Morice, qui m’accuse de rester figé dans les années 50 de la guerre froide, est, quand à lui, prisonnier de la grande époque des groupes et groupuscules politisés des années ’70.
Car franchement, de part et d’autre, on constate une dépolitisation massive de la population qui laisse en lice quelques groupes aux mots d’ordre incendiaires (voyez les amis de Coupat qui en arrivent à appeler à la guerre civile à Villiers le Bel) ; en face les Batskins et autres chez qui notre frileux momo croit voir revivre les hordes brunes du Führer. Rien d’autre.
Les seules causes qui mobilisent des milliers dans la rue sont communautaires (voyez les foules enkeffiyées et tchadorisées dès qu’il s’agit de Palestine, ou, à l’inverse, les porteurs de kippas quand il s’agit de réclamer la libération du soldat Shalit.) Ou catégorielles - les manifestants contre les différents plans du gouvernement. Ou « festives ».
Sinon, ce sont des épiphénomènes.
Tenez, je parie que si je réunissais trois cents personnes pour commémorer l’acte de bravoure de Charlotte Corday et couvrir la statue de Danton de peinture rouge Momo crierait à une tentative de coup d’état royaliste !
On s’étonne de la manifestation des Chinois de Belleville car c’est un cas unique - des « Français » n’oseraient ni ne voudraient jamais descendre dans la rue pour réclamer la sécurité. Ni même pour réclamer quoi que ce soit, hormis la défense de leurs statuts (je ne critique pas, je constate).