Hilarant : l’européiste Mélenchon avec sa gueule des mauvais jours (on le comprend après une telle déculottée) essaye laborieusement d’expliquer les raisons pour lesquelles Tsipras s’est couché devant l’eurogroupe ! Il avoue maladroitement d’ailleurs en fin d’intervention que Syriza a accepté que lui soit dicté, de l’extérieur, sa politique. Tout en continuant de lui apporter son entier soutien, et en jurant, vrai de vrai, qui si lui était au pouvoir ce ne se serait pas passer comme ça. Ben voyons mon con.
https://www.youtube.com/watch?v=QkfZFVq0TPw&feature=youtu.be
Et si le « bruit et la fureur » nous expliquait comment il se coucherait lui-aussi et pour les mêmes raisons - soit son incapacité doctrinale à acter le réel et à rompre avec son idéal humaniste européen - en pareille situation hum ? Car Tsipras et Mélenchon sont fait du même moule. Ils ont les mêmes références, les mêmes souhaits, les mêmes ambitions. Et finalement les mêmes visions : nul avenir de souhaitable sans l’Union européenne et son idole, l’Euro !
Evidemment, comme à l’accoutumée, comme pour détourner le regard et dédouaner ses coreligionnaires de Syriza de l’immense faute politique et historique qu’ils ont commis, Mélenchon fustige l’Allemagne. C’est sa martingale. C’est surtout très commode pour masquer ses propres responsabilités et défaillances conceptuelles, non ?
Sans comprendre aussi que l’Allemagne non seulement, je le répète, est légitime de défendre ce quelle juge être ses intérêts (nous ferions bien de faire de même, si nous avions des dirigeants à la hauteur) mais plus ironique, plus mordant, sans voir que d’une certaine manière c’est l’Allemagne qui, en cherchant à évincer la Grèce de la monnaie unique en lui proposant un compromis inacceptable - mais que Tsipras a fini par accepter, ce que sans doute les allemands n’avaient pas prévu - a incarné le mieux le sens du vote des Grecs qui ont refusé par referendum que se poursuive l’austérité européiste, et qui est pourtant le corollaire absolument inévitable de l’obstination du gouvernement grec actuel de demeurer dans l’euro. Tsipras de ce point de vue s’est fourvoyé, c’est désormais acté.
Le comble de l’absurde étant que l’Allemagne, bien qu’ayant échoué comme il était probable à faite s’écrouler l’eurozone face à l’adversité des puissances coalisées, était par son intransigeance et sa rigueur sur le point de provoquer une sortie de la Grèce de l’euro que les proximités politiques béates de Mélenchon et consorts sont définitivement incapables d’opérer ! Et ce non pas forcément par lâcheté, mais par purs aveuglement et utopie.
Ce que ne comprennent pas Mélenchon, Tsipras et leur alter égo, c’est que la Grèce, puis l’Italie, puis la France, puis tous les autres finiront tôt ou tard par sortir de la monnaie unique pour retrouver leur monnaie nationale, c’est un fait politique et économique absolument certain, inéluctable. De ce fait plus nous attendons, de plans de sauvetage en plans d’austérité, et de Charbyde en Sylla, plus la chute sera douloureuse et fracassante pour tout le monde, car dans l’intervalle la montagne d’une dette irremboursable s’accumule (pas seulement pour les grecs). C’est donc d’une irresponsabilité collective, malgré les gloussements de fausse satisfaction unanime de l’eurocratie qui a - encore - réussi à sauvé sa merveille (mais à quel prix), à laquelle nous avons affaire.