Il y a autour de cet impôt des hypocrisies insupportables et surtout des choses clairement choquantes sur le principe :
- je veux bien concéder que l’on taxe une plus-value, mais l’augmentation anarchique de la valeur d’une résidence principale dans une grande ville ne peut aucunement être assimilée à une plus-value. Quand on sait que la décote dans le décompte du patrimoine n’est que de 20%, c’est tout simplement inacceptable, car c’est et j’insiste vraiment sur ce point, une authentique spoliation. La chasse aux Koulaks est ouverte, mais les possesseurs de datchas sont à l’abri, eux...
- le second point qui me hérisse, c’est le phénomène du capital avec un taux négatif : si avoir du capital contraint à un placement forcément négatif, c’est à dire à un amenuisement progressif du capital placé, c’est la mort de l’investissement en France. Il est vrai qu’une loi a été votée épargnant les actionnaires, tout récemment, mais cela ne règle pas le problème, et d’ailleurs, cette loi aurait du être assortie de conditions.
Et puis peu importe au final, moi, je ne suis pas contre la redistribution, mais qu’elle soit intelligente bon sang : avec une assiette plus large et un taux de 0.1% soit 1 pour mille, sans exonération aucune, cet impôt rapporterait exactement la même somme sans pour autant s’asseoir sur le droit. D’ailleurs, il rapporterait à mon avis plus, car un certain nombre d’individus reviendraient se domicilier fiscalement en France, du coup, ou cesseraient de trouver des échappatoires.
1 pour mille, ça veut dire 750 euros pour un patrimoine de 750 000 euros. C’est supportable.
Pour ce qui est de la jalousie, bien évidemment, c’est ce qui retient les politiques de réformer une bonne fois pour toutes cet impôt.
Le PS a clairement énoncé son intention d’aggraver la situation, puisqu’Hollande a déclaré vouloir faire sauter le bouclier fiscal. Chapeau bas, M.Hollande : les Parisiens et autres habitants des grandes villes, ce n’est tout de même pas leur faute si l’immobilier augmente : et à la cadence actuelle, les possesseurs de 3-4 pièces vont être les prochains à le payer cet impôt. Tous les bobos qui votent socialo devraient méditer cet aspect des choses, parce que cela va leur retomber sur le museau tôt ou tard...
Quant aux UMP, ils pouvaient faire une réforme, et ils ne l’ont pas faite, ce qui prouve qu’ils s’en foutent, et que, comme d’habitude, leurs cadeaux ne vont vraiment qu’aux plus gros : ceux qui ont les moyens d’investir 750 000 euros en actions, et tant pis pour les simples particuliers dont le seul souci est de se loger.
Côté cocos et trotskos, vous connaissez le refrain : on ne va pas plaindre les riches. Tiens, ça me rappelle un sketch de Le luron à propos de Miterrand et l’économie : Miterrand explique ce qu’est la planification : il y a 5% de chômeurs à Bordeaux et 15 à Strasbourg. La situation est inégale. Eh bien planifier l’économie, c’est faire en sorte qu’il y ait 15% de chômeurs aussi à Bordeaux...
Là, même raisonnement : l’égalité des droits, c’est foutre tout le monde dans des cités, à la soviétique, quoi...Et en ce sens, cela rejoint les mobiles sous-jacents et malsains que je mettais en évidence : c’est un impôt aussi basé sur l’envie et la jalousie, ou, tout du moins, l’absence de réformes autour de cet impôt part de ces « bons » sentiments « égalitaires »...
C’est pour cela que pour ma part, je ne me fie sur ce point qu’aux positions de l’UDF qui me semblent claires, applicables et raisonnables. Encore faudrait-il qu’ils arrivent au pouvoir...