Il y a des clairement des réactions très contrastées à cet article. Je vais tenter une réponse groupée : je crois que sur cette question, il ne faut pas adopter une posture idéologique.
évidemment il y a des gens moins riches et d’autres plus riches : ceci justifie-t-il qu’il y ait un droit différent pour les uns et pour les autres ? Que l’on spolie un pauvre ou un riche, une spoliation demeure une spoliation.
Par ailleurs, mon article n’a nullement parlé de supprimer l’ISF, comme m’en prêtent l’intention plusieurs contributeurs, mais de le réformer afin de le rendre juste et efficace.
Actuellement, un 3/4 pièces à Paris vaut environ 450 000 euros (plus en fait pour un 4 pièces). Si l’immobilier croît comme il a crû ces 5 dernières années, un appartement de cette taille vaudra quasiment 900 000 à 1 000 000 d’euros d’ici 5 ans. Or, l’ISF commence à 732 000 euros. Même avec une décote de 20% à 900 000 euros, on paiera alors l’ISF.
Ceux qui ont acheté un 3/4 pièces dans les 5 dernières années n’ont pas prévu cette évolution. Ce ne sont pas forcément des gens très riches. En revanche, ils se sont fortement endettés.
Ils vont donc payer cet impôt.
Lisez par ailleurs le Canard enchaîné d’aujourd’hui (mercredi 03 janvier 2007) et notamment les mécomptes de l’INSEE sur la démographie.
L’INSEE s’est largement plantée sur l’évolution démographique : les Français vont bientôt passer le seuil de renouvellement des générations (taux de fécondité de 2). Tant mieux pour les retraites, parce que la proportion d’actifs, par rapport au plan de Fillon sera de 1.4 et non 1.1, tout du moins, si la tendance se poursuit.
En revanche, pour l’immobilier, la crise va s’aggraver. Il n’y a pas assez de logements, et l’état a beau multiplier les mises en chantiers, cela ne sera pas suffisant.
Un certain nombre d’abrutis qui se sont opposés aux développements des villes nouvelles au début des années 80 portent sur ce point une responsabilité écrasante, de même que ceux qui établissent le schéma directeur des communications et transports en Ile de France (pas de communications de banlieue à banlieue en 30 ans).
Peu importe, passons. On trouve toujours moins riche que soi, et toujours aussi plus riche que soi. Mais il faut se méfier, on peut finir par se retrouver dans la catégorie dont on se gausse, et en outre, le principe d’empêcher un capital de générer des revenus pourrait un jour s’appliquer à une autre catégorie que les gens « riches ».
Bref, raisonnons pragmatiquement, économiquement et juridiquement, et pas idéologiquement, en resservant la vieille soupe remise au goût du jour de la Lutte des Classes...