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Commentaire de Renaud Bouchard

sur L'après présidentielle : chronique d'un Coup d'Etat annoncé ?


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Renaud Bouchard Renaud Bouchard 20 avril 2012 19:22

@ Hans et Bodidharma. Merci pour vos observations. Veuillez trouver ci-après un extrait d’un article de François Leclerc, intitulé « Le lait est sur le feu », paru sur le blog économique de Paul Jorion en date du 18 navril 2012. Le menu est très détaillé. La Maison n’offre pas le café...


« La Banque d’Espagne vient de valider un plan d’assainissement du secteur bancaire gouvernemental. En plus des 9,2 milliards d’euros déjà dégagés en 2011, celui-ci va devoir trouver dans l’année qui vient, ou les deux prochaines années (pour celles qui participeront à la restructuration du réseau des Cajas en pleine déconfiture), 44,6 milliards d’euros. Soit en les prélevant sur leurs profits, ou bien en émettant des actions, soit en dernière instance en faisant appel au Frob, le fonds public d’aide. La vraisemblance du plan est faible, n’anticipant pas toutes les occasions à venir que les banques vont avoir d’accroitre leurs pertes.

Telle est la dynamique dans laquelle l’Espagne se trouve placée, avec comme seule alternative d’imposer aux régions des coupes claires dans les budgets de la santé publique et de l’enseignement pour regagner la confiance des marchés. Le gouvernement croit en avoir trouvé le moyen en s’engageant à payer les factures en souffrance des régions contre l’élaboration d’un plan d’économies. Prises à la gorge, quatorze régions sur dix-sept ont répondu présent et ont remis près de 4 millions de factures impayées pour un montant de plus de 17 milliards d’euros. Les plans remis d’ici fin avril et acceptés, les fournisseurs seront payés en mai, est-il promis.

L’objectif est de crédibiliser la participation des régions à la réduction du déficit, mais que craignent en réalité les investisseurs ? Que l’Espagne atteigne ses objectifs de déficit ou bien le contraire, inquiets qu’ils sont d’une récession qui ne peut ainsi que s’accentuer ? La stratégie poursuivie envers et contre tout procède d’un total contresens.

On peut faire confiance aux dirigeants européens : ils n’interviendront en Espagne que quand ils ne pourront plus faire autrement, n’étant capables de lever la casserole de dessus le feu que pour l’y reposer ensuite. La guerre des nerfs a donc repris.

Tous les regards se tournent vers Washington et la réunion du FMI. Le gouvernement allemand a fait savoir qu’il attendait qu’un signal y soit donné, afin que « les Européens ne soient pas livrés à eux-mêmes ». Quelle reconnaissance de l’impasse ! Pour que la BCE ne soit pas dans l’obligation d’intervenir à nouveau, sous une forme ou sous une autre, la seule issue est en effet que des ressources financières soient dégagées via le FMI pour secourir par ses prêts les pays européens qui devront à leur tour sortir d’un marché devenu infréquentable vu ses prix.

Chaque chose à sa place : à la BCE, le sauvetage des banques, aux États celui des États, c’est ainsi que peut être résumé le plan dont le second volet doit encore être concrétisé. Mais la question du risque pris par le FMI, et donc par ses membres, n’est pas négligeable, impliquant des contreparties. Les éléments d’un accord global sont connus, tout du moins pour les pays émergents, mais son adoption n’est rien moins que certaine. Car il représenterait un pas en avant vers une réforme du système monétaire international, et celle-ci ne pourra intervenir qu’à chaud, là encore quand il ne sera plus possible de faire autrement. En niant dans la presse brésilienne toute responsabilité à la baisse entretenue du dollar par la Fed dans le surenchérissement du réal, épousant la thèse américaine, Christine Lagarde vient de montrer non seulement quelles sont ses marges de manœuvre, mais également que les Américains ne veulent rien céder, craignant de ne pas pouvoir contrôler la suite. » Source : http://www.pauljorion.com/blog/?p=36071

Cordialement,

Renaud Bouchard


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