M SmeagolGollum,
Je n’ai pas dit que la compassion ne vous inspirait pas, je n’ai fait que vous poser la question. Et puisque vous me répondez qu’elle vous inspire, vous pouvez donc comprendre vous-même au nom de quoi les défenseurs des animaux prétendent supprimer les corridas.
Je ne crois pas que la question soit morale, car la compassion ne peut pas être dictée par un code, mais bon, même moralement parlant vous devez pouvoir le comprendre. La morale octroie le droit de se défendre face à celui qui vous fait souffrir, sauf le cas échéant, au nom d’un principe supérieur. Priver par exemple une personne d’une nourriture nécessaire à sa survie, pour épargner un animal, est considéré comme immoral. Mais pour la corrida il ne s’agit de vous priver que d’un plaisir, et le seul plaisir des uns ne peut être supérieur à la souffrance et la mort des autres, de fait, les défenseurs des animaux ont bien moralement le droit de se mettre sur votre chemin.
« Par contre, je mets une barrière »naturelle« entre les animaux et l’homme. Si mon chien que j’adore décède (j’ai toujours eu des chiens et leur espérance de vie étant malheureusement très courte, je parle donc par expérience), je serai évidemment très triste, mais tout de même, ce n’est pas comme si c’était ma soeur. »
Non M SmeagolGollum, ce qui vous rend plus triste de la mort d’un membre de votre famille, par rapport à celle de votre chien, ce n’est pas cette « barrière naturelle », c’est seulement le degré d’attachement que vous portez à chacun des deux êtres. Sinon, chaque seconde qui passe, vous devriez être plus affecté en voyant des êtres humains mourir sur votre écran de télévision, que vous ne l’avez été suite au décès de votre chien.
Et parce que c’est le degré d’attachement qui fait la différence, vous pouvez envisager de faire rôtir les lapins que vous croisez dans les prés, alors qu’il vous serait difficile de faire un méchoui avec votre chien mort.
« Si vous placez les animaux sur le même plan sentimental et de valeur que l’homme, je pense que nous avons une conception de la nature qui diffère fondamentalement et qu’il est fort logique que nous soyons en désaccord sans arrêt ! »
Comme je viens de vous le montrer, vous-même pouvez placer l’animal sur un plan sentimental même supérieur à celui de l’homme, ce n’est donc pas pour cette raison que nous ne sommes pas d’accord. Nous ne pouvons pas nous entendre parce que je mets toutes les espèces animales sur le même plan, tout court, ou autrement dit, sur le même plan animal. Et ça, votre complexe de supériorité ne le tolère pas...
Pourtant, en parlant de « barrière naturelle entre les animaux et l’homme », vous invoquez une réaction que vous avez en tant qu’animal. Vous humain, comme tous les autres animaux, vous distinguez votre propre espèce des autres, naturellement, instinctivement. Seulement, vous invoquez une réaction animale, pour justifier d’une supériorité sur l’animal, c’est absurde !
« un violeur est mentalement déséquilibré, malade. Un amateur de corrida est une personne »normale« , moralement concordante avec le mode de vie en société »
Ma comparaison avec le viol est pourtant adéquate. Car comme une corrida cela ressort d’une jouissance qui se fait au détriment d’un autre être qui souffre. Et l’opposition qui vous semble évidente entre le violeur - personne déséquilibrée - face à l’amateur de corrida - personne « normale » - ne tient que par les postulats moraux auxquels vous choisissez d’adhérer. Dans ces codes moraux, le viol c’est mal, alors que la corrida c’est bien, mais s’il était communément admis que la corrida est quelque chose de mal, et si vous-même aviez reçu une éducation dans ce sens (et donc intégré une inhibition vis à vis du meurtre d’un animal, comme vous avez sans doute intégré une inhibition sexuelle vous empêchant de sauter sur une passante qui vous fait envie), et si malgré cette éducation vous vous adonniez à la corrida quand même, vous seriez considéré par la société comme un déséquilibré vous aussi.
De même dans un temps plus ancien chez nous, violer une esclave ou une servante n’était pas particulièrement considéré comme immoral, et le violeur n’était pas qualifié de déséquilibré. Votre perception des choses est donc uniquement dicté par une loi relative, notamment aux époques et aux cultures. Et aujourd’hui, dans notre culture, c’est uniquement parce qu’une majorité humaine ne s’est pas encore dégagée pour dire que la corrida c’est mal, que vous pouvez vous trouver tout à fait normal.
Cela dit, je viens vous contredire sur le plan moral, votre terrain de prédilection, mais je préfère prendre les choses sur le plan humain (humain tel que je le conçois, pas selon une vision superficielle), où le bon n’est pas enseigné par un code, mais découle naturellement de la sensibilité d’une conscience éveillée. Pour moi c’est là que réside le spirituel, là où les codes moraux ne sont plus nécessaires pour prémunir la société d’actes tels que le viol, ou la corrida.
