Il faut redire deux choses importantes s’agissant des sondages :
- d’abord, ce n’est pas le résultat qui est intéressant, mais la tendance que les sondages montrent. Par exemple, il est rare qu’un candidat dont la tendance baisse en février puisse remonter un ou deux mois plus tard (Barre, Balladur, Jospin...)
- Ensuite, il y a un effet mécanique « sondagier ». Je m’explique, il faut se remettre dans le contexte des enquêteurs et enquêtés d’un sondage. Entre la poire et le fromage, le téléphone sonne, si la personne correspond au pannel, elle est retenue, ensuite lui est posée une rafale de questions. Bien des gens sont pas ou peu politisés. Par conséquent, lorsqu’on leur pose la question fatidique « y a t’il des chances que vous votiez pour Mr untel », beaucoup d’enquêtés répondent spontanément sans même trop réfléchir par le nom de la derniere personnalité qu’ils ont vu à la télé... (D’après les instituts, cet effet mécanique compte pour au moins 5 % avant que ne débute la campagne officielle). Cet effet que j’appelle « mécanique » a beaucoup influencé les sondages à propos de la municipale de Paris en 2001. En effet, si vous vous souvenez bien, avant que ne démarre la campagne officielle, on voyait beaucoup l’un et l’autre des Tibéri à la télé, y compris quand ils étaient attaqués. Résultat : les sondages à deux mois leur étaient plutôt favorables (bien qu’ils soient en pente descendante). Ce qui surprenait tout le monde. En revanche, Delanoé n’avait pas encore vraiment démarré sa campagne du fait de l’hypothèse Jack Lang.
Par conséquent, il faut regarder les sondages... sans trop s’y fier !