Monsieur Villach, votre réponse à jzk m’inspire. Je ne veux pas répondre pour lui, mais je veux poursuivre néanmoins, plus sur la forme de votre réponse à celui-ci, que sur votre article, que vous défendez, et vous avez bien raison.
Je me répète, vous vous trompez de colère, car si j’ai tout bien compris, il ne faut donc pas rire des profs et les arguments des détracteurs de votre articles ne sont pas convaincants.
je cite les votres :
"1- Ce magazine que vous qualifiez de « poubelle », est lu par un grand nombre de gens : à ce titre, il mérite qu’on en fasse la critique pour montrer comment il leur inculque le crétinisme. Je l’ai fait dans mon article. Il n’est donc pas étonnant qu’il ait choisi de publier cette bande dessinée haineuse. C’est logique !"
Vous arguez que ce magazine qui est la cible de votre article dans 7 paragraphes sur 18, les 11 autres étant consacrés à la défense du corps professoral, est un vecteur de crétinisme. Mon Dieu, j’ai peur. Ce magazine dérisoire, qui se lit aux caisses des hyper, et se repose dès que votre tour vient, serait un danger pour la ménagère, parce qu’il "s’en prend aux profs" ? Et quid de la télévision alors, qui nous montre bien pire ? J’en profite pour dire que les bd publiées dans les magazines télé sont des moyens de publicité pour celles-ci, et non une volonté éditoriale de "s’en prendre" à une CSP. Les semaines précédentes, étaient publiés "les schtroumpfs", et vous n’avez rien dit que je sache...
"2- Que cette planche appartienne à un album, importe peu ici. Je n’ai pas critiqué l’album, mais seulement cet extrait publié par ce magazine. Déplacer le problème, parce que ça vous arrange, est un leurre de diversion. "
Là est le problème. Vous avez sorti du contexte UNE planche d’un album, en l’associant à une volonté délibérée de nuire aux profs. C’est réducteur et aussi dangereux que ce que vous dénoncez. De plus, un "Déplacer un problème (...) est un leurre de diversion", ne serait-ce pas un double pléonasme ?
"3- La drôlerie de la caricature m’échappe parce qu’elle est haineuse(...)"
C’est votre interprétation, merci de laisser les lecteurs de la bd en juger au lieu de vous poser en juge, juré, bourreau des magazines en libre service.
"4- Qu’elle fasse rire un grand nombre, n’est pas un argument. Vous ignorez sans doute que le groupe n’est pas un argument d’autorité. Je vous renvoie aux expériences de Solomon Asch que vous ne connaissez sans doute pas ! Le groupe, du reste, a plus souvent tort que raison, à en juger par l’Histoire. Contrairement à ce que veut, par exemple, faire croire ce magazine imbécile, la pression que le groupe exerce sur l’individu ne suffit pas à faire de lui un prescripteur fiable."
Je suis d’accord avec vous pour une fois. Toutefois, je vous opposerai que si cette BD fait rire un grand nombre, elle est peut-être tout simplement drôle. Ceux qui ne font rire personne sont-ils moins dangereux à vos yeux ? Personnellement, j’en doute.
"5- Vous trouvez que cette caricature vise juste. C’est sans doute parce que vous avez gardé cette vision du professeur, vu votre expérience scolaire malheureuse. Moi, j’estime qu’elle tombe à côté de la plaque ! La haine est mauvaise conseillère. En revanche, je trouve que le rôle prêté à l’administration est assez fidèle, quoique caricaturé. Mais ça ne me fait pas rire pour autant : c’est la politique de cette administration qui a, pour partie, conduit à la situation désastreuse que l’on connaît dans les établissements. Vous pouvez en rire. Cela m’indigne. On ne partage sans doute pas les mêmes valeurs. "
Vous vous contredisez et ça vous arrange. "La caricature des profs tombe à côté de la plaque (...)" et "le rôle prêté à l’adminstration est assez fidèle, quoique caricaturé (...)". Venant de la part de l’auteur de « Les infortunes du Savoir sous la cravache du Pouvoir » (2003), une analyse de l’Éducation nationale où le savoir est maltraité et le professeur asservi... je comprends mieux ce paradoxe partisan.
"6- Vous conviendrez que « l’âge », ou « le temps ne fait rien à l’affaire », comme chantait Brassens. Je vous laisse poursuivre la chanson. Maintenant, si le jeunisme est pour vous un argument, gardez le. Tôt ou tard, il vous reviendra sur le nez. Car on est toujours le vieux de quelqu’un d’autre".
Vous avez entièrement raison ! Moi-même, quand je vous lis, je me trouve très vieux, au point de venir vous embêter, pour vous dire que l’argument "c’est celui qui dit qui y est", c’est à la fois être resté jeune et un argument irréfutable.
"7- Quant à l’esprit de corps reproché, je ne vois pas où il se loge, sauf à juger que le mépris que l’on voue à une profession doit être toléré sans broncher, comme celui qu’on éprouve envers un sexe, une ethnie ou une classe sociale. Belle société en perspective ! Vous vouliez remettre les pendules à l’heure avec un brin d’arrogance juvénile ou sénile ? J’ai le regret de vous dire que c’est vous qui retardez"
Vous ne voyez pas ? N’êtes-vous pas un tantinet corporatiste en venant défendre vos collègues si vivement critiqués dans une page de BD, dont la majorité ne connaît certainement pas l’existence ?
Quant au magazine décrié, croyez-vous sérieusement qu’il va mettre en danger la démocratie et le corps enseignant en publiant UNE planche de BD mettant en scène un prof caricatural et caricaturé ?
En me relisant, je viens de comprendre mon erreur.
Votre article est au second degré.
Non ?
Quoi qu’il en soit, ne vous méprenez pas, il est très bien écrit et a le mérite de son parti pris, comme il a le mérite de faire réagir.
Tom Spooks