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Commentaire de Christian Labrune

sur Comprendre la corrida


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Christian Labrune Christian Labrune 6 juin 2017 22:46

@Pierre
La mort est partout. Il y a les abattoirs et il y a les guerres qui sont ce que Voltaire appelait de grandes « boucheries ». Enfant, à la campagne, j’ai vu tuer des volailles, et quand on tuait le cochon, les cris s’entendaient de partout. Tout cela était à faire vomir, et dussé-je crever de faim, je ne tuerais pas un lapin. J’ai eu des perruches apprivoisées, je me souviens que l’une d’elles, un jour, est venue se poser sur mon épaule pendant que je mangeais une cuisse de poulet. J’ai éprouvé une espèce de honte, et je mange de moins en moins souvent de la viande. J’ai si souvent bouffé du canard laqué à Belleville que je n’ose même plus regarder dans les yeux les magnifiques canards du lac des Buttes-Chaumont.
Dans vingt ou trente ans, grâce aux nanotechnologies, on saura fabriquer des biftecks entièrement artificiels et on se souviendra de notre époque comme d’une préhistoire.
Je ne suis pas pacifiste. La guerre est quelquefois nécessaire, mais malgré les efforts des peintres d’histoire dont on admire les scènes de bataille dans les musées, les guerres n’ont pas grand chose à voir avec l’esthétique, et ceux qui ont l’expérience de la chose n’en parlent jamais qu’avec dégoût.
Tuer sans nécessité, ou se divertir à regarder ça, c’est l’abjection même et la régression à la bestialité la plus archaïque.


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