Cher Silent Bob,
il est surprenant de lire dans votre commentaire qu’un RMIste peut mieux se débrouiller qu’un salarié. Avez-vous déjà été RMIste ? Probablement pas, sinon vous ne parleriez pas du train de vie « acceptable » que vous supposez à leurs bénéficiaires. En dehors de vos calculs savants (qu’il faudrait vérifier avant de tirer de telles conclusions !) vous négligez l’aspect humain du statut de RMISte. Peut-on à la fois économiser sur l’achat de vêtements, sur les titres de transport, sur les loisirs payants (expos, ciné, concerts, etc.) sur l’équipement ménager et sur les vacances, et se sentir épanoui ? De quel train de vie parlez-vous ?
Les angoisses du demandeur d’emploi, qui ne peut même pas proposer à des amis d’aller boire un verre dans un pub (je ne parle même pas du restaurant...), qui est soumis à toutes sortes de contrôles humiliants pour continuer à percevoir ses indemnités, qui doit à longueur de temps constituer des dossiers interminables pour obtenir gain de cause, qui doit faire la queue régulièrement auprès des organismes concernés pour déposer ces mêmes dossiers (qu’on lui renverra deux ou trois fois parce qu’incomplets...) qui a peu l’occasion d’être insouciant, en somme, vous sont elles à ce point inconnues ?
Une dernière question qui fait appel à votre humanité : devoir se serrer la ceinture au maximum, compter chaque centime d’euro dépensé, batailler sans relâche avec l’administration, est-ce là un train de vie décent ?