LUPANAR est un synonyme de MAISON CLOSE, établissement offrant le « service » de prostituées. Plus discret que son synonyme populaire bordel, ce terme est plutôt utilisé par les Européens francophones, mais inusité au Québec.
La France moderne et contemporaine a souvent utilisé la réglementation plus que la prohibition.
Ainsi, en janvier 1796, sous l’impulsion du Directoire, Napoléon fait établir le registre de la prostitution parisienne. En 1802, on établit la visite médicale obligatoire des prostituées pour endiguer l’épidémie de syphilis de l’époque. Dans un temps où les femmes, n’ayant pas accès à l’université et ne pouvant donc pas être médecins, cette « visite médicale », perçue comme plus dégradante qu’une passe avec le client, était aborrhée par les prostituées.
Les filles de rue sont alors dites « en carte » et celle des maisons closes sont dites « à numéro ». Les « insoumises » sont punies. Cette position dure jusqu’en 1946, date à laquelle Marthe Richard fait fermer les 1 500 maisons closes françaises.
L’ABATTAGE : pratique qui consiste à se prostituer un grand nombre de fois par jour avec des prix très bas. Les maisons d’abattage furent le plus souvent fréquentées par les clients peu fortunés : militaires (voir femmes de réconfort), marins et migrants. Depuis quelques années cette pratique fait un retour en force par le biais des « tour » : des escortes des pays de l’est s’installent pour une courte période dans un hôtel d’une grosse ville européenne et reçoivent un grand nombre de clients par jour (souvent plus de 10). En France, il faut dire que ce fut jusqu’à plus de 50 clients pour certaines filles dans le quartier de la Goutte d’Or à Paris, avant la loi dite “rattachement des familles”. Les passes étaient alors pratiquées sans aucune hygiène : ni savon, ni préservatif. De nos jours, la prostitution dans les camionnettes ou autocaravanes du bois de Vincennes, s’apparente à l’abattage.