Détruire l’UE ? Non, loin de l’UPR cette idée. La
France en sort. Mais si les autres pays veulent continuer l’aventure, pas de
problème. Ils sont libres de leur choix.
Donc tu es sur le fond sur le même positionnement que
nous lorsque je parlais des renégociations que DLF souhaite instaurer. Si des
pays refusent ce qu’on leur propose, ils ne viennent pas...
Moi, je crois que la voie que tu proposes, si elle ne
doit pas être fermée, reste très dangereuse. Souviens-toi, je le dis toujours
aux militants de l’UPR, du Royaume-Uni qui a tenter dans un premier temps de
faire cavalier seul avant de finalement se voir contraints de rallier la CEE et
d’adopter des politiques qu’ils auraient très probablement réussi à éviter
s’ils avaient été dans la CEE dès le départ (et notamment la PAC).
Quant à la deuxième partie de votre phrase, je ne l’ai
pas comprise.
Je fais référence au
fait que l’UPR, en acceptant de se soumettre à l’article 50, se soumet au droit
européen. De même, l’UPR au fond accepte l’argument européiste selon lequel il
n’y a pas d’autre alternative entre la sortie de l’UE (décrite comme engendrant
le chaos) et le maintien du système actuel.
Je suis d’accord que Juppé n’a rien à voir avec NDA.
Ou que NDA n’a rien à voir avec Placé, ou Laurent, ou Bayrou. Je n’assimile pas
et je n’assimilerai jamais NDA à un européiste tant qu’il maintient ses
positions actuelles.
Le pb, c’est qu’à l’UPR, on entend constamment ce type de conneries, le fil
comme les docs officiels de l’UPR en témoignent.
Quand je parle de vérité, ce n’est pas sur les choix
politiques. C’est sur le diagnostic et la mise en lumière de ce qu’est vraiment
la construction européenne. Quand l’UPR dit que l’article 63 interdit
toutes les restrictions aux échanges de capitaux, et que cela est la cause
principale des délocalisations, il ne ment pas. C’est un fait. C’est la
vérité.
Et tu te trompes. En premier lieu car cet article
admet des exceptions. Mais surtout parce que, comme svt à l’UPR, tu identifies
le droit et la politique. L’article 63 n’est rien d’autre qu’un instrument au
service d’une politique, d’une vision ultra-libérale. C’est contre cette vision
qu’il faut lutter et non pas contre l’article en lui-même qui n’est rien
d’autre qu’une norme à inverser.
La cause principale des délocalisations, c’est la
différence des coûts.
[NDA] veut dénoncer les traités, c’est-à-dire rompre
un contrat, autrement dit ne plus être lié aux obligations qu’il implique. Et
rompre les traités qui lient la France, c’est finalement sortir de l’UE. Mais
il n’aime pas le mot sortir. Il veut transformer le truc, en étant au cœur du
système. Donc il n’y a rien à dénoncer en fait.
Et là, je ne comprends pas ce qui te bloque... NDA veut dénoncer la forme des
traités pour les transformer... Où est la contradiction ? Je ne vois pas. Et
oui, NDA n’aime pas le mot sortie, tout comme moi. Accepter ce terme, c’est au
fond reconnaître par avance notre défaite, se soumettre à l’alternative imposée
par les européistes entre la situation actuelle et la sortie, vue comme le
chaos.
« Si la France n’y est plus, il n’y a plus
rien. » Ce sont ses mots, les mêmes que tous les défenseurs de l’UE (sur
ce point là, je ne dis pas qu’il est européiste, je constate juste que cette
excuse est utilisée par les défenseurs de l’UE). Donc si la France sort du
système de l’UE, c’est le néant, le chaos, l’apocalypse, the end ?
Il est clair que l’UE serait fragilisée. Mais je crois pour ma part que ce
serait un risque énorme pour la France : l’UE pourrait prendre des mesures qui
nous seraient défavorable et nous les imposer lorsque nous demanderons notre
réintégration, exactement comme le Royaume Uni dont je parle plus haut. NDA a
peut-être raison, mais il prend un risque énorme en disant cela (sauf que bien
sûr il n’est pas au pouvoir).
Et puis il parle d’imposer aux autres la vision de la
France. Sur ce point, je suis en total désaccord.
Non, pas du tout. Il y a des points fondamentaux, sur
lesquels nous ne céderons pas (par ex, la transformation de l’UE a minima en
une monnaie commune, avec des parités ajustables). Et là, oui, nous imposerons
nos choix, il n’y a pas d’autres solutions. Mais sur tout le reste, nous
négocierons comme le font tous les pays du monde, toutes les personnes du monde
même.
Alors qu’on peut utiliser un moyen juridique qui nous
est offert pour nous retirer de l’UE légalement, sereinement, comme des
grands ?
La voie proposée par FA n’est pas plus légale ni plus
sereine que les autres, il faut arrêter de vivre dans un conte de fées.
Et les autres peuples, on les consulte pour
reconstruire une autre Europe ?
ça, c’est leur problème.
Quand on propose une
politique, on sait de quelle manière on va la mettre en œuvre. Si on dit que ça
n’a pas d’importance et qu’on verra ce qu’on fera, c’est lancer des idées et
promettre des choses sans mesurer si cela est réalisable. Il y a un fond
d’irresponsabilité dans un tel comportement.
Plusieurs éléments de réponse : 1 NDA n’est pas près,
on peut le déplorer, d’être en situation de responsabilités. Son rôle politique
actuel n’est donc pas de se mettre dans la technique, ce qui serait
présomptueux et inefficace politiquement (et c’est ce que tu ne comprenais pas
dans ma critique de l’UPR).
Pour NDA, compte tenu de sa situation, il n’est absolument pas
irresponsable de ne pas mettre trop les mains dans le cambouis.
2 NDA ne promet qu’une seule chose s’il est élu : c’est de défendre le
programme qu’il a présenté, il n’a jamais, à ma connaissance, promis des choses
qu’il serait incapable de tenir.
3) NDA a présenté deux projets de plan B, dont un modèle de traité
alternatif. Perso, j’aurais pas mal de critiques à formuler sur ce projets,
mais ce traité est une base de négociation, qui par essence, sera imprévisible.
Nous devrons, dans l’hypothèse un peu audacieuse quand même où nous arriverions
au pouvoir, céder sur des points. On ne peut pas savoir lesquels, on n’a pas
essayer. Dans ces conditions, il est ridicule de faire un plan détaillé
d’actions qui sera forcément dépassé par les événements.
Bien à toi, merci pour cet échange. J’ai rédigé plus vite que la première
fois, en étant parfois plus abrupt dans mes jugements mais je suis sûr que tu
seras capable de faire la part des choses.