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Commentaire de Citoyen

sur La Marche Des Salopes Versus La Talibanisation Des Esprits


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Citoyen 20 juin 2011 21:40

Bonsoir Cyprienne,
Je suis d’accord avec la tonalité de l’article : il existe un parti pris pour la femme en tant que victime, et l’homme en tant que bourreau.
Cependant, le reste de votre message mérite, je pense, quelques clarifications, si vous le permettez.
Voici ce que vous dîtes : « Il faudrait que les hommes soient de glace mais en même temps qu’ils soient réactifs à nos signaux...
Il faudrait qu’ils soient moins machos mais en même temps plus virils....
Il faudrait qu’ils s’occupent des taches ménagères mais en même temps qu’ils nous tiennent la porte...
 »
Je ne crois pas que les hommes doivent être de glace. Ils doivent accepter la beauté féminine s’ils sont hétéros et séduits, ce qui est tout a fait compatible avec la réactivité des « signaux » dont vous parlez. Je sais reconnaître dans la rue une femme qui « veut », sans que je ne la considère comme une « salope », ou que je vois en son comportement un « appel au viol ».

Concernant la virilité, c’est certainement votre acception qui vous pousse à la lier au machisme. Un homme viril, pour moi, c’est un homme fort. Un homme macho, lui, n’est pas forcément fort. Il peut même être menu. Il veut juste dominer. Un homme viril saura être fort sans se faire dominer, ni sans avoir besoin de dominer.

Enfin, concernant l’homme qui s’occupe des tâches ménagères et qui tient la porte, permettez-moi d’y voit une dissonance cognitive qui vient de votre propre vision de l’homme. Pourquoi un homme qui est « galant » ne serait-il pas investi dans le foyer ? L’homme galant n’est-il que celui qui rapporte le pain à la maison ? UN homme romantique, qui apporte des fleurs est-il incapable de passer l’aspirateur ?

Vous parler de contradictions. Mais c’est vous qui les voyez comme contradictions. Je pense qu’en cela l’article de l’auteur est très révélateur de nos esprits embrigadés. Peut-être que les médias, les films, le porno, les magazines etc - et accessoirement nos ancêtres- ont motivé ce que nous sommes aujourd’hui. Cependant, je suis tout à fait d’accord avec l’auteur, quand il défend l’idée selon laquelle cette vision de la femme - en tant que morceau de viande - est une chaire que nous pouvons posséder bon gré mal gré (d’où la « talibanisation » des esprits).

Bien sûr, ne nous sommes pas des talibans ! Nous ne lapidons pas les femmes contrevenantes, non obéissantes etc. Mais en participant, même inconsciemment, à cette façon de penser : « si elle s’habille comme une pute » - qu’est-ce qu’une pute ? - alors elle doit être traitée comme une pute - qu’est ce que « traiter une pute » ?-
En pensant ainsi, c’est imposer à la femme un comportement, un choix dichotomique. Soit elle est pieuse - limite virginale -, soit elle est salope - et non respectable.
On en pense pas qu’une femme peut avoir conscience de sa sexualité, de son potentiel de séduction, comme tout être humain. Mais accepter de séduire, et se laisser séduire, ce n’est pas appeler au viol ! Voilà la lie de la « talibanisation ».

OUi, quand on voit une belle femme, alors notre pénis s’érige fièrement. Elle est « bonne », mais je veux l’avoir, sans la violer. Je veux l’aimer, même une nuit, sans lui manquer de respect. Elle est vulgaire ? J’aime la vulgarité ! Elle est timide ? J’aime sa timidité ! On veut lui faire l’amour, on est séduits. Mais si on pense : elle est « bonne », alors elle mérite que le lui donne ce qu’elle mérité, c’est une autre façon de penser !

Les femmes ont le droit de « chercher » à séduire, ce sont des êtres humains, hey ! Mais aujourd’hui, il semble qu’on leur ôte ce droit. Car en pensant : « elles l’ont cherché », c’est les culpabiliser.

Oui, elles cherchent, mais elles nous cherchent, nous, mâles qui doivent leur être dignes ! NOn pas le violeur, criminel exécrable.

Par contre, l’auteur ne devrait pas mettre dans le même pot : femmes et enfants, et hommes. C’est continuer inconsciemment de victimiser les mêmes victimes, faibles, et diaboliser, responsabiliser les hommes.

