@Spartacus
Pour comprendre comment la pensée de Keynes a été déformée par Hicks, je vous conseille de lire le livre de Steve Keen : « l’imposture économique ». Keynes est en partie fautif de cette déformation, car il a volontairement caché certaines explications de sa théorie.
Sur le rôle de l’Etat, j’admet vos réticences mais l’approche ultra-libérale a également de graves défauts.
Emettre ou créer de la monnaie ne coûte pas grand chose, il s’agit aujourd’hui principalement d’enregistrer toutes les transactions. Laisser la création monétaire aux banques est leur offrir de choisir eux-même les sujets de l’investissement. Or la création de richesse est un processus long et créant de l’incertitude (et non du risque, car le risque peut se calculer). La banque choisit toujours de favoriser des opérations de prédation qui sont beaucoup moins risquées et plus rentable. Pourquoi attendre des années alors qu’on peut gagner en quelques milli-secondes sur les marchés financiers. Un indicateur de ce phénomène est que les marchés financiers drainent plus de 98% de la monnaie en circulation, laissant le reste à l’économie réelle.
Si nous voulons combattre le chômage, cela passe forcément par le financement d’investissements longs est cela est un choix politique. Il est parfaitement admissible de ne pas confier ces choix aux états, mais cela doit être le choix du peuple et non celui des banques. On peut toujours trouver une organisation adéquate.
Tous vos économistes « libéraux » se basent sur une théorie économique dite néoclassique dont aucune de ses lois se vérifie dans la vie réelle et qui brille par l’absence d’analyse dynamique. La conséquence est l’utilisation du chômage de masse comme variable d’ajustement et ce n’est pas acceptable. L’économie socialiste est morte à cause d’un défaut de même nature (la pénurie comme variable d’ajustement). L’économie capitaliste prend l’eau de tout bord et ne tient que par l’intelligence des prédateurs.
Vous citez Hayek, mais l’école autrichienne d’économie n’est pas exempte de défauts. Elle est assez proche de l’économie néoclassique et s’en distingue par une obsession de l’équilibre. Au moins, il reconnaissent que l’économie n’est jamais en équilibre,mais toujours pas de vraie analyse dynamique des phénomènes.
Il est temps d’inventer autre chose.