Le problème de la non représentabilité du gouvernement devrait effectivement être autre centre du débat. (Il me semble que la dernière élection qui reflète une certaine adhésion populaire fut celle de 1981.)
L’introduction d’une dose plus ou moins forte de proportionnelle dans les législatives semble être inévitable pour redonner du sens à l’action politique. Il est en effet inadmissible que plus de 30% (20% extrême droite + 10% extrême gauche) des électeurs ne soit pas représentés à l’Assemblé Nationale. Ne voyez pas ici quelque complaisance que ce soit avec les idées que représentent ces partis. Mais le parlement doit être le lieu du débat politique.
Inverser les élections peut en effet être un moyen de limiter l’influence néfaste de l’élection présidentielle sur notre pays, mais il me semble que la supprimer est une meilleure option. En effet, si l’élection législative a permis de dégager une majorité, on peut se demander à quoi pourrait bien servir l’élection présidentielle. A demander une confirmation à la Nation ? Cela ressemble plus à un référendum ou à un plébiscite, qu’à l’élection du chef de l’état. Et si le Président élu n’est pas le chef de la majorité. Il lui restera ce droit immonde de dissolution de l’Assemblée. Et tout recommencerait.
Il y a de toute façon une certaine redondance entre l’élection présidentielle et les élections législatives en France, et cela me semble assez préjudiciable. L’ambiguïté du rôle de premier ministre est aussi dommageable. Mitterrand s’en est admirablement servi pour éliminer ses rivaux (Rocard en particulier, et Chirac aussi).
Imaginons le débat politique actuel si nous avions uniquement à choisir entre des programmes politiques et non entre de personnes . Ce serait un peu mieux, non ?