J’ai lu qu’un internaute a dit que les mères frappaient plus leurs enfants que les pères. Si cette étude est vraie, pourrait-on penser que le temps que les mères passent avec leur bambin est plus « propice » à ce genre de violence que le temps que passe le père européen ?

Je ne dédouane pas ces violences, bien évidemment. Il serait naif de croire que la femme est dénuée de tout vice ! Elle est un homme !

Je pense que les musulmans, puisque l’on parle d’islam, sont plus « conditionnés » pour frapper leurs femmes, le Coran autorisant de frapper toute femme non obéissante, même sous conditions. Il est peu acceptable pour nous, de culture judéo-chrétienne-romano-etcetc , avec toute l’Histoire que nous avons, qu’une femme, même désobéissante, soit frappée pour quelque motif, par un pieux mari qui voit en elle une mauvaise femme.
Oui, la condition de la femme en islam est meilleure, etc etc. En son temps, oui. Et encore, certaines tribus d’Arabie étaient plus avancées que l’Islam, quand on sait qu’il faut le témoignage de deux femmes pour compenser celui d’un seul concernant les questions de dettes et d’affaires. Quoi ? Les Grecs, ces machos, avaient-ils tort quand ils pensaient que la femme devait rester au foyer, maitresse de maison, savante gardienne de l’économie ménagère ? Vraiment, il faut être honnête sur ce point. Là n’est pas le procès de l’islam, mais en terme de condition de la femme, c’est vraiment être de mauvaise foi que de dire que la femme « occidentale » a à envier la femme musulmane non occidentale. Au moins, « nous », l’égalité stricte est prônée sur les écrits fondamentaux...

Revenons à notre « affaire ». Je pense que les hommes doivent penser autrement la femme. Oui, elle est la source de jouissance. La source d’affection. Mais elle n’est pas un morceau de jambon qui mérite d’être avalé sans son consentement. Elle est un jambon, à la limite - c’est de l’humour ! - mais qui dit « oui » distinctement ! Bon Dieu !

Et qu’on ne dise pas : elle porte un string, bla bla. Car la perception de la nudité est intrinsèque à la culture qui la porte. Il est justement, puisqu’on est dans ce type de comparaison, étrange que la femme qui porte un string qui dépasse de deux centimètre de son pantalon en Occident soit confrontée à la même pensée dégueulasse du taliban qui voit une femme avec deux kilos de tissus étouffants sur ses épaules.
Le point commun ? La couleur bleue du string et de la burqa ? NOn, c’est la pensée malsaine qui sème dans les esprits. Qu’importe qu’un violeur soit musulman ou non, c’est le fait qu’il soit conditionné à ôter le droit de dire oui ou non à une femme qu’il juge immritante de ce droit qui compte. Nous n’avons hélas pas les statistiques des pays dits musulmans sur le nombre de viols commis - et qui je pense, sont certainement plus étouffés que dans le monde occidental - . Cependant, c’est notre pensée qu’il faut travailler. Comment autrement expliquer que des hommes puissent marcher sans problèmes auprès de femmes en string, de femmes en deux pièces - parfois une ! - à la plage, quand d’autres y voient justement « un appel au viol » ?

Vous n’y voyez pas la culture ? Moi je trouve que c’est tellement gros qu’on en oublie. Oui, mesdames, déshabillez-vous, si vous le voulez. Vous êtes belles. Vous n’avez pas à subir le joug de certains de nos confrères.

 Quant à la comparaison fallacieuse sur la rollex et le Bronx, cela ne justifie en rien les efforts qui doivent être faits pour que l’association Bronx-Rollex-vol cesse d’exister. Car en laissant ce genre de tryptique germer dans les esprits, on vient à justifier l’agression de ceux qui ont réussi leur vie - ou qui tentent de montrer qu’ils ont réussi - . L’agression ne se justifiera jamais. Car c’est penser même de façon inconsciente : quel c*on ! Et pourquoi il a montré sa M*ercedes celui-là ?? Au lieu de penser le pauvre. C’est abusé, on n’a pas le droit de rouler tranquille dans ce pays.

Et ’ce n’est pas en abandonnant le terrain (le « arrêtez votre utopisme »), que cela va arranger les choses pour que cela rentre dans le bon ordre.

Il est regrettable que la pensée même « elles ont cherché le viol » fasse encore partie des esprits. Et oui, ce policier Canadien n’était pas à sa place, et je dirai même, que sa place en tant que tenant des forces de l’ordre aurait du le pousser à travailler pour le bon ordre des choses.

Amicalement,

Bonne soirée


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