Bonjour J. Grau
Et merci pour votre réponse.
Je pense bien comprendre, globalement, ce que vous voulez dire quand vous expliquez que égalité et liberté, et j’adhère aux formules que vous employez pour résumer ce concept. Mais en fait, si votre article me laisse un peu perplexe, c’est parce que je n’arrive pas à bien à comprendre quelle serait la société qui correspondrait à votre thèse.
Ainsi, comment faire disparaître les rapports de domination que vous évoquez ? Quels sont précisément ces rapports de domination ? Quel est le niveau acceptable d’inégalité (dans votre article vous évoquez des « inégalités suffisamment faibles ») ? Comment se traduit l’égalité dans le domaine économique ? ...etc.
Car je pense que c’est finalement bien là la question importante : l’organisation de la société c’est avant tout un problème pratique, même si des valeurs et des principes (éventuellement en -isme, avec toutes leurs nuances) peuvent nous guider.
Ainsi, si le projet soviétique a échoué, c’est bien parce que confronté à la réalité des rapports humains, il ne tenait plus debout. Finie l’égalité, en effet, puisque l’égalitarisme devait être imposé, malgré eux, à tous ceux qui n’y adhérait pas ... (ceux là pour autant étaient-ils moins bons hommes que les autres ? Qui pourrait en juger ?).
La Terreur (le rôle exact de Robespierre est controversé) n’est qu’un épisode de la Révolution. Son absence n’aurait pas empêché l’installation d’un régime démocratique, voire républicain, qui aurait certes eu un visage un peu différent. Aurait-il été moins démocratique pour autant ? La France est-elle plus démocratique que ses voisins ?
La Terreur, comme le Bolchevisme, s’est opposée radicalement aux individus ; c’est cela qui était contestable et qui a signé son échec. Le projet initial des constituants n’était pas celui-là.