Le problème de l’article est que le titre affirme que l’évocation d’un antisémitisme culturel du général de Gaulle serait « fort à propos ». Mais le contenu de l’article semble bien plus circonspect sur le caractère judicieux de cette allégation.
En fait, la phrase du général de Gaulle est à relier au contexte de l’occupation des territoire palestiniens suite à la guerre des 6 jours. On peut tout d’abord relever l’extrême retenue des propos, et l’emploi de termes presque admiratifs (Malraux les avait perçus comme tels). La phrase est exacte sur la situation d’alors et prophétique sur celle d’aujourd’hui, par contre elle est douloureusement anachronique concernant l’époque du projet de foyer national jusqu’aux années 30. D’où les réactions organiquement négatives des commentateurs juifs à l’époque et depuis lors.
Pour revenir au contexte de 1967, le général de Gaulle s’était efforcé auparavant de dissuader le gouvernement israélien d’effectuer une attaque préventive, celui-ci a passé outre, d’où une rupture par rapport au soutien unilatéral antérieur. Mais la politique française est devenue alors multilatéraliste, et non pas anti-israélienne comme le prétendent fallacieusement les courroies de transmission de la propagande de ce pays.
PS : concernant le débat « antisionisme » vs « antisémitisme », il suffit de dire que le terme « antisionisme » est PARFOIS détourné de sa signification réelle pour exprimer de l’antisémitisme (c’était évident dans le cas de l’invectiveur contre Finkielkraut). Dans d’autres cas, il est utilisé dans un sens dérivé pour condamner l’expansionnisme israélien. Donc c’est un terme polysémique sujet à contresens.