Rien de nouveau ! Je suis prof en collège et je peut te dire que ça fait des années qu’on nous bassine avec ça !
Résultats : 20%, parfois même plus, de nos élèves de 6° ne savent pas lire de façon correcte. Ils déchiffrent. Ils transforment, de façon très laborieuse, des symboles (l’écrit) en sons (l’oralité). Mais aucune représentation cognitive n’est associée aux mots et donc aucune compréhension. Dans ces conditions comment étudier ? Les sociétés humaines sont entrées dans l’Histoire avec l’invention de l’écriture. Hors aujourd’hui, les enfants ne maitrisent plus cette écriture ! Il me semble que cela est quand même assez inquiétant !
Le ministère tente d’imposer le socle commun des connaissances. Mais il omet (comme par hasard) de répondre à une question essentielle : que fait-on et avec quels moyens des élèves qui n’ont pas acquis ce socle ?
Petite analogie : Lequel d’entre nous irait travailler tous les jours si ce n’est pour son salaire ? Autrement dit pour augmenter son pouvoir d’achat (ou de troc) qui lui même lui sert à améliorer ses conditions de vie et à augmenter son pouvoir ou son influence sur le monde extérieur ...
Alors pourquoi et comment ne pas comprendre que pour travailler les enfants aussi ont besoin d’avoir une motivation ?
Aujourd’hui, un élève A qui ne fait strictement rien en classe et même qui par son comportement, rend tout travail impossible, peut avancer dans sa scolarité au même rythme que son camarde B, qui travaille avec sérieux. Dans ces conditions, comment s’étonner que la majorité des élèves choisissent de suivre l’exemple de l’élève A ?
Dans toute éducation il faut « un bâton et une carotte ». Le problème, c’est qu’aujourd’hui, il n’y a plus ni « bâton » ni « carotte » !
NB : Tous ces rapports sont rédigés par des gens qui ne mettent jamais les pieds dans une classe ! Ils auraient certainement un point de vue différent dans le cas contraire. Enfin, vous devez avoir conscience que la principale raison du combat contre le doublement est financière. Le ministère nous répète continuellement qu’un an de scolarité en collège pour un élève, c’est plusieurs milliers d’€uros. Alors pourquoi garder les élèves plus longtemps dans le système, si on sait qu’ils n’en profiterons pas ... Mais évidemment ce n’est pas un discours très « politiquement correct ». Donc il faut bien 1 ou 2 rapports « pseudo-pédago-socio-psycho-machinchose » pour justifier ces mesures ...