, il faudrait lancer un badge, un t-shirt, un signe distinctif, qui nous signalerait comme militantes de la résistance à la pression médiatique et industrielle.
Ils sont très fort : ils ont réussi à faire passer toutes les tortures que nous nous infligeons, du renoncement consenti à se gaver de charlotte aux fraises à l’épilation du maillot brésilien, pour du « respect de soi » !
On est mal barrées, moi je vous le dis...
Et soyons cyniques jusqu’au bout : nos règles, mesdames, dernier tabou, celles qui nous permettent de procréer sans que ça vous coûte un rond, et même en vous faisant plaisir, sans compter celui d’être grosse pendant 9 mois sans complexer, vous rendez-vous compte qu’elles sont un frein au développement de marchés juteux ? Les réseaux d’adoption, les mères porteuses, la procréation médicalement assistée... Pour pallier aux détresses de ces familles, combien d’intermédiaires qui se sucrent au passage ?
A se demander s’il ne vaudrait pas mieux que les femmes occidentales soient enfin débarrassées de cette contrainte mensuelle, salissante, rappel périodique à notre condition animale, qui coûte à la sécu en migraines et maux de ventres, et qui, paraît -il, influe fâcheusement sur notre humeur... (D’ailleurs, vu comme je m’énerve en ce moment, ça devrait pas tarder )
J’exagère à peine...
Bon week-end quand-même, et profitez-en pour vous faire belles !