« Vous me reprochez souvent de ne pas aller au bout de mes pensées (ou écrits !), dans le but de vouloir me faire avouer un »je-ne-sais-quoi"
Je ne cherchais pas du tout à vous faire « avouer », M SmeagolGollum, je cherchais seulement à vous faire « dire ». Parce que si vous assumiez cette nature animale, il n’y aurait pas lieu de l’avouer. Ce n’est pas une faute (décidément, la morale ne vous lâche pas) d’être un animal, c’est seulement un fait. Personnellement je considère qu’il faut l’admettre, pleinement, car c’est un préliminaire indispensable à toute évolution. On ne peut pas dépasser un état que l’on nie.
« Je n’ai rien à cacher ou à vouloir garder cacher, même inconsciemment. »
Vous vous croyez donc différent non seulement des autres animaux, mais aussi de tous les autres êtres humains ?
Qu’est-ce que je pourrai dire d’autre ? Si j’étais psychanalyste, je suppose qu’au lieu d’un rire, votre phrase m’inspirerait seulement un sourire amusé ; ou désabusé si j’étais en fin de carrière
« Je vous ai déjà dit que l’esprit tauromachique est autant spirituel qu’animal »
Le fait de formuler une deuxième fois une affirmation ne la rend pas plus juste. Moi aussi je peux me contenter de vous re-dire que vous mettez seulement un « spi » en trop dans votre phrase, car la tauromachie est bien un « rituel », mais rien qui ressemble pour moi à du spirituel.
Mais qu’est-ce que spirituel veut donc dire pour vous ? Est-ce juste un mot qu’il suffit de coller sur une pratique pour la justifier, ou bien en avez-vous une définition personnelle ?
La mienne de définition, je vous l’ai dite, elle est associée à la conscience et à la compassion. Et c’est par cette conception que je mets facilement les hommes et les autres animaux sur le même plan. Mais quelle est donc la vôtre, si vous en avez une ?
« Un régime purement végétarien, oui, biologiquement cela »fonctionne« , mais cela n’a rien de supérieur »
C’est supérieur dans le sens où cela permet de se nourrir de façon tout à fait équilibrée, biologiquement et gustativement, et (en plus donc), cela permet de ne pas occasionner de la souffrance à d’autres animaux.
« Autant de médecins nutritionnistes vous diront que la santé passe par l’équilibre, entre végétal et animal et non par le pur végétal. »
Certain le diront, d’autres diront que la viande n’est pas une nécessité pour l’équilibre biologique. Pour ce qui est de l’équilibre « humain » (que vous sous-entendiez dans un précédent post), les médecins n’ont pas de compétence particulière pour se prononcer. Pour moi à la base de l’équilibre humain se trouve l’accord avec soi même, et être végétarienne me permet cet accord.
« vous ne pouvez pas nier que la consommation de viande est naturelle pour l’homme (un fait) »
Evidemment qu’elle est naturelle ! (bien qu’elle le soit devenue, en cours d’évolution), ou avez-vous vu que je le niais ? Elle est toute naturelle oui, c’est à dire du ressort de notre animalité. Exactement comme est naturelle la pulsion qui peut pousser au viol ou au meurtre, pulsion que l’on réprime néanmoins, parce qu’on essaie de se civiliser. Certains humains seulement essaient je crois d’évoluer spirituellement, mais tous essaient au moins de se civiliser, et cet apprentissage passe par l’intégration d’inhibitions qui empêchent d’accéder à son propre désir (animal), par respect envers celui qui sinon en fait les frais.
« Ensuite, pour moi (opinion), renier cette nature est synonyme d’un malaise, ou plutôt d’un refus, vis-à-vis de sa propre nature. »
Mais lequel de nous 2 est celui qui refuse sa nature (animale) ? .. Pour moi, cesser de consommer de la viande est un choix qui va sans le sens du dépassement de l’animalité, et ce choix arrive après un travail de compréhension et d’acceptation de cette nature animale qui est mienne. Mais vous dans l’arène, croyez-vous transcender votre nature, quand vous vous y complaisez, mais en idéalisant les émotions que cela vous fait ressentir pour ne pas avoir à l’admettre ?
Peut-être le saurais-je à votre prochain post, quand vous me direz j’espère votre définition de la spiritualité...
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@ Sophie,
Merci à vous de faire écho aux paroles qui veulent évoquer le respect et la sensibilité. Bien que cet écho soit plus souvent féminin que masculin, même au féminin il ne se conjugue pas toujours..
Pour ce qui est de vos compliments, ils sont gentils, mais très exagérés.. :))
Amicalement
27/06 10:35 - lecurie02
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23/06 00:05 - Yo
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10/06 14:52 - lecurie02
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10/06 00:11 - Yo
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