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Commentaire de easy

sur Affaire Galliano (suite) : qui a commandité la vidéo ?


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easy easy 4 mars 2011 15:24

@ Hommelibre,

Je vous fais le même reproche que j’ai fait hier sur votre autre papier Galliano.

Quand on se trouve face à une affaire dont on ne connaît pas bien les détails, on devrait éviter, aussi bien dans le sens de l’hallali que dans celui de la défense, d’ajouter à la confusion. 
Faute d’éléments clairs, on ajoute des éléments imaginaires. C’est une erreur au sens où ça ne conduit forcément qu’aux embrouilles (faites de bonne foi ou de mauvaise foi).

L’invention en positif ou en négatif, de complots, d’intentions, de pensées, qui ne sont pas clairement établies ou prouvées traduit le goût pour la fumée et l’enfumage. 

Je le répète, nous ne sommes pas flics et n’avons pas leurs moyens d’investigation. D’ici nous ne devons commenter que sur la vidéo, telle que nous la voyons tous. 

Que voyons-nous tous ? Un homme connu, ivre, proférant des injures dures car de type dont on ne peut pas se défaire puisqu’elles portent sur un délit de race, de religion ou de physique. 

Au vu de cette scène, sans spéculer sur la pensée de la personne qui a filmé, on doit commencer pas se demander si les injures d’une personne visiblement ivre (on sera tous d’accord sur le fait que son ivresse est visible, c’est un point très important) faont aussi mal que celles proférées par une personne en pleine conscience.
Ensuite on peut se demander si des insultes lancées par un clochard nous blessent autant que celles lancées par un président.
Ensuite on doit se demander si un homme ivre a tendance à dire le fond de sa pensée ou s’il dit n’importe quoi, si le seul vrai fond qu’un ivrogne avoue c’est son mépris de lui-même.

Enfin, si dans la discussion on pose qu’un ivrogne n’est pas aussi responsable qu’un homme à jeûn, on doit poser la question de son irresponsabilité si dans son ivresse, il tue quelqu’un.

Car de toutes manières, la Justice tiendra compte de cette ivresse. Et là elle aura deux options contraires. Soit elle partira du principe que sous alcool on n’est pas très responsable, soit elle partira du principe que chacun est très responsable de sa prise de drogues. Qu’au moment où, fin saoul, on profère des insultes, on soit inconscient, ça c’est clair mais est-on parfaitement conscient et raisonnable quand on entame un premier verre de ce qu’on sait déjà être le début d’une série ?

Pour ma part, j’irais à dire que Galliano est 100 % responsable de son ivresse et de ses conséquences (comme il l’aurait été après avoir pris le volant par exemple) et que les victimes de ses insultes, voyant qu’il était saoul, n’ont pas trop souffert, malgré l’autorité de cette star.

Je crois qu’il y a largement matière à débattre philosophiquement avec ces points factuels. Il n’est pas utile, il est même dilatoire, peut-être également egocentrique, d’ajouter des arguments soi-disant très spécifiques à ce cas alors qu’ils ne sortent que de son imagination.

Il ne faut pas se servir d’une affaire pour prouver l’étendue de son imaginaire ou sa capacité à deviner les ficelles cachées, pour jouer les Sherlock Holmes. 

Le passé de cette affaire, je n’y toucherai pas. Je n’irai qu’à des projections. Si Galliano est reconnu responsable d’une vilaine conduite vis à vis de deux inconnues, la maison Dior disposera d’une voie royale pour dire qu’elle a énormément souffert de cette turpitude et pour demander à son ex créateur des réparations conséquentes. Inversement, si la Cour s’en tient au strict moment de l’insulte, elle le déclarait inconscient donc peu responsable de cette situation et c’est lui Galliano qui serait fondé à dire que son employeur l’a lâché lâchement. 

Cette affaire, et celle de Guerlain, nous donnent l’occasion de redécouvrir qu’une entreprise est un drôle de monstre. Capable de tout dévorer par ses puissances et ses pouvoirs, mais jamais compromise par quelque pensée libre. Une entreprise peut être compromise par exemple en produisant un médicament qui tue mais jamais au niveau de sa pensée. Elle a toujours une éthique irréprochable. Une entreprise peut très bien grenouiller avec n’importe quel régime, dont le nazi, dont celui de Khadafi, mais en sortir sans aucun dommage à son image.


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