« Les différentielles d’inflation et d’intérêt agissent aussi à long terme ».
Jamais dit le contraire.
« Le dollar est une monnaie véhiculaire mais ce n’est pas pour autant que l’inflation est décorrélée de la création monétaire ».
Et c’est pourquoi ?
« Tes pseudo fondamentaux sont invalidés aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne ».
Et pourquoi demande-t-on de la livre et du dollar à ton avis ? Serait-ce lié à Wall Street et à la City ? Est-ce généralisable ? Rien n’est invalidé, c’est ce qu’on appelle des déséquilibres financiers. Et on voit ce que ça donne.
"Déjà,
il y a un euro pour tout le monde, c’est ce qu’on appelle la monnaie
unique«
Chaque banque centrale de l’Eurosystème est juridiquement comptable des créances que l’on détient sur elle via les dépôts dans les banques commerciales de son ressort. C’est pour ça que les Allemands disent »monnaie commune« et pas »unique« . Question de rigueur. Quand une banque allemande reçoit un dépôt en euro émis par la banque de Grèce, ça dégrade le bilan de la Bundesbank (puisque la banque de Grèce, bon...). Rien de tel entre le Crédit mutuel »Lorraine« et le Crédit mutuel IdF
» L’euro comme toutes les devises en change flottant du monde a
son taux de change qui dépend de l’offre et de la demande, les seuls
vrais fondamentaux« .
Drôles de fondamentaux, car l’offre et la demande se font en fonction de critères (prix, qualité, anticipations...) sur tous les marchés. C’est Dieu qui détermine la demande ?
»Tu
esquives mon propos. Tu ne nies pas que la France n’est pas une ZMO.
Surtout qu’une ZM peut devenir optimale par le biais des mécanismes de
compensation qui peuvent être étatiques. La zone euro aurait tout
intérêt à se doter de tels instruments. Tu oublies aussi que les pays de
la zone euro sont très ouverts aux échanges entre eux, du coup, la
baisse de transaction par la monnaie unique leur est largement
profitable.
Les dévaluations en chaine des monnaies nationales en Europe, on a vu ce que ça a donné dans les années 30".
Je n’esquive rien. Je nie que la France soit comparable à la zone euro, du point de vue de la circulation du travail ( quelques petits problèmes linguistiques et culturels se posent), du point de vue des transferts budgétaires (les Allemands de l’Ouest veulent bien financer ceux de l’Est, mais des Grecs ?), sociaux (la Finlande, c’est pas la Grande-Bretagne)...
La baisse des coûts de transaction est parfaitement secondaire, sinon la zone euro ne se traînerait pas dans les bas-fonds de la croissance mondiale depuis sa création. La Suède est largement plus ouverte que la France, et elle a sa petite couronne. ça n’handicape pas son taux de croissance depuis 10 ans, faut-il le rappeler ?
Donc en attendant l’avènement d’un Etat européen dont on perçoit mal les contours institutionnels, il est fort probable que la zone euro reste pour longtemps une ZMTSO (zone monétaire très sous-optimale), à la différence de la France.