YO,
Je me doutais bien que mon message allait déclencher une réponse plus nerveuse, mais j’ai préféré l’écrire ouvertement plutôt que de jouer l’hypocrisie de faire de la diplomatie alors que l’on est bien ici pour dire ce que l’on pense :)
Quant aux chevaux (puisque vous y revenez à plusieurs reprises), déjà, il faut bien comprendre qu’il est accidentel, exceptionnel, qu’un cheval se fasse renverser, et encore plus exceptionnel qu’il se fasse massacrer. Maintenant, pusiqu’il faut visiblement raisonner seulement de façon terre à terre au premier degré, puisque la notion de spirituel fait plus rire qu’autre chose, alors soyons terre à terre : si un cheval se fait tuer dans l’arène, alors qu’est-ce qui empêche l’homme de le manger ?
Evidemment, je n’adhère pas à ceci, cela sonne « faux » pour moi. Si je vous disais que le cheval fait partie intégrante de la tauromachie « parce que c’est ainsi », vous reviendriez sur l’an -4000 où tout a bien changé depuis, et vous invoqueriez que cela n’a pas sa « place » (sic !) au XXIème siècle. Alors quelle est la définition de ce qui a sa place au XXIème siècle ? Quels sont les rites et coûtumes qui entrent dans le moule, dans le cahier des charges du politiquement correct du XXIème siècle ? Suivez-les, c’est votre problème, moi-même j’y adhère, je fais partie de ce siècle, mais j’estime qu’il existe aussi autre chose de plus profond, humain et à la fois sauvage, qui cottoie l’aseptisation de l’ère du numérique. Le XXIème siècle est-il autant déconnecté du passé de l’Homme au point d’aller sacrifier les dernières quelques rares pratiques ancestrales qui, qui plus est, ne concernent finalement que de la viande (puisqu’il faut être terre à terre) qui ne souffre QUE lors de la mise à mort ?
Je suis très sceptique...
Bref, je tiens à signaler le fait qu’il me semble très important de parler essentiellement dans mon message de la notion de « végétarien » et non de corrida, parce qu’il me semble (je ne pense pas me tromper, mais peut-être, pourquoi pas...) qu’il est complètement impossible de faire comprendre ce qu’est la corrida (et donc pourquoi on apprécie cela) à une personne qui a politiquement choisi d’être végétarienne à cause du « respect/amour/idolatrerie/sentimentalisme/etc... » envers l’animal.
Evidemment, vous arrivez à survivre avec un comportement végétarien, sinon, la population végétarienne ne serait pas là pour en témoigner. Je ne dis que ce régime n’est pas « viable » (se nourrir uniquement de pillules dans un futur hypothétique serait aussi viable).
Ce dont je parle, c’est la RAISON qui vous pousse à être végétarienne.
Je connais des personnes (2 en fait) qui ne mangent pas de viande parce qu’ils n’aiment pas ça, par goût. C’est une chose. Mais j’en connais d’autres qui ne mangent pas de viande pour des raisons plus « politiques », autrement dit, suite à un raisonnement intellectuel qui finit, à la longue, par se traduire en un ressenti, tel que justement le comportement vis-à-vis des animaux qu’on adore et qu’il est injuste de tuer pour manger.
Dans ce dernier cas, j’ai de très sérieux doutes sur l’acceptation de soi, sur une sorte de traumatisme inconscient dont est victime la personne suite à des raisonnements qui lui ont fait oublier ce qu’elle est.
Cela n’a rien d’archaïque, ou de vieux, ou de moyennageux (pour information, j’ai 28 ans et je travaille dans l’informatique à Paris, je ne suis pas un éleveur de 60 ans qui n’a connu que le fin fond de la France, malgré tout le respect que je porte à ces gens). Et quand vous dites que le « régime végétarien est certainement plus équilibré », mais laissez-moi rire ! Qui vous a dit cela ? Est-ce une considération purement biologique ? Est-ce une considération purement humaine ? Est-ce une considération purement instinctive ? Non je suis désolé, mais le régime le plus équilibré, est bien celui qui découle lui-même d’un équilibre entre les notions biologiques, humaines et instinctives, où l’Homme consomme et végétaux et animaux : l’équilibre est humain et non purement biologique. Le danger ne vient pas tant de la surconsommation de viande que de la non acceptation de ce que l’on est : l’équilibre, c’est avant tout l’équilibre entre le biologique et l’humain (l’homme EST bel et bien omnivore). Consommer de la viande avec équilibre n’a jamais nuit à quiconque L’interdiction de consommer pour des considérations politiques, c’est bien plus grave. Mais bon, tant que vous n’avez pas de problème de conscience, vous auriez tort de vous en priver.
Mais cela me ramène à la question suivante à laquelle je serais curieux de connaitre une réponse : si vous en aviez le pouvoir, interdiriez-vous la consommation de viande et poisson à la population sous prétexte que vos convictions sentimentales vis-à-vis de l’animal sont si fortes qu’elles dépassent et annihilent toute considération opposée ?
Vous rendez-vous compte du « crime moral » que cela représentait si vous répondiez « oui » ? Et n’ayez pas peur de me répondre oui si tel est le cas, j’ai ouvertement dit ce que je pensais de la notion de végétarien, quitte à m’attendre à une réponse un peu plus « violente ».
Vous rendez-vous compte que cela peut indroduire le doute vis-à-vis de la légitimité de la corrida si, au contraire, vous répondez « non » ? Un doute qui ne vous autoriserait aucunement à vouloir priver les aficionados de ce qu’ils pratiquent si, justement, vous concédez qu’il est légitime de tuer (et donc d’ôter la vie en faisant souffrir) des animaux pour le plaisir ou la nécéssité gustative des gens ?