Mes excuses, les espaces entre paragraphes avaient sauté, revoici le texte de façon plus lisible.
A côté de son caractère éminemment partisan, cette analyse est finalement assez juste. Franchement, ce sondage indiquant 12% d’intentions de vote pour le MoDem (14% en Région parisienne) doit être une assez bonne surprise pour François Bayrou. Dans un contexte assez anti-européen, son parti demeure une référence pour les partisans de la construction européenne, et son projet de société semble séduire un nombre suffisant d’électeurs au-delà de la simple personnalité de son leader.
Ce sondage Ifop mérite d’être regardé dans le détail. On apprend ainsi que si l’UMP rassemble 22% d’intentions de vote, ce score passe à 35% chez les plus de 65 ans… L’UMP, assez logiquement, fonde son assise électorale sur de nombreux électeurs qui sont sortis du monde du travail, et vivent ainsi différemment la crise actuelle.
On apprend aussi que le MoDem séduit beaucoup plus les hommes (15%) que les femmes (10%), différence que l’on ne retrouve que pour le FN, ce qui suggère aussi un déficit dans la communication de ce parti (mais aussi un électorat potentiel à gagner).
L’alliance écologique bénéficie à plein de l’effet Cohn-Bendit + José Bové, deux personnalités charismatiques et qui rassemblent des électeurs très différents. L’effet additionnel se révèle remarquable. Prudence tout de même à ce sujet : le vote Vert est très dépendant des jeunes, qui se mobilisent souvent peu lors du jour de l’élection, et de l’actualité sur le réchauffement climatique. La crise économique risque donc de jouer contre eux au fur et à mesure que les semaines s’écoulent.
Effectivement, le PS s’en sort assez bien, malgré ses divisions, car il demeure la référence pour l’opposition. Et la percée de l’extrême gauche n’est pas une surprise, même si elle est plus divisée qu’attendue.
Quant au Nouveau Centre, qui, à part son patron, croit encore à son intérêt ? Des listes européennes NC ne sont d’ailleurs pas crédibles un seul instant, et Mr Morin n’agite ce petit drapeau que pour essayer de négocier quelques places pour son parti dans les listes UMP, qu’il n’obtiendra d’ailleurs qu’en nombre très réduit, tellement l’influence électorale de ce parti est insignifiante.
Pour le FN, tout va de mal en pis, faute de leader et de discours crédible et adapté à la situation. Plombé par une situation financière déplorable, ce parti perdra sans doute près de la moitié de ses élus européens en 2009, son fond de commerce ayant été phagocyté de façon soft par l’UMP.
Le sondage TNS-SOFRES de popularité des responsables politiques et des partis est plus délicat à interpréter, en raison de sa volatilité. Martine Aubry fait logiquement un bond en popularité de façon mécanique, on a pu noter dans le passé que les scores individuels dans ce sondage étaient souvent liés aux apparitions médiatiques des personnalités, et Mme Aubry avait un déficit notable à ce niveau.
Les membres du gouvernement subissent logiquement le contrecoup de la crise, et ceux qui s’en sortent sont ceux qui ne sont pas concernés…
Le sondage sur les partis est plus révélateur, mais n’a pas vraiment de signification électorale : on peut voter par adhésion comme on peut voter par rejet, et le PS conserve sa stature de premier parti d’opposition, le MoDem étant trop récent pour le lui contester.
Pour conclure sur le thème premier de votre article, il est évident que Bayrou a réussi la première partie de son pari : réussir à conserver l’influence électorale de l’ancienne UDF avec un positionnement beaucoup moins à droite. Mais le MoDem est encore loin d’être la machine de guerre que sont UMP et PS : il lui manque des personnalités connues plus nombreuses, capables d’apparaitre comme de futurs ministres, et un projet plus complet en terme d’actions dans des domaines clés comme la justice, la culture, la sécurité, l’armée etc.… Mais 2012 est encore loin…